Depuis sa création dans les années 70, cet art qu'est le jeux vidéo a été marginalisé, rabaissé, diabolisé ... et pourtant il occupe de plus en plus de place dans notre société. A l'heure de la sortie d'une nouvelle plateforme de jeux, la Playstation Vita de Sony, il serait intéressant d'établir un rapport entre monde réel et monde virtuel, pour mieux comprendre ce qui pousse tant de personnes à investir dans ces nouvelles technologies pourtant fort coûteuses...
On nous ressasse chaque jour ces données concernant la crise économique, la faillite des états, les plans de rigueur, les privations... tout ces chiffres qui semblent abstraits au citoyen moyen ; et pour contrebalancer avec quelque chose de plus humain, on ne nous épargne rien des drames qui se déroulent chez nous ou ailleurs, du simple fait divers au massacre d'un peuple. Est-ce dans ce monde que nous voulons vivre ? En ce qui me concerne, je répondrais négativement. Et bien évidemment , je ne suis pas le seul.
La recherche d'une échappatoire peut conduire à des activités diverses : la lecture, le cinéma, l'art sous ses différentes formes ; mais trop souvent, on oublie le jeu vidéo, qui reste considéré comme un simple loisir. Erreur, mes amis, cet art nouveau est le meilleur moyen de fuir notre monde infâme, au moins pour quelques heures, voyageant, luttant, tuant... virtuellement. On parle de crise économique, mais avant tout elle est humaine, et les industriels du jeu vidéo l'ont bel et bien compris ; alors ils s'attelent à représenter notre monde réel toujours plus précisemment, afin que l'on prennent encore plus de plaisir à le modeler selon nos envie dans le monde virtuel. Ce n'est pas un hasard si les plus grands succès sont des jeux de guerre, des jeux de banditisme, voire des jeux de football, ou l'on se retrouve plonger dans un univers que l'on connait. Et c'est justement le problème , selon moi. Où sont passés ces jeux merveilleux d'antan, ou l'on se promenait dans des univers oniriques, ces jeux qui nous menaient dans des contrées lointaines, qui réveillaient l'enfant qui est en nous ? Ils se font de plus en plus rare, les grosses productions sont privilégiées, et comme dans tant d'autres domaines, la masse se rue sur le tout formaté.
Je suis un partisan de ces nouvelles technologies, et ceci est simplement une mise en garde, car je me laisse moi aussi happer par ces jeux aux images grandioses, par ces mises en scène qui rivalisent et dépassent même le cinéma. Mais jusqu'où ? Jusqu'a ne plus vouloir croire au monde réel ? Jusqu'à juger ce dernier ennuyeux ? Je n'ai pas la réponse. Mais lorsque le monde virtuel semble plus attractif que le réel, la crise pourrait être plus profonde que ce que l'on pense, et il serait fort intéressant de savoir combien de personnes seraient prêtes à échanger leur vie dans notre monde contre un avatar virtuel...
C’est vrai que le jeu vidéo est un formidable échappatoire, mais il a tendance à tomber dans la mode des blockbusters sont certains sont peu originaux. Si l’auteur s’y connaît, il reconnaîtra peut-être que les éditeurs se perdent dans les suites interminables de séries dont certaines sont même annualisées (je ne citerai pas ce fameux FPS...) et la froide réalité sert souvent d’univers : BF3, FIFA 12 ou Gran Turismo ne sont pas spécialement fantasy !
Certains jeux savent rester créatifs et oniriques, et tant mieux. Personnellement Skyrim fut une bonne surprise pour moi. Je suis gamer depuis dix ans et si je m’émerveille devant les nouvelles générations de hardware, je conteste vivement par contre la pratique abusive des DLC payants, une gadgétisation du jeu vidéo catastrophique.
Effectivement , cette tendance à commercialiser des « morceaux de jeux » , pour ensuite , petit à petit les compléter , n’est que marketing pur et n’apporte rien au gamer ; un boycott de ce genre de pratique est nécessaire .
Fort heureusement , il arrive qu’une surprise pointe le bout de son nez : Skyrim en fait partie , Limbo en Indépendant est très poétique , Rayman origins est un bijou artistique ... les exemples sont là mais hélas il ne sont pas légion par rapport au flot de jeux réactualisés ou surfant sur une mode qui sortent chaque année ...
Le jeu vidéo a malheureusement tendance, depuis Duke Nukem, à banaliser la violence : on ne compte plus les FPS, MORPG ou MMORPG basés sur la destruction de l’autre, si possible de la manière la plus violente qui soit.
Finalement, par cette approche, n’ajoute-t-on pas encore plus de problèmes à une société déjà bien malade ?
La violence est omniprésente quotidiennement , et le fait de l’exacerber dans le jeu vidéo est une bonne chose puisqu’on fait ainsi de ce dernier un exutoire ;
il se peut que sur certaines personnes cela ait un effet négatif , surtout chez des enfants ou des adolescents , mais ce n’est qu’une minorité , et les parents n’ont qu’a etre vigilant sur les jeux que se procurent leurs enfants .
Vous êtes un peu optimiste, les images de violence ont un impact énorme sur la constitution des enfants, et l’industrie des jeux de guerre est très lié à l’industrie de l’armement.
L’art annonce souvent les temps à venir, le jeux vidéo en tant qu’une des forme d’art les plus populaire (dans les sociétés « modernes ») nous promet haine et sang.
Vous posez
en conclusion une question intéressante et terrifiante à la fois, et je pense que notre réalité est devenue si stupide et insensée à force de propagande et de mensonges grotesques que la vie ne sera bientôt plus possible que dans des mondes virtuels, notre monde est quadrillé, mis en coupe réglée par une caste toujours plus avide, qui a remplacé les jeux d’enfants par la mort sans fin, tuer pour avancer, tel la devise du gamer.
J’ai aussi bien aimé Skyrim , je suis les elder scoll depuis le début, et le 5 est une belle réussite, un des rares jeux qui laisse totale « liberté » au joueur, il y a fort à parier qu’avec la 3d et une immersion quasi totale, les jeux vidéos qui déjà ne sont plus des jeux vont devenir une part de notre vie, de notre être...
"
les jeux vidéos qui déjà ne sont plus des jeux " ...
Cette phrase qui semble anodine possède une puissance énorme : si l’on ne joue plus devant un écran , que fait -on ? on vit a travers lui , on voyage à travers lui , ... et comme vous dites , les jeux vidéos deviendront une partie de notre être ... a nous de l’accepter , ou pas .
Reste à soutenir le jeu vidéo indépendant. Je pense que minecraft est la preuve qu’un concepteur talentueux peut, même sans le moindre sous, créer un bestseller sans faire de dépense dans la publicité contrairement aux Call Of Duty et autre Battlefield dont le budget publicitaire représente la moitié des dépenses totales. Ça pue la propaganda.
Notre époque, caractérisée par la violence du « réalisme économique » et tout ce qui s’ensuit porte en elle une pénurie de rêve. De ce fait, des échappatoires et des alternatives sont indispensables. Le jeu video en fait partie. Bien entendu, les jeux de guerre très à la mode ne font pas spécialement rêver, mais il existe par ailleurs des choses intéressantes pour le jeu de l’imagination. Des MMORPG heroïc fantasy peuvent très bien offrir un véritable dépaysement dans des mondes persistants attractifs. J’ai beaucoup apprécié Aion. Sans compter que les jeux en ligne peuvent offrir des opportunités de redéfinition des rôles tout à fait originale, alors que la vie sociale et professionnel propose actuellement peu d’ascenceurs. En dehors des MMO, il existe par ailleurs de nombreux jeux de qualité qui méritent le détour : pour citer les récents : Skyrim, et, pour aller dans un registre tout à fait différents, les deux Trine, qui sont tout à fait féériques. Bref, le jeu video est un lieu d’utopie qui ne me semble pas plus idiot et immature qu’un autre. Pour peu que l’on soit un peu connaisseur et sélectif, un tel hobby peut s’avérer tout à fait enrichissant quel que soit l’âge.