Crépuscule d’un monde
Coupé de sa nature, ignorant Gaïa sa mère nourricière, l’individu s’est terré dans les villes, sarcophage de béton, d’asphalte, de ferraille et de goudron. Il s’est enfermé dehors sous une couche d’indifférence, de bruit, de violence et de pollution. Fausses nouvelles et vérité travestie par les réseaux médiatiques officiels ont répandu doute et névrose chez les citoyens. La peur semée par les dingues et entretenue par les instances dirigeantes nécrose la démocratie et permet de maintenir une population dans la servitude. A coup d’émotion, d’images chocs et de discours larmoyants, ils préparent les masses au combat. L’instant venu, la main sur le cœur, le drapeau levé bien haut, les radios, télés et journaux dégueulant leurs chants patriotiques et vengeurs feront le nécessaire pour motiver le troupeau et conduire le veau à l’abattoir. Ainsi va s’exprimer librement l’animalité de l’humanité. Désolé Messieurs les enfoirés mais c’est sans moi. Préparez vos pelotons d’exécution car la désertion, face aux meurtres de masse, est à mes yeux un devoir, une obligation et une nécessité morale. Je préfère la compagnie des asticots à celles des rats que vous êtes et, c’est avec une fierté et une joie non dissimulée que je vous glisserai une dernière quenelle face à l’adjudant aviné lorsque son haleine chargée de mauvais alcool hurlera l’ordre de tirer.
L’égoïsme d’une minorité a conduit notre civilisation sur le déclin. Il y eu pourtant dans notre histoire récente quelques essais pour un monde nouveau, un monde meilleur. La commune et Louise Michel, vent de liberté face à la dictature républicaine. Le socialisme de Jaurès qui sortait les enfants des mines pour les envoyer à l’école. Le programme du CNR après la libération, celui là même que nos gouvernements successifs inféodés à la finance sont en train de laminer. Les années 70, communautaires avec les mouvements hippies basés sur le concept des phalanstères de Fourier etc… Même les belles utopies comme les messages du Christ, de Gandhi, de Luther King etc… ont été balayées d’un revers monétaire car elles gênaient le business, combattaient la cupidité, illusionnaient la possession et osaient redéfinir le sens des actions, des priorités réelles et la valeur des choses importantes. Alors pourquoi toutes ces tentatives finissent-elles par être écrasées, effacées avec l’approbation d’une grande partie des victimes pour être remplacées par la société de l’aliénation et du travail d’une majorité au profit de quelques individualités ? L’être humain se résume-t-il au triptyque matière première, consommateur, variable d’ajustement financière ? Non content de détruire son environnement, l’homme veut dominer, asservir ou massacrer son semblable pourquoi, serions-nous une erreur de la nature ?
Voici une liste des lassitudes collectées dans la population. Je pense que chacun pourra identifier une ou plusieurs d’entre elles comme siennes. Fatigué de ces intégristes religieux, de ces idiots kamikazes bêtes à bouffer du foin qui ne s’aperçoivent même pas qu’ils sont les marionnettes des marchands de guerres et qu’ils finiront en pantins désarticulés lorsque les politiciens jugeront de leur inutilité. Fatigué des nationalistes racistes qui n’aiment pas le noir, le jaune, le rouge parce que ce n’est pas blanc et que l’absence d’intelligence a rendu daltonien. Fatigué de ces amasseurs de fortune jusqu’à plus soif qui n’en ont jamais assez et qui, atteint de psychose chronique, pourrissent la planète et massacrent des populations afin de s’enrichir encore et encore. Fatigué de ces politiciens carriéristes véreux qui ont trahi leur parole pour le déshonneur d’une partouse avec cette finance porteuse de vérole. Fatigué de ces journalistes et de ces intellectuels qui ont vendu leur âme et leur intégrité pour une place couchés aux pieds de leurs maitres qui les méprisent et qui essuient leurs pompes Vuitton sur les serviles paillassons qu’ils sont devenus. Fatigué de ceux qui, consommateurs précaires et travailleurs esclaves, prennent fait et cause pour ceux qui les exploitent et les détroussent. Fatigué de ces admirateurs crétins qui hurlent, une bière à la main, parce que leur champion, qui gagne 1000 fois le salaire d’une femme de ménage, vient de mettre sa baballe au fond d’un filet. Fatigué de tous ces prêcheurs qui veulent nous vendre leur dieu, leur morale et leur façon de penser. Fatigué par ceux qui, arrivant dans un pays, profitent des avantages de celui-ci en crachant à la figure de ces habitants oubliant que, si nous leurs accordons des droits, ils ont aussi un minimum de devoir. Epuisé par ceux qui lisent sans comprendre, par ceux qui comprennent mais déforment, par ceux qui, s’emmerdant dans leur petit vie de frustré, sont sans cesse en recherche de conflit l’insulte à la bouche où le fiel au bout du stylo. Certaines personnes sont comme des pièces de monnaie, deux mêmes faces et aucune valeur.
Triste constat mais aujourd’hui les pragmatiques et les rationalistes sont devenus minoritaires. Le bon sens et la vérité sont interdits d’antenne. Trop respectueux des libertés d’autrui, ils n’osent, de peur de se voir taxer de xénophobe, islamophobe, antisémite et j’en passe, parler ou écrire sans se faire agresser par ces chers communautaristes dogmatiques se targuant de détenir à eux seul la vérité et dont le mensonge est le moyen de conserver un pouvoir et la violence la source de leur business. La trahison qui coûte aux uns rapporte aux autres mais, les judas représentants du peuple qui ont vendu nos pays aux milliardaires égocentriques, payeront un jour de leurs deniers volés la corde qui les pendra.
Je sens monter une colère générale exploitée par nos chers élus afin que nous nous massacrions les uns les autres. Ces salauds nous déchirent la fin du livre. Doucement mais surement, ils nous conduisent vers un conflit planétaire juteux pour leurs petites affaires car pour eux, la guerre n’est qu’une manipulation d’argent. Cette foire d’empoigne généralisée leur permettra de détourner la justice populaire de leurs responsabilités, régler le problème de la surpopulation et celui de l’épuisement des ressources naturelles en remplissant les fosses communes, charniers de la honte, au son du clairon. Du moins, c’est ce qu’ils croient car, à moyen terme, c’est la nature en colère qui se débarrassera de cette insignifiante parenthèse cosmique que fut l’homme pour essayer de rebâtir quelque chose de meilleur. Ce ne sera pas la fin du monde mais la fin d’un monde dont nous étions responsables et avons failli…
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