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De la bienveillance à la bienfaisance : Des paroles aux actes… ?

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De la bienveillance à la bienfaisance : Des paroles aux actes… ?

Le management bienveillant (dans tous les secteurs d'activité) est souvent présenté comme la panacée pour améliorer le climat de travail et la performance des organisations (commerciales, industrielles, médicales…). Il en est question comme d'une solution miracle, mais n'est-il pas simplement un prérequis essentiel ? Les obligations légales en matière de sécurité et de prévention des risques psychosociaux imposent déjà aux entreprises de veiller au bien-être de leurs salariés. Comment, dès lors, concrétiser ces intentions ?

La bienveillance, disposition favorable envers autrui, est louable. Mais comme le souligne Emmanuel Kant, elle ne suffit pas sans actions concrètes. La bienfaisance, promotion active du bien-être d'autrui, est le véritable impératif moral. Il ne s'agit plus seulement de "vouloir le bien", mais de "faire le bien".

Dans le contexte professionnel, la bienveillance est trop fréquemment réduite à un simple discours managérial sans moyens effectifs.
Philippe Merlier, chercheur en philosophie, souligne le paradoxe d'exiger la bienveillance de salariés surmenés dans des conditions de travail dégradées. La bienveillance devient alors un slogan vide, masquant les effets néfastes d'un management axé sur la performance à tout prix.

La véritable bienveillance ne se décrète pas ; elle s'exprime par des actes concrets : écoute attentive, respect mutuel, soutien sincère et reconnaissance authentique. Elle nécessite un environnement de travail propice à l'épanouissement et au développement du potentiel de chacun. Le professeur Roger Gil rappelle que la bientraitance va au-delà de l'absence de maltraitance : elle répond aux besoins de l'autre avec sollicitude et empathie.

Opérer la transition vers la bienfaisance implique de reconsidérer les pratiques managériales, d'instaurer des politiques favorisant réellement la qualité de vie au travail, et de doter les managers des outils nécessaires pour soutenir leurs équipes.

Les bénéfices sont nombreux : réduction de l'absentéisme, augmentation de la productivité, amélioration du climat social, fidélisation des talents et créativité accrue. Gaël Chatelain-Berry, spécialiste du management bienveillant, affirme que sans bienveillance, il n'y a pas de performance possible.

En définitive, la bienveillance doit être le socle d'une culture d'entreprise saine et performante. Passer à la bienfaisance, c'est assumer la responsabilité d'agir pour le bien collectif, en alignant les valeurs sur les pratiques. Il est impératif de traduire les paroles en actes, de transformer les slogans en réalités tangibles. C'est en œuvrant de concert, animés d'un esprit de bienfaisance authentique, que nous édifierons des entreprises plus humaines et pérennes.

Prêts pour l'humanisme du XXIe siècle et une éthique responsable ?

 

Sources : 

Forbes ; L’impact transformateur de la bienveillance et de la reconnaissance au travail 

Gaël Chatelain-Berry HBR : Le management bienveillant, un outil au service de la performance

Philippe Merlier sur ASH : La bienveillance, une pratique qui ne se décrète pas

 


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