Faisait pas bon d'avoir soif chez Caterpillar : l'employeur avait décidé d'inclure dans son règlement intérieur l'interdiction de boire partout dans l'entreprise :
" La consommation de boissons alcoolisées est interdite dans l'entreprise, y compris dans les cafétérias, au moment des repas et pendant toute autre manifestation organisée en dehors des repas ".
Le Conseil d’État ne l'a pas entendu de cette oreille : au nom de quoi chez Caterpillar – qui, comme tout employeur doit certes veiller à
la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses travailleurs (art
L.4121-1 du Code du Travail)
- le règlement intérieur pouvait interdire aux salariés de boire une boisson alcoolisée si
« la nature de la tâche à accomplir » n'était pas alléguée
ni qu'elle était
« proportionnée au but recherché » (art
L.1321-3 du Code du Travail) n'était pas mise en avant ? Alors, pourquoi interdire la bibine ?
Il y avait un risque sécuritaire à boire chez Caterpillar ? Non, manifestement.
Il ne savait pas, Caterpillar, que sauf si la nature de l'emploi l'exige, le Code du Travail autorise les salariés à boire « ... vin, ... bière, ... cidre et … poiré » (art.
R 4228-20 du Code du Travail) ?
S'hydrater est aussi une liberté individuelle !
Allez, circulez, Caterpillar et ministre du travail, vous avez perdu et ceci fera jurisprudence.
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Retenons bien ceci : s'il n'y a pas de danger ou de risque lié au poste de travail à boire de l'alcool (vin, bière, cidre et poiré) bonne santé à vous. D'ailleurs, est-ce que l'on va vérifier si les cadres de nos entreprises ne se font pas l'apéro dans leur bureau tous les midi ?
Merci qui ? Merci le Conseil d’État.
Cela dit, il ne faudrait pas trop abuser de la bouteille, par les temps qui courent. Déjà, que le feuilleton minable de l'UMP nous brouille la vue.
Pourtant, c'est le moment de garder les yeux ouverts sur le gouvernement Ayrault qui en profite pour faire des mauvais coups pendant que son opposition de droite prend l'eau : il veut faire adopter
dès le début décembre le crédit d'impôt aux entreprises – le cadeau au Medef – et la hausse de la TVA prévue au 1er janvier 2014... Comme ça, pas de débat, pas de remise en cause éventuelle. La politique du coup d’État et des coups fourrés.
On le voit, si on boit, y compris au travail, on trinque aussi au dehors.
Léon