Creative France, créative Air France ! Crash social, crash économique et sale ambiance...
"Si je devais choisir un terme pour résumer notre pays, ce serait « créativité ». Créativité de nos chercheurs, ingénieurs, étudiants, artistes. Créativité de nos artisans, commerçants, enseignants, agriculteurs. Créativité de nos entrepreneurs, industriels et PME, qui combinent le réflexe export et le savoir-faire made in France. Créativité qui embrasse tous les secteurs et va de la gastronomie aux technologies vertes, en passant par l'aéronautique et la médecine. Cette créativité est la vraie marque de fabrique de la France.
« Creative France » : ces deux mots sont compris dans à peu près tous les pays du monde. Ils forment la meilleure des bannières pour une France qui veut et peut se redresser, se rassembler et se projeter."
Laurent Fabius
"... la meilleure des bannières pour une France qui veut et peut se redresser, se rassembler et se projeter."
Parlons-en !
La France, un pays formidable !
Certes, au sens propre du mot : qui fait peur, mais qui fait peur dans le mauvais sens du terme, avec la probabilité d'une détérioration accrue d'un climat social, politique, économique empoisonné alors qu'au contraire nous devrions faire l'admiration du monde entier avec nos capacités, notre savoir-faire, nos potentialités et notre génie.
Mais voilà, tous ces atouts, ces potentialités, cette énergie sont congelés, freinés, muselés par des êtres médiocres, à la pensée rabougrie et qui tirent le pays vers le bas.
Combien de temps faudra-t-il pour comprendre que tous ces gens sont mauvais et qu'ils ne tiendraient pas quinze jours dans une entreprise privée et seraient foutus dehors, remerciés pour insuffisance professionnelle ?
"La méthode Hollande va-t-elle ENFIN marcher ?", titre le magazine Alternatives Economiques. Mais pas plus que la "méthode Valls !" serait-on tenté de répondre.
Nul besoin de s'interroger plus longuement dès lors qu'un simple coup d’œil sur des indicateurs économiques et sociaux donne une image éloquente de la situation du pays.
Au moment où M. François Hollande exalte les vertus du dialogue social à l'occasion du 70è anniversaire de la Sécurité sociale, voici que surgit l'échauffourée particulièrement violente survenue lors du comité central d'entreprise d'Air France (cinq cadres sérieusement molestés et deux vigiles blessés), traduction banale du paroxysme d'inquiétude de salariés quant à l'avenir économique de leur entreprise sur fond de heurts entre catégories de personnel, entre les pilotes considérés plus que jamais comme privilégiés et préservés des turbulences et les employés au sol qui ont déjà à leur actif de réels efforts de productivité.
La situation est calme, trop calme, comme dans ces moments qui précèdent les changements météorologiques ou les explosions.
Les événements qui se sont produits lors de la tenue du CCE d'Air France sont doublement inadmissibles en ce qu'ils renvoient dos-à-dos deux violences sociales : l'une, celle d'une direction que la situation concurrentielle accule à lancer un plan de redressement économique, financier et donc social qui présente toutes l'arrogance des coups de force patronaux, l'autre, celle d'une action syndicale autiste et réfractaire à toute idée de modification économique alors qu'il ne s'agit tout simplement que de sauver l'entreprise d'une faillite inéluctable.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : la disparition à très court terme de la Compagnie nationale de transports aériens, tuée par un syndicalisme obscurantiste qui n'a toujours pas compris que faute de s'adapter à une situation de concurrence économique impitoyable, la direction n'a plus d'autre solution, comme le relève Raymond Soubie, conseil en ressources humaines et bon connaisseur de la question, que de présenter un plan d'attrition des moyens (14 appareils en moins, 5 en 2016 et 9 en 2017), des lignes (fermeture de 5 lignes non rentables), des fréquences (réduction sur 22 lignes) et des personnels (2900 postes supprimés, soit 300 pilotes, 900 hôtesses et stewards et 1700 personnels au sol).
Si, comme l'écrit Nicolas Beytout dans son éditorial du quotidien L'Opinion daté de ce mardi 6 octobre 2015 : "A part quelques dogmatiques qui soutiendront que la violence physique est une réponse à la tension sociale du moment, ces coups de force n'ont aucune chance d'être populaires", il serait urgent que l’État actionnaire préserve enfin sérieusement ses intérêts - i.e. les nôtres-, et joue réellement le rôle d'acteur non seulement politique mais encore économique qui est le sien dans la sauvegarde de l'entreprise Air France-KLM, en tranchant dans le vif des deux manières qui suivent :
- En arrêtant, jugeant et condamnant de manière très ferme les auteurs des violences commises, c'est-à-dire, pour parler haut et clair, en les jetant en prison et en les condamnant financièrement à indemniser leurs victimes.
- En prononçant la mise hors-la-loi en en ordonnant la dissolution - comme on le ferait d'une ligue factieuse -, des syndicats ayant participé en tant que personnes morales à ces agissements inadmissibles.
La réalité des faits est qu'il n'y a pas que les deux dirigeants d'Air France-KLM, MM. Xavier Broseta et Pierre Plissonnier (DRH des activités ressources humaines et long-courrier), à avoir littéralement laissé leurs vestes et chemises dans cette affaire, mais aussi la Compagnie elle-même dont l'image est pour longtemps sévèrement abîmée, sauf à ce que soit mis en place un coup d'arrêt définitif à cette entreprise de destruction du capital économique de la France.
Si M. Manuel Valls, parti au Japon faire la promotion de la France, souhaite que sa campagne internationale "Creative France" en faveur "rayonnement économique et de la créativité française" soit un succès, il va lui falloir sérieusement "mouiller la chemise" dès lors que ladite campagne est pour le moment accueillie par un éclat de rire et une consternation générale au Japon et dans le monde entier.
Comment le Premier ministre envisage-t-il sérieusement de déminer le terrain et de régler le problème ? En envoyant son directeur de cabinet adjoint et conseiller social, M. Gilles Gateau, prendre la direction des relations humaines du groupe Air France-KLM ?
La situation est en réalité très simple et se résume, au regard d'une situation économique très difficile, par une défiance grandissante vis-à-vis des institutions politiques comme des institutions représentatives.
Les corps intermédiaires comme les dirigeants politiques sont nécessaires.
- Sans interlocuteur digne de ce nom, on ne peut ni négocier, ni sortir d'un conflit lorsqu'il éclate.
- Sans dirigeant politique digne de ce nom comme de la fonction, on ne peut non plus compter sur un cap et une chaîne de commandement efficaces.
Les deux font actuellement défaut et ont révélé aussi bien leurs insuffisance professionnelle que leur inaptitude.
Il est temps de changer aussi bien d'organisations représentatives que d'institutions politiques.
La situation est calme, trop calme.
Note :
Creative France : http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0203995514276-creative-france-1072522.php?RhIVSzS8zM7VQUXI.99
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