Crimes universalistes
Dès ce 31 mars 2011, la République Française comptera un nouveau département, l’île de Mayotte dans l’océan indien. On n’a guère entendu ni à gauche ni à droite, ni chez les intellectuels, les doctrinaires de la liberté des peuples s’insurger contre cette nouvelle folie colonialiste voulue par les idéologues tricolores.
Il s’agit en effet de la conclusion d’un processus débuté il y a plus de dix ans visant à détruire progressivement le institutions traditionnelles de l’île héritées de l’histoire pour y substituer, au nom des principes égalitaires, les institutions de la Meurthe et Moselle, les lois du code civil, avec en contrepartie le versement automatique des minima sociaux.
Il est certain que ce dernier point a fortement pesé dans le résultat du référendum dont la plupart des votants étaient illettrés voire analphabètes.
Fini la justice cadiale, bonjour les magistrats républicains, sortis des prestigieuses universités parisiennes !
Mayotte va donc enfin vivre le même bonheur que les réunionnais, les antillais, les guyanais. Il suffit de voir, dans nos départements d’outre-mer, l’estime portée à une République Française obligée d’acheter la paix sociale au moyen de subventions et de RMI.
Ainsi donc nous allons voir avec tristesse ces malheureux à qui l’on a commis le crime de faire miroiter une soi-disant société de justice, de bonheur, de consommation, d’épanouissement personnel, se ruer sur les guichets sociaux pour récupérer les subsides gouvernementaux destinés à payer l’alcool dans lequel ils noieront leurs désœuvrement et leurs désillusions.
Sans parler de l’appel d’air sans précédent que cela va provoquer dans les îles voisines des Comores. Combien de noyades, de centres de rétention à venir ?
Mais Mayotte n’est qu’un épiphénomène de la folie universaliste qui se reproduit de générations en générations dans les élites françaises, notamment au travers des enseignements universitaires.
Côte d’Ivoire
Partons en Côte d’ivoire. Si l’on faisait un copier-coller de la France, on obtiendrait la Côte d’Ivoire. Il n’y a sans doute pas un pays au monde qui a le plus cherché à ressembler à la France. On en voit aujourd’hui le résultat.
La guerre civile ivoirienne organisée par deux autocrates formés en occident, avec l’appui des institutions occidentales, n’est que la conséquence de l’application forcée et criminelle des principes idéologiques jacobins et égalitaires importés de France par les intellectuels et administrateurs coloniaux, entretenus après l’indépendance par les coopérants et les élites locales formées à la Sorbonne.
Il est certain que si les institutions ivoiriennes avaient été mises en place selon les aspirations locales, on n’en serait pas arrivés là. Mais voilà, au café de Flore, beaucoup pensent encore que la grandeur des idées françaises issues des Lumières et de la révolution de 1789 ont une portée universaliste, et doivent donc être exportées de gré ou de force.
Libye
Et parmi les clients du café de Flore, bien sûr, l’immense Bernard Henri Lévy, auquel nous devons d’avoir entraîné la France dans une nouvelle folie meurtrière en Libye. Ainsi après l’échec des frappes aériennes, nous allons, avec les Etats-Unis d’Amérique, autre exportateur de malheur universel, parachuter des armes aux rebelles pour plonger plus encore ce pays dans la guerre civile.
Rebelles qui ne manqueront pas, grâce à nos armes, de massacrer hommes, femmes et enfants qui auraient pu avoir encore quelque sympathie pour Kadhafi. La boucherie sera plus belle, grâce à BHL, et perpétuelle.
Le fond du problème
Ces trois exemples internationaux sont une nouvelle preuve des méfaits de l’héritage de 1789, cette terrifiante entreprise de destruction spirituelle, morale et intellectuelle.
En effet, outre les guerres dénoncées ici, outre les idéologies dérivées qui ont causé tant de mort (communisme, nationalisme, fascisme), ses principes égalitaires ont conduit à l’annihilation du Moi profond de chacun de nous.
Ce Moi qui fait précisément de nous des êtres différents. Voilà ce qui attend les habitants de Mayotte et qui les conduira d’une manière ou d’une autre, soit à une morosité soumise, noyée dans l’alcoolisme, soit à la violence perpétuelle, comme en Côte d’Ivoire ou en Lybie.
A l’aune de ces trois exemples d’actualité, j’espère que la plupart d’entre vous auront fait tous les rapprochements qui s'imposent avec la situation intérieure de la France.
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