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Accueil du site > Tribune Libre > De la Retraite à la Sécu

De la Retraite à la Sécu

Parfois surgissent des informations surprenantes dont j’aimerais connaître le fil de leur apparition.

Au JT du soir du 20 décembre 2010, un reportage rappelait que les employeurs utilisaient le service de médecins généralistes pour effectuer des contrôles d’arrêts maladies dans la chasse contre les abus.

La démonstration d’un médecin en action chez un salarié en arrêt maladie d’un an, en été donné, montage ou réalité ?

Il ne me viendrait pas à l’esprit de faire entrer la télé pour cela, la suite du reportage expliquait par la bouche d’un chef du personnel l’utilité de cette pratique et le phénomène dissuasif chez les salariés sans réelles maladies, et énumérait ensuite quelques entreprises y faisant appel telle la SNCF, AREVA.

Sous l’aspect d’authenticité il ne peut y avoir discours plus nauséabond.

Le reportage précisait que les caisses d’assurances voyaient cela d’un œil favorable et qu’un décret prévoyait qu’elles pouvaient tenir compte de l’avis d’un médecin au service de l’employeur pour suspendre les indemnités journalières. Là est effectivement le point essentiel.

Les temps changent et les discours abusifs répétitifs portent leur fruit, ils s'encrent et ouvrent la porte à l’arbitraire patronal.

Ce sujet n’est pas une nouveauté, j’ai même dans les années 78 pu en mesurer la nocivité.

Mon entreprise avait mis en placer un système d’incitation financier visant à diminuer le taux d’absentéisme maladie et d’accident du travail.une prime basée sur les cotisations AT récompensait les ateliers et le personnel se la répartissait.

Très rapidement l’ensemble des salariés commencèrent à regarder d’un mauvais œil ceux qui avec juste raison était en arrêt de travail ; très rapidement des gens malades au travail se distinguaient, je ne parle pas d’un coup de fatigue passagère ou de petits bobos, et les cahiers de déclarations d’accidents se boudaient.

Nous étions rapidement passés d’une lutte contre les abus estimés et les accidents du travail à une chasse aux arrêts de travail perçus comme des tires au flanc.

Je dus alors avec les services de la caisse primaire et de la CRAM, faire abandonner ce mode d’incitation financière, sur le principe que l’accès aux soins sous tendait que l’on ne pouvait par un moyen d’incitation financière empêcher ou dissuader un salarié de se faire soigner.

Nous savons que sans cesse circule un certain nombre d’appréciation sur les abus existants, mais nous savons aussi que la part de subjectivité est plus grande que la réalité observée.

Même parfois que la rumeur, comme l’effet loupe télévisuel, amplifie la réalité, et que la dénonciation en ce domaine ne fait pas défaut.

Naturellement l’organisme veille par ses agents de contrôle et ses convocations devant les médecins contrôleurs. Bien entendu le résultat est à la hauteur des personnels disponibles, mais surtout il ne tient pas compte de l’abus subjectif, dont nous faisons gorge chaude car il fournit d’excellents boucs émissaires sur des réalités factuelles, et explique toujours les trous de la sécu.

Ceci ne serait pas plus grave si nous ne débouchions pas sur des organisations arbitraires au service des seuls employeurs, et que l’employeur ne veuille substituer son estimation subjective à l’appréciation du médecin traitant, pariculièrement sur les affections psychologiques

Dans le reportage, le cas de ce salarié travaillant dans une société de sécurité, société qui ne se caractérisent pas par le respect de la législation dans leur ensemble, ne constituait pas une gène pour son employeur compte tenu de la facilité donc disposent ceux-ci pour palier à leur remplacement et même en faire une cause de licenciement.

Il faut tout de même avoir à l’esprit que les employeurs et les salariés siègent à parité dans tous les organismes de sécurité sociale, et de tout temps ils sont tombés d’accord, malgré des oppositions de ne pas confier à des organismes arbitraires ses contrôles.

Ceci n’a pas empêché des employeurs d’en mettre en place, mais cela n’avait pas force d’opposition dans les caisses.

Dans les caisses si un contrôleur vous considérait comme consolidé, l’assuré pouvait faire appel de la décision et bénéficier d’un autre contrôle.

Dans le cas d’un contrôle par un généraliste payé par l’employeur rien de cela.

Le reportage retransmet les conclusions du docteur : « ce monsieur a subit une intervention ombilicale depuis un an, son ventre est souple il peut reprendre le travail, s’il ne veut pas il n’a qu’à donner sa démission ».

La messe est dite. En une phrase il a dévoilé sa mission. Pas de place au doute, pas de place pour le diagnostic de son confrère, voila quelqu’un de bien, il chasse les abus, et par décret le gouvernement étend sa validité aux caisses.

nous ne pouvons nier qu'en cette époque délétère où l’on chasse le boucs en lavant plus blanc pour épurer tous les profiteurs réels ou imaginaires, le discours passe et est même applaudi avec un crachat d’opprobre sur l’organisme de sécurité sociale.

Serait-ce le point départ de la remise en cause de cet organisme, maintenant que les salariés sont encore sous l’éteignoir de l’échec sur les retraites.

 Le reportage interrogeait les représentants de l’ordre des médecins désapprouvant le principe de ces contrôles arbitraires.

Je regrette que nous n’ayons pu avoir l’avis des salariés par une organisation syndicale les représentants, il est vrai que ce qu’ils veulent n’intéressent pas le gouvernement.


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13 réactions à cet article    


  • pissefroid pissefroid 24 décembre 2010 11:51

    Comment ces médecins, payés par l’employeur peuvent suivrent leur serment d’hyppocrate ?
    Comment peuvent-ils justifier leur indépendance de diagnostique ?


    • ddacoudre ddacoudre 24 décembre 2010 16:52

      bonjour pisse froid

      il exécute un mandat, tous ne sont pas forcément partie prenante, mais il restent sous la pression de leur mission. j’ai connu cela avec la médecine du travail.

      cordialement et bonne fête.


    • interlibre 24 décembre 2010 12:05

      « Serait-ce le point départ de la remise en cause de cet organisme, maintenant que les salariés sont encore sous l’éteignoir de l’échec sur les retraites. »

      Sarkozy veux s’occuper de « la dépendance » en 2011 : La sécurité sociale telle qu’on la connait disparaîtra en 2011 avec les applaudissements des larbins secretstorysé.
      Une autre possibilité est que les français ne se laisseront pas plumer de la sorte et ça pourrait faire très mal.


      • ddacoudre ddacoudre 24 décembre 2010 16:56

        par interdire

        je ne me tiens plus au fait de toutes les évolutions, mais cette tendance est affiché depuis trés long temps, les premier assauts furent porté par chirac au assisse de la sécurité sociale en 1976.
        les syndicats étaient assez fort pour repousser cela, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
        de fait les salariés en les délaissant quelle qu’en soit la juste ou mauvaise raison causent leur propre perte.

        cordialement bonne fête.


      • Francis, agnotologue JL 24 décembre 2010 12:10

        Le médiator a coûté 500 millions d’euros depuis que ses effets négatifs sont connus.


        • ddacoudre ddacoudre 24 décembre 2010 17:00

          bonjour jl

          comme tu le dis, et encore l’on a affssaps malgré ses imperfections qu’en serait-il si ce service n’existait pas, pour faire du fric certains, (car il y en a de sérieux) nous feraient avaler n’importe quoi.

          cordialement bonne fête.


        • Gio 24 décembre 2010 17:04

          Pourquoi voulez vous que ce médecin soit malhonnête ?
          Pourquoi à priori ce salarié serait il honnête ?


          • ddacoudre ddacoudre 25 décembre 2010 10:39

            bonjour gio

            je n’ai jamais parlé de malhonnêteté qui est une appréciation morale, seulement des jeux, ou des « cousinages » d’intérêts, et ceux qui s’y livrent ne sont pas forcément malhonnêtes.
            c’est souvent le discernement qu’il faut avoir et dont l’on manque gravement. ce qui construit des jugements plus partisans et caricaturaux. mais nous ne sommes que des hommes, c’est pour cela que nous nous trompons si souvent.
            bonne fêtes
            cordialement.


          • Yohan Yohan 24 décembre 2010 22:16

            Heureusement qu’il y a des contrôles, car certains sont persuadés qu’ils ont droit à un quota d’arrêt de travail par an, sans parler des jours d’enfants malade qui sont utilisés comme des RTT axu frais de la collectivité. Il y a encore trop d’arrêts de travail bidon et tout le monde banalise. Les français ne méritent pas la sécurité sociale, trop égoistes, trop individualistes. A force de tirer sur la corde, il ne restera plus rien de la sécu d’antan et les vrais malades pourront bientôt pleurer sur la défunte sécu...


            • foufouille foufouille 25 décembre 2010 10:37

              sauf que la secu et ses controleurs n’ont jamais fait la difference entre les deux
              les pros de l’arret maladie sont des gens avec une bonne tete qui savent couiner
              ce qui plait aux bureaucrates
              les faux malades que j’ai croise, avaient jamais aucun probleme


            • ddacoudre ddacoudre 25 décembre 2010 10:44

              bonjour yoan

              tu rappelles un vieux débat qui a donné lieu dans les années 80 a la modification de la prise en charge des cures thermales.

              effectivement certain considéraient que la période de prise en charge de la maladie été une période consommable comme les congé. si cela c’était généralisé le principe de répartition des aides maladies aurait explosé car il repose sur la prise en charge des malades par les bien portant.c’est un processus de solidarité égoïste.

              cordialement
              bonne fête.


            • ddacoudre ddacoudre 25 décembre 2010 10:52

              bonjour foufouille

              il y a effectivement des « spécialistes » du leurre, et même des contrôleurs se font berner.
              c’est que l’on appelle les tricheurs et par fois quand ils utilise les méandres complexe des lois, les abus de droit, car ce qu’il font n’est pas punissable en droit, mais seulement dans l’esprit de la loi., toute la vie dans toutes les sociétés cela existe, nous ne nous contentons que d’en maintenir la propagation pour ne pas exploser les système de solidarité.
              il existe les mêmes difficulté dans les systèmes d’assurances privés qui eux envoient des experts.

              cordialement bonne fête


            • foufouille foufouille 25 décembre 2010 13:43

              je parle de ceux que j’ai croises
              le genre qui font de la disqueuse ou de la maconnerie en etant « malade »
              si tu as la bonne tete, aucun probleme
              par contre, vraiment et pas la bonne tete = emmerde assure

              bonne fete aussi

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