De la nécessité de s’engager en politique
L'engagement demeure un sujet d'actualité. Aujourd'hui, cette notion prend des significations variées, parfois très éloignées les unes des autres : un homme et une femme qui s’engagent pour la vie, un automobiliste qui s’engage dans une voie, un chanteur engagé, un militaire qui signe un engagement pour vingt ans, un intellectuel qui s’engage pour une association, ou encore un artisan qui s’engage à respecter un délai…
Tous ces exemples partagent un point commun : l’engagement implique toujours l’individu lui-même. En effet, on ne parle pas d’engagement lorsqu’il s’agit de mobiliser autre chose ou quelqu’un d’autre. À l’origine, s’engager signifiait « se donner soi-même en gage ». S’engager revient à prendre une décision librement consentie et à en assumer personnellement toutes les conséquences. Être engagé pour une cause, notamment pour le Bien Commun, suppose d’assumer une charge que rien ne nous obligeait à porter ; autrement dit, nous parlons d’un acte fondé sur notre raison. En définitive, agir politiquement contribue activement à la construction d’un avenir collectif.
L’engagement en politique constitue avant tout un acte fort envers soi-même, sa famille, ses ancêtres et son pays. Même si le système cherche à nous déraciner, à nous déstructurer et à ériger l’individualisme en maître absolu, chaque Français, en tant que membre de la communauté nationale, a une part de responsabilité dans la situation actuelle. Dans un monde en perpétuelle évolution, où les défis de civilisation se multiplient et touchent désormais tous les domaines - instruction, éducation, santé, économie, justice, etc. - nul ne doit rester en retrait.
En tant qu’hommes et femmes conscients des enjeux de civilisation, notre devoir nous oblige à un investissement authentique dans la vie de la cité, non pour occuper des postes ou obtenir des gratifications matérielles, mais pour défendre nos convictions et contribuer au Bien Commun. Nous, catholiques, gardons toujours en tête notre mission : promouvoir une société juste et respectueuse de la loi naturelle.
Malheureusement, peu de gens comprennent ce que l’Église entend par « loi naturelle ». Celle-ci désigne un ensemble de principes moraux inscrits dans la nature humaine, accessibles par la raison et applicables à tous. Elle repose sur l’idée qu’il existe des normes objectives de justice, de bien et de vérité que l’Homme peut saisir par l’observation de sa propre nature, indépendamment des lois écrites ou des conventions sociales. Saint Thomas d’Aquin exprimait cette idée ainsi : « Il y a en tout humain une inclination naturelle à agir conformément à sa raison, ce qui est proprement agir selon la vertu ».
Dans notre tradition chrétienne, la loi naturelle est perçue comme une participation des hommes et des femmes à la loi divine, orientant leurs actions vers le Bien, le Beau et le Vrai. Elle guide les comportements humains de manière rationnelle, indiquant les actions à accomplir ou à éviter pour respecter la dignité humaine et promouvoir le Bien Commun. Ainsi, des principes tels que le respect de la vie, la justice, l’honnêteté et la solidarité sont souvent associés à la loi naturelle, car ils découlent de la nature même de l’Homme et de son inclination à vivre en harmonie avec autrui. Aristote disait que « l’homme est un animal social ». Ne perdons jamais de vue cette réalité anthropologique…
Si nous, catholiques, n’occupons pas le terrain pour transmettre les idées que nous défendons, personne ne le fera à notre place. Il est crucial de comprendre que s’engager signifie reconnaître que les décisions politiques, grandes ou petites, influencent directement la société dans laquelle nous vivons. Comme le dit l’adage populaire : « Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique s’occupera de toi ». Nous constatons chaque jour la pertinence de ce propos.
Ignorer ce fait implacable revient, en fin de compte, à laisser d’autres façonner les orientations de notre cadre de vie, avec les résultats catastrophiques que nous connaissons malheureusement. Je le dis clairement : si nous subissons de mauvaises politiques depuis trop d’années, c’est en partie notre responsabilité. En effet, nous ne sommes pas assez nombreux à nous engager pour le Beau, le Bien et le Vrai. Certes, je n’adhère nullement à la logique démocratique qui enseigne, de manière mensongère, que la majorité se conjugue avec la vérité. Cependant, pour peser dans les grands débats qui agitent notre pays et minent la cohésion nationale, il nous faut atteindre un nombre critique pour faire entendre notre voix et tracer la voie du redressement.
Je suis catholique romain, et cela signifie, entre autres, que je m'engage à exercer pleinement mes responsabilités. L’action politique est un moyen et non une fin en soi ; elle permet d’incarner des idéaux et d’insuffler une direction saine pour notre pays. En réalité, l’idée se veut évidente : il s’agit de façonner une société et un avenir en harmonie avec nos traditions très largement bafouées. S’engager pour ses convictions signifie refuser le rôle de simple spectateur et ne pas rester indifférent face à la grande bataille civilisationnelle qui se déroule sous nos yeux. L’action militante conduit à défendre avec force les principes auxquels nous adhérons, en sortant de notre zone de confort qui, bien qu’agréable, peut finalement se révéler mortifère.
Cet engagement donne du sens à l’action individuelle en l’inscrivant dans une dynamique collective tournée vers le Bien Commun. Il est donc crucial, surtout en période d’incertitude et de crises majeures, de réaffirmer la nécessité de s'engager, non pour subir passivement les événements mais pour en devenir les artisans. Certains se lamentent sans combattre, tandis que d’autres, fâcheusement, sombrent dans la déprime face à une réalité quotidienne parfois morose, voire morbide. Rassurez-vous toutefois : la France et les Français possèdent encore de nombreux atouts pour se relever de cette situation difficile.
Depuis longtemps, ceux qui refusent de militer réduisent l’action politique à des activités, prétendument inintéressantes, telles que le tractage, le collage et la vente d’un journal à la criée, caricaturant ainsi les actions basiques de tout militant. Dans le militantisme, comme dans toutes les activités humaines, il existe des tâches plus difficiles et ingrates, mais elles n’en demeurent pas moins indispensables car formatrices. Le militantisme ne se limite pas aux actions de terrain.
Certes, celles-ci sont vitales, surtout dans une époque où la virtualité et les réseaux sociaux s’imposent, inopportunément, comme les vecteurs principaux de la communication. Je rappelle toujours que la politique, c’est le réel, le quotidien, nos cercles proches, et non les Français à l’autre bout du pays. Les médias sociaux doivent être des outils de communication au service de la diffusion de nos idées, mais ils ne peuvent en aucun cas incarner l’alpha et l’oméga de notre engagement politique. Je déplore que trop de militants consacrent un temps excessif à ces plateformes, en oubliant les fondamentaux du militantisme et des interactions humaines. La Contrerévolution ne se jouera pas exclusivement sur internet, mais dans nos cœurs, nos âmes et dans la rue.
Dans le même ordre d’idées, certains estiment que l’action militante se résume à glisser un bulletin dans l’urne tous les cinq ou six ans, selon le calendrier électoral. Quelle cruelle erreur d’appréciation ! L’action politique doit être constante et continue, exigeant persévérance et régularité. Militer, ce n’est pas seulement soutenir un parti en payant une cotisation annuelle ou se mobiliser ponctuellement lorsque les institutions l’autorisent, en obéissant docilement aux injonctions répétées des grands médias. Le militantisme ne doit jamais être cantonné aux échéances électorales. Nous sommes des militants à chaque instant de notre vie ; cela doit devenir notre seconde nature. Tout bien considéré, mettre un bulletin dans l’urne représente la facette la plus marginale et la moins intéressante du militantisme.
Nous sommes libres et responsables : nous militons quand et comme nous le souhaitons, dans le respect de la bienséance et du Bien Commun. L’action militante élève les âmes et éveille les consciences. Elle consiste à informer, conseiller et favoriser les idées qui nous tiennent à cœur. Notre moralité nous impose de défendre nos convictions sans céder aux basses concupiscences humaines qui transforment le militantisme en actions excessives, routinières ou déplacées. Ces dérives, loin de servir notre camp, nous mettent en défaut aux yeux de nos compatriotes.
Si nous voulons convaincre les Français du bien-fondé de nos analyses, de nos idées et de nos solutions, nous devons militer en véritables preux chevaliers, gardant toujours à l’esprit que nous luttons pour une cause qui nous dépasse, une cause qui nous précède et nous survivra. Cette volonté de rassembler les Français de bonne volonté sous notre étendard exige une maîtrise solide de nos fondamentaux - d’où l’importance d’une formation approfondie - ainsi qu’une capacité à affronter sans crainte la confrontation intellectuelle. Notre action inspirera un changement positif au sein de nos cercles, puis dans la société française, créant ainsi une communauté unie par les principes immuables auxquels nous adhérons de tout cœur...
Certains craignent les représailles qu’ils pourraient subir en s’engageant. Ils évoquent le travail, la famille, le manque de temps et d’autres excuses peu fondées pour justifier leur inaction. Rappelons que durant les guerres de Vendée, les soldats de l’Armée catholique et royale risquaient leurs vies à chaque instant. En rentrant des rudes campagnes contre les Bleus, ces braves combattants retrouvaient souvent leurs récoltes détruites, leurs chaumières en flammes, ainsi que leurs femmes et leurs enfants tués… Heureusement, nous n’en sommes plus là. Que risque un militant de nos jours ? Bien peu en comparaison de ces temps révolus. Cessons de prêter à nos adversaires une force qu’ils n’ont pas. La peur doit impérativement changer de camp.
Dans une époque où l’indifférence et l’ignorance gagnent du terrain, ne succombons pas à ces deux terribles tentations et devenons les protagonistes du sursaut catholique et français. Ne vous abandonnez pas dans les bras de mesdames Déprime ou Solitude. Ne tombez pas dans la caricature militante outrancière qui nous décrédibilise tous. Ne cédez ni à la panique, ni au découragement, ni à tout autre sentiment qui pourrait nous éloigner de la saine raison. De plus, soyons clairs : se plaindre sur les réseaux sociaux, dans un bar ou chez soi ne constitue en rien une menace pour nos adversaires, pas plus que la provocation stérile, bête et méchante.
Ne ressentons aucune honte à exprimer nos idées : elles sont justes, belles, bonnes et généreuses. Les modalités d’action sont multiples, et chacun doit trouver son propre mode d’expression. Le plus important est de militer au sein d’un groupe militant qui revendique clairement son attachement au catholicisme romain et à la monarchie. S’il n’en existe pas un près de chez vous, créez-le !
J’affirme avec fierté et assurance l’objectif ultime de notre combat civilisationnel : le règne du Christ-Roi sur la France. Alors, « Debout le canon gronde, partez les gars soyez vainqueurs »…
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