De l’influence du corps des gardiens de la révolution en Iran
Lorsque nos médias occidentaux évoquent l’Iran, ils oscillent parfois entre la bienveillance, nécessaire à l’image positive qu’ils se doivent de renvoyer des entreprises françaises retournées pactiser avec le diable théocrate Iranien, et la peur que peuvent susciter les positionnements géostratégiques Iraniens. Mais le message général est toujours dirigé vers l’ouverture économique du pays tant voulue par les soi-disant modérés du président Rohani.
Et, surtout, aucun de ces médias n’est capable (ou ne souhaite, tout simplement), s’appesantir sur le fonctionnement interne de l’Iran. Pourtant, une simple explication, à peine plus approfondie, pourrait permettre à tout un chacun de mieux appréhender les différents rôles joués par les différents corps. Mais aller plus avant dans le détail serait sans doute reconnaître que la modération ne fait pas partie du vocabulaire des dirigeants de l’état Iranien. Et tout le plan com’ s’effondrerait d’un seul coup. Dommage pour l’image de Total, BNP Paribas, Vinci, PSA ou encore Aéroports de Paris.
Alors, qui sont les Pasdarans ?
Les pasdarans sont les membres du corps des gardiens de la révolution. Il fut fondé au lendemain de la révolution de 1979 qui a vu les islamistes prendre le pouvoir et ériger une république théocratique. Depuis l’accession d’Ali Khameneï au titre du guide suprême, ce corps ne cesse de faire grandir son influence sur les décisions politiques du pays. Les mollahs, dont il est aujourd’hui impossible d’évaluer la richesse financière tant elle semble immense, sont donc les premiers responsables des choix stratégiques effectués par l’état Iranien. Tant en matière de politique intérieure que de politique étrangère.
Et, si l’on évoque aujourd’hui ces pasdarans, c’est parce qu’un fait marquant a eu lieu en ce début d’année 2017 : la mort d’Ali-Akbar Rafsandjani. Ce dernier, un des fondateurs de la république islamiste et acteur politique majeur jusqu’à sa mort en janvier dernier, jouissait d’une aura importante et inhibitrice auprès des pasdarans lobbyistes convaincus de la puissance militaire de l’Iran et de la volonté divine de l’expansion de son modèle à travers le Moyen-Orient, puis, le monde. Or, la mort de Rafsandjani n’a fait que renforcer les intentions belliqueuses des pasdarans, ainsi que leur influence au sein du régime.
Le problème est que les occidentaux, fiers de leur accord sur le nucléaire Iranien, sont très peu regardants au sujet de la politique intérieure de l’Iran. Tant que cet accord permet l’entrée de capitaux et l’exploitation d’une partie des ressources du sous-sol Iranien, le reste n’a que cyniquement très peu d’importance. En signant ces contrats, d’ailleurs, les Total et autres BNP Paribas ne permettent pas réellement aux capitaux d’entrer dans les foyers Iraniens, puisque ce sont les pasdarans qui monopolisent presque toutes les grandes entreprises. Les accords commerciaux bénéficient donc avant tout aux gardiens de la révolution.
Les révélation de l’opposition iranienne
Les pasdarans sont présents partout sur le territoire Iranien, et la répression qu’ils exercent en fait une force redoutée et crainte par la population. Mais leur influence ne s’arrête pas là. Les pasdarans sont également présent en Syrie, en soutien permanant à Bachar Al-Assad. Ils sont également présents en Irak depuis la destitution de Saddam Hussein et l’intervention Américaine dans le Golfe. Et actuellement, on les trouve aussi au Yémen, dans une guerre par procuration avec l’Arabie Saoudite. L’objectif des islamistes Iraniens n’a jamais été caché ; conquérir le monde et le soumettre à la charia islamique version chiite Iranienne.
Les Pasdaran, l’armée d’élite du régime en Iran forme des milliers de terroristes et de milices venus de l’étranger dans au moins une quinzaine de camp d’entrainements en Iran, ont révélé les opposant iraniens. La localisation des 14 camps et casernes des Pasdaran où sont dispensés les formations de ces milices et mercenaires étrangers, a été dévoilé par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI).
Selon ces informations, le corps des Pasdaran a créé une Direction de la formation, sous le nom de code « 12000 » pour former des ressortissants étrangers afin de les envoyer sur le terrains des actions militaires dans la région ou pour mener des opérations terroristes à travers le monde.
La direction de la formation des Pasdaran dirigent ces formations à partir de la base militaire de l’Imam Ali, située entre Téhéran et la ville de Karaj à l’ouest de la capitale. Depuis ce QG, le CGRI exploite des douzaines de camps d'entraînement à travers l'Iran, se spécialisant dans tous les aspects des combats de commandos, du maniement des armes, y compris des roquettes et des missiles, des opérations de la marine, ou des formations à des actions terrosites. Les informations suivantes ont été recueillies et documentées par le réseau social de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI / MEK) à l'intérieur de l'Iran. Ces révélations sont rendues publiques par le Bureau de représentation du Conseil national de la résistance iranienne aux Etats-Unis (à Washington).
Selon des rapports détaillés reçus de l'intérieur du régime clérical, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI-Corps des Pasdaran) a créé une importante direction au sein de son bras extraterritorial, la Force Qods, afin d'élargir son programme de formation de mercenaires étrangers dans le cadre de la stratégie du régime d'intensifier ses interventions à l'étranger, notamment en Syrie, en Irak, au Yémen, à Bahreïn, en Afghanistan et ailleurs. Cette restructuration a eu lieu avec la bénédiction du Guide suprême, Ali Khamenei qui - selon un conseiller haut-placé du commandant en chef du CGRI et de l’ancien responsable de cette direction, le général de brigade Khosrow Oroudj - a personnellement applaudi sa création lors d'une récente visite rendue à la Force Qods.
Les rapports de renseignements, recueillis sur plusieurs mois par diverses sources du réseau de l'OMPI de l'intérieur de différentes unités du CGRI, surtout la Force Qods, indiquent que cette direction compte des dizaines de camps d'entraînement en Iran. Les camps ont été répartis en fonction de la nationalité des recrus et du type de la formation qu’ils reçoivent. Sont fournis à la fois une formation pour des actes terroristes et une formation militaire à ces milices, leur permettant de mieux s'infiltrer partout et de faire progresser les objectifs régionaux du régime.
Chaque mois, des centaines d’hommes venant de l'Irak, de la Syrie, du Yémen, de l'Afghanistan et du Liban - les pays où le régime est impliqué en première ligne du conflit - reçoivent une formation militaire et sont ensuite envoyés pour se lancer dans des actes du terrorisme et de guerre. De plus petits groupes sont également formés dans d'autres pays afin de mener des actes et des opérations terroristes. Depuis 2012, l'étendue de la formation de mercenaires étrangers dans les camps contrôlés par la Force Qods du CGRI a considérablement augmenté.
Pour les opérations dans les pays où il n'y a pas de guerre ouverte, - notamment les pays du Golfe persique comme Bahreïn ou le Koweït – des cellules terroristes dormantes sont formées.
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