De la Bastille à Aulnay
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LES CITOYENS ET LA CRISE
Je suis toujours étonné par la capacité des citoyens, ne parlons ici que des Français réputés "chahuteurs", coupeurs de têtes et régicide, d'accepter les situations les plus graves dues à la crise actuelle sans "descendre dans la rue" et renverser les tréteaux.
Nous constatons certes ici et là des mouvements sporadiques, des grèves spécifiques, des tas de pétitions qui affluent sur les réseaux sociaux, (bien souvent des initiatives personnelles gentillettes, mais vaines). Des mouvements style "Insurgés" en Europe, mais aucune jonction des luttes ou des justes récriminations et doléances. Celles des chômeurs ou futurs, des retraités payés avec des lance-pierres, des employés précaires, les laisser pour compte atteint par une paupérisation grandissante, les sans-logis ou mal logés, bref de notre quart-monde. Pas de mouvement de masse, de grève générale, de Front Populaire ni de Mai 1968, les syndicats et forces révolutionnaires sont pratiquement absents du débat. Pourtant l'homme est un animal grégaire qui lorsqu'il s'attroupe épouse, par une étrange réaction ce qu'il y a de plus bas ou de plus noble si j'ose dire...Il suffit de voir les participants d'un meeting politique où le brave père de famille se conduit comme les hystériques qui l'entourent. Suffirait-il d'un leader naturel pour ue tout bascule ? Mais nous entrons là dans le domaine de la manipulation de foule une technique bien rodée depuis des lustres
Si on cherche à savoir pourquoi on s'aperçoit que le piège libéral fonctionne, comment voulez-vous vous insurger si vous êtes justement au coeur du problème. Les chômeurs le resteront, les futurs serrent les fesses pour ne pas le devenir et les salariés redoutent les ponctions sur salaires lors des grèves.
Nos dirigeants sont eux aussi les proies du système ou pire ils en sont les marionnettes. Faire un distinguo entre un Sarkozy et un Hollande tient à faire la différence entre deux idéologies bien proches. Espérons seulement que ce dernier rééquilibre l'effort des Français devant la rigueur qui s'annonce inexorablement
Quant au premier et ses acolytes qui voudraient bien revenir au pouvoir et qui se battent entre-eux comme des chifonniers pour y accéder, ils peuvent ou veulent constater ceci : "la crise n'existe pas en France car non encore ostentatoire, elle se fit sentir si peu qu'il faut revenir à la politique d'hier." Pourquoi ? Parce que les nantis d'hier et d'avant-hier s'enrichissent toujours, que les bouchons vers la mer ou la montagne existent, que les caddies des grandes surfaces sont toujours remplis et qu'à Noël ils seront bondés de chocolats, de télés 127 cm et d'Ipad 50. Les retraités on s'en fout et les "pauvres" également, déjà bien joli qu'ils bénéficient des "Restos du Coeur".
L'autre explication de cette acceptation sinon capitulation, se trouve dans l'histoire : toutes les insurrections, réussies ou non, proviennent d'un raz-le-bol de la classe dite moyenne, celle que l'on pressure, étant la plus grande partie de la population (pour l'instant) exemple celle de 1789 ou la petite bourgeoisie a entrainé le populo. Or, cette catégorie ne vas pas tarder à être touchée elle aussi, une partie va glisser vers la classe inférieure, ce qui est inaceptable pour elle et l'on pourrait assister alors à un profond rejet rude et radical. C'est pourquoi on tente de l'amadouer et ce dans tous les pays touchés par la crise. Si Obama est battu, ce sera par la fameuse middle-class, celle qui fait là-bas les présidents.
D'après l'INSEE le niveau de vie des Français a diminué en 2010 par rapport à 2009, alors que la pauvreté continue de progresser, touchant particulièrement les plus jeunes. Le taux de pauvreté atteint 14,1%, en hausse, 8,6 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire (964 euros par mois), la moitié vivant avec moins de 781 euros. Et ce taux chez les jeunes progresse de 1,9 point atteignant 19,6%.
Le niveau de vie médian d'un ménage de France métropolitaine en 2010 est de 1.610 euros par mois. Pratiquement toutes les catégories de la population subissent une baisse de niveau de vie en euros constants (inflation comprise) que dire des pauvres qui sont pour beaucoup nécessiteux, la plupart des indicateurs d'inégalités sont à la hausse sauf les plus riches les moins productifs des Français...
Et si la révolte partait d'Aulnay, les gars ont l'air remontés....
LA CRISE
J'ai eu une conversation avec un jeune prof qui m'a fait la brillante démonstration que ce sont bien les banques, en créant de la monnaie par le biais du crédit qu'il compare à l'usure, d'une manière exponentielle, (1) qui sont responsables de cette crise qui deviendra assez grave pour que l'on envisage le pire. Cette crise qui rappelons-le est issue d'un dysfontionement cyclique inhérent au système capitaliste et qui est une machine qui ne se nourrit que pour s'auto-alimenter, véritable usine à gaz qui ne peut qu'exploser. Sans parler du fameux "Complot", mon jeune prof est partisan de la thèse suivante : tous ces évènements sont nés ou naissent d'une stratégie menée par un groupe plus ou moins structuré qui n'hésitera pas à "fabriquer" encore une fois à un conflit international. Dans la même logique, il a rappelé qu'une crise antérieure a amené au pouvoir Hitler et à l'issue de la seconde guerre mondiale on a constaté la réussite économique des forces de l'Axe.
Sans aller jusque là il faut s'attendre au pire, celui qui frappe la Grèce et l'Espagne en espérant que le pouvoir en place résiste et encore une fois je l'espère, rééquilibre enfin les efforts à fournir. Sans être tout à fait d'accord avec lui je ne pus taire ce que nos parents disaient : "Une bonne guerre et tout ira mieux".
(1) L'Enigme de Monsieur Vérité.
Un VRP arrive dans une ville de Province et se rend dans un hôtel pour louer une chambre. Marché conclu, il verse des arrhes : 50€. Le patron de l'hôtel en profite pour régler une dette auprès de son boulanger. Lequel règle aussi son fournisseur de farine qui règlera le minotier avec le même billet. Le soir même le VRP revient à l'hôtel et en s'excusant de ne pouvoir rester la nuit et demande à l'hôtelier s'il veut bien lui rendre ses arrhes, ce que ce dernier accepte de faire.Tout le monde a réglé sa dette, personne n'est lésé, l'aubergiste et le VRP n'ont rien perdu. Comment expliquer ce phénomène ?
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