De« l’affaire » de Rugy à la liberté des journalistes
De « l’affaire » de Rugy à la liberté des journalistes.
Certains comportements d’un ancien président de l’Assemblée nationale sont portés à la connaissance des citoyens par les journalistes d’un journal numérique.
Une enquête émanant du milieu parlementaire lui même, émet l’avis que certains des faits relevés par les journalistes posent problème.
La personne incriminée prenant appui sur la déclaration des mêmes qu’en dehors de ces faits, le reste ne saurait être regardé comme discutable, en conclut qu’elle est « blanchie ».
A partir de ce raisonnement un peu osé (1) s’est développée à travers les médias pratiquant moins l’investigation que « Médiapart », une attaque en règle contre les journalistes. A tout le moins, ceux qui cherchent l’information, pour informer le public de faits que les autres organes de presse ne révèlent pas.
Avec la question : faut-il mieux encadrer la profession ? Etant entendu que l’encadrement ne gênera pas ceux des journalistes qui sont encadrés et qui l’acceptent (2).
On peut, avec un « bon » raisonnement « justifier » ce que l’on veut / la cause que l’on se propose de servir. Les juristes savent faire. C’est d’ailleurs leur métier.
Nous indiquerons à cet égard qu’il existe un raisonnement auquel ceux qui nourrissent le dessein de se protéger des journalistes qui se mettent en tête de « faire leur métier », c’est à dire d’informer, n’ont pas (encore) semble-t-il pensé.
Il suffit de transposer les règles suivies en matière de « droit à l’image ».
Ce que fait un homme politique qui utilise les deniers publics, pour … bien vivre, en augmentant le train de vie qui lui est déjà offert par son indemnité de fonction, relève en réalité d’un choix de vie privée. A preuve, les hommes politiques, qui, comme de Gaulle, font le choix, nécessairement privé, de payer les goûters de leurs petits enfants sur leurs deniers personnels.
La révélation aux citoyens par les journalistes, ou par toute autre personne (lanceurs d’alertes et autres) de faits privés, ne pourrait alors être subordonnée, comme celle d’images intimes, qu’à l’accord des personnes concernées.
Avec cette « astuce », on permettrait à un large éventail de « turpitudes » (utilisation de deniers publics à des fins privées, conflits d’intérêts, …) d’être cachées (but recherché) sans même modifier les textes sur le droit de la presse.
Et s’il en était besoin, on pourrait alléger également les raisonnements sur l’utilisation des fonds publics alloués aux élus en plus de leur indemnité pour qu’ils puissent les utiliser à l’abri des critiques. Comme tout « salaire » peut l’être.
Au lieu de rechercher au coup par coup, si telle indemnité ou avantage ont été utilisés « dans », « pour », ou au contraire « en dehors » des fonctions, ou d’affirmer, argument plus grossier, que telle utilisation n’était « pas explicitement interdite », il suffit de traiter les indemnités et avantages en nature, comme des « primes » s’ajoutant à la rémunération principale (3).
Ces idées (qui ne sont évidemment pas très bonnes pour le fonctionnement de la démocratie), seront-elles installées (on sait faire) dans les esprits des citoyens ?
Marcel-M. MONIN
(1) que les voleurs pourraient reprendre à leur compte en l’adaptant à leur cas : en dehors de leurs 4 cambriolages de l’année ils ont ont été de braves gens les 361 autres jours de l’année, donc …
(2) On se rappellera à cet égard le bon mot qui est prêté à M. Xavier Niel : « quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix »
(3) Un peu comme les cheminots qui peuvent toucher telle prime dont la qualification a été imaginée au temps de la traction à vapeur.
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