De l’impact des vacances et des beaux jours sur les manifestations lycéennes

Tous les ministres qui ont eu le portefeuille de l’Education nationale le savent : annoncer ses réformes juste avant les vacances est un bon moyen pour empêcher les manifestations lycéennes de s’éterniser ! Evidemment, ça ne marche pas à tous les coups… Pour preuve, ils étaient environ 6 000 (selon l’Union nationale lycéenne) et 1 900 (selon la police) à manifester hier à Paris pour protester contre les milliers de suppressions de postes prévues à la rentrée 2008. Il arrive en effet que les élèves reprennent des forces pendant les vacances pour réattaquer les manifs’ en pleine forme à la reprise des cours !

Cela signifie-t-il que les étudiants sont davantage préoccupés par la manifestation, en elle-même, que par son objet ? Pas forcément ! Mais admettons tout de même qu’il est beaucoup plus agréable de défiler dans les rues que de suivre un cours de maths, surtout si le soleil brille dehors… D’ailleurs ce n’est vraisemblablement pas un hasard si Mai-68 a justement eu lieu en mai !

Ainsi quelles que soient les images de cortège que vous pourrez voir, votre constat sera le même : les étudiants arborent leurs plus beaux sourires, jeans slims et lunettes de soleil sont de mise (on pourrait les croire échappés du casting de la Nouvelle Star), les jolies couleurs fleurissent sur les banderoles, les chants sont gais… En bref, elle est belle la jeunesse qui défile dans la joie et la bonne humeur !

Oui, mais, voilà, à paraître trop heureux en tant de grève, on s’expose à la critique. J’entends déjà certains : "les lycéens ne cherchent qu’à glander au soleil !". Car dans l’inconscient collectif le gréviste ne doit pas être heureux… il est en lutte !

Voilà donc un petit conseil que j’adresse aux manifestants qui désirent être pris au sérieux :

Attendez le retour de la pluie (bientôt) pour reprendre les défilés, faites la gueule et enlaidissez-vous ! Mieux : souvenez-vous du député Jean Lassalle qui fit une grève de la faim pour éviter une délocalisation ! En voilà une bonne idée : jeûnez jusqu’à vous en rendre malade, vous vous attirerez peut-être la sympathie de la ménagère de moins de 50 ans !