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Courte réflexion sur la position du droit aujourd’hui

Je fais dans cette « réflexion » essentiellement une analogie entre la philosophie et le droit. En effet il me semble qu’il y ait un lien plus étroit qu’on ne le pense au premier abord entre ces deux matières. 

La philosophie, rappelons le, se définit littéralement par la recherche de la sagesse, de la vertu pour Aristote. Le droit quant à lui, cherche le bien commun, imposer des règles identiques pour tout le monde, afin de rechercher une sorte d’harmonie dans la société. 

Le droit n’est-il pas une concrétisation de la philosophie ? 

En effet la philosophie amène des réflexions sur tout les sujets : la politique, l’art, la conscience, le bien, le droit… Et elle scinde tout ces sujets en plusieurs avis par exemple dans le cas de l’esthétique on trouve comme majeures visions : la beauté est subjective et la beauté est naturelle. En droit on trouve la théorie du droit positif ( inventé par l’Homme) et du droit naturel ( Découlant de la nature). On ne peut pas arriver à établir une vérité universelle en philosophie, comme on le fait en maths, car tout dépend de ces avis différents que partagent chacun. 

Le droit quant à lui exerce une recherche de la justice, c’est à dire faire en sorte que chacun puisse être libre et profiter de sa liberté sans pour autant violer la liberté d’autrui. Rousseau résume d’ailleurs parfaitement ce concept : « La liberté des uns s’arrête là ou commence celle des autres ». Ce même concept se retrouve dans l’article 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance même de ces droits ». On retrouve alors un des principaux buts du droit qui est de faire en sorte que chacun soit libre. 

Mais il est entendu que pour que chacun soit libre, il faut que chacun n’empiète pas sur celle des autres et donc qu’on lui réduise cette liberté. On ne peut pas lui offrir la liberté de détruire la liberté des autres. En principe le droit oblige donc à tout les membres de la société les mêmes restrictions de liberté afin que chacun ait la même liberté. Et cette liberté est, encore en principe, la liberté maximale que l’on peut obtenir en société, car équitablement rétabli entre tous. Ces réductions de liberté sont mentionnés dans la fin du précédent article 4 : « Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi ». 

Ainsi le droit semble être une répartition égales des libertés aux citoyens et ressemble donc à une division, un calcul, une équation complexe car chacun n’a pas la même conception de la liberté, la même conception du droit ou bien de l’esthétique pour en revenir au différentes réflexions de la philosophie.

Le droit s’occupe donc de trancher les litiges insolvables de la philosophie, dans l’optique d’agir pour le bien commun. Malheureusement ou heureusement, tout le monde ne partage pas le même avis donc ce choix que fait le droit de favoriser un avis plutôt qu’un autre créera des insatisfaits et des satisfaits qui deviendront alors des favorisés et défavorisés. Le rapport entre défavorisés et favorisés doit cependant rester raisonnable c’est à dire qu’il doit y en avoir le même nombre, amenant sinon à un déséquilibre certain, d’où une stricte impartialité nécessaire dans l’établissement des lois et une recherche du bien commun incorruptible.

 

La philosophie choisit d’apporter une réflexion sans réponse car il n’en existe véritablement pas. On ne peut pas dire que c’est une recherche de la vérité car objectivement il n’existe de vérité que le fait qu’il n’y a pas de vérités absolues. Le droit prend en compte ces réflexions et les analyse pour choisir un concept qu’il jugera comme le plus applicable dans une société. Il transformera alors ce concept en vérité qui devra alors être considérée comme tel par les citoyens obéissant à la loi. 

Cependant ce n’est pas parce que le concept doit être considéré comme une vérité qu’il doit également être vu comme une vérité. On peut tout à fait avoir un avis contraire à ce qu’a décidé la loi, le droit et pourtant obéir à cette loi car c’est ce que le droit a jugé comme bon pour le bien commun. 

 

Malheureusement le droit a tendance à être perverti et l’analyse des concepts philosophiques pour pouvoir agir pour le bien commun a tendance à être partiale. Il faut que l’objectif dans l’établissement des lois reste la bien commun et non le bien d’un particulier car cela reviendrait à fausser la loi et à légitimer des attitudes irrespectueuses envers elle. Cette perversion amènerait alors à une réduction des libertés de chacun complètement illégitime et déséquilibrée, créant alors beaucoup plus de défavorisés par rapport aux favorisés, créant de plus en plus un monde injuste. 

 

Mais l’Homme est-il réellement capable de rechercher impartialement le bien commun ?


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7 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 12 décembre 2016 09:10

    Les prémisses de l’article (qui sont plus que des prémices) contiennent les germes de sa propre contradiction. 

    En affirmant : « Le droit .../... cherche.../... à imposer des règles identiques pour tout le monde », on oublie tout simplement que le système juridique de l’ancien régime n’avait pas du tout cette conception, sinon la revendication de l’égalité en droit n’aurait eu aucun sens. 
    Contrairement à l’illusion entretenue par les idéologies successives, le droit n’est pas neutre et s’organise autour d’un ensemble de lois destinées à protéger les intérêts d’une classe sociale particulière qui légitime ses privilèges en les formalisant sous forme de textes et en les faisant valider par des collèges d’élus plus ou moins représentatifs. .


    • pergolese 12 décembre 2016 09:24

      Le droit n’est que la transcription littérale des décisions politiques.Rien de plus...Le reste n’est qu’enfumage.


      • DirtyBolero 12 décembre 2016 09:32

        @pergolese
        Oui je voulais plus parler du droit tel qu’il serait dans un monde idéal, personnellement je ne suis pas du tout convaincu par sa légitimité actuelle.


      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 12 décembre 2016 10:28

        @DirtyBolero

        Le droit « dans un monde idéal », ça s’appelle la « morale ».
        Comme vous le savez, « la morale de Kant a les mains blanches, mais elle n’a pas de mains » (Paul Valéry).

      • Coriosolite 12 décembre 2016 19:13

        @DirtyBolero
        Il n’y a sans doute pas de monde idéal.

        Il y a par contre des civilisations avec des cultures, des valeurs différentes, et donc un Droit particulier à chacune de ces civilisations.

        Exemples :

        Le monde « occidental » moderne promeut un régime politique démocratique qui affirme l’égalité homme/femme, la liberté religieuse.

        Les pays musulmans ayant la Charia comme source du Droit, affirment la supériorité de l’homme sur la femme et la prééminence des musulmans sur les fidèles d’autres religions auxquels n’est accordé qu’un statut de citoyen de seconde classe.


      • DirtyBolero 12 décembre 2016 20:28

        @Coriosolite
        J’avais pensé que dans un monde idéal le droit ne serait biaisé par aucune valeur (comme la religion dans ton exemple), mais serait concentré seulement sur le but de l’accession au même bonheur pour tout le monde. 

        Mais alors je me suis rendu compte que ce concept ressemblait étrangement à la dictature illustré par Aldols Huxley dans « Le meilleur des mondes » car beaucoup veulent leur liberté plus que leur bonheur. 
        Dans ce cas le droit devrait t-il se concentrer à offrir les mêmes libertés à chacun ? Mais certains préfèrent le bonheur à la liberté.
        Donc je pense que le droit est condamné à faire des malheureux tant qu’il s’imposera, dans le cas des pays ayant la religion musulmane comme source de droit, ce sont les femmes qui voient leur libertés restreintes. 
        En effet il n’y a probablement pas de monde idéal. 

      • Victor 12 décembre 2016 12:28

        Le droit n’a rien à voir avec la liberté individuelle, c’est un contrat collectif social contractuel.
        Le droit naturel, immanent, obligé, allant de soi etc... de l’individu droitdelhommiste cache le droit négocié, acquis par la lutte, du citoyen, c’est à dire le droit donné par et seulement par l’état
        Alors il justifie le droit « naturel » du migrant qui ne se bat pas pour établir le droit citoyen dans son pays.
        Il justifie la guerre « sainte » du droit occidental sur des droits autres au nom d’un « meilleur » droit car plus « naturel » (Irak)
        etc...

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