Covidiots bis
« Ce sont les politiciens mégalomaniaques qui signent de tels contrats les véritables « covidiots ». Ce n’est rien d’autre qu’un abus de pouvoir manifeste. » Ce ne sont pas les paroles d’un complotiste illuminé, mais celles de l’ancien Ministre fédéral des Finances, Oskar Lafontaine, également Président du Parti social-démocrate allemand entre 1995 et 1999 et Ministre président du Land Sarre entre 1985 et 1998. (1)
Ce n’est bien-sûr pas en lisant la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » qu’il a découvert le pot-aux-roses, mais dans un média alternatif (2).
« L’acheteur (le gouvernement allemand) reconnaît que ni l’efficacité, ni l’effet à long terme du vaccin (Pfizer/BioNTech) sont actuellement connus, ni d’éventuels effets secondaires ultérieurs. Par conséquent, l’acheteur (le gouvernement allemand) consent à renoncer à toute action en justice relative à d’éventuels dommages-intérêts envers les sociétés Pfizer, BioNTech et leurs affiliées. »
D’une part on comprend l’effarement de l’ancien ministre, d’autre part on peut également concevoir que les compagnies pharmaceutiques refusent, légitimement, d’être tenus responsables des conséquences de la « simplification » des procédures d’autorisation de mise sur le marché d’un nouveau vaccin expérimental qui leur est pour ainsi dire imposée.
Toujours est-il, la belle aventure humaine, certains l’appelleraient partenariat public-privé, entre les pouvoirs publics et la « start-up » de Mainz, BioNTech, a pu se réaliser dans de bonnes conditions, avant tout grâce aux largesses du premier, 375 millions euros, pour être précis, (3) car développer un nouveau vaccin coûte cher. Cette somme n’a pas encore été entièrement dépensée comme le suggère le dernier rapport annuel de la société. 88 millions euros sont prévus pour des investissements ultérieurs. (Nachdenkseiten)
Ceci pour les dépenses de recherche. En ce qui concerne les frais de production, l’entreprise allemande obtint, en 2020, une ligne de crédit de la Banque européenne d’investissement, garantie par la Communauté européenne, à un prix d’ami de 1 % p.a., destinée à l’élargissement des capacités de production. Pour comparaison, BioNTech (4) a émis, sur les marchés financiers, une obligation, convertible en actions, munie d’un taux d’intérêt de 9 % p.a. (Nachdenkseiten)
Etant donné que l’entreprise déclare un bénéfice de 2,8 milliards euros pour le trimestre écoulé, comparé à un chiffre d’affaires, pour la même période, de 5,3 milliards euros, on peut partir du principe qu’elle ne vend pas ses doses de vaccin au prix coûtant.
La bourde de la Secrétaire d’état belge du budget, Eva DeBleeker, au mois de décembre 2020, avait révélée au citoyen européen ébahi qu’il y a d’étonnants écarts de prix entre les différents prestataires. Ainsi il apparaît que le groupe suédo-britannique « AstraZeneca » se contente de 1,8 euros par dose, tandis que la société américaine « Moderna » est déjà plus gourmande avec 18 USD. BioNTech de son côté a fixé le prix de ses doses à 16,5 euros.
Pour comparaison, le constructeur automobile « Volkswagen » se contente d’une rentabilité d’à peine 4 % (8,8 milliards euros) du chiffre d’affaires (223 milliards euros). Ainsi, la capitalisation boursière du pygmée de Mainz avec ses 2'000 employés de 109 milliards USD fait pâlir celles des fleurons de l’industrie allemande, tels que le géant de la chimie « Bayer » avec 46 milliards USD, « BASF » avec 62 milliards USD, ou encore « Daimler » avec 76 milliards USD, qui emploie tout de même près de 300'000 salariés à travers le monde. (Nachdenkseiten)
La manne publique fait également le bonheur du chercheur entrepreneur turque Ugur Sahin, fondateur de la « biotech » en 2008, qui dorénavant fait partie du cercle illustre de la vieille aristocratie financière allemande, avec une fortune personnelle de 18,5 milliards euros, agrémentée d’un salaire annuel de 16,5 millions euros, juste derrière les frères Albrecht, fondateurs du hard-discounter « Aldi », Klaus-Michael Kühne du transporteur « Kühne & Nagel », Dieter Schwarz, fondateur de l’autre hard-discounter « Lidl », ainsi que la famille Quant, héritiers du constructeur automobile bavarois « Bayerische Motorenwerke » BMW.
47,7% de l’entreprise BioNTech appartiennent toutefois aux frères allemands Andreas et Thomas Strüngmann (fortune 25,5 milliards USD selon « Forbes ») qui avaient vendu en 2005 leur entreprise de médicaments génériques « Hexal AG » au géant de la pharma suisse « Novartis ».
La prospérité des actionnaires est assurée au-delà de l’année 2021, si l’on croit les prévisions du PDG de la société pharmaceutique « Pfizer », Albert Bourla, le partenaire américain de la start-up allemande, dixit :
« Des vaccinations continues, au-delà de l’année 2021, sont indispensables, car la Covid-19 se répand rapidement encore et toujours, en Europe et dans le monde. (…) Plus d’une année après le déclenchement de l’épidémie nous apprenons davantage au fur et à mesure de sa progression et nous nous affairons à savoir si, à l’instar d’une grippe saisonnière ordinaire, une vaccination annuelle pourrait garantir une protection durable. Nous sommes fières de servir de partenaires à long terme à l’Union européenne dans la lutte contre cette pandémie dévastatrice et nous tiendront notre engagement de produire encore des milliards de doses de vaccin chaque année. »
(1) Oskar Lafontaine démissionna avec fracas du gouvernement du Chancelier social-démocrate Gerhard Schröder en 1999 critiquant sa politique économique et fiscale antisociale, issue d’un papier, signé avec le leader travailliste anglais Tony Blair en 1999 en vue d’une « modernisation de l’industrie allemande »
(2) Die Impfmilliardäre (nachdenkseiten.de)
(3) Möglicher Impfstoff von Biontech (bundesregierung.de)
(4) La spécialité de BioNTech est le développement de remèdes, basés sur l’utilisation de l’acide ribonucléique messager ARNm en tant qu’immunothérapie contre le cancer, en tant que vaccin contre les maladies infectieuses, de thérapie de remplacement des protéines pour des maladies rares, ainsi que pour la thérapie cellulaire. (Wikipedia)
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