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Accueil du site > Tribune Libre > Crise ukrainienne : Du détramage de l’Europe… vers la guerre à (...)

Crise ukrainienne : Du détramage de l’Europe… vers la guerre à petits pas !

Sur le front intérieur il a fallu et il faut désormais livrer en permanence la bataille du « gender  » ! Autrement dit le combat contre l’avilissement de l’humain, de l’enseignement à l’École de la République de la débauche et du dérèglement sexuel dès l’âge tendre, la confusion des genres, des sens et de l’esprit sous couvert de plus de « Liberté » prétendue et d’une « Égalité » validée par un échangisme universalisé. Le pouvoir socialiste, qui a « des valeurs », a nié les faits. Nié honteusement, jusqu’à l’absurde, mais sans crainte d’être démenti par ses séides médiatiques, ceux-ci jouant l’indignation vertueuse avec un talent consommé et un savoir-faire merveilleux. Cette guerre qui est livré à l’homme, à la civilisation et au vivant en général, n’est pas quelque chose d’anodin, une lubie qui prêterait à sourire. Non, il faut bien percevoir qu’il s’agit précisément de l’un des aspects du populicide, voire de l’ethnocide, qui se conduit ici, chez nous, en Europe, à bas bruit et depuis des décennies. Rien d’exagéré dans ce propos si l’on se donne la peine d’y réfléchir et de considérer que les 8 ou 9 millions de fœtus hexagonaux transformés en cosmétiques ou banalement jetés à la poubelle depuis le vote de la loi Veil, relèvent d’un génocide vrai et non d’un simple phantasme de réactionnaire arriéré.

Mais cette guerre qu’il nous convient de livrer aux valeurs partagées par la gauche et la droite, en France et en Europe, guerre à la guerre invisible qui nous est faite, ne doit surtout pas nous faire oublier les guerres extérieures en cours ou en gestation. Ni que l’Europe de Bruxelles est le continent de la guerre quoiqu’en disent les imbéciles et les médias. Car après l’Irak, la Libye et la Syrie, nous voilà maintenant embringués dans une nouvelle guerre froide - tiède aujourd’hui, chaude demain ? - avec la Russie, cela pour avoir voulu contre toute raison historique et géographique, établir un partenariat européen exclusif avec l’Ukraine, marchant ainsi sur les brisées de la Russie. Était-ce ignorance, stupidité ou savant calcul ? Un peu des trois sans doute. Toujours est-il qu’aujourd’hui la tension monte au cœur du réacteur Est/Ouest, créant les conditions d’un éventuel nouveau Tchernobyl, cette fois géopolitique !

Grâce au ciel le vide politique à Kiev, la désorganisation et la démoralisation de l’armée ukrainienne, l’impuissance de l’Europe et du camp atlantiste, lequel n’a rien trouvé de mieux que de priver la Russie de sommet du G8 redevenu pour la circonstance G7, gèlent les risques potentiels et donnent du temps au temps… pour la réflexion et la diplomatie. Maintenant ne nous leurrons pas, des forces existent qui poussent à la confrontation. Les apprentis sorciers qui ont monté la provocation ukrainienne n’entendent certainement pas en rester là. La Russie souveraine fait grincer des dents. De sorte qu’il faut s’employer à la faire rentrer dans le rang de l’ordo ab chao, c’est-à-dire du Grand Marché planétaire, unifié et niveleur… celui du communisme de la consommation, du règne sans partage de la marchandise, du commerce des ventres et des ovocytes, du transsexualisme et du Droit absolu pour les peuples à s’autodétruire avant de finalement se cannibaliser sous le « Soleil vert » de la Bête triomphante 1.

La guerre à petits pas

Ex chef des Services de Renseignement ukrainien, le général Smeshko ne mâche pas ses mots : « Poutine place l’Europe au bord d’une Troisième guerre mondiale  » 2 ! N’est-ce pas un peu vite dit ? En tout cas Paris, toujours aussi bien avisé, se propose d’envoyer des avions de combat en Pologne aux abords de la frontière ukrainienne. Le Pentagone avait montré l’exemple en expédiant une douzaine de chasseurs bombardiers F16 et deux Awacs, des forteresses volantes de guerre électronique. « On » voudrait faire monter la tension que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Les catastrophistes de tous poils se seraient donc, apparemment, donnés rendez-vous sur le dossier criméen… pas tout à fait non sans raison. Ainsi, outre le général Smeshko évoquant le spectre « d’une Troisième guerre mondiale », le Secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, le 19 mars à Washington, voyait dans le rattachement de la Crimée à la Russie « un signal d’alarme pour la communauté euratlantique, pour l’Otan et pour tous ceux qui sont engagés dans la défense d’une Europe entière, libre et en paix… Nous avons connu d’autres crises en Europe ces dernières années : les Balkans dans les années 90, la Géorgie en 2008. Mais il s’agit là de la plus grave menace à la sécurité et à la stabilité de l’Europe depuis la fin de la Guerre froide »… Dénonçant du même souffle « l’agression militaire et le viol la souveraineté ukrainienne »… On avait connu l’Otan moins bégueule quand il s’est agit de reconnaître en 1991 le référendum d’autodétermination « illégal » du Kosovo.

Enfin, le secrétaire général de l’Otan avertissait de manière assez dérisoire que « l’Alliance ne reconnaîtrait pas l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie  », tout en confessant un peu piteusement qu’«  il n’existe pas de moyens rapides et aisées pour tenir tête aux tyrans du monde… Parce que nos démocraties débattent, délibèrent et pèsent les choix avant de prendre des décisions. Parce que la transparence nous est chère et que nous poursuivons des choix légitimes et parce que nous utilisons la force non en priorité mais en dernier ressort » 3, il n’en demeure pas moins que ce sont les gens de Bruxelles qui ont mis le feu aux poudres en aguichant les Ukrainiens, en leur faisant miroiter une manne céleste aujourd’hui disparue, celle qu’ils distribuaient naguère avec largesse aux pays et régions du Sud de l’Europe… Grèce, Portugal, Espagne, Pouilles, Calabre, tous ceux se trouvent à présent le plus dans la panade. Il y a là de la part de du Moloch bruxellois comme une sorte d’escroquerie morale spécifiquement relative à l’Ukraine, qu’il convient sévèrement d’épingler… et qui, nous allons le voir, pourrait avoir des effets en retour, inattendus autant que non désirés.

L’Union européenne épinglée et piégée

D’ailleurs, comment une Europe envasée dans un marasme structurel endémique, pourrait-elle venir utilement au secours de Kiev ? A contrario ce serait faire une injure trop grande aux technocrates que de leur imputer automatiquement, une faute aussi grossière… en un mot, d’avoir grossièrement sous-estimé la capacité du Kremlin à réagir ! Surtout depuis l’annexion manquée en août 2008 de l’Ossétie du Sud par la Géorgie. On ne refait pas deux fois les mêmes erreurs d’appréciation. D’ailleurs les Européens, échaudés à rebours par la « crise du gaz » de l’hiver 2008/2009, ont pris dès cette époque des dispositions pour réduire à la fois leur dépendance vis-à-vis du gaz russe mais également pour palier toute éventuelle rupture d’approvisionnement en modifiant en conséquence les réseaux de gazoducs 4. Deux autres conflits gaziers russo-ukrainiens - en 2005/2006 et en 2007/2008 - avaient précédé l’épisode de 2009, qu’il serait vain d’interpréter ou d’analyser en faisant abstraction du contexte géopolitique régional et de l’attraction exercée par la sphère occidentaliste sur les oligarchies ukrainiennes.

À l’heure actuelle, les dernières infrastructures militaires ukrainiennes de Crimée, terrestres, navales et portuaires, ont été investies par les forces russes au cours de ces deux derniers jours. Ainsi la base aérienne de Belbek proche de Sébastopol a fini par ouvrir ses portes sans casse et à Moscou le ministère de la Défense a pu annoncer que le drapeau russe flottait désormais sur les quelque 190 installations militaires criméennes évacuées par des soldats ukrainiens démoralisés, n’ayant reçu aucun ordre, soit abandonnés de leur capitale. Ce à quoi vient s’ajouter un nouveau fait : le gouvernement autoproclamé de Kief, ayant subi impuissant le raz-de-marée russe sur la Péninsule, commence se ronger les ongles d’angoisse dans la crainte que le scénario criméen ne se répète à l’est et au sud du pays. À Donetsk, capitale économique et industrielle de l’Ukraine, des manifestants prorusses réclamaient ce 22 mars, à l’ombre de la statue de Lénine, l’intégration du Donbass dans une zone de libre échange… non pas avec l’Europe mais avec la Russie 5. Le risque de contagion est donc là et bien là. Les gens de Kiev peuvent se faire du mouron à juste titre… mais également l’Union européenne où là d’anciens régionalismes, dopés par l’exemple de la Crimée, resurgissent là où on ne les attendaient pas vraiment. Des velléités indépendantistes qui pourraient le cas échéant redessiner la géographie politique d’une Europe meurtrie par la crise… crise qui, en « faisant bouger les lignes » - parce qu’il n’y a pas de décomposition sans restructuration - pourrait par contrecoup s’avérer rénovatrice.

Vers un détramage accéléré de l’Europe ?

Commençons par Venise - eh oui ! – qui organisait ce 20 mars, non pas une votation au suffrage universel, mais une « consultation » via cet outil de démocratie directe - encore sous-utilisé – qu’est la Toile. Inutile de chercher dans les grands médias, nul n’en aura soufflé mot sauf, peut-être à la rubrique des chiens écrasés ! « Le 12 mai 1797, le Grand Conseil de la République de Venise se rend au général Bonaparte dont les troupes occupent les rives de la lagune. La Sérénissime République âgée de plus de mille ans, cesse alors d’exister. Mais avant de revenir à l’Italie en 1866, Venise sera autrichienne » 6. Or le référendum en ligne posait cette unique question : « Souhaitez-vous que la Vénétie devienne une république souveraine, indépendante et fédérale ? ». Clos à 18 heures ce sont 1,3 million d’électeurs de Vénétie, soit 35% des inscrits 7, qui se prononçaient en faveur de l’émancipation de l’ancienne cité État. Une tendance lourde que les politiques romains, à l’instar de ceux de Kiev, devront avoir présente à l’esprit dans les années qui viennent

Cela pourrait sembler folklorique, mais ce ne l’est pas du tout car il s’agit d’un signe parmi d’autres de décomposition des États nations créés à la fin du XIXe siècle et de recomposition organique, sur d’autres bases, d’une nouvelle Europe. Nous nous bornerons à ce stade de constater le phénomène, nous gardant bien de porter un quelconque jugement quant à son caractère positif ou négatif. Sous nos yeux, nous voyons ce défaire ce qui au fond a pu être construit artificiellement par le concours des circonstances… et souvent par la force.

De la même façon l’accord d’Édimbourg passé le 15 octobre 2012 entre le Premier ministre David Cameron et l’Écossais Alex Salmon, détermine les conditions d’un référendum sur l’indépendance de l’Écosse [5,2 millions d’âmes] prévu pour le 18 septembre de cette année. Jusqu’à ce jour l’Écosse était une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, et ce, depuis l’acte d’Union de 1707. M. Salmond prévoit qu’une Écosse indépendante disposerait de sa propre défense, rejoindrait l’Ue et l’Otan tout en conservant la reine comme monarque et la livre sterling pour monnaie. Ah mais ! Depuis deux décennies, un tiers environ des électeurs écossais se déclarent prêts à voter pour l’émancipation. Ceci sans perdre de vue que ce référendum sera/serait en principe « consultatif ». Si bien que dans l’hypothèse où il recueillerait une majorité de suffrages, il ne devrait pas susciter de conséquence politique immédiate. Reste que, même si les sondages montrent la grande persistance d’un vote majoritairement hostile à la séparation, la conjoncture actuelle gonfle indéniablement les voiles des nefs indépendantistes à travers l’Europe.

Plusieurs autres « régions » en Europe connaissent des accès récurrents de fièvres indépendantistes plus moins aiguës… telle la Catalogne - rattachée à l’Espagne depuis 1714, peuplée de 7,2 millions d’habitants, l’une des 17 régions autonomes d’Espagne - qui prévoit de la même manière, le 9 novembre 2014 une votation sachant que, selon un sondage récent 48,5% des personnes interrogées se déclarent faveur de l’indépendance. En Flandre, la Nouvelle alliance flamande relaie les vœux de 6,3 millions de Flamands las de subventionner – disent-ils ! - les 4,5 millions de Wallons francophones… Nouvelle Alliance qui souhaite remplacer l’État fédéral belge par une confédération, première étape vers une complète indépendance d’un futur État flamingant ! Nous ne nous attarderons pas sur le séparatisme basque, bien connu et documenté qui, au cours de quarante années de violence et d’actions terroristes, est réputé avoir été responsable de la mort de 829 personnes 8.

Notons que la libération de la Crimée aura été de ce point de vue comparativement, et avec une légitimité moins contestable, d’un coût humain beaucoup moins grand. Nous ne reparlons pas du Kosovo dont la séparation de la Fédération yougoslave s’est effectuée avec la bénédiction de l’Union maëstrichtienne et sous les bombes de l’Otan 9. Des bombes propres il va s’en dire, pour des frappes chirurgicales.

Dernière épine, la Transnistrie

Au final, dans la crise ukrainienne, on ne sait plus très bien à quel saint se vouer. Distinguer ceux qui ont intérêt à surdimensionner la menace russe – contre laquelle nous sommes bien obligés de nous défendre n’est-ce pas ? – de ceux qui voudraient sincèrement résoudre la quadrature du cercle, revenir en arrière et annuler les trois mois d’happening sanglant du Maïdan. Bref, les premiers nous annoncent à présent l’intention imminente de l’Ours Micha d’avaler tout cru la Transnistrie… et pourquoi pas la Moldavie tout entière ? D’autres encore, emportés par leur élan, commencent à évoquer «  la menace qui pèserait sur les pays Balte ».

La Transnistrie – bande de terre, à la marge des mondes latin et slave, abritant 550 000 individus dont un tiers russophone - est un micro-non-État coincé entre la Moldavie, l’Ukraine et la Roumanie. Avec le soutien de Moscou, la région a fait sécession à l’issue d’une brève confrontation armée en 1992… mais son indépendance n’a été reconnue par aucun pays. La Moldavie de son côté s’est engagée sur la voie d’un accord d’association et de libre-échange avec l’Union européenne, ce que refuse la Transnistrie. Le président du Parlement de la région a par conséquent officiellement demandé ce 18 mars, par l’entremise de Mikhaïl Bourla, président du Soviet suprême [Parlement] de Transnistrie, au président de la Douma russe, Sergueï Narychkine, d’entamer des démarches pour un rattachement à la Russie 10. On peut librement imaginer que cette épineuse nouvelle question, devrait permettre à Moscou de faire pression sur ses interlocuteurs bruxellois pour conserver la Moldavie, au contraire de l’Ukraine, dans sa sphère d’influence. D’autant que la Moldavie pays dépend économiquement de la Russie à 90% pour ses approvisionnements énergétiques et à 40% de ses exportations. La situation transnitréenne possède à l’évidence des similarités troublantes avec celle de la Crimée, les enjeux géostratégiques en moins. Aussi le risque existe-t-il indéniablement – mais ce n’est pour l’instant encre qu’un « risque » - de voir se répéter avec ce micro territoire le scénario criméen… surtout si les Commissionnaires de Bruxelles font la mauvaise tête 11 et persévèrent dans une attitude singulièrement contreproductive – parce que vaine, Moscou ne cédera pas - à l’égard des autorités russes.

Errare et perseverare

Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’Américain Philip Breedlove, joue à ce sujet un drôle de jeu. Celui qui consiste à mettre de l’huile sur le feu. Le 23 mars, il mettait en garde la communauté internationale contre une possible intervention militaire russe en Transnistrie…« Les forces russes qui sont à la frontière de l’Ukraine en ce moment sont très, très importantes et très, très prêtes… Ce qui est inquiétant d’un point de vue militaire, c’est que les Russes ont utilisé toute une série d’exercices militaires pour nous « conditionner »… [Or actuellement] Il y a absolument suffisamment de troupes russes positionnées à l’Est de l’Ukraine pour qu’elles se précipitent en Transnistrie si une telle décision devait être prise à Moscou », a-t-il prévenu, en estimant tout cela « très inquiétant  » » 12. Particulièrement en effet si l’objectif du président Poutine est celle que les européistes lui prêtent, à savoir « rétablir les frontières de feu l’Union soviétique » !

… « Je pense que nous devons penser à nos alliés, au positionnement de nos forces dans l’alliance et le niveau d’alerte de ces forces, afin que nous soyons là pour nous défendre, si nécessaire, en particulier dans la région de la Baltique et ailleurs » a conclu sobrement le représentant étoilé de l’Empire thalassocratique. Ce qui donne le ton quant à la nature et au potentiel de nuisance de la crise actuelle.

 

Notes

(1) Une « maison de l’horreur » au sud-ouest du Nigeria [AFP23 mars 2014]. « La police nigériane a découvert des corps en état de décomposition, des squelettes et des crânes dans un bâtiment abandonné de la ville d’Ibadan, dans le sud-ouest du Nigeria. La police a porté secours à plusieurs personnes « ressemblant à de véritables squelettes » qui erraient autour de la maison. D’autres ont été retrouvées les pieds enchaînés. Ibadan située à environ 130 km au nord de Lagos est la capitale économique du Nigeria. Ces victimes d’enlèvements au Nigeria sont souvent torturées ou sacrifiées dans des rituels de magie noire. Les médias rapportent aussi des cas de portions de corps vendues dans plusieurs régions, surtout dans le sud, pour servir à des rituels. Dans les centres urbains, y compris à Lagos, la plus grande ville du pays, des corps sont souvent retrouvés le long des rues, amputés de quelques organes, surtout les yeux et les parties génitales. » [AFP]. Ce que ne dit pas l’Agence, c’est que ce type de pratiques est assez largement répandues sur la planète Terre et que nos sociétés ne sont pas exemptes de crimes rituels, loin de là.

(2) lefigaro.fr20mars14

(3) AFP19mars14]. Propos qui laissent songeurs lorsque l’on songe aux guerres d’agression dans lesquelles l’Otan a servi de bras armé pour des causes et avec des moyens rarement honorables… Le cas de l’Irak martyr illustrant à merveille « la poursuite de choix légitimes » par un usage de la force « en dernier ressort » ! Au demeurant la liste est connue, elle est longue ! Or, il appert que le monde ne pourra connaître de paix durable tant que les hommes se mentiront à eux-mêmes et bâtiront l’avenir sur le sable des mythes et du mensonge.

De l’art de la guerre des mots

Cependant, sans entrer dans le détail de la reconfiguration géopolitique du Pont Euxin [Mer Noire] et de la Mer d’Azov que vient d’induire le retour de la Crimée à sa terre d’origine, nous examinerons ici, dans un exercice de prospective amusante, les conséquences prévisibles sinon probables du mauvais exemple criméen. Conséquences parfois éloignés des frontières polono-ukrainiennes de l’Union, mais qu’il ne faut ni méconnaître ni négliger, et encore moins sous estimer. Lorsqu’un séisme se déclenche, les ondes de chocs se propagent sous la surface visible et réapparaissent à des endroits incongrus. Les menaces à considérer sont donc multiples, diverses et variées.

Au reste, une dernière digression, l’Art de la guerre ne consiste pas seulement à vaincre l’ennemi, mais encore à créer un fascinant décor en trompe-l’œil destiné à lui faire endosser l’entière responsabilité d’un conflit que l’on a soi-même fomenté et ourdi. La bonne manœuvre consistant à accuser et mieux, à faire accuser, l’adversaire de ce dont on est soi-même coupable. Ce fut le cas à Rambouillet en février et en mars 1999 lorsqu’il s’est agit d’aller briser les reins de la Fédération yougoslave. L’on a également oublié, dans le même ordre d’idée, que ce furent les Britanniques, et à leur remorque les Français, qui déclarèrent la guerre au Reich allemand soi-disant pour venir au secours d’une Pologne qu’ils laissèrent ensuite, à l’issue du conflit, dévorer par l’ogre rouge. Il ne s’agit donc pas d’être seulement stratège sur le terrain, mais aussi et plus encore de savoir se projeter dans le temps et l’espace pour envisager les premières suites d’éventuelles inconséquences. Accabler l’adversaire, le diaboliser sont le b-a-ba de la guerre avant la guerre, celle des mots et des chancelleries. Les exécutants de la diplomatie sont, de nos jours, souvent bornées, mais les opérateurs, subtils.

On pourra dire ce qu’on voudra comme « Poutine ne comprend rien à l’Ukraine  »[[ibid.gén.Smeshko

(4) Deux conflits russo-ukrainiens ont précédé celui de l’hiver2008/2009. Le premier débute en mars 2005 et s’achève en janvier 2006 : Gazprom refuse d’alimenter les gazoducs ukrainiens à la suite d’un désaccord sur le prix de transit à travers le territoire ukrainien. Le second différend relatif à la dette gazière de Kiev, se développe entre octobre 2007 et mars 2008. Fin 2008, la question de la dette de Naftogaz à l’égard de Gazprom, est devenue lancinante. En janvier 2009, 18 pays européens supportent une importante baisse de leurs fournitures de gaz naturel russe.

(5) lefigaro.fr23mars14

(6) latribune.fr20mars14

(7) Pour éviter au maximum les risques de fraude, les organisateurs demandaient à ce que le numéro de carte électorale soit porté sur le bulletin électronique pour que le vote soit validé après que ce numéro eut été recoupé avec les listes officielles. Quelque deux mille votes auraient été ainsi invalidés.

(8) lexpressiondz.com12déc13

(9) Le président de la Fédération Slobodan Milosevic ayant de facto supprimé en mars 1989 l’autonomie constitutionnelle du Kosovo, une rébellion albanaise se constitue. Des députés dissidents publient le 2 juillet 1990 une « déclaration constitutionnelle » instituant la République du Kosovo. En septembre et octobre 1991, un référendum illicite permet de proclamer l’indépendance unilatérale de la province.

(10) lemonde.fr19mars14

(11) En réponse à la menace pesant sur la Moldavie, l’ancien Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, candidat du centre droit à la présidence de la Commission européenne, a déclaré « qu’après les événements en Ukraine, il était maintenant extrêmement urgent que les Européens signent un accord d’association avec la Moldavie très rapidement, c’est-à-dire dans les prochaines semaines »… « Nous devons barrer la route au président Poutine. Il doit savoir qu’il ne peut pas faire en Moldavie ce qu’il a fait en Crimée  ». À voir !

(12) opex360.com24mars14

 


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27 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 31 mars 2014 10:42

    La guerre en terme d’état d’esprit, car bien sur on ne le sait pas mais avant de tuer des millions de gens cela démarre dans notre cerveau , la guerre est le fondement même de toutes nos sociétés...au dela de tout cela, cela correspond à une guerre personnelle de « moi je » contre « moi je »....
    Des l’école la guerre est enseignée aux enfants, sans jamais le dire ouvertement, les notes ont déjà crée des valeurs fausses , qui sont nécessaires pour que ce monde dirigé par des voleurs et des truands puisse continuer..la scoiété pyramidale se retrouve partout à l’école,dans la maison, dans le plus petit groupe, la plur petite ville on retrouve le meme schema....berger et moutons..

    Pourquoi l’école crée des valeurs fausses ? parce que si on ôte tout ce qui nécessite un collectif , et bien les humains n’existent simplement plus, on n’aurait jamais survécu....nous sommes là UNIQUEMENT grâce au collectif dans lequel chacun s’insère pour survivre en groupe ..

    Comment voler un groupe soudé ? A priori c’est impossible , il faut donc dé-souder le groupe par tous les moyens possibles et donc privilégier chaque « moi je » en essayant de faire disparaitre le fait incontournable que sans collectif je suis mort, tu es mort , il est mort nous sommes morts ,vous êtes morts , ils sont tous morts....

    pour dés-unir, il faut donc faire passer devant la réalité incontournable du collectif la notion de « moi je »....qui devient la principale raison d’être en vie....moi et mes rêves...les autres ? ils peuvent crever...voila ou on est rendu !!! si si si !!

    Il n’y a aucun art ni intelligence de la guerre, il y a une maladie mentale des humains qui crée ce genre de confrontation pour le voleur qui dirige....

    A ce stade de bêtise totale il n’y a pas de solutions , il n’y a que des problèmes non résolus qui s’accumulent car « moi je » tient à tout prix à son statut, les autres sont tous des idiots sauf moi, voila ce que pense 7 milliards de personnes .. moins pas mal d’exceptions quand même,mais qui a ce jours ne pèsent pas encore sur le sort dément de cette planète...le voleur lui se dit, plutôt crever que de perdre tout çà !! ce qui convient parfaitement aux voleurs qui dirigent cette planète démente, cela dit le mouton suiveur a pour moi la même responsabilité que le berger ..seule la compréhension profonde pourrait deboucher sur quelque chose d’entierement different....nous sommes à des années lumières d’un tel mouvement intelligent...

    Mais tout ceci commence par un conflit entre moi et moi,n’ y aurait il qu’ un seul homme sur cette planète,tels que nous sommes il y aurait encore conflit entre moi et moi.....car nous refusons ce que la vie est pour li substituer ce que « moi je » veux......et l’univers dit : non,çà n’est pas le chemin....
    ceci se passe au niveau du cerveau, dont nous avons perdu l’usage d’une partie,celle qui sait le sens......mais ceci est un total non sujet pour « moi je » qui est en fait au profond de lui même terrorisé par ce que la vie est.......chaque humain est en fait en mode suicide lent.........en fuite impossible de soi .............


    • doctorix, complotiste doctorix 31 mars 2014 16:05

      En tous cas, Poutine annexe avec le consentement total des habitants de Crimée, et sans la moindre violence de sa part.

      Ça nous change des interventions « humanitaires » des américains, qui se produisent toujours avec une violence extrême et sans que les peuples concernés puissent exprimer leur avis.
      C’est pourquoi il va réussir, c’est pourquoi toutes les provinces d’Ukraine russophones vont suivre, et c’est tant mieux.
      Tout ce qui contrarie cette Europe des banquiers et des multinationales ne peut qu’être bon pour les peuples d’Europe.
      Personnellement, je ne serais pas opposé à ce que, petit à petit, année après année, Poutine vienne nous proposer un référendum jusqu’à Brest : j’ai beaucoup plus confiance en lui qu’en nos dirigeants de Bruxelles. Et pas sûr que je plaisante.

    • howahkan Hotah 31 mars 2014 16:27

       smileysmileysmiley

      salutation.........


    • Grandloup74 1er avril 2014 00:31

       @Doctorix
       
       Sans plaisanter, je partage votre opinion. De plus en plus de monde, tant en France qu’à l’étranger ont la même pensée mais n’osent l’avouer : 87 ans de propagande anti Russe ont un peu bloqué la libre pensée et le courage des opinions personnelles...
       Le blocage de la presse est court court-circuité par Internet et ceux qui sont en état de penser peuvent s’y documenter sur certains sites pas encore infiltrés.........


    • colere48 colere48 31 mars 2014 11:01

      Blablablalblabla.....
      La guerre n’a qu’une raison réelle, toujours

      La cupidité des hommes

      Enrobé de toute sortes de raisons fumeuses, mais in fine c’est L’ARGENT !!
      Et ici comme ailleurs la soi disant crise Ukrainienne ne déroge pas à la règle
      Domination et/pour Cupidité !!


      • howahkan Hotah 31 mars 2014 11:06

        salut coluche...certes exact,mais la cupidité n’est pas du tout l’origine, il y a quelque chose qui provoque la cupidité comme motivation unique des humains.....qui en soi n’est pas du tout un état unique naturel spontané de l’humain, mais une conséquence d’une erreur de trajectoire psychologique fatale...un dérèglement de notre cerveau....long sujet....

        salutations.... smiley


      • claude-michel claude-michel 31 mars 2014 11:16

        La guerre n’aura pas lieu...en acceptant l’argent du FMI de l’UE et des USA (avec des taux d’intérêts absurdes), l’Ukraine vient de signer son arrêt de mort...Question de temps pour qu’elle revienne naturellement dans le giron de la Russie...Poutine en est conscient et a de la patience a revendre... !


        • Antoine Diederick 31 mars 2014 12:17

          Bonjour,

          Un lien ICI, détramage de l’Europe égale auto-détermination.


          • Antoine Diederick 31 mars 2014 12:30

            Le projet européen par sa nature même encourage de « détramage » de l’Europe historique (Vous allez me dire que les anciennes régions ont aussi un passé historique, c’est vrai).

            Ce qui est au coeur de la question européenne, selon moi, du problème européen est le partage des souverainetés (Je ne juge pas en termes de c’est bien/pas bien car tout est relatif à quelque chose, cependant, j’observe ce fait).

            La crise ukrainienne a montré les limites de la diplomatie européenne. Et par la même, encore une fois, son incapacité à gérer des crises graves (Les russes négocient avec Kerry pas avec l’Union européenne, celle-ci, se contente de suivre ses mentors).

            L’Europe devient un non-pays, une non-région. La Russie en revanche voit et protège ce qu’elle estime être sa zone territoriale historique.

            Cela pose question quant à la pérennité de la zone euro (notez le terme « zone euro » est pas pays Europe : zone c’est Berlin en 1945, partagé en deux. Enfin « zone » , c’est une banlieue).


          • Antoine Diederick 31 mars 2014 12:36

            Par un haussement d’épaule, j’aurais répondu aux anti-européens, accusant les institutions européennes de se reposer sur une bureaucratie complexe. Il faut reconnaître que la critique toute aisée qu’elle soit, n’est pas dénuée de vérité.
            Les institutions qui n’atteignent aucune finalité multiplient les lieux et organes de discussions et de décisions comme autant de satellites autour d’une planète excentrée (Pour employer une image rapide).


          • Antoine Diederick 31 mars 2014 12:39

            Ceux des hommes et femmes politiques qui nous parlent d’une « autre europe » sont souvent des fédéralistes qui avancent masqués.


          • jaja jaja 31 mars 2014 12:48

            ça peut-être aussi des gens qui pensent à une Europe socialiste des travailleurs débarrassée de l’exploitation capitaliste et n’ayant plus de visées impérialistes sur les pays du Sud comme c’est le cas actuellement !


          • Jelena XCII 31 mars 2014 13:09

            L’armée ukrainienne fait preuve de lacheté, de trahison ai-je envie de dire et comme la Russie fait la sourde oreille, la guerre n’aura pas lieu.

            Quand aux amerloques, ils se font baisé avec la Crimée et repartent, une fois de plus, la queue entre les jambes.

            Par contre « cette crise » va profiter aux ultra-libéraux. L’Ukraine qui est déjà le pays de l’Est comptant le plus de pauvres, va encore descendre de quelques crans.


            • wesson wesson 31 mars 2014 15:21

              Bonjour Jelena,

              « L’armée ukrainienne fait preuve de lacheté, de trahison ai-je envie de dire »

              même si techniquement vous avez raison, analytiquement c’est un peu différent. Pour moi, cette armée n’est pas du tout d’accord avec le gouvernement de Maidan (à l’exception de quelques cadres), mais comme elle est structurellement très faible, elle a décidé une neutralité plutôt bienveillante vis à vis des Russes.

              Et plusieurs signes me font penser cela.

              à peu près 80% de l’armée Ukrainienne en Crimée est passé avec armes et bagages du coté Russe. Et pratiquement la totalité de la flotte Ukrainienne en état de flotter. L’arrachage des grilles des casernes était un minimum syndical pour que les Ukrainiens qui souhaitaient revenir en Ukraine puissent le faire en prétendant avoir résisté. On a même vu cette vidéo en Ukraine ou tout une colonne de blindée fait demi tour devant une poignée de manifestants pro-Russes.

              Cette armée n’obéira pas pour aller se faire les Russes, et le gouvernement de Maidan le sait. Et c’est bien la raison pour laquelle elle repeint ses milices en « garde nationale » qui elle n’aura aucun mal à aller tirer sur les Russes, principalement ceux de l’Est du pays d’ailleurs.

              A cette occasion il faudra regarder les célébrations du 9 mai (date l’armistice Allemande envers les Soviétiques). Les nervis de maidan pourront très probablement en profiter pour se livrer à des provocations.


            • Jelena XCII 31 mars 2014 16:12

              Bonjour Wesson. Que l’armée d’Ukraine n’entre pas en guerre contre la Russie pour « les beaux yeux de l’oncle Sam », ce n’est pas vraiment une surprise... Mais ce n’est pas sous cet angle que je voyais la chose. Car au final, le gouvernement légitime s’est fait renversé facilement par quelques milices nazies grâce à la passivité de l’armée.

              Les nazis en eux-mêmes ne sont pas un problème, ce ne sont que des pions qui vont se faire virer (ou éliminer) suite aux prochaines élections. Par contre l’asservissement au FMI ou les nouvelles mesures ultra-libérales resteront. Demain ou après demain, ils auront beau à nouveau manifester, il sera trop tard.


            • Furax Furax 31 mars 2014 17:01

              @Jelena, Wesson et Doctorix
              Sourions un peu dans ce monde de brutes. Vous l’avez certainement lu mais cet article d’Olivier Berruyer dans « Causeur » vaut son pesant de cacahuètes : « Poutine me fait peur »
              http://www.causeur.fr/vladimir-poutine-russie-ukraine,26803


            • Corinne Colas Corinne Colas 31 mars 2014 20:57

              « des pions » ? Peut être pas... Quand ils ne font pas confiance à l’armée et qu’ils paient des mercenaires pour mater la population devenue brusquement « rebelle », on sait le sort qui nous attend...


              Il y a bien une montée de la pensée fasciste à l’ombre de U.E !
              Aube dorée en Grèce n’était qu’un avant-goût...

              "Des mercenaires de la firme américaine Greystone Limited sont d’ores et déjà présents en Ukraine. Le Service National de Sécurité Ukrainien a annoncé que la firme allait se voir confier des missions de « police politique » et de « sécurité nationale ». Les milliards du FMI, qui se traduisent par un appauvrissement de la population via notamment le gel des pensions, le licenciement de 10% des fonctionnaires ou la hausse de 50% du prix du gaz, vont donc servir à payer des mercenaires étrangers du complexe militaro-industriel. L’avenir de l’Ukraine s’annonce bien sombre…


            • doctorix, complotiste doctorix 1er avril 2014 09:07

              Furax, c’est tout à fait excellent. Bof, on est en fin de vie sur cet article, je ne résiste pas :

              Poutine me fait peur :

              Il est grand temps de dénoncer haut et fort Vladimir Poutine. D’abord sur le plan économique. Car qu’a-t-il fait depuis 15 ans, concrètement ? Le pouvoir d’achat des Russes : il a doublé. L’inflation : passée de 100 % à presque rien. La balance commerciale : largement redressée et désormais excédentaire. Le taux d’emploi : en très forte hausse. La dette publique : passée de 90 % du PIB à 10 %. La pauvreté : divisée par 2. Bref, les chiffres parlent d’eux-mêmes : un échec lamentable.

              Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux – bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n’est jamais descendue sous les 65 % d’opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement – tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D’ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d’approbation du Congrès américain venant de réussir l’exploit d’atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains.

              Mais c’est au niveau géopolitique que le pire est à craindre. Car que prône M. Poutine ? Des référendums ! Pour demander leur avis aux gens ! Non mais, sérieusement, jusqu’à quand allons-nous tolérer ceci en Europe ?

              Faisons bien attention aux conséquences de notre pusillanimité : si nous laissons des référendums se développer en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Progrès Européen ». Terminé les traités budgétaires. Fini l’austérité pour complaire aux marchés financiers. Plus d’augmentation de l’âge des retraites jusqu’à 69 ans. Personne n’acceptera de saigner la Grèce pour rembourser des hedge-funds vampires. Personne n’élira Hermann Van Rompuy Président du Praesidium Européen.

              De même, si nous faisons un référendum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quittera rapidement l’Union. Comme le feront pas mal d’autres pays si nous demandons leur avis aux citoyens.

              Et quel peuple acceptera de voter pour l’accord d’association UE/Ukraine signé le 21 mars dernier, qui met désormais les entreprises européennes en concurrence avec le pays le plus pauvre d’Europe, où le salaire minimal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sensé ne l’acceptera – craignant évidemment le chômage. Il faut donc bannir le référendum et laisser Bruxelles décider.

              Mais là où apparaît clairement la perfidie du président russe, c’est que, non seulement il fait voter les habitants de Crimée sur leur avenir pour la première fois, mais en plus, alors que, essentiellement Russes, ils ont logiquement demandé leur rattachement à la Russie à une écrasante majorité, incontestable, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Imagine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n’aurions jamais pu signer le traité de Lisbonne si on avait accepté la demande des Français de 2005.

              Alors que, dans cette affaire, la solution était tellement simple – et nous l’aurions surement appliquée si des ministres russes avaient alimenté des manifestations populaires pro-russes au Canada, puis avaient surtout fomenté un coup d’État avec des néonazis qui auraient interdit le français au Québec.

              Il fallait donc punir très fortement Poutine (la punition étant désormais un axe central en Diplomatie), renvoyer la Crimée dans le giron du gouvernement putschiste ukrainien non élu, puis envoyer des chars ukrainiens noyer dans le sang le soulèvement qu’il n’y aurait pas manqué d’avoir envers un gouvernement comportant un tiers de néonazis russophobes assumés1 et soutenu par un Occident cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scénario à la yougoslave, l’UE sait agir : tweets, discours enflammés, résolutions, condamnations, envois d’observateurs et de Bernard-Henri Lévy, puis d’enquêteurs, puis de médecins légistes, saisie de la Cour pénale internationale, etc.

              Mais au lieu de cela, Poutine à tout gâché, et le peuple de Crimée a fêté dans la liesse populaire son rattachement à la Russie. Et le peuple de Kiev a manifesté sa révolte le 23 mars, l’ampleur de la manifestation phénoménale de 5 000 personnes montrant bien le caractère totalement illégitime de la chose pour les Ukrainiens – tout comme le fait qu’à peine 20 % des militaires ukrainiens en Crimée aient obéi à l’ordre de rentrer au pays…

              Tout ceci est donc désolant, c’est à désespérer du « rêve européen »… Et comme nous ne savons pas jusqu’où ira Poutine, il nous faut donc surtout nous armer de lucidité !


            • alinea Alinea 31 mars 2014 14:38

              En attendant, ce sont les US qui discutent avec Poutine de l’avenir de ... l’Europe !!
              Être en politique, c’est l’art de se la faire mettre profond, tout en gardant le sourire !! Les choses se révèlent ! « Ils » ( nos politiques à nous !) ont beau, par médias interposés, vouloir nous enfumer toujours davantage, la vérité éclate !


              • njama njama 31 mars 2014 17:35

                ... et de considérer que les 8 ou 9 millions de fœtus hexagonaux transformés en cosmétiques ou banalement jetés à la poubelle depuis le vote de la loi Veil, relèvent d’un génocide vrai et non d’un simple phantasme de réactionnaire arriéré.

                je ne vois pas ce que cela vient faire dans l’article ????

                des statistiques sur la prostitution m’aurait fait le même effet , « décalé ».
                Encore des statistiques sur la délinquance en Europe, les violences ... mises en relation avec la déprime économique, le sabordage du tissu industriel, le chômage, la misère qui n’est plus récurrente mais permanente pour une partie non négligeable de la population pendant que les riches s’enrichissent ... marasme que nous subissons depuis environ les années de la loi Veil (janvier 1975) j’aurais compris, ... mais ce raccourci en trompe l’oeil sur l’avortement je ne vois pas ???


                • njama njama 31 mars 2014 23:30

                   mais ce raccourci en trompe l’oeil sur l’avortement je ne vois pas ???

                  j’ai posté ça à 17:35, et l’@uteur Camus dont j’apprécie si souvent les articles, reste muet !
                  On aimerait qu’il développe un peu sa pensée, car on peut imaginer que ce n’est pas anodin qu’il a mis cet argument en exergue de ce nouvel article.


                •  C BARRATIER C BARRATIER 31 mars 2014 20:12

                  Le début sur le genre me laisse perplexe. Aucune citation de programme officiel. Ce qui est enseigné c’est l’égalité entre les  êtres humains y compris les filles et les garçons, ce qui correspond parfaitement à la devise républicaine au fronton des écoles publiques et catholiques sous contrat d’association.

                  Je constate que cette gueguerre a commencé avec le mariage pour tous, mais on sait qui est derrière tout cela. C’est une attaque de la liberté de conscience des femmes, mais en fait on s’attaque à celle de tous. Voilà qui est passé inaperçu : On coupe des arbres ! Alors, la guerre civile ?

                   Arbres de la laïcité, arbres de la liberté

                   http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=254

                  Quand à la manif pour tous, c’est la manip pour tous….LA GUERRE CIVILE ENCORE…

                  Manip pour tous 

                  http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=249

                  Les  affaires de l’Est : Echec aux américains. Les peuples y compris ukrainiens sont plus proches à tous égards de la Russie que de nous.

                  Après tout, l’UKRAINE n’est pas dans l’Europe des je ne sais plus combien ! De quoi nous mêlons nous ?


                  • njama njama 31 mars 2014 20:17

                    A voile et à vapeur ...
                    le jeu trouble des Arméniens d’Arménie et de ceux de la diaspora, ou, comment manger à tous les râteliers !

                    (il n’est que Consul général d’Arménie dans la deuxième plus grande ville russe Saint-Pétersbourg, mais tout de même !!! )

                    Un diplomate arménien en Russie nie toute reconnaissant de la « réunification » de la Crimée

                    (une délégation « off-shore » va-t-en guerre ..)
                    Une délégation arméno-américaine rencontre le Département d’État à propos de Kessab

                    « Le Comité National Arménien d’Amérique rejoint par une délégation de représentants de la communauté arméno-américaine et des représentants religieux a exhorté avec force le gouvernement américain à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à l’assaut de la ville historiquement arménienne de Kessab, en Syrie, ... »

                    Côté Syrie :
                    Il y a d’un côté, les légitimes et compréhensibles inquiétudes et cris alarmistes venant d’Arménie, et de la diaspora arménienne pour leurs frères du Kessab …
                    mais il ne faut pas non plus qu’ils occultent les réactions syriennes, et la confiance qu’ont les Arméniens dans le gouvernement de Bachar al Assad qui méritent aussi d’être mise en avant, comme dans cet article que l’on ne pourra pas suspecter d’être « partisan » puisqu’il est publié sur armenews.com

                    Bachar al-Assad rencontre des députés arméniens

                    Le Président syrien Bachar al-Assad, lors d’une réunion jeudi avec une délégation parlementaire arménienne, a affirmé que le terrorisme constitue une menace de fragmenter une région qui a été historiquement caractérisé par la diversité culturelle et sociale.

                    La délégation parlementaire arménienne dirigée par un membre du Parlement Samvel Farmanian, a transmis au président al-Assad un message du président arménien Serge Sarkissian dans lequel il a exprimé la condamnation des groupes terroristes qui ont attaqué Kessab, avec le soutien de la Turquie.

                    Le président arménien a remercié l’Etat syrien pour les efforts qu’il déploie afin de protéger tous ses citoyens.

                    Le président al-Assad a exprimé son appréciation de la position objective du président Sarkissian qui est en faveur de la stabilité de la Syrie, soulignant le rôle des législateurs pourraient jouer en révélant les menaces du terrorisme et de l’extrémisme dans les forums internationaux et d’unifier les efforts pour faire face à ces menaces.

                    Les membres du Parlement arménien, à leur tour, ont affirmé leur plein soutien à ce que l’Etat syrien est en train de faire pour rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays et ses efforts pour assurer le retour des personnes qui ont été déplacées de Kessab et d’autres coins du pays de leurs maisons et villages d’origine.

                    Ils ont également exprimé leur confiance que la Syrie restera un modèle de co-existence et d’unité nationale.
                    [...]
                    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=98557


                    • njama njama 31 mars 2014 20:24

                      au jeu des chaises musicales, qui la recevra ?

                      Lettre ouverte au locataire du Quai d’Orsay

                      Jan Varoujan
                      30.03.2014

                      Monsieur le Ministre,

                      Tout en admettant que le champ géopolitique et diplomatique est un terrain où l’on joue un jeu dont les règles ne sont pas toujours comprises par le vulgum pecus, où la morale n’a pas sa place, où l’on applique aisément la règle du deux poids deux mesures, il est néanmoins difficile d’admettre certains excès.

                      C’est ainsi que vous prétendez combattre le terrorisme d’al-Qaïda (et de ses « produits dérivés ») en Afrique tout en soutenant les mêmes catégories de barbares en Syrie. Syrie où récemment les terroristes étrangers (et non pas des opposants rebelles) ont attaqué la ville frontalière de Kessab dont la population est majoritairement arménienne, et détruit ses églises. Les quelques photos ci-jointes montrent, avec éloquence, les « hauts faits d’armes » de ces sauvages… Vous verrez aussi les « tchétés djihadistes » composé de recrues turques. Ces brutes qui se sont introduites en Syrie avec l’aide, et sous la couverture militaire, de la Turquie, le pays de «  votre ami Ahmet » comme vous l’appeliez Ahmet Davutoglu lors de sa visite en France le 5 juillet 2012. Turquie où, à la frontière de Syrie, en présence de l’ambassadeur Laurent Bili, vous avez déclaré le 17 août 2012 que « Assad ne mériterait pas d’être sur la terre ». Un appel au meurtre qui serait considéré comme un délit pour n’importe quel citoyen lambda.
                      [...]

                      J’ai commencé cette lettre en m’adressant au locataire du Quai d’Orsay. J’aime bien ce libellé. Cela montre que celui qui occupe cette place n’est là que tout à fait temporairement.

                      Je ne me permettrai pas d’être aussi brutal que vous l’étiez vis-à-vis du Président Assad, mais simplement vous dire que vous ne méritez sans doute pas d’être au Quai d’Orsay. Par conséquent, aussi paradoxal qu’elle puisse paraître, ma plus grande satisfaction serait que cette lettre n’arrive jamais à son destinataire.

                      http://varoujan.blogspot.fr/2014/03/lettre-ouverte-au-locataire-du-quai.html


                      • Laurent 47 3 avril 2014 19:17

                        Petite question : Est-ce que les va-t-en guerre américains connaissent très exactement la portée, la vitesse, la discrétion, et le système de contre-mesures électroniques des missiles de croisières russes de dernière génération ?

                        Les Etats-Unis ne sont pas très loin pour ce genre d’engins, et jouer à ce jeu me paraît très dangereux quand on connaît si mal son adversaire, et qu’on juge la Russie sur les critères de l’U.R.S.S. de 1950, et surtout quand on n’a une telle méconnaissance du contexte régional et de l’Histoire ! 
                        Je ne vois, contrairement à tous les médias dits « occidentaux », qu’un seul pays agresseur, d’ailleurs toujours le même : les U.S.A.
                        Et je ne vois qu’un seul pays encerclé de toutes parts par ce grand pays « démocratique » qui cherche la confrontation : la Russie !
                        Mais la réaction, cette fois-ci, sera certainement très différente de celle de Khaddafi.
                        Les russes ont montré leur calme jusqu’à présent, mais si on les cherche, on risque de les trouver

                        • Laurent 47 3 avril 2014 19:35

                          Je voudrais expliquer pourquoi il y a la « guerre de libération » en Syrie.

                          Le Qatar, qui détient d’énormes gisements de gaz naturel, souhaite l’acheminer vers un important client : la Communauté Européenne, et pour cela, il lui faut un gazoduc qui traverse la Méditerranée. Un projet a été finalisé : c’est le projet Nabucco.
                          Le tracé de ce gazoduc, qui traverse la Turquie, doit obligatoirement passer par la Syrie, dans la région d’Oms (vous savez, là où les troubles fomentés par des mercenaires payés par l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, et bien sûr les Etats-Unis ont commencé).
                          Arrivant sur le rivage méditerranéen, ce gazoduc doit se connecter au passage sur le gisement offshore israélien Léviathan, d’où l’implication d’Israël.
                          Manque de chance, Bachar El Assad n’est pas du tout d’accord, car la Syrie détient elle-même des gisements gaziers.
                          Donc, il faut lui faire la guerre ! C.Q.F.D.
                          Tout le reste n’est que du baratin à l’usage des naïfs qui croient tout ce qu’on leur raconte à la télé, sans prendre la peine de vérifier 

                          • Laurent 47 12 avril 2014 13:55

                            Je rappelle que ce sont les Etats-Unis qui dirigent l’Europe, et qu’il leur est totalement insupportable de constater que la Russie est moins facile à manoeuvrer et à tromper que les états européens, à qui on peut faire avaler n’importe quoi ! Exemple : Cuba, le Vietnam, l’Afghanistan, la Serbie, le Kosovo, l’Irak, la Libye, et pour finir la Syrie. Tous ces pays ont été ravagés par les guerres fomentées par les U.S.A., mais c’était pour rétablir la démocratie, voyons !

                            Je ne sais pas s’il y a beaucoup de dirigeants américains qui savent comment ce mot s’écrit, et ce qu’il signifie !

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