De Bouygues à Bygmalion : les amis « business » de Copé
Jean-François Copé aime la politique. Plus encore, il aime l’argent et les affaires. Les coups médiatiques autour des pains au chocolat et de « Tous à poil » ne sont bons qu’à créer des polémiques stériles, des contre-feux destinés à faire le buzz et à cacher une réalité encore moins avouable. Copé ne vit que pour le business et le copinage à la sauce Bygmalion ne pourrait être que la partie désormais émergée de l’iceberg.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH256/Cope-Takieddine-Bouygues-Chertok-0c5fe.jpg)
La Russie a ses oligarques, la France a son Copé. Le patron de l’UMP n’est certes pas milliardaire, mais il ne ménage pas sa peine pour aider à la réussite professionnelle de ses amis. Serait-ce par ce que le maire de Maux (qui préfère habiter le 16e arrondissement de Paris) ne peut supporter la pauvreté ? Le débat reste ouvert… Quoi qu’il en soit, les révélations du Point font mal à celui qui confond depuis des années politique et business. Cumuler les mandats ne suffit pas à nourrir une famille, c’est bien connu ! Alors l’ex-avocat d’affaires se plonge corps et âme dans des combines qui sentent le soufre. Peu importe la morale, tant que l’argent n’est pas loin.
C’est ainsi que ses potes de Bygmalion semblent s’être enrichis sur le dos de la bête UMP. Scandaleux peut-être, mais une majorité de Français se fout de la manière dont l’UMP dilapide son argent ! Sauf que si d’aventure Copé venait à succéder à François Hollande, les largesses dont profitent les amis auraient l’odeur de l’argent public… Copé avait presque réussi à effacer son amitié louche avec Ziad Takieddine, le sulfureux intermédiaire libanais qui n’est jamais loin quand un gros contrat international est conclu. Takieddine presque oublié, ce sont aujourd’hui ses liens étroits avec Bygmalion qui font scandale.
Prix d’ami pour Bygmalion
La facture est toujours moins salée entre amis, c’est normalement ce qu’on pourrait penser. Sauf que là, Copé ne paye pas avec son propre argent, il s’agit de celui de l’UMP. C’est donc open bar, no tomorrow ! On fait payer l’UMP des contrats deux fois plus chers que la norme et peu importe la morale et l’éthique. Ces deux principes ont-ils déjà guidé l’action publique du défenseur des pains au chocolat ?
Et maintenant, Jean-François Copé dénonce une cabale, une « chasse à l’homme » dont il est victime. Une chose est sûre, l’ami des pro de la com’, des hommes d’affaires plus ou moins louches, et des banquiers ne manque pas de culot. Devenu chef de l’UMP via un jeu étonnant de vrais-faux bulletins de vote comptés, mais pas vraiment comptabilisés, Copé n’est pas un novice dans le domaine de l’enfumage et du culot à toute épreuve. Celui qui a « arrêté la langue de bois » s’est livré à une prestation bien risible où il dit clarifier les choses tout en ne donnant aucun élément qui contredirait l’enquête sérieuse menée par Le Point.
L’homme soi-disant traqué n’oublie pourtant jamais d’aider ses amis dans le besoin. Ainsi, on le retrouve auprès du discret banquier Grégoire Chertok, devenu il y a peu, Associé-gérant chez et membre du comité exécutif de Rotschield et Cie. Tout un programme ! Les deux hommes se fréquentent depuis plus de 25 ans et se parlent tous les jours au téléphone. Au moins, Copé ne pourra pas affirmer comme certains que son ennemi, c’est la finance. Quoique l’ami des nantis n’en serait pas à son premier looping verbal.
Chertok un ami qui veut le bien de…Bouygues
Les rapports entre Nicolas Sarkozy et Martin Bouygues ont longtemps été l’objet de l’hostilité d’une presse qui ne souhaite pas recevoir les ordres de la Kommandantur libérale. Le danger était réel en Sarkozie, il n’a jamais été aussi présent car Copé, en grand ami de Grégoire Chertok, n’hésite pas à mouiller le maillot pour l’équipe Bouygues (pour le maillot France on repassera…). Chertok n’est autre que le grand manitou financier des gigantesques opérations menées par l’entreprise Bouygues. Prise de capital, achat, vente, rien ne résiste à Grégoire Chertok et sa mission quasi mystique de se plier au libéralisme exacerbé de la maison Bouygues.
La vente de filiales rentables à des groupes étrangers qui ne se privent pas de licencier à tour de bras, fait pleinement partie du mode de fonctionnement de Grégoire Chertok. La liste des victimes n’en finit plus : Bouygues Telecom Caraïbes vendu à l’irlando-américain Digicel, Saur (entreprise de distribution de l’eau) qui suite à une vente quelque peu brumeuse est en quasi faillite avec 10 000 emplois menacés, Bouygues Offshore cédé à un prix dérisoire à l’italien ENI etc… Pas de patriotisme économique, pas de vision de long terme. Les actionnaires sont rois et tant pis pour le vil peuple de salariés envoyé directement à Pôle Emploi.
La prochaine victime désignée n’est autre que SFR qui souhaite pourtant se rapprocher de Numericable. Entre synergies prouvées et absence de casse sociale, SFR a fait son choix sauf que Bouygues ne l’entend pas de cette oreille et commence à draguer le Gouvernement pour prouver par A+B qu’ils valent mieux que Numericable. Bouygues qui veut racheter SFR, c’est le Titanic qui demande aux passagers du Queen Mary de monter à bord une heure avant de frapper l’iceberg…. Gouvernement, patron de l’UMP, toutes les ficelles sont bonnes à tirer.
François Copé, lui, essaie d’éteindre l’incendie tout en assurant ses amis qu’on pourra toujours compter sur lui. La fidélité est une notion essentielle pour ce guerrier de la politique, surtout quand l’argent en est le ciment.
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