Dans vingt ans la prochaine guerre ?
Un article paru fin juin mentionnait quelle serait la cause de la troisième guerre mondiale : les ressources naturelles. C’est la thèse d’une économiste d’origine Zambienne, Dambisa Moyo. Cette jeune femme travaille aujourd’hui avec la Banque mondiale et Goldman Sachs.

Elle prévoit d’ici une vingtaine d’année l’émergence d’une classe moyenne, principalement chinoise, d’environ 2 milliards d’humains. Des humains qui, sans être vraiment riches, auront les moyens d’acheter voiture, réfrigérateur, machines à laver, portables. Aujourd’hui déjà, 2’000 voitures de plus circulent chaque jour dans Pékin. 2 milliards cela fait une population aussi nombreuse que l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du nord réunies.
La Chine consomme de plus en plus de ressources naturelles pour répondre aux besoins d’une forte expansion économique et d’une demande intérieure grandissante. Elle consomme du pétrole, du charbon, mais aussi des métaux de plus en plus rares. Cela s’ajoute à la consommation occidentale, à celle d’autres pays émergents comme l’Inde, et à un accroissement continu de la population mondiale.
Cette consommation est irrépressible. Que les africains veuillent des réfrigérateurs, que les chinois préfèrent les voitures aux vélos de l’époque de Mao, rien de plus légitime. La technologie est un moteur de développement depuis les temps anciens, quand la lance à pointe en pierre taillée a remplacé le gourdin. Entre l’invention de la roue et celle du téléphone portable il n’y a qu’une différence d’outils technologiques. Et de ressources : les portables aujourd’hui consomment des ingrédients rares, dont le coltan, appelé aussi l’or gris, et qui entre dans la fabrication des téléphones, ordinateurs, consoles de jeux. Le coltan, possible enjeu de la guerre du Kivu, à l’est de la RDC, qui a déjà fait plus de 5 millions de morts.
Les nappes phréatiques du Sahara, très exploitées, ne se renouvellent pas aussi rapidement qu’elles sont pompées. L’eau est puisée, en Algérie, pour les productions vivrières destinées à nourrir une population importante, mais aussi pour l’industrie et l’usage domestique. Il est normal que les habitants du Maghreb désirent disposer de l’eau courante dans leurs maisons. Les nappes phréatiques en Inde et aux Etats-Unis baissent de manière considérée comme alarmante depuis plusieurs année. La consommation, directement dépendante de la démographie tant pour les besoins directs (boissons, hygiène) qu’indirecte (agriculture, industrie) ne fait qu’augmenter.
Pétrole, charbon, gaz, sont demandés par les pays émergents. Plus il y aura de demande, plus vite ces ressources seront épuisées. Le pays ou la région du monde qui disposera encore de ces ressource sera en position de force. Les pays demandeurs seront eux aux abois. Une guerre de l’énergie est-elle envisageable au niveau mondial ? Rien n’est inenvisageable.
Mais ce n’est pas la seule option, même si elle diminuerait drastiquement la population mondiale et ferait baisser la pression de la demande. On peut aussi envisager que la population se stabilise et diminue progressivement. C’est déjà le cas en Europe. La demande en ressources naturelles pourrait progressivement diminuer dans ces pays.
On peut aussi envisager que les pays du monde s’entendent plutôt que de se faire la guerre, parce qu’une guerre mondiale au niveau de technologie actuel ne laisserait personne indemne. On peut rechercher de nouvelles réserves, comme le méthane du pergélisol ou des profondeurs sous-marines. On peut aussi penser que la recherche technologique mettra au point de nouvelles ressources, et que l’augmentation qualitative de la technologie associée à une gestion plus rigoureuse de la matière première diminueront également la demande.
Tant qu’à envisager l’avenir, je préfère y mettre une touche d’optimisme.
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