CRIF : Mais cachez donc ce BUND !

Le Bund ? Qu’est-ce ? Il faut dire que le CRIF[1], supposé être le « Conseil représentatif » des institutions juives de France ne s’étale pas sur la question dans sa page Wikipedia concernant sa création : « Cette structure rassemblait la plupart des divers mouvements activistes juifs athées de l'époque (communistes, Bundistes et sionistes) ». Pourtant Il faut savoir : créé dans la clandestinité par le Comité général de défense juive dès juillet 1943 ces trois courants furent le terreau de cette association - les communistes de l’Union juive pour la résistance et l’entraide - les socialistes du Bund - les sionistes de la Fédération des sociétés juives de France. Mais dès 1945, les sionistes avaient virés les deux autres branches car trop laïcs, et surtout opposées à la colonisation des terres de Palestine. En effet, les Bundistes, communistes et sionistes divergeaient sur le territoire sur lequel la nation juive, au sens politique et culturel, devait exercer son autonomie. Pour le Bund, ce devait être en Europe centrale et orientale, là où vivait la très grande majorité des Juifs avant la seconde guerre mondiale. Pour les sionistes, c’était en Palestine que devait se créer un État juif, car ces derniers souhaitaient accomplir la formule répétée au fil des siècles par les hébreux du monde entier lors de la fête de Pessah « l’an prochain à Jérusalem ». Quant aux communistes, ils étaient organiquement liés au communisme français, lui-même en lien avec l’Union soviétique de Staline et ses diverses institutions transnationales.[2]
Un peu d’histoire : avant le CRIF - l’UGIF
L'Union générale des israélites de France (UGIF) fut un organisme créé par une loi française de novembre 1941 sous l’injonction des autorités allemandes d’occupation. Sa mission ? Assurer la représentation des personnes de confession juive auprès des pouvoirs publics, notamment pour les questions d'assistance et de reclassement social, mais surtout de pouvoir enregistrer tous ceux établis sur le territoire français occupé. Tous les membres de la communauté demeurant en France étaient tenus d'y adhérer, les autres associations de cette confession furent dissoutes et leurs biens donnés à l'UGIF. Les administrateurs de cet organisme appartenaient pour la plupart à la bourgeoisie israélite française. L'UGIF, pour financer ses activités, put puiser dans un fond de « solidarité » alimenté par les revenus tirés de la confiscation des leurs biens. Pour résumer : c’était une organisation de collabos juive bien structurée ! Ce qui générât 2 ans plus tard la création par opposition du CRIF appelé à l’époque le CRIJF.
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Le BUND : ou, Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie fut un mouvement socialiste juif créé à la fin du XIXe siècle dans l'Empire Russe qui militait pour l’émancipation des travailleurs de la communauté dans le cadre d’un combat pour le socialisme, il prônait le droit des Juifs à constituer une nationalité laïque de langue yiddish. Il s’opposait donc tant au sionisme qu’au bolchevisme dont il critiquait les tendances centralisatrices, mais surtout affirmant que l'émigration en Palestine n'était qu'une forme de fuite en avant.[3]
Le Bund aujourd’hui en Israël ?[4]
Le réalisateur israélien Eran Torbiner a enregistré le militantisme de Bundistes vivant en Israël qui n’ont jamais fait une aliya sioniste ; ils sont des émigrés, chassés de leurs pays d’origine, appartenant à la classe ouvrière. Ils n’ont pas eu d’autre choix, mais ils ont tenté d’adapter leur combat politique d’origine à leur nouveau pays de résidence, Israël.
De ces images et entretiens, le réalisateur a réalisé un documentaire sur ce qui fut l’un des principaux mouvements politiques juifs de la Pologne des années 1930, rendant ainsi hommage aux derniers activistes Bundistes en Israël.
Ces juifs antisionistes du Bund, vivant en Israël sont catégoriques :
- De par leur comportement les israéliens ne sont plus des juifs.
- Les différents gouvernements israéliens ne veulent pas la paix.
- Le comportement de tous les gouvernements d’Israël, de droite comme de gauche compromet l’existence du peuple juif, en Israël certainement et peut-être dans le monde entier.
- Israël doit appartenir à chacun de ses citoyens et pas seulement aux sionistes.
- Le seul combat, c’est le socialisme et l’égalité des droits pour tous.
Les Francis Kalifat, les Roger Cukierman du CRIF, complètement subordonnés qu’ils sont à la politique colonialiste et d’extrême droite israélienne doivent se faire dessus lorsqu’on évoque le mot « Bund »...
Ces anciens Bundistes continuent de poser des questions essentielles telles que : Y a-t-il une place en Israël pour un mouvement juif diasporiste, qui récuse la centralité de cet Etat pour les Juifs du monde entier et défend l’égalité entre Juifs et Arabes sur la terre d’Israël-Palestine ? Et histoire d’en rajouter une couche ils veulent qu’en Israël on parle yiddish au lieu de l’hébreu... Donc pas étonnant qu’on ait glissé sous le tapis, l’histoire de ce groupe de juifs progressistes de l’historia crifiste, à tel point, que de vrai héro juif polonais tel Marek Edelman,[5] l’un des chefs de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Marek était convaincu qu’il fallait, sans cesse, parler de la Shoah avec ses millions de morts comme d’une faillite de l’humanité (et non pas vouloir se venger d’un peuple, les allemands et considérer tous les goys comme des porteurs de haine contre tous les juifs). Il refusa d’assister à toutes les commémorations annuelles du ghetto, préférant parcourir les rues à pied avec ses amis, se recueillant devant les monuments à la mémoire des insurgés et chantant des airs yiddish et l’hymne du Bund. Il n'a jamais voulu quitter la Pologne ni émigrer en Israël, sa bête noire, d’ailleurs aucun président israélien ne l’a décoré (honneur au français qui l’on fait). Faut dire que le Marek ne mâchait pas ses mots :
- « chez moi, il n'y a de place ni pour un peuple élu, ni pour une terre promise ».
- « quand on a voulu vivre au milieu de millions d'arabes, on doit se mêler à eux, et laisser l'assimilation et le métissage faire leur œuvre ».[6]
Il ira jusqu'à commettre l'irréparable en établissant un parallèle entre l'insurrection du ghetto de Varsovie et le combat des Palestiniens.
Pas étonnant qu’à sa mort en 2009, ni Israël ni son antenne française le CRIF ne mirent les petits plats dans les grands afin de célébrer la mémoire de Cet Homme ; Alors qu’un Elie Wiesel, prix Nobel de la paix fut porté aux nues...
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Le BUND, dont le CRIF actuel ne veut pas parler
Ce mouvement laïc existe toujours de nos jours : le Centre Medem Arbeter Ring,[7] qui se veut l’héritier spirituel de la pensée Bundistes. Il est attaché à la culture comme vecteur de progrès humain. Il promeut les cultures juives et la culture yiddish en particulier. Il défend les valeurs de justice sociale, de fraternité, de laïcité, de démocratie et s'implique dans la vie politique de la cité.
Alors qu’un hystérique tel le Francis Kalifat ostracise les mouvements d’extrême gauche et de gauche tempérée comme lors de la marche à la mémoire de Madame Knoll, ou qu’il traite d’antisémite les Mélenchon, les Besancenot et tous ceux qui élèvent leur voix contre la politique criminelle du gouvernent Netanyahu, ou Charon en son temps, ne manque pas de sel, puisque qu’à la base son association fut le fait de mouvements ouvriers gauchistes... Il est vrai que les opportunistes/arrivistes - ont la mémoire qui flanche on n’sais pas trop pourquoi ? On s’souviens plus très bien
- Qu'après toutes ces nuits blanches - Il ne reste plus rien...[8]
Georges Zeter/juillet 2018
Que reste t il du Bund aujourd’hui :
16 réactions à cet article
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