De la scission des classes
De plus en plus, nous constatons une montée du mécontentement populaire à l’égard des classes politiques, financières et autres dites « supérieures ». Le clivage sociale est en augmentation constante laissant profiler le spectre d’un affrontement final entre les différents partis en cause. Vu d’en haut la répartition des masses est simple. Dans un petit coin de l’échiquier, les dirigeants et leurs cours. Protégés par une fine rangée de nantis issus de tous bords. Ceux-ci ne devant leur position qu’aux largesses dont a fait preuve à leur égard la classe dirigeante. Soit dans le cadre de services rendus, soit dans celui d’une cooptation claniste. Ces nantis sont dans les « affaires » et servent à l’occasion de fusibles ou de pont thermique à leurs suzerains. Plus avant se retrouve la tranche de ceux qui veulent avoir l’air, mais ne « sont pas ». Des attentistes du vedettariat. Chacun louchant sur le succès du voisin en attendant de ramasser quelques miettes tombées du saint des saints. Voilà, c’est tout. Cet aréopage gravite autour de deux moteurs principaux : le pouvoir et l’argent. L’un offrant l’autre et vice versa. Le tout tenant sur au plus deux voire trois cases de notre échiquier primordial. Et le reste……le reste c’est le petit peuple, vous, moi, les autres. Ne nous égarons pas et cantonnons nous à un domaine observable de notre position.
Disons l’Europe.
Depuis que ce cataclysmique ensemble est en marche, force est de constater que le microcosme européen reproduit les pires schémas imaginables et réunis à lui seul tout ce qui aurait pu sortir de la boite de Pandore . D’une Europe qui se voulait un modèle d’unification, de pragmatisme et de grandeur morale, nous ne trouvons plus que le squelette désarticulé d’une usine à gaz dont même les concepteurs peinent à comprendre les rouages. Le résultat ne se fait pas attendre : perte de souveraineté, exacerbation des nationalismes, désintégration des tissus sociaux et économiques, faillites des secteurs financiers, effondrement des classes sociales dites moyennes allant renforcer les rangs des parias.Tout cela évidemment sous l’œil amusé voire goguenard de petits personnages dont certains sont même à force de coups tordus devenus présidents d’états. Le décor est planté. L’ambiance, elle, est pour le moins insurrectionnelle pour ne pas dire révolutionnaire. D’un côté les méchants, de l’autre les gentils. Je laisse à tout un chacun la responsabilité de situer selon ses critères les uns et les autres. Une situation telle que celle là ne peut perdurer sans finir dans un bain de têtes coupées. Mais alors quel est le condiment secret qui lie cette sauce et l’empêche de tourner ?
En zoomant sur les limites entre cases minoritaires et cases plébéiennes, nous constatons la présence d’un fin liseré bleu, invisible à l’œil nu car ultra-minoritaire en nombre. Nous y retrouvons ce qu’il est convenu d’appeler « forces de l’ordre ». Là réside le mystère de toutes choses. Comment des particules issues de milieux populaires, si vilipendées par ceux même à qui elles servent de boucliers, peuvent encore faire preuve de servilité à un tel niveau ? les dernières images venues de Grèce me laissent songeur. Voir tous ces éléments casqués faire barrage à la colère d’une foule dont ils sont issus, où se trouvent sans aucun doute, leurs amis, leur femmes, leurs enfants, leurs parents, me laisse pantois. L’espèce humaine est-elle suffisamment décérébrée pour qu’à l’instar d’une fourmilière elle agisse sans état d’âme. Que sont devenus les « consciences » les « âmes » les « esprits » sensés animés chaque être se disant humain.
Sommes nous suffisamment stupides pour ne pas voir la machination qui consiste à faire battre entre eux des éléments de même nature. J’ai la triste impression d’assister à un combat de coq, où de malheureux volatiles se labourent les flancs sous les hourras de leur maîtres bienveillants. Qui se chargent de leur offrir gîte et soins tout en les envoyant à une mort programmée dont le seul but est de leur rapporter quelques monnaies. Si les coqs faisaient preuve d’intelligence, ils pourraient se liguer contre leurs maîtres-bourreaux et à défaut de leur crever les yeux, tout au moins se tenir dans une attitude de neutralité l’un vis-à-vis de l’autre. Laissant les maîtres se quereller hors champ. Permettez moi de rêver d’un monde où les « forces de l’ordre » ne seraient pas au service du désordre. Où dans un éclair de lucidité elles prendraient conscience du fait que leurs intérêts et ceux de leurs pairs ne sont pas ceux de leurs maîtres. Où elles se tourneraient vers les leurs pour leur dire : « nous allons remplir notre mission : assurer la sécurité des personnes et des biens, vous protéger des parjures, des traîtres à la nation et à la constitution. Etre ce que nous devons être : des gens du peuple au service du peuple ». Là j’imagine le frisson parcourant les deux ou trois casses citées plus haut. Voir sous leur yeux leur barrière protectrice se « faire la malle » au profit de ceux qu’un pouvoir dictatorial espérait pouvoir écraser d’un coup de botte. Voir le peuple redevenir souverain dans toute la beauté et la noblesse de ce mot et reprendre son destin en main pour marcher vers un horizon radieux, loin des trahisons de cours et des forfaitures. Vers un monde nouveau et non un nouvel ordre mondial.
Pour finir juste un rappel de l’article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme :
Article 35
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
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