De Jeanne d’Arc à l’atlantisme européiste, 600 ans de trahisons des élites françaises
La trahison des élites vis à vis de la nation n’est pas un fait récent dans l’histoire de France [1].
Quatre cas historiques seront évoqués ici.
Le premier concerne le traité de Troyes durant la guerre de cent ans suivi par le procès de Jeanne d’Arc en 1431, puis le cas Adolphe Thiers en 1870 associé aux élites royalistes, le régime de Vichy à partir de 1940 et enfin la construction européenne contre les peuples initiée par la France.
Au delà de la simple trahison, les motivations de ces actes qui finissent toujours dans la poubelle de l’histoire sont à rechercher du coté de la défense d’intérêts privés ou personnels au détriment de ceux de la nation. Une autre cause est liée à la croyance en l’incapacité de la France à surmonter de graves difficultés rencontrées à certaines périodes de son histoire.
1. LA GUERRE DE 100 ANS, CHARLES VII ET JEANNE D’ARC
La guerre de 100 ans qui dura en réalité 116 ans offre une bonne illustration historique de la tendance manifeste à la trahison du peuple par une partie de ses élites.
Ce conflit, démarré en 1337, avait pour enjeu la mainmise du royaume d’Angleterre sur celui de France à travers respectivement la dynastie Plantagenet et celle des Capétiens.
Au début du XVe siècle, le pays est divisé en trois secteurs :
– le nord-ouest et l’Aquitaine occupés par les anglais
– l’est, terre des Bourguignons
– le sud de la Loire, territoire des Orléanais ou Armagnacs
Les objectifs Anglais sont simples, ils veulent conquérir la France par tous les moyens, qu’ils soient militaires ou politiques.
Durant ce long conflit, l’avantage oscille d’un coté à l’autre sur fond de guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Cette guerre civile a pour origine l’assassinat de Louis d’Orléans par le bourguignon Jean Sans peur le 23/11/1407.
Pour des raisons économiques et théologiques, ce dernier fait ensuite alliance avec les Anglais. La terminologie moderne parlerait de collaboration avec l’ennemi étranger.
Les Bourguignons sont par conséquent, opposés politiquement aux Orléanais en guerre contre les Anglais.
Le territoire des Bourguignons ressemble par ailleurs étrangement à une émanation de la Lotharingie, l’un des trois royaumes issus de l’héritage de Charlemagne.
Les Orléanais fidèles au dauphin légitime du trône de France Charles VII, appelés aussi Armagnacs, peuvent être qualifiés de souverainistes. Ils considèrent que la couronne de France ne peut être cédée aux anglais.
Le fils de Jean sans Peur, Philippe le bon souverain des Bourguignons, profitant de l’affaiblissement du roi de France Charles VI atteint de démence réussit avec la complicité d’Isabeau de Bavières à lui faire signer en 1420 le traité de Troye.
Le traité de Troye
Ce traité stipule que l’héritier légal du roi de France Charles VII sera dépossédé du royaume de France au profit du roi d’Angleterre Henry V.
L’université de Paris avec à sa tête le recteur Pierre Cauchon un arriviste ayant choisit de s’associer aux Bourguignons et aux anglais, ainsi que les états généraux du nord de la France, n’hésitèrent pas à ratifier ce traité offrant ainsi les rênes du pays à un souverain étranger.
Le dauphin légitime Charles VII ne régnait alors plus que sur une partie tronquée du territoire située au sud de la Loire. La résistance aux Anglais était rendue très difficile pour ce dernier du fait d’un manque de ressources au sein de ce qui restait du royaume de France.
Jeanne d’Arc
L’arrivée de Jeanne d’Arc, symbole de la résistance du peuple de France contre l’invasion étrangère, renversa le cours de l’histoire.
Ses étonnants succès militaires mis au service du dauphin Charles VII permit à ce dernier de récupérer la légitimité du royaume de France en allant se faire sacrer à Reims à la suite de la célèbre chevauchée éponyme.
Jeanne d’Arc fut alors capturée par les Bourguignons en 1430 lors d’une tentative armée pour libérer la ville de Compiègne. Elle fut alors jugée par l’évêque Cauchon, selon un procès pour sorcellerie « arrangé » sur ordre des anglais auxquels elle fut vendue par la suite puis brulée à Rouen (territoire anglais).
Charles VII et la rançon de Jeanne payée 600 ans après !
Certains historiens considèrent que Charles VII trahit Jeanne d’Arc car il n’aurait rien fait à l’époque pour tenter de la sauver.
Cependant, les données manquent pour trancher sur ce point.
Sachant que Jeanne était retenue en plein cœur du territoire ennemi, le roi de France n’avait pas forcément les moyens de lancer une opération de récupération. Il semble cependant qu’une expédition commando fut tentée sans succès pour la libérer, le problème de la rançon par contre n’a pas été éclairci, nul ne sait si le roi de France a tenté de régler cette dernière. D’une certaine manière, cette rançon finit récemment par être payée lorsque Philippe de Villiers racheta aux Anglais en 2016 l’anneau de Jeanne d’Arc pour le Puy du Fou !
On accordera donc le bénéfice du doute au roi Charles VII.
Aucun doute en revanche pour ce qui concerne Philippe Le Bon, Pierre Cauchon, et les Bourguignons.
La guerre de 100 ans se termina après le retour négocié des Bourguignons dans le royaume de France (paix d’Arras) et la victoire finale sur les anglais.
2. 1870, LE DOUBLE JEU D’ADOLPHE THIERS AVEC BISMARCK ET LE MASSACRE DE LA COMMUNE DE PARIS
Le 1e septembre 1870, le désastre de Sedan qui vit l’empereur Napoléon III et son général en chef Mac Mahon faits prisonniers par le prussien Bismarck conduisit à la chute du second empire.
En effet, trois jours plus tard la commune de Paris répudie l’empire et décrète la République.
La commune de Paris était un mouvement populaire que les élites nommeraient aujourd’hui « populiste » dont les acteurs étaient des « sans dents ».
Ce mouvement pouvait être qualifié comme appartenant à une gauche de type proudhonienne à coté de celle du Marxisme jacobin violent et de celle du libéralisme bourgeois [2].
La guerre n’était pour autant pas terminée car la citadelle de Metz assiégée par les 170 000 hommes du prince Frédéric Charles de Prusse continuait à résister sous le commandement des troupes du maréchal Bazaine.
Paris également assiégée par les 40 000 Bavarois de Bismarck résistait également grâce aux gardes nationaux de la commune.
Très rapidement, Léon Gambetta à Tours met sur pieds une armée bien équipée d’environ 120 000 hommes.
Lorsqu’il rencontre Adolphe Thiers [3] le 21 octobre 1870, il lui annonce qu’il va lancer son armée le 29 sur la capitale pour briser le siège de Paris.
Sans tomber dans l’uchronie, on peut très raisonnablement supposer que cette opération n’aurait pas pu échouer [3]. Après avoir battu les Bavarois, il suffisait ensuite d’aller déloger l’armée du prince de Prusse qui assiégeait la ville de Metz renversant ainsi le cours de la guerre.
Cependant, les choses ne se déroulèrent pas du tout comme cela [3].
En effet, le fameux Adolph Thiers assoiffé de pouvoir représentait en réalité les intérêts de la classe dirigeante bourgeoise (appelée aujourd’hui oligarchie). Cette dernière voyait d’un très mauvais œil l’expérience de la commune révolutionnaire qui risquait à terme de mettre en péril ses propres intérêts.
Thiers mis donc en place un plan que l’on peut qualifier de trahison caractérisée envers la nation.
Il n’hésita pas à nouer une alliance secrète avec Bismarck qui, en échange de la cession de l’Alsace-Lorraine à la Prusse allait l’aider à se débarrasser des communards.
Le premier acte de trahison consista donc à convaincre le général d’Aurelle de Paladine, commandant de l’armée de Tours sous les ordres de Gambetta, de tergiverser par des manœuvres dilatoires afin de ne pas lancer l’offensive contre les troupes qui assiégeaient Paris.
Le second acte de trahison fut le fait du maréchal Bazaine, en effet, sans raison apparente (à moins qu’il n’en ait reçu l’ordre), ce dernier capitule le 28 octobre et livre la ville de Metz aux troupes prussiennes ainsi que la totalité du matériel de guerre, les 150 000 soldats français sont faits prisonniers.
La messe était dite, les troupes du prince de Prusse n’avaient plus qu’à aller rejoindre celles de Bismarck au sud de Paris afin de défaire l’armée de la Loire.
Enfin, Bismarck remplit la partie de son contrat avec Thiers en libérant le vaincu de Sedan, le général Mac Mahon et son armée qui furent alors chargés de massacrer les parisiens de la commune sur ordre de Thiers.
Environ 30 000 hommes, femmes et enfants périrent sous le feu de ceux que l’on appela les « Versaillais », car les accords avec les prussiens furent négociés à Versailles…
L’année 1870 vit donc une collaboration des élites du pays avec l’ennemi s’étant terminée par un mini génocide de la population parisienne [3].
Adolphe Thiers, le second président de la république française, fut sans doute l’un des pires traitres que connut la France.
Il fut avant l’heure un précurseur pour des raisons d’ambitions personnelles et de politique intérieure, de ce que l’on allait vivre avec le maréchal Pétain quelques 70 années plus tard.
3 : VICHY, TRAHISON ET DÉFAITISME DES ANNÉES 30.
Les causes du désastre de juin 1940, qui précéda le régime de Vichy, sont à rechercher dans le contexte des années 30 au sein d’une troisième république chroniquement instable.
Les décideurs politiques de l’époque firent preuve d’un mélange d’impéritie, de défaitisme, de pacifisme et peut être même pour certains de trahison.
Pacifisme bêlant et politique défensive
Le traumatisme de la première guerre mondiale avec ses pertes humaines colossales avait induit un syndrome du « plus jamais ça », non seulement dans la population, mais également dans une partie significative des élites.
L’engagement en politique des mouvements dits « Démocrates chrétiens » en Europe devait inciter les peuples à se fédérer autour du concept de « Divin » bannissant toute forme de conflit entres eux.
En particulier, en France [4] le Parti Démocrate Populaire (PDP) milite pour un rapprochement pacifiste entre la France et l’Allemagne.
Ces derniers avaient seulement oublié que pour vivre en paix, il faut que les deux parties le souhaitent.
En effet, en face, l’Allemagne nazie d’Hitler surfait sur les frustrations du peuple allemand à la suite de l’humiliation de 1918 et de la paupérisation qui s’ensuivit.
Ce dernier rappela que le pays n’avait pas perdu la guerre car son territoire n’avait pas été envahi. La volonté de revanche et la remilitarisation effrénée de l’Allemagne ne pouvaient échapper à un quelconque observateur lucide.
En France, le pacifisme bêlant d’une partie de la classe politique contribua à empêcher un réarmement suffisant ainsi que l’établissement d’une doctrine de type offensive (*) qui aurait pu dissuader l’Allemagne de s’attaquer aux alliés de la France et de la Grande Bretagne.
On préféra une politique défensive à travers la construction à grands frais de la fameuse ligne Maginot même si cela ne fut pas un concept si inefficace qu’on le dit si souvent.
En effet, elle obligea les allemands à attaquer au nord en passant à travers la Belgique. Elle remplit ensuite parfaitement son office dans les alpes lorsque l’Italie de Mussolini lança contre la France une attaque en traitre le 20 juin 1940, ils furent stoppés par les fortifications de la ligne puissamment armées en pièces d’artillerie.
(*) Cependant théorisée en 1934 par le colonel De Gaulle.
Incompétence des élites
Du point de vue militaire, le véritable effort de réarmement ne fut entrepris qu’à partir de 1936 durant le mandat de Léon Blum. La responsabilité de Pétain dans la relative inaction des années précédentes est clairement engagée même s’il ne fut pas le seul responsable.
Hormis le fait que le réarmement fut bien trop tardif, il faut observer également que les tactiques militaires n’avaient pas évolué en France depuis la guerre précédente.
La France était en retard d’une guerre.
Un tacticien brillant, le colonel De Gaulle, avait préconisé en 1934 de nouvelles approches basées sur de grandes concentrations de blindés (*) mais il ne fut pas entendu de ce coté du Rhin, il le fut par contre en Allemagne où ses homologues exploitèrent ses théories sur le champ de batailles avec les succès que l’on sait.
Coté défense, la ligne Maginot très puissante le long de la frontière Franco Allemande ainsi que dans les Alpes n’avait pas été suffisamment fortifiés le long de la frontière Belge créant ainsi un maillon faible.
Les experts militaires, Pétain en tête, avaient la certitude ou du moins le prétendirent t’ils, qu’un passage en masse de troupes mécanisées à travers les Ardennes Belges était impossible.
(*) « Vers l’armée de métier » – 1934
1939 : la drôle de guerre puis la guerre pas drôle
Après avoir avalé les deux couleuvres de la réoccupation de la Ruhr (1936) et du double Anschluss Autriche et Sudètes (1938) [5], les franco-anglais considérèrent -enfin- que cette fois, la ligne rouge avait été dépassée avec l’invasion de la Pologne par Hitler en 1939.
La France et l’Angleterre déclarèrent la guerre à l’Allemagne.
Le choix de la stratégie militaire française ayant été fait sur un mode défensif, ces derniers se contentèrent d’amasser des troupes aux frontières puis d’attendre !
Hitler put donc tranquillement terminer sa guerre en Pologne qui lui permit de tester ses options stratégiques et tactiques innovantes.
Gageons que si la France et la Grande Bretagne avaient immédiatement ouvert un second front à l’ouest, la situation militaire en aurait été fortement compliquée pour l’Allemagne.
La bataille de France : le désastre en 6 semaines
Malgré sa supériorité aérienne flagrante, (3 pour 1), l’armée allemande n’était pas plus puissante en nombre d’unités blindées et en troupes au sol que celle de la France.
La différence se fit d’abord au niveau de la doctrine, offensive pour l’Allemagne, défensive pour la France.
La victoire militaire de l’armée allemande se construisit au niveau stratégique en décidant l’invasion de la Belgique au nord pour attirer le gros des troupes d’élite franco-anglaises dans cette zone. La véritable attaque se préparait en fait au nord-est à Sedan, point le plus faible de la ligne Maginot avec la traversée des Ardennes belges par l’infanterie mécanisée de la Wehrmacht.
La supériorité fut également une réalité au niveau tactique avec une synchronisation poussée entre l’aviation et les groupes de chars d’assaut, technique largement inspirée des idées de Charles De Gaulle qui selon le proverbe ne fut pas prophète en son pays.
L’état major français fut de surcroit impardonnable de ne pas avoir tenu compte de cette tactique déjà employée par la Wehrmacht lors de l’invasion de la Pologne presque un an avant.
Le général allemand Guderian démarra sa percée vers Sedan par une première phase de bombardements aériens massifs à l’aide des redoutables chasseurs en piqué Stuka puis, les armadas de chars synchronisés par radio aux unités aériennes entraient en jeu pour terminer le nettoyage.
Cette tactique permit une avancée ultra-rapide de l’armée allemande qui, bifurquant brusquement vers l’ouest, put encercler l’armée franco-britannique présente en Belgique au nord, ce fut le fameux « effet faucille « .
Le résultat fut une panique dans les rangs des états majors, avec le rembarquement en catastrophe de l’armée anglaise à Dunkerque qui y laissa tout son matériel.
16 juin 1940 : panique à bord
En juin 1940, le polytechnicien Albert Lebrun, président de la République, désespéré par la tournure prise par la guerre, fait appel au Maréchal Pétain dont l’image (surfaite) pour l’opinion reste celle du héros vainqueur de Verdun. Ce dernier est donc nommé président du conseil par Lebrun, soit l’équivalent de notre premier ministre mais avec le plein pouvoir exécutif sous la troisième République.
Pour Pétain, le but est atteint [6].
Ce dernier accepte de revenir aux affaires à condition de ne pas être impliqué dans la stratégie militaire ! Après sa prise de pouvoir, il constitua son gouvernement en quelques heures seulement [6] puis demanda immédiatement l’armistice.
Hitler en devint fou de joie, de tous les pays d’Europe envahis par ses armées, il n’avait trouvé dans aucun d’entre eux un « local » prêt à gouverner pour le compte de l’Allemagne…sauf en France (*) !
En 1924, dans son « Mein kampf », Hitler avait écrit « il faut faire gouverner les vaincus par les vaincus eux même afin qu’ils s’enfoncent dans l’esclavage et que la servitude leur devienne naturelle ».
(*) Cela économisa environ 25 divisions à l’Allemagne.
La suite est connue, Pétain obtint légalement les pleins pouvoirs de la part de l’assemblée nationale avec 569 voix pour et 80 voix contre.
A la décharge de cette assemblée, cette dernière ne savait peut être pas ce que préparait Pétain.
Ce dernier le 11/07/1940, par trois « actes constitutionnels », se proclame chef de l’État français et s’arroge tous les pouvoirs.
Ce fut l’acte constituant du fameux régime totalitaire de Vichy, incluant également les communistes.
Un régime de collaboration zélé avec l’occupant, la chasse aux juifs (rafle du Vél’ d’Hiv‘) et aux résistants avec la milice, un ramassis de « nazis français », créée par Pétain lui même.
N’oublions pas non plus la collaboration évidemment totale de la finance, mais également des grandes entreprises françaises [5] qui durent par conséquent se faire oublier à la libération, ouvrant la voie à l’application du programme du CNR.
Le cas Pétain
Le maréchal Philippe Pétain était une figure extrêmement populaire dans la population française car il était considéré comme le héros de Verdun en 1916. Même s’il réalisa en effet des actions positives lors de son passage sur le front, il n’en fut cependant pas le vainqueur car il fut transféré au bout de 2 mois alors que cette bataille en dura 10 [7].
Le maréchal Foch déclara dans ses mémoires que c’est le général Nivelle, par ailleurs surnommé « le boucher » (*), qui fut le véritable vainqueur de Verdun.
C’est probablement le storytelling de l’époque servi aux français qui fit de Pétain un héros, il est vrai que l’homme possédait un charisme naturel à défaut d’autres qualités.
En réalité, Pétain était un homme d’extrême droite, antisémite, admirateur de Charles Maurras et de l’Action Française.
Il pensait que les régimes autoritaires fascistes étaient le meilleur rempart contre les bolcheviks et …le socialisme de Léon Blum.
Dès le début des années 30, une partie de la droite française souhaitait ardemment une défaite militaire de la France afin de pouvoir mettre en place un régime autoritaire en lieu de place de la république. Pétain faisait partie de cette frange [7], et il se préparait déjà à une telle prise de pouvoir ultérieure.
Certains historiens [5] commencent même à estimer à l’étude des archives déclassifiées que Pétain avait comploté dans les années 30 pour contribuer à la défaite de la France contre les allemands.
Ce dernier fut mandaté comme ambassadeur en Espagne juste avant 1940, était ce pour se former aux méthodes totalitaires de Franco ?
(*) car il faisait peu de cas de la vie de ses soldats sur le champ de bataille.
Le discours du 17 juin et l’appel du 18
Il est très parlant de mettre en parallèle les discours respectifs du maréchal Pétain et celui du général De Gaulle prononcé – ce n’est pas un hasard- le lendemain.
Le 17 juin 1940, Pétain prononce un discours de vaincu et de soumission à l’Allemagne.
De Gaulle lui répond et lance son fameux appel du 18 juin à la résistance contre l’Allemagne assurant avec certitude que la situation se retournera un jour car la guerre qui va devenir mondiale est loin d’être terminée.
Les vrais vainqueurs des allemands
Rappelons enfin que ce sont bien les Russes et non pas les Américains qui ont vaincu l’armée allemande au prix de lourdes pertes avec comme point d’orgue l’opération Bagration.
Le débarquement américain en Normandie ne fut décidé que pour éviter que l’Union Soviétique ne libère elle même toute l’Europe de l’ouest et donc éviter que cette dernière ne tombe aux mains des soviétiques.
Pour être complet, il faut noter à la décharge des américains qu’un effort significatif de livraison de matériel de guerre à la Russie fut réalisé durant le conflit.
Charles de Gaulle, l’homme providentiel
Après la libération, la France aurait pu passer directement d’une vassalisation à une autre. En effet, le président américain Franklin Delano Roosevelt avait prévu une stratégie d’occupation américaine du territoire avec l’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories).
L’AMGOT était un plan de mise en place d’une administration militaire anglo-américaine dans les pays libérés par les alliés, en particulier en France. De plus, une monnaie indexée sur le dollar devait être mise en circulation, elle fut qualifiée de fausse monnaie par le général De Gaulle.
Roosevelt avait facilement trouvé des « collaborateurs » français pour la mise en œuvre de ce plan, comme par exemple le général Giraud, l’un des nombreux ennemis du général De Gaulle.
Ce dernier avait bien compris que la stratégie américaine consistait à remplacer une occupation par une autre, cette partie de l’histoire est très bien décrite par le général lui même lorsqu’il refusa de commémorer le débarquement allié en 1964 [8] .
Il réussit à faire échouer ce plan grâce à la mise en place immédiate d’un gouvernement souverain sur le sol français : le GPRF.
Cette acte était parfaitement légitime de la part de celui qui dès la défaite militaire avait appelé en juin 40 à la conservation de la souveraineté et à la résistance à l’envahisseur.
Il réussit également à obtenir pour la France un siège au conseil de sécurité de l’ONU, privilège strictement réservé aux vainqueurs de la guerre.
4. LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE, LE PASSAGE D'UNE SOUMISSION A UNE AUTRE
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
Citation de Jean Claude Juncker - Président de la commission européenne en janvier 2015
Cette citation est emblématique du vrai visage de l'Union Européenne, en effet des accords ratifiés en général dans le dos des peuples sont prépondérants sur toute consultation démocratique nationale.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Cette question ayant déjà fait l'objet d'une analyse détaillée ici, un résumé sera présenté ci-dessous.
Après l'échec de l'AMGOT, les américains avaient un autre plan pour mettre la France et l'Europe occidentale sous leur hégémonie. Ils avaient également besoin d'un homme à eux dans le cercle des personnages d'influence du pays, le choix évident s'est porté sur Jean Monnet.
Jean Monnet, l'homme des américains
Jean Monnet, un fervent supporter de la soumission aux Etats-Unis fut l'inspirateur [9] de ce qui allait devenir la construction européenne, projet étalé sur plusieurs dizaines d'années. Ce projet correspond à une sorte d'Europe fédérale supranationale sous le contrôle des Etats-Unis. Certains estiment qu'il fut inspiré des travaux de Walter Hallstein, l'un des conseillers d'Hitler pour l'architecture d'une l'Europe post-nazie, ce dernier fut d'ailleurs le premier président de la commission européenne.
La première brique de la construction européenne fut la Communauté du Charbon et de l'Acier (CECA), suivie par la CEE (marché commun) après l'échec de la tentative de création d'une europe de la défense avec la CED.
La CEE, une réussite à noter
La CEE ou Europe des 6, fut ratifiée la le Général De Gaulle qui y vit un moyen de moderniser l'industrie française. Il s'agissait d'une zone de libre échange entre 6 pays dont les économies étaient proches, avec une politique agricole commune (PAC).
La CEE a finalement bien fonctionné avec de nombreuses années de croissance pour les pays de la zone.
Giscard d'Estaing, le nouveau fédéraliste
Les choses commencèrent à se gâter avec l'initiative de Valéry Giscard d'Estaing dans les années 70 pour la création d'un parlement européen. Cette institution n'avait rien de démocratique car il n'existe pas de peuple européen, comme l'a très justement déclaré la cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe en 2009.
François Mitterrand et Jacques Delors, l'époque des plus graves erreurs
L'étape suivante concerna l'acte unique de Jaques Delors sous le mandat de François Mitterrand consistant en une libéralisation totale de la circulation des personnes, des capitaux et des marchandises.
En 1992, toujours sous le régime du président Mitterrand, le traité de Maastricht entra en vigueur avec ses fameux critères de convergence économiques préparant l'avènement de la monnaie unique en 1999 : l'Euro.
La trahison des français par Sarkozy et le P"S"
En 2005, un projet de constitution européenne est rejeté via référendum par la France et les Pays Bas.
En 2009, en violation flagrante du résultat du référendum, Nicolas Sarkozy avec la complicité des députés P"S" fit ratifier par voie parlementaire cette constitution rebaptisée "Traité de Lisbonne" (liste des députés ayant voté ce texte ici).
Cet acte constitua sans conteste un acte de haute trahison [12], et un déni de démocratie caractérisé.
La CEE est alors rebaptisée UE, Union Européenne.
D'autres traités annexes (Nice, Amsterdam) furent ratifiés pour permettre l'élargissement sans restrictions de l'UE aux anciens pays de l'est. Le véritable objectif était de faire entrer ces pays dans l'OTAN en violation des accords pris en 1990 entre le secrétaire d'état américain James Baker et Mikael Gorbatchev. Ce dernier avait reçu l'assurance que l'OTAN ne s'étendrait jamais vers les anciens pays du bloc soviétique.
L'UE, cheval de Troyes de l'OTAN
L'UE et l'OTAN ne sont en réalité que les deux faces d'une même médaille. L'UE n'est que le cheval de Troyes de l'OTAN, organisation créée en 1949 formant une alliance militaire occidentale contre l'URSS.
L'OTAN est une organisation obsolète qui aurait du être dissoute après la chute de l'URSS, mais il n'en fut rien. Cette organisation perdure pour déstabiliser la Russie continentale démocratique qui gêne l'Amérique car menant une politique de grande puissance indépendante du bloc BAO.
La "French American Foundation", l'un des outils de la domination
La French American Fondation fondée en 1975 (leur site ici) est le principal outil d’influence des États-Unis envers les élites françaises.
Le programme « Young leaders » lancé en 1981 consiste à sélectionner chaque année 20 français et américains potentiellement destinés à occuper ultérieurement des postes clés.
Une formation de 10 jours permet alors de formater ces élus selon l’idéologie atlantiste.
Entre un espace d'échange d'idées et une machine à trahir sa nation, la frontière est plus que ténue.
L’annuaire de cette organisation est par ailleurs très instructif (*) et on y apprend en particulier que François Hollande fait partie de la promotion 1994.
(*) Laurent Joffrin, Alain Juppé, Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, Najat Vallaud Belkacem, Alain Minc, etc…
Les résultats catastrophiques pour les peuples, tout pour les 1%
On nous a vendu la construction européenne des marchands basée sur un unique credo : "une zone de concurrence libre et non faussée".
La rhétorique panglossienne [13] de l'époque nous promis monts et merveilles avec un futur radieux.
Les résultats de cette construction bancale sont maintenant parfaitement visibles :
- délocalisations industrielles massives vers les pays à bas salaires
- explosion du chômage et de la paupérisation
- déficits commerciaux exponentiels des pays du sud de l'UE au profit de l'Allemagne
- explosion de l'évasion fiscale des multinationales grâce aux paradis fiscaux intégrés dans l'UE (Irlande, Chypre, Luxembourg...) induisant des déficits budgétaires massifs
- monnaie unique non adaptée à des économies incompatibles [14]
- démocratie en berne au profit d'institutions supranationales dirigées par des individus non élus (Commission européenne)
- nouvelles richesses créées siphonnées par l'oligarchie (les fameux 1% de la population qui possèdent la majeure partie des richesses)
Une Europe de l'ouest soumise
Le triptyque Union Européenne/Euro/Otan que l'on nous présente comme inéluctable et bénéfique pour les peuples consiste en réalité en une double soumission :
1) Politique et militaire envers les États-Unis sous le leadership européen de l'Allemagne [15].
2) Économique vis à vis des multinationales et de la finance débridée à travers le puissant lobbying Bruxellois [16].
Brexit, l'effondrement a commencé
Le dernier événement en date de cette histoire est le Brexit, sortie de la Grande Bretagne de l'UE décidée par référendum le 23 juin 2016.
N'en déplaise à l'ordure européiste qui poussa des cris d'orfraie après ce résultat (ex : ici, ici et ici), il s'agit bien du commencement de la fin pour cet édifice construit sur des concepts idéologiques et technocratiques non viables.
5. CONCLUSION
Comme on vient de le voir, l'histoire nous enseigne que de tous temps, les élites françaises tentent d'inféoder la nation aux puissances étrangères dominantes.
Parfois, un personnage d'exception comme Jeanne d'Arc ou Charles De Gaulle se révèle et arrive à lui seul à inverser le cours des choses.
Ce sont des contextes d'injustices extrêmes et de trahisons qui ont poussé deux classes sociales à s'unir pour la révolution française qui s'est déroulée en plusieurs phases (1789, 1830, 1848, 1870).
Espérer l'explosion d'une nouvelle révolution est une approche irresponsable. En effet l'histoire mondiale nous montre que ces dernières, non seulement provoquent des bains de sang, mais également qu'elles se terminent la plupart du temps en dictatures.
(Sans Thermidor qui a mis fin au régime Robespierriste de la terreur, la révolution française n'y aurait pas fait exception).
La République et la démocratie ayant été acquises, ces dernières se sont alors vues contrôlées par l'oligarchie associée à la classe politique dominante. L'un des moyens utilisé fut de racheter les médias de masse, principaux outils de formatage des cerveaux.
Cependant, à l'instar des Anglais en juin dernier, le peuple français est capable de réagir soit par les urnes, soit en descendant dans la rue pour jeter dans les poubelles de l'histoire les imposteurs qui nous gouvernent depuis au moins deux mandats.
Bien que les médias soient phagocytés, nous sommes aujourd'hui avec le droit de vote en possession de tous les outils pouvant faire changer les choses.
Le problème majeur est bien entendu de faire prendre conscience à une majorité de citoyens que les deux partis dominants sont les deux faces d'une même médaille.
Ces derniers n'ont ni la volonté politique, ni d'autre choix dans le contexte actuel que d'appliquer les traités supranationaux de l'UE.
La seule issue est donc de commencer par sortir d'urgence du carcan européen.
Liens
[1] "Histoire de France" - François Asselineau - Conférence Youtube ici.
[2] "Le miroir aux alouettes" -Michel ONFRAY
[3] "La Commune - Monsieur Thiers" - Henri Guillemin - Vidéo ici.
[4] "Impostures politiques" - Marie France Garaud (2010)
[5] "Aux origines du carcan européen" - Annie Lacroix Ritz (2015)
[6] "L'affaire Pétain - 1940, le but est atteint (6/12)" - Henri Guillemin - Vidéo ici.
[7] L'affaire Pétain - Un étrange maréchal (5/12) - Henri Guillemin - Vidéo ici.
[8] Extrait de "C'était de Gaulle" par Alain Peyrefitte (source UPR).
[9] "La faute à Mr Monnet" - Jean Pierre Chevènement (2005)
[10] "Ce soir ou jamais" du 10/05/2013 - Marie France Garaud - Extrait ici.
[11] "Le moment est venu de dire ce que j'ai vu" - Philippe De Villiers (2015)
[12] "Les 4 cas de haute trahison commis par Sarkozy"
[13] "Après la démocratie" - Emanuel TODD - 2008
[14] "L'Euro contre la France" - Jacques Sapir sur son blog.
[15] La géopolitique du moyen orient expliquée à Hollande, Fabius et autres imposteurs qui nous gouvernent
[16] L’histoire de la construction européenne, 40 ans de trahisons et d’erreurs, résultat : l’effondrement a commencé avec le Brexit ...
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