De la nécessité de rêver le changement
"Un autre monde est possible".... ?
Eh bien, au boulot, alors...
Quelle autre option avons-nous, de toute manière ? Pas grand chose à espérer du climat politique, de ses rouages,
de la masse sans cesse renouvelée d'aspirants petits chefs qui prétendent tout au plus à en devenir un boulon,
une chaîne de relais.
Voilà comment se paie trente années de logique entreprenariale en guise de vision d'état, de vision politique.
Que ce soit pour refaire la constitution, repenser la monnaie, le modèle électif, les contre pouvoirs, l'adhésion à
tel ou tel type de système économique, le choix ou non de déclencher la "dictature verte", la dictature brune,
un néo-néolibéralisme, laisser émerger sans contrôle une société du Dieu technologie avec son nouvel eugénisme transhumain
à l'horizon, qu'on décide ou pas que nous vivons dans un dangereux monde rempli de terroristes, où qu'on regarde, on se
sent emprisonné dans l'écheveau finement monté par la coalition média-finance-exécutif.
Une oligarchie mondiale est en place, sa pensée unique régente le débat public et ses "adversaires" n'en sont que des
faire-valoir.
Alors... au milieu de tout ça, se prendre des grenades sur la gueule, çà rime à quoi... ?
Si ce n'est espérer des pouvoirs en place qu'ils résolvent ou empêchent des problèmes dont il sont à l'origine ?
C'est à se taper la tête dans les murs tellement c'est dramatiquement dérisoire...
On est pris à la gorge entre se dire qu'il faut faire de la récup' autour du décès d'un militant pour faire mousser
une lutte (Clément, Rémi...) et l'horreur de devoir baisser les bras devant l'absolue inertie de pensée critique
de nos soi-disant démocraties.
Pour avoir voulu raconter tout celà et décrire en profondeur les rouages d'un tel cauchemar Orwellien, les Coupat,
Brunel and Co ont pu être aisément taxés de terroristes en puissance par alliot-marie et le sarkozysme en leur imputant
la rédaction de "L'insurrection qui vient", puis, blanchis par la justice, alors que les services de renseignements
ont étouffé au maximum les soupçons de manipulation du dossier, on peut voir un Brunel se faire taxer de zozo sur
un plateau télé.
Faudrait savoir... terroriste intellectuel dangereux ou zozo qui n'a aucune maturité politique ?
Soit, les deux ne sont pas incompatibles, mais ce qui en ressort c'est que tous les moyens sont bons pour éviter de
réfléchir quand on vous en donne l'occasion.
Ce qui est sensé être la définition même de "débat démocratique".
Devant un tel symptôme d'incapacité à l'auto-critique et à l'auto-analyse, on est en droit de se demander des
"alter" ce qu'ils attendent pour ouvrir les vannes et foncer dans le tas ?
Le système est moribond, une autre preuve flagrante, c'est la re-émergence fabuleuse des vieilles recettes réacs,
du "travail-famille-patrie" pétainiste joyeusement remis au goût du jour par la "droite décomplexée" au
"le pouvoir au peuple par l'accaparement des outils de production", c'est la même vieile rengaine de l'opposition
des classes pauvres entre elles en prétextant qu'elles sont les victimes d'un ennemi extérieur auquelles on a affaire.
De la conspiration juive d'un duo de charlots à la soral-dieudonné en passant à la conspiration capitaliste d'économistes
rouges sur le retour, vraiment, le désespoir règne si on ne trouve rien de mieux à envisager comme nouvelles forces
émergentes d'un avenir "ensemble" plus serein que ce qu'il a été par le passé.
Mais... il y a t'il encore des "alter", ceci dit ?
Ou l'esprit même de l'envie d'un renouveau a t'il été bouffé tout cru par l'auto-construction dans des écolieux en
autonomie sélective ("t'es pas ceci ou t'es pas cela tu viens pas dans ma communauté, toi !") ?
L'auto-branlage entre néos ruraux désireux de "consommer différemment" est-il vraiment tout ce qu'il reste du grand
retour à la terre espéré en 70 ?
Mais même les mecs des 70's ont lâché l'affaire. Ils se réunissent de temps en temps dans des grands happenings au
fond des forêts et aspirent juste à ce qu'on les fasse pas chier.
Partout, finalement, c'est le chacun pour soi.
Alors, oui, il y a une vraie nécessité à rêver d'un changement.
Parce qu'entre tous ceux qui n'aspirent qu'à bidouiller un système préexistant à leur avantage et ceux qui ont
renoncé à chercher à le remplacer pour de bon et se sont auto-centrés... la marge de manoeuvre à l'utopie est restreinte ;
qu'on ne vienne donc plus nous hurler aux oreiles que "si tout va de travers c'est la faute à untel ou untel" !
Non, non, ce sera juste la faute à nous-mêmes, qui avons refusé d'assumer des slogans d'ado.
"Tous ensemble, tous ensemble, hey ! hey !"
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