De la manière d’écrire un article assassin
Certains ont jugé pouvoir faire la leçon.
Amusant de la part des grand défenseurs de la "liberté", de la "démocratie" et de la "paix"
On m’a récemment présenté l’objection propagandiste de la semaine. Tout fier, l’individu m’a cité l’extrait suivant :
Selon Libération du 27/9/2022
"Xavier Moreau, André Chanclu, Yvan Benedetti ou encore Arnaud Develay… Plusieurs figures de l’extrême droite radicale et du complotisme hexagonal ont fait le déplacement côté russe pour jouer le rôle d’« observateurs étrangers » des référendums d’annexion organisés par Moscou dans le Donbass.... Tout est transparent.
Tout sourire à la télévision russe, un homme présenté comme « un observateur étranger » se félicite de la très bonne tenue des référendums organisés par la Russie dans les territoires sous son joug en Ukraine. Ce cinquantenaire s’exprimant dans un excellent russe n’est autre que Xavier Moreau, un Français basé à Moscou"
Et sa délicieuse conclusion.
Bon, on a compris où vous allez chercher vos informations et ce qu’il faut en penser.
Alors puisqu’il faut penser, autorisez-moi le décodage suivant :
Libération semble être considéré par cet individu comme une source apparemment fiable devant laquelle je devrais m’incliner. Le juge de paix des élégances ou de la vérité. Permettez-moi de vous donner mon opinion sur ce sujet avant de nous emparer du texte.
En effet, à une époque, je lisais cela pour connaître les mots d'ordre quotidiens donnés à la presse. Libération passait alors pour le journal de référence de la presse française et notamment des journaux télévisés.
Ils avaient alors deux avantages :
Laurent Joffrin avait une plume superbe, ça compensait ses positions que j’ai souvent jugé révoltantes et bien organisées pour servir les intérêts au pouvoir.
Ils n'avaient pas encore remis à flot par le groupe Altice pour cacher leur faillite. (Ils semblent s’être trouvés incapable de payer les salaires. Autrefois, au XIXe, les banqueroutiers étaient déshonorés, Laurent Joffrin continue, lui, a nous faire la leçon.)
Évidement, comme juge de paix moral on fait sensiblement mieux, je récuse donc cet organe.
Et maintenant, pour le profit des lecteurs je vous propose de reprendre la technique utilisée dans l’article :
Xavier Moreau, André Chanclu, Yvan Benedetti ou encore Arnaud Develay…
Quatre personnes traitées ensemble le procédé permet d'éviter la loi sur la diffamation, si l'un porte plainte le journaliste peut toujours prétendre avoir ciblé un autre. Il faudrait une plainte conjointe des quatre personnes citées.
Plusieurs figures de l’extrême droite radicale et du complotisme hexagonal
Ces termes ne couvrent aucune réalité et sont juste des adjectifs épithètes dont il espère qu’ils portent une connotation négative pour permettre au journaliste de dire : Je ne suis pas d'accord avec les idées de ces gens. Par là même, l’auteur reconnait être à charge, il eut mieux valu le reconnaître honnêtement.
ont fait le déplacement côté russe pour jouer le rôle d’« observateurs étrangers » des référendums d’annexion organisés par Moscou dans le Donbass....
Enfin un fait. Les Russes ont donc invité des observateurs.
Tout est transparent.
On comprend que le journaliste se veut ironique. Il interpelle le cliché placé chez les lecteurs. Pourtant, il ne présente aucun fait. Le rédacteur ne semble pas s’être rendu sur place et donc ont pourrait s’interroger sur sa base factuelle pour contredire le jugement de Xavier Moreau qui lui était sur site à observer les opérations de vote.
un homme présenté comme « un observateur étranger »
Vous noterez l'usage du terme présenté. Xavier Moreau est citoyen français, donc factuellement il est observateur étranger. Le "présenté" vise à utiliser un verbe connoté.
Voila les méthodes, que je trouve personnellement méprisables utilisée par notre presse.
Y a-t-il des informations dans cet article ? Une seule : Xavier Moreau a accepté d’être observateur du référendum du Donbass.
Comme le disait Cyrano :
Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :
(…) Vous me permettrez de ne pas remplir cette partie, pour des raisons éthiques (On verras plus tard) je condamne la politique ukrainienne de nos gouvernements et donc me refuse à fournir à ses supporter les arguments qu’eux-mêmes auraient dû trouver. (…)
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit.
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
J’ai sous-traité je le reconnais, mais cette citation si typiquement française caractérise si bien ces petits marquis qui prétendent nous dicter notre pensée que l’on ne saurait y ajouter ou y retrancher.
Permettez-moi donc de me la réciter et d’ignorer les salonnards qui depuis le front du boulevard St Germain (ils courent là-bas des risques terribles, la cirrhose est une maladie grave) nous entraînent dans une guerre ruineuse (Coût direct de l’aide, l’assistance aux réfugiés, et l’inflation), à rebours du sens de l’histoire (Ils veulent préserver un ordre hégémonique occidental alors que ses bases en sont dilapidées : Plus d’usines car délocalisées, plus d’avantage en population, la transition démographique est derrière nous, de fausses innovations en échec au premier combat sérieux, on a vu Bradley square en Ukraine.).
Ce conflit ruinera aussi pour des décennies notre réputation morale. La salutation du parlement canadien à dit tout ce qu’il y avait à savoir sur nos hypocrites protestations d’anti-nazisme. (Dommage, ici, comme vous le voyez il y a des faits)
Ces gens se permettent de nous enjoindre de nous limiter à certaines sources pour nous informer. Ils s’autorisent à nous imposer de borner les débats à la liste des jugements de valeurs et de faits qu’eux ont jugés recevables. Permettez-moi de chercher encore aujourd’hui les raisons de cette supériorité intrinsèque de ces individus qui s’autorisent à me dicter mes pensées.
Et comme je suis méchant, je vais me permettre de leur tendre un miroir qui va certainement déplaire à ces gens qui a mon avis se proclament anti fascistes pour mieux nous ramener le fascisme.
Aimé Césaire nous avait dit en 1950 dans le discours sur le colonialisme :
Oui, il vaudrait la peine d'étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d'Hitler et de l'hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du xxe siècle qu'il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l'habite, qu'Hitler est son démon, que s'il le vitupère, c'est par manque de logique, et qu'au fond, ce qu'il ne pardonne pas à Hitler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre l'homme, ce n'est pas l'humiliation de l'homme en soi, c'est le crime contre l'homme blanc, c'est l'humiliation de l'homme blanc, et d'avoir appliqué à l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d'Afrique.
Un avertissement clair, un réquisitoire qui refusait de nous exempter pour nous englober dans le linceul d’une implacable condamnation. Les grandes âmes ont lutté contre et tenté de préserver l’Illusion. Ça a presque marché. Jusqu’à la guerre en Ukraine et cette désastreuse cérémonie au parlement canadien.
A cet instant, l’illusion nous est refusée, nous nous sommes déconsidérés en soutenant les bataillons bandéristes en Ukraine. En confiant aux héritiers de Bandera les clés du pays pour le transformer en arme pointée sur la Russie (Peu importe que l’opinion ukrainienne les refusent si ces gens trustent les postes de direction de l’appareil d’état). Peu importait le nazisme si les nazis tuaient les Russes. Mais je vais me permettre de citer une fois de plus Aimé Césaire toujours dans le même texte :
Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde.
Eh bien voilà, nos grandes consciences qui se permettent de décréter Xavier Moreau d’extrême droite sans autre base que leurs detestation. Oui, il ne partage pas vos idées et son talent vous encombre, mais qui est du côté des héritiers de Bandera ?
Qui sont ceux, occupés à hurler avec la meute des médias officiels sans jamais les questionner ? Le même comportement que ceux qui, bouleversé d’émotions chantaient le « Maréchal nous voilà ! » En échos à Radio Paris faute d’être autorisé à chanter le « Horst-Wessel-Lied », car même leur maître refusait de leur accorder cette distinction. Et oui, crier avec le pouvoir est une tradition dont nous constatons la persistance. Aujourd’hui, même comportement, ces gens qui se complaisent dans le suivisme faute d’être capable d’argumenter leur position nous abreuvent de leurs leçons de morales, comme autrefois ils condamnaient les terroristes, leur nom pour les résistants courageux qui risquaient leur vie pour libérer notre pays. Comme autrefois, depuis les mêmes cafés du boulevard saint Germains nos soutiens du crime gouvernemental ne courent aucun risque, reçoivent pensions et honneurs (Demandez donc à Tytelmann pourquoi l’armée française met maintenant les petits plats dans les grands pour le recevoir ?) et condamnent ceux qui avec leurs faibles moyens tentent de sauver l’honneur.
Allez-y, messieurs les marquis de la pensée, les journalistes de libération et leurs reprises, saluez monsieur Yaroslav Hunka, mais faites-le sans moi, sans faire participer l’argent de mes impôts et surtout sans mêler mon pays à votre déshonneur.
Moi, je ne connais pas Xavier Moreau, mais si j’en ai l’occasion, je lui serrerais bien volontiers la main. Il a la plus précieuse de toutes les médailles : votre haine.
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON