De l’apaisement à « l’apaismeent »
Alors que les medias anglo-saxons font de l’humour noir sur l’affaire française du Burkini (la Burqua de plage), et que le Conseil d’Etat a quasiment donné carte blanche aux islamistes pour continuer à pousser leurs revendications, notre classe politique fait dans l’apaisement. Marine Le Pen s’est donnée pour slogan de campagne « la France apaisée », Alain Juppé probable gagnant (à l’heure actuelle) de la primaire UMP veut une « identité heureuse (et apaisée) » et François Hollande veut lui aussi l’apaisement pour préserver la paix civile. Cela commence à sonner comme une capitulation sans conditions.
Car il y a peu de « l’apaisement » à « l’apaismeent » de Neville Chamberlain et d’Edouard Daladier à Munich en 1938. Car ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’un Munich intérieur. Comme l’avait dit Churchill : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre."
Les islamistes n’ont que faire de notre volonté de paix, certains sont même certainement furieux (comme Hitler à Munich qui a été privé de « sa » guerre) que nous ne répondions pas et ils continueront jusqu’à ce que nous répliquions ou jusqu’à ce que leurs buts de guerre soient atteints.
Il ne peut y avoir de paix ou d’apaisement entre une démocratie pluraliste qui a pour volonté de maintenir la liberté de chacun (qui s’arrête là où commence celle des autres) et une idéologie religieuse qui a pour volonté d’imposer sa doxa à tous sans exception sous peine de mort si vous refusez.
L’arrêt du Conseil d’Etat sur la Burqua de plage est un très mauvais signal : il indique à tous les musulmans de France qu’ils pourront faire l’objet de pressions diverses et variées pour les obliger à porter un voile ou aller à la Mosquée sans que l’Etat ne se décide à mettre de freins.
Il indique aussi aux français non musulmans que l’espace public peut désormais être un lieu de revendication religieuse et communautariste. Se pose alors la question des limites de la religion dans l’espace politique. Car l’enjeu de long terme est là : les islamistes ne sont pas tous djihadistes et ne passent pas forcément par la case violence mais la volonté des différents courants (Salafistes, frères musulmans) d’aller vers une théocratie est partagée par tous.
Le Dar-El-Islam doit devenir mondial et la conquête de l’espace politique peut être le prélude de la conversion forcée. En Europe et en France, les objectifs des différentes mouvances divergent : l’Etat islamique pense qu’en poussant le pays dans la guerre civile, il sera en mesure de plonger la France dans le chaos ce qui faciliterait la prise du pouvoir à court terme (l’espoir fait vivre). Les islamistes non djihadistes veulent se contenter d’avancer pas à pas vers une séparation des musulmans et des non-musulmans : il s’agit de gagner du pouvoir progressivement.
Dans un tel contexte, tout message de conciliation est considéré par tous les mouvements islamistes comme un signe de faiblesse : c’est pourquoi au lieu de jouer « l’apaismeent » nous devons au contraire faire preuve de la plus grande volonté afin de limiter dans l’espace public les marqueurs communautaires et montrer à ces mouvements que la république Française ne cédera ni à la force, ni à la politique des petits pas.
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