C’est la crise partout mais ici ce n’est pas du côté des banquiers, des traders, ou des spéculateurs qu’il faut chercher la cause mais du côté du gouvernement qui l’a provoquée délibérément ! Voilà qui est bien dommage parce que le secteur devait créer des centaines de milliers d’emplois. Oui mais voilà...
La Cour des comptes dresse un constat inquiétant : dans son rapport public 2010, elle indique que le secteur n’aura créé que 108.000 emplois entre 2006 et 2008, là où on attendait 500.000 emplois (chiffre annoncé par Borloo en 2005). Le secteur traverse aujourd’hui une crise majeure. Majeure et provoquée !
On reconnaît dans le rapport 2010 de la Cour des comptes la patte de Philippe Séguin. Et le constat est sans appel : le gouvernement a empêché la création de centaines de milliers d’emplois et créé les conditions d’une concurrence féroce préjudiciable aux personnes modestes aidées.
Les associations d’aide à domicile pour les personnes âgées et handicapées (300 000 salariés environ) souffrent et le gouvernement contemple son oeuvre. Des organismes déposent le bilan et licencient.
Jean-Louis Borloo le fossoyeur :
En 2005, le plan de Jean-Louis Borloo instaure des aides fiscales pour les particuliers aisés qui recrutent du personnel de maison. Attirées par le profit et les réductions d’impôt, de grosses entreprises s’engouffrent dans la brèche généreusement ouverte et se mettent à tirer les tarifs vers les bas. La compétence passe au second plan par rapport aux prix cassés : ainsi, selon la Cour des comptes, 30 % seulement des intervenants à domicile possèdent une qualification.
Le but de Borloo était bien de développer une offre compétitive à côté de celle des conseils généraux et de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV). Pourquoi pas s’il s’agit de diversifier les offres pour les clients et de créer une saine émulation. Oui mais cela n’a que trop bien marché et le vent de libéralisme a soufflé ! Il a tellement soufflé qu’il a fait disparaître des associations d’aides trop petites pour concurrencer ces puissants groupes préoccupés surtout par les bénéfices.
Face à cette situation dramatique, que fait le gouvernement ? Il regarde les bras croisés...
Le secteur associatif des aides à la personne, depuis longtemps investi dans les aides à domicile de personnes âgées et handicapées, tire la langue. Nora Berra, la secrétaire d’Etat chargée des Aînés, le sait et admet la cause parlant de "concurrence déloyale". Alors, pense-t-on, que fait l’Etat dont le pouvoir, contrairement à la Cour des comptes, ne se réduit pas à constater et qui a la possibilité d’agir ? Eh bien, plus rien !
Laissez faire, laissez passer. Laisser faire le marché. Sa loi est dure mais c’est la loi.
Aucun acte du gouvernement n’a été pris depuis la table ronde qui s’est tenue le 22 décembre 2009 au cours de laquelle les grands représentants du secteur ont demandé la mise en place d’un "fonds d’urgence", doté de 50 à 100 millions d’euros. Mais, souligne Le Monde, les pouvoirs publics n’ont toujours pas fait connaître leur réponse.
Ces organismes habituellement soutenus par les départements se voient asphyxiés financièrement, les Conseils généraux étant eux-même confrontés à de grave difficultés budgétaires en raison notamment de non compensations par l’Etat de transfert de compétence et de montée en puissance de dispositifs comme l’APA et le RSA. Le département de Saône-Et-Loire a même dû créer un impôt local nouveau, spécial dépendance.
La Cour des comptes ne nie pas pour autant que le secteur associatif aujourd’hui mis en difficulté a aussi commis des erreurs : course à la croissance, faiblesses de gestion... Mais le secteur n’était pas préparé et pas de taille à lutter contre une concurrence privée brutale, "déloyale" comme le reconnaît l’Etat lui-même. Beaucoup d’associations et d’organismes incapables de casser les prix et de faire des économies d’échelle (parce que trop petits), mettent la clé sous la porte. Au moment où le président vante la ruralité, celle-ci est oubliée.
La loi du 26 juillet 2005 avait fixé l’objectif de créer 500 000 emplois nouveaux net en trois ans. Elle a pour cela engagé des milliards d’argent public (surtout sous la forme d’exonérations fiscales) et les objectifs sont très loin d’être atteints Bref, des sommes colossales prélevées sur les contribuables ne sont pas amorties. Que faire ? La Cour des comptes préconise de recadrer les objectifs en privilégiant les aides aux personnes les plus vulnérables. Hélas, il et trop tard, le lobby des particuliers employeurs (Fepem) représente 80 % du secteur et en veurt pas de remise en cause de ses acquis et de ses juteux bénéfices.
Interessant Voris, en plus quand on vois que à Bagnolet hier soir on a viré 40 squatteurs pour les abandonner dans la rue par -5°c .... (viré violement comme d’hab désormais) , certians auraient même perdu leurs papiers et tous leurs biens lors de la déstruction de l’immeuble
Le soleil de la rue de Bagnolet N’est pas un soleil comme les autres. Il se baigne dans le ruisseau, Il se coiffe avec un seau, Tout comme les autres, Mais, quand il caresse mes épaules, C’est bien lui et pas un autre, Le soleil de la rue Bagnolet Qui conduit son cabriolet Ailleurs qu’aux portes des palais, Soleil, soleil ni beau ni laid, Soleil tout drôle et tout content, Soleil de la rue de Bagnolet, Soleil d’hiver et de printemps, Soleil de la rue de Bagnolet, Pas comme les autres.
La seule vraie politique est celle qui sera réellement politique, c’est-à-dire qui recouvrera un pouvoir décisionnaire comme une volonté d’agir.
Lorsque tout est littéralement happé par la loi d’un marché instaurée par quelques groupes -chaque jour de moins en moins nombreux et de plus en plus puissants-, le seul vrai acte politique serait de reprendre la main, de ne plus les laisser décider, de les diviser, les fractionner.
Poutine a ainsi agi en Russie pour affaiblir les oligarques.
Chavez a contré au Venezuela les grandes firmes états-uniennes.
Ce sont des hommes pleinement politiques. Ici, les nôtres ne sont que des nains, des marionnettes.
A situation désespérée, il faut des hommes forts, non des ombres sans âme !
Nos démocraties risquent bien par leur mollesse, leurs laisser-faire et laisser-aller se révéler être des plus délétères, face à des régimes qu’elles prétendent populistes qui, eux, redonnent pouvoir et espoir à leur nation !
D’accord sur le diagnostic, Bardamu, mais pas sur le médicament. Je crois surtout qu’il faut des hommes honnêtes et que le citoyens reprennent leur place. Je laisse Poutine et Chavez là où ils sont et je ne cherche pas à importer ce modèle de « démocratie ». Je ne crois surtout pas à l’homme « providentiel ».
A propos de groupes, il faut savoir que Carrefour et Auchan ont été les premières enseignes à se lancer dans ce secteur économique qui n’a plus rien à voir avec l’aide à la personne traditionnellement considéré comme l’aide (sociale) aux personnes fragiles. C’est devenu un grand marché avec du markerting, une concurrence féroce et une course aux profits, au gigantisme.
à côté de cet aspect de la misère ambiante , tu téléphones pour qu’ un plombier t’ installe un robinet tu tombes sur une messageie et personne ne te rappelle .
Je sais que c ’est idiot de dire ça , mais c ’es tout aussi con d’ aller dormir dehors par moins cinq alors que si t’ installais des robinets non seulement t’ aurais pas besoin de mendier de la charité , mais t’ aurais des ronds pour aller dormir au chaud .
Ne répondez pas je saisque c ’est con d’ apprendre un taf se prendre en main etc ...
Oui mais justement, aujourd’hui, on ne forme plus aux métiers. La formation est quasi absente : le marché veut seulement faire du profit sur des services délivrés par des personnes sans qualification. On est loin de la chanson « Je suis plombier bier bier bier, j’ai un beau métier » : plus de métier, la course aux profits !
Le terme d’enseignes a été étendu par Borloo aux services à la personne, considérés désormais un peu comme de la grande distribution. C’est un peu l’idée appliquée avec l’ouverture du marché à 21 métiers de services : garde des enfants, livraison de courses à domicile, assistance informatique, bricolage, jardinage. Bref tout un ensemble très hétérogène, ou dit plus simplement un « fourre-tout et n’importe quoi » destiné à favoriser le marché. La Cour des comptes demande aujourd’hui à recadrer l’objectif des aides sur les personnes fragiles et de restreindre la définition de personnes fragiles (actuellement étendue à toute personne âgée de 70 ans et plus).
Autre effet de cet élargissement du secteur des aides à la personne, l’agrément de l’Etat est désormais bradé. On part du principe que pour livrer des courses à domicile, par exemple, pas besoin de références particulière et l’on tire vers le bas les exigences requises. La Cour des comptes demande plus de rigueur et de contrôle dans l’agrément.
Il est très drôle de vous voir écrire dans la même phrase que Borloo subventionne ceci ou cela et que cela fait le lit du libéralisme.
Vous ne démontrez qu’une chose, c’est que lorsque le pouvoir se mêle du privé, il organise la pénurie.
Mais heureusement le grand Hugo Chavez est là pour montrer aux jeunes générations qu’il est très facile de ruiner le cinquième pays exportateur de pétrole, en nationalisant à tout va et en bafouant la propriété privée : File d’attente devant des magasins vides, pannes d’électricité, inflation et dévaluation du bolivar (valeur divisée par deux en un an !!!).
D’un autre coté, les pays qui ont entrepris une vrai réforme de l’état, en limitant au maximum son champs d’intervention et en réduisant les dépenses publiques, ces pays (Chili, Canada, Suède, Nouvelle Zélande, Australie ...) sont très peu « impactés » par la crise. Y aurait-il une relation de cause à effet ?
En France, la dette de l’état, publiée par la cours des comptes, a doublé. Et vous parlez toujours de libéralisme !
On avait déjà une noblesse : un roi des Nains, une marquise de Lapipe... kyrielle de « fils de »... !
Et, avec le service à la personne, comme l’auto-entrepreneur -et son mythe de la réussite-, nous renouons désormais avec les serfs d’antan !... comme autant d’esclaves modernes balayant aux marches des palais !
Merci pour cet éclairage. J’ajouterai que les départements qui soutiennent et financent ces associations ne le font pas toujours avec discernement. Dans ce domaine également le clientélisme électoral joue un rôle. Cela a conduit depuis de nombreuses années les départements à ne pas mettre le nez dans la gestion de ces associations et à reconduire les subventions annuelles sans expertiser leurs modes et leurs coûts de fonctionnement. Le résultat est là : les associations, censées offrir un service moins coûteux qu’un véritable service public, ne peuvent pas toujours justifier leurs coûts et leurs choix de gestion. C’est tout le secteur des services à la personne qui est aujourd’hui mis en danger et qui sera sacrifié sur l’autel du libéralisme à cause de ce laisser-faire.
Il est sûr que tant que le secteur n’était pas soumis à la concurrence du privé, il était en quelque sorte protégé (mais les petites associations étaient déjà bouffées par les puissantes fédérations du type ADMR). Cependant, l’ouverture sauvage au marché et sans garantie de l’Etat (agrément au rabais, inaction de l’Etat face à la concurrence déloyale qu’il constate et qu’il favorise...) ne pouvait que produire ce genres de conséquences. Que les associations et CCAS n’aient plus le monopole n’est pas criticable en soi. Mais il y a manière de faire et l’Etat devait au minimum contrôler les agréments, ménager l’argent investi et l’utiliser à bon escient. En bref, les propositions de la Cour des comptes me paraissent globalement pertinentes (comme souvent).
Le métier des aides à la personne recouvre des réalités variées. Mais une chose est sûre : payé au smic A L’HEURE, on tombe dans le sous travail. Faites 2h de repassage ici, puis ailleurs 3h de ménage, encore ailleurs 2h de garde d’enfants (avec devoirs en plus !).
Déplacements non rémunérés, temps passé, administratif lourd pour des sommes modiques... On aura vite fait 200h de travail pour 1000€nets par mois soit 5€/h !
Le cadeau fiscal devrait être dégressif (et l’impôt progressif) de sorte qu’il ne bénéficie qu’aux revenus modestes et en activité. Que ceux qui ont les moyens de se payer une bonne le fasse sans vouloir au passage se la faire payer par la collectivité ou exploiter la précarité.
Et personne ne devrait se laisser exploiter en allant faire 2h de repassage pour 18,79€ à 6 km de chez lui. C’est navrant de mesquinerie.
Et c’est sur ces injustices viscérales que se bâtissent des entreprises visant le profit par l’exploitation (du crédit d’impôt es uns et de la précarité des autres, éteints pour ce qui est de défendre leurs droits).
Pour pousuivre le débat autour des personnes dépendantes, une place en maison de retraite coûte en moyenne 2000 € par mois : à comparer avec le montant actuel (et futur) des retraites. Là aussi, il y a un « marché » dans lequel les banques et les compagnies d’assurances vont s’engouffrer en gageant les prêts souscrits par les enfants sur le patrimoine des personnes âgées (pour celles qui en ont un...)
L’aide à la personne est un métier difficile et peu valorisant. Il présentera toujours moins d’attrait qu’un SMIC en tant que caissière de supermarché. Les associations ou entreprises prestataires n’emploient que des bras cassés, les autres trouvent à s’employer directement via annonces et CESU.
J’en profite pour développer pour les non initiés. Il y a 2 types de CESU (chèque emploi service uiversel) pour l’emploi direct :
- le CESU bancaire (qui remplace le chèque service créé en 93) qui s’utilise comme un chèque. - le CESU préfinancé créé en 2005 sur le modèle du ticket-restaurant.
Pour développer les aides à la personne, l’Etat a créé en 2005 une agence chargée de coordonner la mise en place du CESU préfinancé. La Cour des comptes reproche à cette agence de s’être mise en place dans l’urgence et d’avoir créé une architecture complexe et coûteuse. Pour économiser, elle propose d’aller vers la dématérialisation de ces titres de paiement et d’étendre le CESU à l’APA (10 départements pilotes à ce jour et 10 appels d’offre en cours).
En réponse a la grisaille actuelle : Face a un chomage long et douloureux mon épouse a pris cette opportunité, au début comme complément. Au départ , bien sur les assoc et les institutionnels... Résultat, des horaires a l’emporte piece, des patients dont on se fout du tiers comme du quart, des salaires indigents (alors que des croix rouge ou autre se beurrent..restent 7.80 Euro de l’heure au « petit personnel ») Tout est qualifié, quantifié, soupesé, comme si la relation humaine était une marchandise, 10 minute pour la promenade, 20 pour le ménage +++=1 heure peu importe si le client a besoin d’une attention particuliere un jour c’est pas le probleme. Parfois des patients pour 1 heure dans un coin puis (comptabilité exige) 1/2 heure plus tard un autre a l’autre bout de la ville...(comme si lhistoire de ces personne se résumais a un lit, une chemise, un pipi, ou un caca..)
Bref aprés 6 mois d’un odieux chantage a double tranchant, car ne nous leurrons pas le chantage est aussi sur les épaules des clients eux memes, que dire par exemple de ces ’maisons« ou le service pourtant contractuel est fourni ’a-minima » et ou on facture a coté par le biais d’officines des prestations qui sont par ailleurs refacturées. Bref des escrocs.
Résultat des courses une population ouvertement paupérisé et livrée au bon vouloir d’avides coquins.
Nous avons alors choisi une clientèle mais en direct et privé et la quel changement !! Des clients attentifs et heureux et une rémunération a la hauteur de l’investissement humain.
Dans ce moins disant actuel il est aussi a ajouter, l’intéret privé que certains « ayant droit » ignobles individus utilisent afin de se donner bonne conscience, a moindre frais, tout au moins en attendant de toucher l’héritage.
Bref, il est possible de vivre de cette relation mais en n’oubliant jamais que nous avons affaire a des etres humains, et non des robots rationnels et sans ame, mais c’a c’est une autre paire de manche, surtout par les temps qui courrent.
On ne le dira jamais assez : c’est un droit.
Leur droit.
Et la société ne devrait même pas le calculer.
Les handicapés n’ont pas besoin de
condescendance, pas besoin de charité, pas besoin de règlements
discriminatoires, fussent-ils positifs, qui pourraient avoir le
redoutable effet pervers d’en faire une population à part.
La loi de 2005, « à bout de souffle » selon l’association de défense
des accidentés de la vie, ne pouvait qu’être insuffisante.
Les bonnes intentions politiques ne manquaient pas dans son contenu,
mais les obligations qu’elle contient ont les limites de la volonté
collective.
Elle a pu, aussi, donner un peu trop rapidement
l’illusion que le problème était sinon réglé au
moins pris en compte dans tous les programmes d’équipements publics.
La logique législative est parfois démobilisatrice même quand elle est
indispensable pour faire évoluer les situations et les mentalités.
Bien sûr, d’incontestables progrès ont été accomplis. Pour lutter
contre toutes les formes d’exclusion qui pénalisent les personnes
handicapées.
Mais, le temps passant et la dureté de la crise
générant toutes les frilosités, les efforts se sont peu à
peu relâchés, supplantés par d’autres priorités.
Les contraintes de l’économie et les diktats de
la compétitivité ne font pas bon ménage avec la
prise en compte des besoins différenciés à l’intérieur d’une société.
Ainsi, il a bien fallu ménager le secteur du
bâtiment fragilisé par la crise en suggérant l’introduction
de dérogations à l’accessibilité d’un certain nombre de lieux publics
ou privés.
Quant aux entreprises qui se plaignent d’un excès de contraintes
administratives ou sociales, elles ont obtenu le report d’un
durcissement programmé des sanctions contre les
récalcitrantes.
Ainsi, de petits reculs en aménagements marginaux, c’est la place des
handicapés qui se rétrécit derrière le rideau des apparences.
Le président de la République et le chef du gouvernement devront
maintenant veiller à ce que l’élan nouveau qu’ils ont voulu donner ne
soit pas une simple velléité de circonstance.
La réponse au handicap ne peut
s’inscrire que dans la durée et
l’obstination.