De la France, du foot et du néant
Chacun peut chercher au fond de lui-même les raisons de cette cristallisation. D’aucuns nieront bien sûr qu’ils se gaussent de l’échec de la France multi-raciale, d’autres revendiqueront haut et fort y voir l’exemple de la débâcle de l’argent-roi, certains y verront l’emblème de ce que l’absence de patriotisme et de discipline couplée à l’émergence de la "street culture" provoque au niveau social, nombreux sont ceux qui railleront la syntaxe hésitante et le manque de vocabulaire des joueurs. Bref, chacun s’insurgera à bon compte, au nom de sa paroisse, de son idéologie personnelle, de ses petites idées reçues.
Personnellement, je ne peux nier mon écoeurement face à des multi-millionnaires qui exposent sans vergogne leur laisser-aller et leur cynisme sans fond. Bien sûr.
Mais il me semble disproportionné de blâmer des gamins, grandis souvent dans le dénuement et la misère intellectuelle, sans adolescence, dans le culte de la performance et de la triche.
Oui il me semble indécent de focaliser sur le micro-monde du football, alors que tant d’autres, éduqués dans les meilleures institutions, grandis la cuillère en vermeil dans la bouche, se comportent de manière encore pire, déballant et déversant leur bile sur la place publique, ou bien encaissant des fortunes sans avoir transpiré une goutte, s’affichant au bras de cintres top-models dans des sauteries de charité recyclant l’argent sale de la maffia ou le pognon des gogos.
Oui, les joueurs français sont ridicules, leur sélectionneur un dangereux nihiliste faiseur de drames et les cadres de la FFF une bande de gratte-privilèges sans envergure. Oui, le psychodrame mis en scène et buzzé à travers la planète sert avant tout les intérêts de certaines sphères sponsori-médiatiques (qui sait combien de français devant leur poste au soir de France-Afrique du Sud ?). Oui, chacun peut méditer le sens de cette locution latine : sic transit gloria mundi.
Mais quand même ! Il y a de meilleurs écornifleurs à coller au pilori. Et on peut en trouver dans les meilleurs des mondes, là où l’on utilise une phraséologie compliquée, où l’on manie les concepts économico-philosophiques sophistiqués.
Un pauvre hère, même friqué reste un pauvre hère.
Une crapule, biberonnée au caviar et couchée sur un lit patrimonial d’actions pourrissantes, même ceinte d’une robe de bure d’expiation, genre Fondation ou ONG pour neuneus, reste d’autant plus une crapule.
Etonnant non ?
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