COVID 19 : crise de la mondialisation libérale
La gestion pour le moins erratique du début de la crise du COVID-19 par les eurocrates au Pouvoir à Bruxelles et à Paris a montré à quel point ce virus – que nos dirigeants ont d’abord essayé de traiter par le mépris – a profondément perturbé leur vision du monde. Une vision dans laquelle l’intensification des échanges ne peut avoir que des effets bénéfiques.
Avec l’irruption du virus, nos élites mondialisées semblent découvrir que la spécialisation à outrance des économies locales et l’intensification effrénée des échanges qui en résulte n’a pas que des effets bénéfiques. Et c’est un coup très dur pour toute un génération élevée dans la vision presque millénariste d’un monde globalisé avançant à marche forc(en)ée vers une société planétaire sous la sainte action transformatrice du Droit et du Business.
Pourtant, ce minuscule virus vient de mettre en évidence la faillite d’une économie mondiale spécialisée et optimisée à outrance, toujours en flux tendu. Cette machine incroyablement bien huilée vient de caler à cause d’une vulgaire pénurie de masques ne coûtant que quelques centimes l’unité...
Et tout ceci parce que ce système économico-politique est incapable de penser dans le long terme - une carence qui était déjà flagrante dans sa gestion de l’énergie.
Les défenseurs du système affirment que nul ne pouvait prévoir l’émergence de ce virus, qu’il s’agit un accident de l’Histoire. Vraiment ? Depuis le début de la mondialisation libérale, après la chute de l’URSS dans les années 90, les alertes sanitaires n’ont cessé de se multiplier : épidémie de SRAS en 2003, grippe aviaire en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2013 et 2017, augmentation constante des antibiorésistances… Les pousse-au-crime de la mondialisation ont-ils crû que nous continuerions d’en réchapper indéfiniment ?
Depuis quelques temps pourtant, nombreux sont ceux qui ont fait part de leurs doutes sur la pérennité du modèle dominant. A gauche, c’est le risque d’un effondrement engendré par un développement écologiquement non durable qui nourrit les craintes. A droite, c’est l’angoisse générée par des flux migratoires toujours croissants légitimés sous n’importe quel prétexte (social, économique, écologique). Dans le monde « liquide » des ultra-libéraux, tout être humain est un réfugié en puissance…
Moqués par les élites ultra-libérales sous les sobriquets de « collapsologues » ou de « déclinistes », les solutions apportées dans l’urgence à la crise actuelle par ces mêmes élites leur ont pourtant donné raison. L’arrêt brutal de la circulation mondiale a montré le caractère superflu et inutilement énergivore de nombreux déplacements, il a également réhabilité la notion frontière, filtre indispensable à la survie de toute société.
Et c’est sans doute en France que la crise a pris sa tournure la plus ironique, alors que les « héros » encensés aujourd’hui par le Pouvoir et les médias – ceux qui ont effectivement soigné et nourri le pays (infirmières, aides-soignantes, caissières, livreurs, agriculteurs…) - sont souvent les mêmes qui ont enfilé le gilet jaune et que le gouvernement Macron chassait au flashball il y a moins d’un an.
Sous le choc, nos élites mondialisées pressentent la remise en cause de leur chère mondialisation mercantile et nous parlent déjà du « monde d’après ». Mais doit-on les croire ? Peut-on encore les croire ? Sont-elles capables de produire autre chose qu’une société « ouverte » soumise à des instances judiciaires supranationales omnipotentes avec leur chapelet de règles et de normes qui transforment peu à peu les êtres humains en petits rouages interchangeables d’un monde uniformisé et sans signification.
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