Crise de l’auto : Montebourg dit savoir lire entre les lignes (rouges) ...

Le "made in France" de Montebourg se contente de peu. Renault va se séparer de 7.500 personnes d'ici 2016 sans "plan social"(affirme-t-il) et notre redresseur de torts contre productif est tout gai. Ainsi le constructeur "respecte les lignes rouges" fixées par l'épatante équipe de faucialistes. On en pleurerait de joie.
Quelle incroyable cohésion citoyenne ! Du fait de ses erreurs stratégiques, le secteur automobile français enregistre en décembre les plus mauvaises ventes depuis ...17 ans. Certes, la crise est là. Mais nous devrions applaudir des deux mains la décision généreuse de Renault qui va, au passage, saigner encore un emploi industriel français moribond.
RAMINAGROBIS
Le tout avec la bienveillance d'un gouvernement "Raminagrobis" qui gagnerait à s'interroger sur le mandat qu'il a reçu du Peuple de "gauche". Race de plus en plus incertaine, on vous l'accorde.
Donc, nos visionnaires du CAC 40 continuent de faire payer aux salariés la note salée de leurs bévues à répétition. Prenons le patron de Renault, Carlos Ghosn (vous savez, l'homme de l'espionnage industriel paranoïaque et de l'accusation péremptoire de cadres en rupture de ban), et bien il est considéré comme un demi dieu (shinto) au Japon depuis le rapprochement avec Nissan.
Combien de fois n'ai je vu lors d'un vol Paris - Tokyo, de jeunes business men et women japonais se délecter des aventures ultra-libérales de Carlito au pays du Soleil Levant, retranscrites en Kataganas.
Ils ont raison de se marrer les nippons : Gohsn n'a pas perdu la main et a attendu l'accord impayable sur la flexibilité conclu entre le Medef et quelques confédérations syndicales (ni la CGT, ni FO) en fin de semaine dernière pour balancer la sauce et envoyer ad patres plusieurs milliers de postes. Viva Carlos et la compétitivité - emplois !
GENIE
Pour ravager les "variables d'ajustement" de la rentabilité (prononcez : ouvrier de base), il est plus fort que pour gagner des parts de marché, le roi des affaires automobiles ! Il faut dire que pour ça, il faut être autre chose qu'un coupeur de têtes ou un "génie du marketing en périodes fastes". Ces facilités, tout le monde les possède plus ou moins à un certain niveau.
Si vous observez bien, de Didier Pinault-Valecienne - qui a sinistré la sidérurgie française pour parvenir en fin de "conte" (sanguinolant) à Arcelor-Mittal - en passant par Jean-Pierre Rodier (le fossoyeur de Pechiney) ou Philippe Varin (qui a commencé à mettre Peugeot à genoux), on ne peut pas dire que les patrons de l'industrie française soient des cadors.
Tous ont taillé dans les effectifs afin de remettre dans les clous une productivité qui n'en a guère besoin puisque malgré (ou de la faute de) les 35 heures, la France est championne en ce domaine. Avant l'Allemagne en tout cas qui fait pourtant figure d'exemple.
Résultat : un taux de chômage en perpétuelle expansion, la disparition de très grands groupes (Usinor et Pechiney n'existent plus et tant d'autres) mais... des bénéfices des survivants du CAC 40 toujours en grande forme. Grâce non seulement aux délocalisations mais aux ventes réalisées par les filiales à l'étranger. Et aux réductions de postes dans notre très "cher" Hexagone ...
Le Montebourg a donc raison de se frotter les mains. Il devrait peut-être se demander pourquoi son "Made in France" est devenu aussi rare qu'un tigre de Sibérie. De la faute aux nanas de Lejaby ou de celle d'un illusionniste comme le patron de Renault ? Pardon, c'est vrai, il respecte "les lignes rouges". Comme celles qui mènent les tacots à la casse.
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