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Accueil du site > Tribune Libre > Daesh, ne pas surévaluer l’adversaire et éléments de langage

Daesh, ne pas surévaluer l’adversaire et éléments de langage

Ne pas surévaluer l'adversaire

Lorsqu'on ne souhaite pas intervenir dans un conflit, la meilleure tactique consiste à grossir l'adversaire.

A l'époque oubliée de la guerre froide, celle où certains construisaient des abris anti-atomique dans leur jardin, les généraux de l'OTAN nous expliquaient qu'ils étaient parfaitement en mesure de nous protéger contre tout le pacte soviétique, avec ses millions de soldats, ses milliers de missiles.

Mais lorsque il s'est agi d'intervenir au Kossovo, il était devenu impossible, nous disaient les mêmes généraux, de lutter contre quelques milliers de brigands, au coin d'un bois, bien trop dangereux.

Bien sûr, comme beaucoup le disent dans le contexte actuel, ce n'était pas notre affaire.

Alors nous avons laissé les pauvres habitants de Sarajevo traverser 3 hivers, sans chauffage, vitres cassées, risquant leur vie sous le tir des snipers pour aller chercher une miche de pain improbable. Honte à l'Europe !

Elément de langage N°1

Il est un élément de langage répété largement, à savoir qu'il est impossible de terminer un conflit sans intervention au sol. C'est pourtant ce qui est arrivé dans ce cas. La Serbie a capitulée au terme d'une campagne uniquement aérienne, à partir du moment ou les buts visés étaient les infrastructures, plus que les objectifes militaires.

Récemment, sur BFM TV un général de l'armée de terre, indiquait d'une voix ferme, que les attaques au sol n'était que pure communication, sans aucune efficacité.

Je ne doute pas que ses collègues généraux de l'Armée de l'Air, auront apprécie ; quel olibrius.

Elément de langage N°2

Ce serait trop dangereux d'intervenir au sol, car cela créerait de nouvelles vocations terroristes. Il est certain bien sûr que les bombardements n'en créent aucune, les djihadistes au contraire s'en réjouiraient, bien entendu. 

Elément de langage N°3

On surévalue constament Daesh.

J'entends dire par un expert que daesh aurait plus de chars que l'armée française.

Personne ne contredit ni ne vérifie. J'ai fait une recherche sur internet, chiffres pas totalement récents, 450 chars pour l'armée française, 50 pour Daesh

Elément de langage N°4

Les "experts", à la question "combien de temps pour en finir avec Daesh", évoquent dix parfois jusqu'à 30 ans. C'est de la folie pure. Dans ce cas, nous aurions perdu le combat, un califat s'étant entendu du Liban à l'arabie saoudite et partout ailleurs dans le monde ?

Il y a un mois, Sarkozy, lui, dans le seul but de tacler Hollande, l'invitant à intervenir seul au sol, pure folie, parlait de deux mois. Bien sur, aujourd'hui, Sarkozy, incroyable girouette, indique qu'il ne faut pas intervenir au sol.

En tous cas le chiffre de deux mois, sinon six, me semble largement plus vraisemblable que celui de 10 ou 30 ans.

Actuellement, on indique que les Kurdes ont obtenu, avec leur très faibles moyens, des succès significatifs contre Daesh, on les célèbre.

Peut-on faire croire, qu'en intervenant au sol, une coalitions sérieuse ne pourrait pas obtenir des résultats au moins équivalents ? On nous raconte vraiment n'importe quoi.

Elément de langage N°5

En ce qui concerne les attentats, dans le cas d'Abdeslam Salah, on parle de cerveau, quel cerveau ? On parle de techniques sophistiquées, ah oui, avec kalachnikovs et ceintures explosives ?

On dit que Daesh est plus sophistiqué qu'El quaïda

 et que chaque attentat est plus sophistiqué, plus important que le précédent, ce serait la loi du genre.

Pourtant, j'aurais juré que l'attentat de 2001 étaient autrement plus sophistiqué que les derniers attentats et le nombre des victimes plus important.

Je suis pour la paix, donc contre le pacifisme.

Je suis prévenu contre le pacifisme, à l'aune de la défaite de 1939.

Je reste persuadé que lorsqu'un conflit prend naissance, il faut réagir très vite et très fort, afin de limiter destructions humaines, en infrastructures et financières

Il est irresponsable et criminel d'attendre plusieurs années et que tout soit devenu inextricable.


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5 réactions à cet article    


  • leypanou 7 décembre 2015 14:58

    Si vous voulez vraiment anéantir Daesh, il suffit de couper tous les sources de financement ainsi que de soutien -militaire, logistique-, et laissez l’armée arabe syrienne ainsi que ses alliés -Russie, Hezbollah, Iran- faire le travail : en moins de 1 ans, ce sera terminé en Syrie et l’Irak.

    Mais le vrai but est la balkanisation de la Syrie et c’est le vrai objectif des Etats-Unis, de la Turquie, d’Israël, de l’Arabie Saoudite, et du Qatar plus d’autres états comme la France et la Grande-Bretagne ainsi que l’Allemagne.


    • Clark Kent M de Sourcessure 7 décembre 2015 15:06

      Quand j’étais enfant, je me disais parfois que le croquemitaine et le père noël étaient surévalués, et puis j’ai appris qu’ils n’existaient pas, alors j’ai cessé d’y croire. 

      Dommage pour mes parents.
      De mon côté j’aurais bien voulu continuer à croire au père noël, mais il parait qu’il faut choisir.
      Ou on croit aux deux, ou on ne croit à aucune des deux.
      Alors, je suis devenu adulte.

      • alain_àààé 7 décembre 2015 15:24

        excellent article et je voudrais ajouter que j ai mon neveu qui est allé 3 fois en afganisthan et donc ses camarades sont morts.je peus dire aujourd’hui qu il est un peu désinger du cerveau il est passé par plusieurs regiments ne france pour le remettre d applons mais je pense que c est trop tard.ALORS QUE LES POLITICIENS ENVOYENT LEUR ENFANTS D ABORD EX FABUIS OU LE FILS DE LA MINISTRE DE LA SANTE


        • Laurent 47 7 décembre 2015 16:33

          Je veux bien qu’une guerre ne puisse être gagnée sans intervention au sol, mais il y a différentes manières de la faire.

          Prenons le cas de la Syrie : Daesh marquait des points contre le régime de Bachar El-Assad grâce au matériel militaire récupéré en Libye et en Irak, mais surtout grâce au trafic de pétrole par convois entiers qui filaient vers la Turquie, le carburant étant revendu à des trafiquants, voire au gouvernement turc, générant d’énormes profits qui permettaient aux barbus d’acheter tout l’armement nécessaire pour combattre l’armée syrienne, avec la complicité bienveillante de « la coalition ».
          La Russie a commencé à y mettre bon ordre par ses bombardements intensifs sur les réservoirs des raffineries et surtout sur les trois files ininterrompues de camions-citernes qui filaient vers la Turquie.
          Touché au portefeuille, Erdogan a donc fait abattre le Sukhoï Su-24 ( opération prévue depuis plus de 2 mois, selon un lanceur d’alerte bien connu ).
          A mon humble avis, il existe une solution simple, et surtout efficace !
          Sachant que les semi-remorques ne sont pas des tout-terrains, et qu’ils doivent emprunter des routes pour circuler, il suffit de détruire ces routes ( elles ne sont que trois, pour l’instant ).
          Les avions russes disposent par exemple de la bombe BETAB-500, qui sert à détruire les bunkers, mais qui est parfaitement capable de transformer une route en mini-canyon du Colorado !
          Au moins sur le plan humanitaire, les chauffeurs seraient épargnés
          Il n’y aura plus qu’à dos de chameau que le trafic pourra continuer ( grosse perte de rendement ).
          Et dès qu’on essaye de réparer la route, re-belote !

          • EpiqueTête EpiqueTête 7 décembre 2015 20:25

            Je vais détruire Daesh, je reviens.

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Auteur de l'article

Bernard Moreau


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