CPE : et maintenant, au-delà de la contestation, qui propose quoi ?
Ce serait ressasser des évidences que de rappeler - et même si je soutiens l’élan de réprobation face au contrat première embauche - qu’aucun des participants aux actuelles manifestations n’est porteur de solution face aux enjeux de la formation professionnelle, de l’insertion dans la vie active et de l’accompagnement vers un premier emploi, en particulier pour les jeunes peu ou pas diplômés.
J’espère en confrontant cette proposition à vos avis l’enrichir de contributions de qualité. En voici les grandes lignes...
Le Contrat LAIC
« Les 8 à 12 mois de LAIC (L’année d’intégration citoyenne) de la vie d’un Français. »
Notre constat
Liberté :
Une personne qui a 20 ans aujourd’hui en France sera amenée à changer 8 fois de poste, en moyenne, dans sa carrière.
> La liberté, c’est aussi et d’abord bénéficier d’un emploi et, en conséquence, d’un niveau de vie décent.
> Il n’est pas acceptable de sortir du cursus minimum de formation non qualifié et/ou non apte à exercer un emploi (au-delà de la nécessité d’une formation continue).
Egalité :
La participation citoyenne, notamment lors des échéances électorales, est en net recul ces 30 dernières années.
> L’égalité, c’est aussi et d’abord pouvoir pleinement exprimer sa voix, tout autant que respecter celle de l’autre.
> Il n’est pas acceptable qu’un étranger s’installant en France ou un jeune, quel qu’il soit, ne soit pas un minimum accompagné, afin de devenir un citoyen éclairé et actif de la République.
Fraternité :
La responsabilisation de chacun et la sensibilisation à l’état du monde, ainsi qu’à l’autre, est une nécessité et un élément essentiel du pacte social, comme de saines relations humaines.
> La fraternité, c’est aussi et d’abord être ouvert aux autres, et cela nécessite avant tout la pleine conscience de son environnement.
> Il n’est pas acceptable que l’action dite humanitaire ou sociale relève des droits et non des devoirs élémentaires de l’homme.
Aussi proposons-nous que soit :
> Proposé aux personnes de plus de 20 ans, de nationalité française et d’un niveau de formation supérieur à bac + 1 sur une base de volontariat
> Rendu obligatoire (avec des dérogations, ne serait-ce que dans le temps, qui soient simples et pragmatiques) pour toute personne souhaitant quitter le cursus scolaire à un niveau inférieur à bac + 1 ou à toute personne s’installant en France et n’ayant pas ce minimum de formation
de signer un contrat LAIC avec la République.
C’est-à-dire :
> de s’engager pour un minimum de 8 mois dans « L’année d’intégration citoyenne » (qui inclut 3 mois de « service civil »)
> ou de s’engager à effectuer, dans un délai à définir, une année pleine de « service civil »
Le contrat LAIC peut être sollicité à tout moment de la vie active.
Il se déroule comme suit :
Base : 8 mois, soit environ 1200 heures
Cours fondamentaux : 100h (1 mois)
40h : création et gestion d’entreprise (avec les chambres de commerce, des métiers et des chefs d’entreprise bénévoles)
20h : administratif personnel (avec, entre autres, des comptables et experts-comptables)
20h : culture citoyenne et éducation civique (avec des élus et des représentants de la République)
20h : culture étrangère (avec des professeurs et enseignants notamment étrangers)
Formations professionnelles : 100h (1 mois)
20h : métiers manuels, ouvriers et agricoles (avec des professionnels volontaires)
20h : métiers du commerce et du marketing (avec des professionnels volontaires)
20h : métiers du social et de la santé (avec des professionnels volontaires)
20h : métiers administratifs et publiques (avec des professionnels volontaires)
10h : culture et décryptage des médias (avec des journalistes et des universitaires)
10h : culture et repères des religions (avec des religieux et des universitaires)
Sensibilisation et service social : 500h (3 mois)
Service civil L.A.I.C. (dont 50% des missions hors de France).
Réalisé dans le cadre de l’armée rénovée, avec les associations et ONG.
Insertion professionnelle : 500h (3 mois)
Stage qualifiant, en entreprise ou dans une administration, pour validation de compétences ciblées.
Notes :
Le contrat LAIC est un projet [audacieux] qu’il reste à tenter de chiffrer (à intégrer dans le cadre d’un redéploiement transversal des compétences nationales) mais dont le coût in fine pourrait être quasi nul. La réalisation des « LAIC » serait à échelonner dans le temps lors de leur mise en œuvre initiale. En prenant une telle initiative, la France pourrait être moteur et modèle en matière de cohésion sociale ainsi que pour la formation et l’intégration citoyenne. Au-delà, ce serait un outil considérable d’accompagnement dans la vie active, notamment vers un premier emploi ou une réorientation professionnelle.
[NB > Ce texte a été rédigé le 23 décembre 2005 pour Imagine2012 / autre approche de cette proposition ici]
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