Crise : Des infâmes financiers aux idiots de Néo-conservateurs
Revenons à la source, Wikipédia : « Le
délit d’initié est un délit boursier que commet une personne qui vend
ou achète des valeurs mobilières en se basant sur des informations dont
ne disposent pas les autres ; l’utilisation ou la communication
d’éléments privilégiés peuvent permettre des gains illicites lors de
transactions boursières, qui sont interdits par la règlementation de
contrôle des marchés financiers. »
Pour résumer concrètement, si ma position hiérarchique dans
l’entreprise me permet d’avoir une information sur la santé de mon
entreprise, information me permettant de penser que celle-ci va subir
une augmentation ou une dévalorisation en bourse, information qui a, de
plus, la particularité d’être encore non communiquée par les médias et
donc au marché, je n’ai pas le droit de profiter de ce « scoop » et
d’en profiter pour acheter ou vendre mes actions. Si jamais j’effectue
tout de même l’opération boursière, je commets alors le délit d’initié
et je tombe, normalement, sous le coup de sanction de l’AMF et sous le
coup de la loi au niveau judiciaire.
Malgré tout, malgré ces définitions d’une limpidité sans faille même pour un profane pourvue du minimum de neurones, force est de constater que l’AMF, le « gendarme de la bourse » a rendu un avis défavorable pour une éventuelle sanction à l’égard des dirigeants de EADS.
Ainsi il ne faut donc pas s’étonner d’avoir vu hier soir dans l’émission « Le Grand Journal », un Arnaud Lagardère aussi détendu, plaisantant avec ses protégés « jeunes-sportifs-friqués-jetables » du « Team Lagardère » sur les thèmes de la drogue et de l’homosexualité. (sic !)
Il ne faut pas s’étonner non plus de la sérénité désarmante dont a toujours fait preuve Noël Forgeard qui s’est même payé la gueule de l’auditoire en saluant le « courage » de l’AMF en rendant sa décision.
Un individu qui n’a certainement pas imaginé une seule seconde sa réputation aux yeux des employés de EADS et de ses sous-traitants licenciés dans le cadre du plan « power 8″.
Saluons plutôt la vénalité et la partialité des membres de l’AMF, qui font bondir l’association des petits actionnaires ADAM, qui deviennent ainsi l’emblème d’un capitalisme amoral car dérégulé, à mille lieues des propos de gentils dirigeants politiques. Car l’excuse trouvé par ses éminences grises de la Finance a de quoi laisser pantois : les retards dans le programme du gros porteur A380 « ne constituait pas une information privilégiée », critère pour déterminer le délit d’initié.
Question stupide : Si celle-ci n’était pas « privilégiée » pourquoi l’action EADS a littéralement plongé lorsque le marché a appris l’information 6 mois plus tard ?
Pourquoi se gêner ?
Pour justifier pleinement la "partialité", précisons simplement qu’on retrouve étrangement un collaborateur de Nicolas Sarkozy au commande de l’AMF, Jean-Pierre Jouyet, nommé judicieusement le 15 décembre 2008.
Une nomination légale puisque c’est au président de la République qu’il incombe de nommer le président de l’Autorité des Marchés Financiers. Centré autour d’un avocat éclairé, le pouvoir Sarkozien a donc protégé facilement et légalement ses amis industriels et financiers peu scrupuleux que sont Arnaud Lagardère ou Noël Forgeard.
Qui sont les idiots ?
Un culot sans borne donc, et une injustice totale : ne cherchez plus nous avons encore l’empreinte des néo-conservateurs au pouvoir dans ce pays. Un réseau mondial en fait qui parvient malgré la démonstration par A+B de l’échec de leur modèle économique – un capitalisme ultralibéral – à non seulement relever la tête, alors qu’ils devraient faire au minimum profil bas, mais en plus à donner des leçons aux autres.
Nicolas Sarkozy se vantait encore récemment du taux de la récession en France comparé à l’Allemagne : 2,1% contre près du double chez nos voisins d’Outre-Rhin.
Si l’inverse s’était produit, il précise au parterre de journalistes muets, que des comptes lui auraient été demandés. Seuls un toupet sans limite et une ignorance (feinte ?) des marchés économiques ont pu lui faire prononcer de tels mots.
Car évidemment, entre autres raisons, il faut expliquer ces chiffres moins bons en Allemagne qu’en France, par une part importante de l’exportation des PME allemandes contrairement aux nôtres. Ainsi quand le monde va mal, les exports chutent et toute l’économie de la patrie de Goethe qui dégringole.
Au contraire dès les premiers signes de reprises mondiales, l’Allemagne ressort la tête bien plus vite que son toujours trop fier et arrogant voisin, fidèlement représenté par le teckel haineux Nicolas. En octobre 2009, nous sommes à 1,75 milliard d’euros de déficit pour la France contre 10,6 milliards d’euros de bénéfice pour l’Allemagne. (source ultragauchiste : boursorama)
Alors parodie de président de la République, peut-on vous demander des comptes sur votre politique économique avec ses chiffres ? Accessoirement, peut-on aussi vous demander des comptes concernant les rétro-commissions permettant la vente de sous-marins nucléaires au Pakistan ? (à lire Attentat de Karachi : Sarkozy mis en cause)
Ajoutons à cela sur le plan du chômage, l’incroyable erreur d’un allègement fiscal offerts aux entreprises permettant au patronat de faire le choix cornélien entre :
- créer un nouvel emploi et payer plein pot en terme de charges
- demander à ses employés de travailler plus pour gagner (un peu) plus avec des heures supplémentaires défiscalisés
Une politique logique en pleine période de prospérité, mais totalement aberrante et irraisonnée pour le dirigeant d’un pays occidental dit civilisé, puisqu’entraînant la perte minime (sic !) de 4 milliards d’euros par an !
Sur une seule réforme, la France se retrouve ainsi perdante sur les deux tableaux : chômage et budget.
Difficile de faire plus stupide pour un président censé protéger les intérêts du pays et non les intérêts de ses amis.
Balayer devant sa porte
Et que dire de ce préjugé devenu leitmotiv de la droite néoconne : « il y a trop de fonctionnaires ».
Oui, il y en a trop mais certainement pas là où eux le croient. Ainsi la Cour des Comptes vient d’établir un rapport pointant du doigt la hausse de 76% des fonctionnaires des collectivités locales.
Normal du fait de la politique de décentralisation menée par les représentants politiques successifs de tout bord qui visait à déléguer des responsabilités de l’Etat vers les régions ou les départements.
En revanche ce qui l’est moins, c’est la hausse de 14,3% dans le même temps des fonctionnaires de l’Etat qui avait logiquement selon la même politique moins de responsabilité.
A cela s’ajoute un cercle vicieux dans la mesure où les politiques de non-remplacement de fonctionnaires de l’Etat vont favoriser… les pires administrations, à savoir celles qui avaient déjà trop de personnel eu égard à la charge et la qualité rendue du travail qui leur incombait.
Désolé de détruire un mythe Messieurs Sarkozy, Messieurs Frédo et Dodo avec un tel rapport dénonçant un Etat « incapable d’analyser » ses propres besoins ! Quant à gérer correctement sa bourse et faire l’inventaire de son patrimoine, inutile d’espérer même d’ici la fin 2012.
Vu et entendu dans l’émission Ce soir Ou jamais
Finissons de décorer le tableau par ce culot des économistes comme Jacques Marseille qui nous explique sans sourciller, droit dans ses bottes, qu’il ne faut pas se plaindre de la crise actuelle dans la mesure où le monde a fait un progrès incroyable. Constat original réalisé en s’appuyant sur… la diminution notable de la mortalité infantile dans le monde depuis 1800 !
Ne sachant même plus le prix d’une baguette de pain ou d’un ticket de métro à l’instar de bon nombre d’élus du peuple, ces experts auréolés de leurs diplômes, rompus à manipuler des chiffres à 6 zéros minimum, ajoutent le cynisme au culot et à la cupidité, les rendant profondément méprisables et littéralement inhumains.
Et que dire de la vision abjecte du philosophe écrivain Gaspard Koenig nouvellement embauché par la BERD, qui sous-entend qu’il faut faire avec les moyens du bord pour résoudre la crise et littéralement « arrêter de rêver ». Incroyable d’entendre finalement un libéral convaincu auto-proclamé, réclamer la même exigence que les dirigeants des pires régimes communistes (Corée du Nord, Cuba, ex-URSS, Chine…) : « ne rêvez pas, n’allez pas voir ailleurs s’il y a mieux », exigences illustrées dans le roman et le film éponyme 1984.
Ce ne serait pas grave si un tel « philosophe d’opérette » proclamant même la nécessité de l’argent sale (sic !), croyant à la philanthropie de la BERD - anciennement présidée par un certain Jacques Attali (re-sic !) - dans des pays comme le Kazakhstan, dictature léniniste, récemment nouveau pays ami de GDF Suez, d’Areva et de Total, n’était pas l’ancienne plume de notre ministre de l’économie, la voyante extra-lucide Christine Lagarde !
Economiste, Chef de projet, Chef de service, Ministre, Philosophe, Trader, DG, RH…
De tels individus froids, avides de marge et insensibles aux autres, il y en a partout à l’image des responsables RH de France Telecom ou de Renault. Les premiers ont mis en place une politique de dénigrement des employés pour accroître la « productivité », politique aussi abjecte que les pires horreurs de la seconde guerre mondiale, puisque sciemment planifiée comme elles.
Exemple parmi tant d’autres, un responsable de rayon obligeant une employée enceinte à soulever de lourds paquets, histoire de la faire démissionner sans payer d’indemnité !
Les autres, ceux de la marque au losange, se sont fait ni plus ni moins condamner via leur employeur pour « faute inexcusable » après le suicide d’un de leurs ingénieurs. Renault devra dédommager la veuve de l’employé et son fils, par une mensuelle égale au salaire de leur défunt.
Preuve que même la Justice reconnaît que le monde de l’entreprise et de la Finance ne tourne plus rond.
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