De la théorie de l’univers unique à celle des multivers
Jusqu’à un certain temps, on pensait que notre univers était d’un certain âge qui remonterait au Big Bang originel mais voilà que les nouvelles théories surgies avancent qu’il se pourrait bien qu’il soit plus âgé encore et qu’il se trouverait dans un cycle d’enchainement infini où interviendrait tous les mille milliards d'années un nouveau Big Bang ?
De la théorie de l’Univers unique à celle des multivers
Jusqu’à un certain temps, on pensait que notre univers était d’un certain âge qui remonterait au Big Bang originel mais voilà que les nouvelles théories surgies avancent qu’il se pourrait bien qu’il soit plus âgé encore et qu’il se trouverait dans un cycle d’enchainement infini où interviendrait tous les mille milliards d'années un nouveau Big Bang ?
Ce dernier signant un nouveau redépart qui succéderait, alors, au déclinement (Big Crunch) du précédent univers et ainsi de suite. Selon Jacques Dufresne, c’est à Fred Hoyle, le célèbre astronome britannique, passionné d’astrophysique qu’on doit la vulgarisation du nom de Big Bang désignant l’explosion initiale annonciatrice des débuts de l’univers et son expansion conséquente. Auparavant c’était la théorie de l’atome primitif qu’avait formulé en 1927 le prêtre catholique belge et astrophysicien, Georges Lemaitre, qui était à l’honneur. Mais le rival du chanoine estimant l’appellation inappropriée, lui substitua celle, drôlement suggestive, de Big Bang qu’il jugea plus convenable, propageant ainsi ces deux mots « crépitant » qui firent fortune avant que cette idée d’explosion des origines ne soit confirmée en 1965 par Arno Penzias et Robert Wilson. (1) Les deux chercheurs ayant avancé ce qui constitue pour eux la preuve de l’éclosion initiale. Partisan de l’idée d’un Univers stable, Fred Hoyle s’était opposé surtout aux conceptions de son rival le chanoine Lemaitre, quoique aux convictions scientifiques qui se fondaient non pas sur sa foi - comme on serait tenté de le croire - mais sur des arguments mathématiques et physiques de très haute portée. Mais les deux férus d’astrophysique, en dépit de leurs apports théoriques, sont restés assez éloignés des nouvelles conceptions sur l’Univers, qui, aux yeux d’Aristote, n’avait pas eu de commencement, ayant de tout temps existé à son sens. Une supposition que les théories actuelles semblent confirmer quoiqu’avec l’apport d’autres visions divergentes conjecturant sur l’hypothèse étonnante d’éternels chainons spatio-temporels, cycliques ininterrompus, réactualisant au détour de phases cosmiques évolutives déterminées, le Big Bang qui serait loin d’être la résultante unique d’une explosion initiale inauguratrice…
Surprenante supposition, assurément, mais qui n’est pas sans constituer, selon ses promoteurs, une résolution vraisemblablement du problème de la Constante cosmologique. C’est en tout cas l’avis de Paul Steinhardt et Neil Turok, respectivement des universités de Princeton dans le New Jersey et de Cambridge en Angleterre, qui considèrent que l'Univers que nous connaissons aujourd'hui est au cœur d'une boucle de mille milliards d'années, faisant partie d'un cycle au cours duquel se succèdent Big Bang et Big Crunch. On s’est habitués à considérer le Big Bang comme constituant le point de départ de l’Univers, cependant selon Neil Turok , les équations de la récente théorie des cordes permettent de déduire que le temps n’a pas commencé avec le Big Bang mais qu’il existait bien avant … Autrement dit, s’inscrivant dans un cycle perpétuel de fins et recommencements, vraisemblablement un modèle cyclique très intéressant développé par Paul Steinhardt et Neil Turok, offrant l’avantage d’apporter surtout une solution originale, alors, au problème de la constante cosmologique.
Pour rappel , la théorie qu’Albert Einstein avait introduite dans ses équations à ce propos, soulignait le rôle des deux forces opposées qui auraient agi sur l'expansion originelle issue du Big Bang : la gravitation tendant à la freiner, d’une part, et la constante cosmologique agissant comme une force répulsive, d’autre part. Mais il faut aussi tenir compte de la découverte de la communauté scientifique établissant en 1996 le fait que l’Univers était en expansion accélérée, la constante cosmologique décrivant une force de répulsion étant apparue, alors, comme la meilleure explication à cette accélération.
Les travaux complémentaires apparus par la suite ont bien évidemment enrichi et rectifié les observations antérieures, reculant même l'âge de notre Univers, estimé jusqu’ici à environ 14 milliards d'années. Pour Paul Steinhardt et Neil Turok, l'Univers serait « emprisonné dans une boucle infinie et que, à chaque nouveau Big Bang, les compteurs de matière et de radiation sont remis à zéro tandis que la valeur de la constante cosmologique demeure. Celle-ci diminue au cours des cycles en subissant des transitions quantiques successives. Les calculs des physiciens montrant « que plus la valeur de la constante est grande, plus ces transitions sont rapides, tandis que plus elle diminue, plus elle varie lentement. On serait ainsi dans une période où la constante cosmologique est très faible et met un temps extrêmement long à se modifier ».
Ce modèle cyclique prédit, d’une part que le Big Bang a émis des ondes gravitationnelles dans l'espace, d'autre part, que la diminution de l'énergie du vide a fait appel à un nouveau type de particules fondamentales nommées axions, qui doivent pouvoir être détectées.
Cette hypothèse est à coup sur séduisante mais ne fait pas l’unanimité quoique ses auteurs pensent que leur concept est vérifiable.
Il faut dire que la plupart des scientifiques s’en tiennent toujours à la question centrale tournant autour de la notion de singularité, concept clef autour duquel gravite la cosmologie telle qu’appréhendée depuis l’antiquité jusqu’à nos jours héritiers des apports de la révolution copernicienne considérant en permanence notre monde comme central et par conséquent comme une singularité totalisante. Autrement dit qui représente la totalité de l’Univers existant. Depuis, la science n’a eu de cesse de détruire le mythe totalisant, les chercheurs se rendant compte de plus en plus de cette vérité dont ils nous font part, à savoir que nous ne sommes, en fait, qu’une infime partie de la vie cosmique mais butant, par contre, constamment sur la notion de singularité.
D’un Big Bang à un autre …
Stephen Hawking, qui occupe la chaire d’Isaac newton à Cambridge et Thomas Hertog, physicien au CERN, comptent parmi les nouveaux scientifiques qui proposent de nouvelles approches de la compréhension de l'Univers, consistant à partir du présent pour saisir le passé plutôt que l'inverse. Selon l’approche de ces deux chercheurs, l'Univers n'est pas tributaire d’un unique commencement et d’une seule histoire mais serait partie prenante d'une myriade de recommencements et d'histoires incessantes ! Selon Hawking et Hertog, la plupart des modèles de l'Univers procèdent en considérant des conditions initiales bien définies, telles celles relatives au prélude du Big Bang. Mais cette méthode ,considèrent-ils, est défectueuse du fait qu’il est impossible de connaître ces conditions initiales, estimant que seul pouvant être connu, l’état final de l’Univers. En l’occurrence celui dans lequel nous évoluons. Pour le reste, les deux chercheurs se fient à la fameuse théorie des cordes- quoique contestée- pour avancer l’idée d’une multitude de divers univers qui pourraient avoir existé ensemble durant les tous premiers instants faisant suite au Big Bang mais qui se seraient éteints à l'exception du nôtre. (2)
Cette théorie des cordes propose, grosso modo, que les éléments élémentaires de la matière sont des brins d’énergie en oscillation semblable à des cordes et qu’au plus profond de chaque particule, vibrent de minuscules filaments d’énergie dans des dimensions supplémentaires pratiquement inobservables du fait qu’elles sont courbées dans un espace trop restreint. Des dimensions qui seraient responsables de la vibration de ces cordes infiniment petites, ouvertes ou fermées, qui composent toutes les forces et la matière de l’Univers, selon ces chercheurs. Ces derniers expliquent que la matière au niveau fondamental serait donc constituée d’états vibrants qui peuvent osciller suivant différents schémas. Ce qui signifie que l’Univers serait le fait d’un réseau constitué d’un nombre incommensurable de minuscules filaments d’énergie en vibration dans ces dimensions additionnelles sans lesquelles cette théorie des cordes s’écroule.
Il faut signaler, par ailleurs, que cette théorie des cordes ne fonctionnant pas dans un Univers à 3 ou 4 dimensions, d’autres théories ont vu le jour, « telle que la théorie des cordes bosoniques qui propose 26 dimensions spatiales, la théorie des supercordes qui suppose l’existence de 6 nouvelles dimensions qui s’ajoutent aux 3 dimensions de l’espace et à celle du temps ( 10 dimensions)… » (3) Cette théorie des supercordes ouvrant la voie à 5 nouvelles différentes variantes introduisant une nouvelle dimension, la 11è, a rendu possible la réunification de ces multiples variantes au sein d’une seule et unique théorie, appelée la théorie M. Cette dernière présentant l’avantage d’unifier en une seule théorie unique M toutes les lois de l’Univers et les 4 forces fondamentales (gravitation, électromagnétisme, interaction forte et interaction faible) serait susceptible de décrire n’importe quel phénomène physique observable dans l’Univers et d’expliquer aussi comment et pourquoi le Cosmos est tel qu’il est…en dépit des lacunes que recèle cette théorie sous-tendante des cordes, aucune expérience ne pouvant la vérifier
Cette théorie promue en 1995 par Edward Witten démontre, à ce propos, que les 5 variantes de théories des cordes existantes ne sont en fait que cinq manières différentes de considérer la même chose. Comme qui dirait un même élément scénique pris sous divers angles de vues. Au –delà de ces considérations, ce qui retient l’attention, ici, c’est que l’hypothèse de cette 11 è dimension autorise à parler non pas d’un seul Univers mais de supposer l’idée de différents univers parallèles. Et ce, par l’introduction d’un nouveau type d’objet, en l’occurrence les Membranes (Branes), confortant l’idée présupposant de multiples univers parallèles coexistant harmonieusement comme des membranes géantes évoluant en parfaite symbiose. Certains de ces univers pouvant être régis par les mêmes lois physiques régissant notre Univers tandis que d’autres pouvant dépendre de lois physiques autres, totalement divergentes qui font que ces univers différentiels évolueraient dans les dimensions supplémentaires comme le conjecture la théorie M.(4)
Cette représentation de « multivers » est bien évidemment affermie par la nouvelle cosmologie supposant l’existence d’univers multiples avec ses divers modèles physiques spéculatifs controversés, mais qui pourrait inviter à un changement de paradigme fondamental pour la physique théorique. C’est ce que soutient un Bernard Carr dans son ouvrage édifiant Universe or Multiverse, (5) que cite Aurélien Barrau dans son article « Des univers multiples ? » (6) où il rapporte que l’auteur tente d’apporter des éléments de réponse à travers les contributions réunies de divers spécialistes, pour la plupart physiciens théoriciens célèbres, en dressant un panorama relativement exhaustif des arguments en faveur de l’existence d’univers multiples appuyés des théories qui les sous-tendent. Le commentateur prenant soin d’avertir que l’idée d’univers multiples n’est pas nouvelle : d’Anaximandre à Goodman, en passant par Nicolas de Cues, Rabelais, Bruno, Leibniz et David Lewis, elle traverse en fait toute l’histoire de la philosophie et jalonne les grandes cosmogonies. Avérée dans le champ des sciences dures, elle constituerait aux yeux de beaucoup de physiciens une révolution conceptuelle sans doute comparable à la rupture copernicienne. C’est toute notre représentation du monde qui s’en trouverait profondément modifiée en adhérant au postulat de cette structure de « multivers », ou optant pour la conception alléguant que notre Univers, c’est-à-dire l’ensemble de ce qui nous est causalement lié, ne serait-il en fin de compte, pour reprendre l’expression de Aurélien Barrau, qu’une dérisoire parcelle d’un immense méta-monde ? Ceux qui sont en faveur d’une telle hardie hypothèse n’ont pas manqué d’arguer que « s’il existe de multiples planètes, de multiples étoiles, de multiples galaxies, de multiples amas de galaxies, pourquoi n’y aurait-il qu’un Univers ? »
Des objections d’autres spécialistes s’opposent certes à cette vision des choses mais il faut dire qu’il existe différentes théories qui prônent l’existence d’univers multiples, à commencer par l’une des mieux établies, des mieux testées et avérées de toute la physique, celle de la relativité générale, ou modèle d’Einstein préconisant l’infinité de l’espace. Et si ce dernier est infini, cette caractéristique spatiale suffirait, vraisemblablement, à expliquer certains faits étranges qui deviennent, par conséquent, un phénomène bien naturel. Et c’est tout autant pour « la mécanique quantique, suivant certaines interprétations, hétérodoxes mais légitimes, qui peut également conduire à l’existence d’univers multiples lorsque ses principes fondateurs sont interprétés strictement sans recourir à des postulats supplémentaires. Comprise littéralement, la superposition quantique, qui n’est effectivement pas observée dans le macrocosme, ne conduit pas à l’usuelle « projection » du vecteur d’état mais plutôt à l’existence d’autres mondes dans lesquels se réalisent les différentes occurrences possibles de l’évolution du système. » (7)
Trous de vers et théorie des cordes
Une question qui ne manque pas de se poser lorsqu’on évoque la pluralité des mondes : c’est celle relative à leur inter-communicabilité. On est en pleine science-fiction, mais le sujet de voyage stellaire interplanétaire a été déjà abordé par des physiciens qui ont soutenu que cette communication pourrait se faire entre ces différents astres, la chose pouvant s’expliquer, selon eux, par le fait que l’espace-temps n’est point uniforme et dépendrait d’autres considérations. Entre autres, d’abord, et suivant la théorie de la relativité générale d’Einstein, celles instruisant que « l’Univers formé par le tissu espace-temps peut s’étirer », et suivant ce qu’avance la théorie M, qui nous apprend que « les dimensions peuvent se courber ,mais aussi se réduire et créer de cette manière des raccourcis qui peuvent relier un point d’une membrane avec un point d’une autre membrane d’un univers vers un autre ». Et ce, par le moyen du graviton, responsable de la force de gravitation qui serait une corde vibrante assurant les relais entre les divers univers parallèles « connectés » via ces raccourcis. La théorie des trous de vers préconisée par le chercheur Kip Thorne, allègue qu’il est possible de voyager dans l’espace interplanétaire en empruntant des voies de raccourcis : celles qu’autoriseraient les trous vers dont les champs de gravitation recourant à l’énergie négative (hypothétique mais expérimentée en laboratoires) permettraient alors de passer d’une dimension à une autre grâce à ce stratagème de raccourcis interstellaires. Pour schématiser, l’utilisation d’un trou de ver permettrait le voyage d’un point de l’espace à un autre (déplacement dans l’espace), d’un point à l’autre du temps (déplacement dans le temps), d’un point de l’espace-temps à un autre (déplacement à travers l’espace et en même temps à travers le temps). Il reste cependant que ces trous noirs sont des conceptions purement théoriques, leur existence et formation physique dans l’Univers n’ont pas été vérifiées. Et il ne faut pas confondre trous de ver et trous noirs, ces derniers existants réellement et dont la gravité est si intense que toute étoile qui s’y effondre-y compris la lumière même,- ne pourra jamais s’en échapper (8).
Cela dit, revenons à la théorie M dont on considère aujourd’hui que son apport permet de mieux comprendre l’origine de l’Univers dont le fameux Big Bang qui serait la résultante d’une collision entre diverses membranes dimensionnelles, laissant supposer qu’il y a eu plusieurs Big Bang par le passé et que d’autres sont à venir. Intervenant, considère-t-on, dans la logique d’un processus cyclique incessant, allant d’un Big Bang expansif à un Big Crunch décroissant auquel succèderait par la suite un autre Big Bang régénératif suivi également d’un autre Big Crunch dépérissant et ainsi de suite dans la trame interminable de la complexe et permanente évolution cosmique …
Autrement dit, avec la théorie des univers parallèles, on passe de la singularité originelle de l'Univers inscrite dans un cadre spatio-temporel géocentrique délimité, tel qu’enseigné dans les manuels classiques, à un nouveau type d’Univers comparables cogitant dans un cadre spatio-temporel polycentrique s’inscrivant dans le flux perpétuel du temps ou des diversités des temps, passant pour être en parfaite corrélation d’interdépendance avec la constellation de la pluralité des mondes, vraisemblablement…Comme il se pourrait que ce soit dans des conditions autres d’évolutions parallèles ou oppositionnelles, dépendant de lois favorisant naturellement gouffres de séparations sidérales incommensurables ou lignes- limites disjoignant diverses dimensions astrales maintenues à d’immenses distances stellaires mais susceptibles d’être reliées via ce que préconise, la théorie des cordes, entre autres…(9)
Des théoriciens ont bien sûr écrit sur ce sujet captivant ou inquiétant des univers multiples ou multivers, et de plus en plus des avis d’experts montent au créneau pour nous apprendre que d'autres terrains d'approches à l’étude promettent des éventualités plus surprenantes encore ! Cette idée de multivers avancée par des chercheurs soutenant l’hypothèse de la pluralité d’univers, a fait son bonhomme de chemin et parait de plus en plus plausible par les temps qui courent par rapport à l’hypothèse classique soutenant l’existence d’un seul Univers prééminent. C’est que l’on envisage, de nos jours, que la complexité caractéristique de la constellation infinie des flux et reflux « désintégrateurs-intégrateurs » spatio-temporels cosmiques permanents, régis par le perpétuel jeu transformationnel de la trame intersidérale, puisse très bien sous-tendre une possible fluctuation de pluralité des mondes cogitant dans l'instantanéité-éternelle du temps Présent. Celui de l’« ici-maintenant » s’annonçant sans cesse dans la constante instantanéité fugitive du moment présent continuellement actualisé, coïncidant ainsi, avec la notion de temporalité cosmique éternelle résonnant au rythme des battements d’aiguilles de l’horloge universelle signant l’écoulement et actualisation immédiate de l’instant fugitif de chaque seconde retentissant au diapason du Présent de tous temps, perpétuellement (re)commencé… .
Autrement dit, un présent permanent en rapport dialectique avec son paradigme spatio-temporel se faisant et se défaisant dans la toile de fond du cycle à la fois fini et infini de l’alternance transitionnelle permanente des Big Bang et des Big Crunch successifs. Chaque phase entérinant les précédents univers et présidant à la régénération des suivants dans l’ordre interstellaire évolutif permanent présidant aux continuités dans les ruptures avec l’engendrement d’un Big Bang tous les mille milliards d’années, selon les théoriciens de l’évolution cosmique. Cette dernière régissant les constellations de ses multiples champs d’espace –temps aux "briques" caractéristiques construisant – déconstruisant (à la fois), incessamment les « murs » de ces univers parallèles, supposés se succéder, donc, dans un cycle éternellement renouvelé : bal cosmique perpétuel animé partout par la dualité Eros - Thanatos présidant aux destinées de ces univers parallèles que l’on suppose passant de phases expansives des Big Bang en croissance aux phases inversées des Big Crunch régressifs et ainsi de suite dans le cycle mutationnel permanent régis par la loi de l’entropie et de la néguentropie déterminant dans cette optique pourrait-on extrapoler, les multiples successions et métamorphoses évolutives en multi-sens, croissants ,décroissants ,parallèles et autres en spirales, etc., de la panoplie de ces divers univers multidirectionnels s’enchevêtrant dans la pluralité des temps et anti-temps. Avec leurs fins et leurs régénérations transformationnelles incluant d’autres revêtements spatio-temporaux intégrant les apports d’innombrables ingrédients interstellaires qui proviendraient de toutes les dimensions sidérales et des confins cosmiques de l’infini Mystère (re)générateur du phénomène vie : le vivant autant que l’inerte, sempiternellement dégradés et régénérés diversement en différentes spatialités interstellaires, par delà l’accomplissement, en différentes temporalités sidérales, de leurs mille milliards cycles ontologiques évolutifs déterminés, qu’entraine le perpétuel ballet cosmique orchestrant en permanence le jeu universel des déclinaisons - régénérations métamorphosées de tous temps renouvelées.
Cet immense champ de métamorphoses spatio-temporaux suppose des rapports de métamorphoses permanents intervenant à chaque phase cyclique et entrainant, nécessairement, - et c’est là, semble-t-il, la déterminante majeure incontournable - la transmutation de la lumière en matière et inversement, sans quoi ce gigantesque processus mutationnel cosmique en permanente recréation dynamique ne pourrait probablement pas fonctionner sans cette éventualité conditionnante ( ?) Autrement dit, lors de ces ballets cosmiques transformationnels la lumière passe à l’état de matière et cette dernière à l’état de matière. Pour rappel, les physiciens Gregory Breit et John Wheeler avaient prédit en 1934 « la fabrication de la lumière à partir de la matière » suivant la célèbre équation d'Einstein E= MC² qui postule qu'énergie et matière sont deux entités équivalentes, M étant la masse et C étant la vitesse de la lumière. Mais comme des spécialistes l’ont noté, si l'annihilation matière-antimatière survient fréquemment, l'opération inverse (c'est à dire la matérialisation) n'avait jamais été observée. Or voilà qu’on apprend que cette éventualité est du domaine du possible avec ce qu’a entrepris une équipe britannique qui « affirme qu’il est possible de créer des particules matérielles à partir de rayons lumineux grâce à un laser ultra-puissant. » C’est ce qu’a rapporté un article paru le 18 mai 2014 dans la revue Nature, indiquant que « fabriquer de la matière à partir de la lumièreBas du formu - un phénomène quantique du monde subatomique - nul n'y était encore parvenu », mais voilà que « des chercheurs britanniques de l'Imperial College London ont annoncé avoir trouvé le moyen de parvenir à cette incroyable prouesse » Et quoique le professeur Steve Rose, auteur de l’article, prévienne cependant que si le dispositif venait à fonctionner, les résultats devraient être observés au microscope et que pour le moment cela n’est pas envisagé, l’expérience permettrait assurément « de comprendre les phénomènes qui ont eu lieu lors des premiers instants de notre univers, où cette matérialisation quantique était supposée fréquente » ( Voir article « Quand la lumière devient matière : l'incroyable expérience enfin réalisée ? ») (10).
Actuellement cette théorie est au stade de la vérification mais rien n’interdit de concevoir ce processus transformationnel de masse en énergie et inversement, déjà qu’un certain Lavoisier nous avait appris de longue date que « Rien ne se perd, tout se transforme » - et pourrait-on ajouter dans le registre de l’infiniment grand- en… une succession de pluralités existentielles de mondes parallèles sans cesse en mutations régénératives intervenant aux fins de cycles répétitifs des séries de chainons cosmiques reproduits chacun avec sa singularité spécifique le caractérisant dans ce contexte de l’évolution cosmique transformationnelle permanente.
Hypothétiques multivers
Nul doute que la Science promet beaucoup à l’avenir comme innovations et découvertes de plus en plus surprenantes, cependant les postulats théoriques du Savoir ne sont pas à confondre avec la réalité avertissent les scientifiques. Les prédictions de la théorie de la relativité générale, par exemple, ne peuvent être expérimentalement vérifiées quoique la théorie dans son ensemble n’en demeure pas moins scientifique. Et comme le conclut Aurélien Barrau dans son article cité ci-dessus, « Il n’est pas nécessaire de vérifier toutes les prédictions d’une théorie pour qu’elle puisse être réfutée. Qu’un seul des univers d’une théorie puisse être observé affaiblit la signification statistique des résultats mais ne modifie nullement la démarche scientifique usuelle. Un unique échantillon est disponible mais il est bel et bien disponible ! Si donc le « paysage » de la théorie des cordes venait à être précisément calculé (ce qui est aujourd’hui loin d’être le cas), si la probabilité d’apparition d’observateur dans une structure donnée venait à être scrupuleusement évaluée (ce qui est non moins hors de portée de nos moyens actuels), si une mesure rigoureuse et covariante pouvait être définie dans le multivers (ce qui n’est pas encore consensuel), il devrait être possible de confronter notre unique univers à un modèle prédisant de multiples univers et de corroborer ou d’infirmer ce dernier à un niveau de confiance donné. Une physique somme toute très standard qu’il serait étonnant de réfuter a priori, d’autant que les vertus explicatives du multivers quant à la naturalité et à la complexité n’apparaissent qu’a posteriori, sans le moindre coût conceptuel. Une adéquation quasi parfaite avec le critère du rasoir d’Ockam… Parce que l’histoire des sciences nous enseigne qu’une certaine humilité est toujours bienvenue face au attrais des révolutions naissantes, la prudence est de mise : il est fort probable que les mondes multiples s’évaporent aussi rapidement qu’ils ne sont venus sur le devant de la scène scientifique. Mais rien, aujourd’hui, ne semble plaider contre une prise au sérieux de cette nouvelle cosmogonie. » (11).
Dans cette optique recommandant la prudence et considérant ces supposées cordes de relais cosmiques permettant, grâce à leurs raccourcis interstellaires, d’assurer des liaisons intersidéraux en des temps records, suivant les suppositions de chercheurs astrophysiciens, peut –être, convient- il de rappeler l’interprétation révisée du paradoxe de Langevin en relativité par l’éminent chercheur Jean Charon ( le concepteur Français de la théorie de la relativité complexe considéré comme continuateur d’Einstein). On s’est durablement habitués à l’idée longtemps entretenue du paradoxe répandu supposant qu’un voyageur partant pour l’espace et revenant au bout d’un temps assez long trouverait la terre plus vieillie que lui. Il n’en est rien démontre l’astrophysicien qui explique que dans cette éventualité c’est l’espace qui se contracte et non pas le temps, affirmant que ce voyageur sidéral à son retour trouverait la terre au même âge que lui : l’écart entre les deux points ralliés ayant été parcouru en un temps record à la vitesse de la lumière, réduisant ( contractant) donc, l’étendue séparant la distance terre – cosmos sans que l’âge des personnes sur terre et des éléments dans l’espace vertigineusement ralliés changent en quoi que ce soit… (12). Cependant, l’auteur n’exclut pas moins la possibilité théorique de visiter les galaxies les plus lointaines et d’en revenir dans la durée d’une vie humaine sans que la terre ait vieilli d’un nombre d’années plus grand que celui qui s’est écoulé pour les voyageurs intergalactiques.
Pour clore, disons qu’en matière de savoir il est légitimement permis de rêver surtout lorsqu’il s’agit d’émettre des suppositions audacieuses faisant suite à celles déjà émises mais qui en appellent à d’autres encore quand la nécessité de combler le vide des chainons manquants suggère d’autres pistes et d’autres horizons d’idées hardies à proposer tout en courant le risque de contredire certains axiomes de théoriciens connus de l’ancienne école s’en tenant toujours au postulat de l’unicité de l’univers. Ce que l’auteur des présentes lignes n’a pas hésité de faire en suggérant, à partir des données de base des théories récentes de chercheurs aguerris, des possibilités d’évolution spatio-temporelles multidirectionnelles et transformationnelles caractérisant le ballet cosmique permanent, incluant atouts du passé ,présent et futur dans l’éternel présent de l’instant fugitif de l’ici-maintenant de tout temps recommencé dans son incessant devenir par-delà les différentes banlieues d’espace-temps et autres dérivant des multitudes constellations galactiques intersidérales…
Rappelons l’anecdote qu’on prête à Platon, considéré comme chef de file des idéalistes. Un jour qu’il se promenait en campagne les yeux rivés vers le ciel, absorbé par ses préoccupations, il tomba par mégarde dans une fosse suscitant les railleries d’une dame. Cette dernière lui reprochant d’avoir constamment la tête dans les nuages et les pieds loin du sol ferme La saison de la cueillette d’olives arrivée, les récoltes des champs se sont avérées abondantes et le célèbre philosophe prit sa revanche en ayant prédit les conditions météorologiques grâce à sa perspicace observation du firmament. Comme quoi ce qui est songe ou supposition, aujourd’hui, peut parfaitement devenir réalité demain…ou à défaut l’alimenter.
Mohamed Ghriss
(Auteur-journaliste indépendant)
_________
Notes et références
(1) Jacques Dufresne, Du Big Bang au Smoot Bang, site Net et dailymotion-video
(2) Stephen Hawking, Une brève histoire du temps. Du Big Bang aux trous noirs, Flammarion Paris, 2005.
(3) Stephen Hawking, Trous noirs et bébés univers et autres essais, Odile Jacob, Paris 2000.
(4) A.S.Hawking,R .Penrose , La nature de l’espace et du temps, Gallimard, Paris 2003.
(5) Bernard Carr, Universe or Multiverse, (Cambridge, Cambridge University Press, 2007),
(6) Aurélien Barrau, Des univers multiples ? in La vie des idées. fr , 24 septembre 2008)
(7) Aurélien Barrau Ibid.
(8) Kip S.Thorne, Trous noirs et distorsions du temps, trad.Alain Bouquet et Jean Kaplan, Flammarion, Paris 2009.Avec une préface de Stephen Hawking.
(9) Site du Net, Les énigmes du temps - 07/11/2005
(10) Voir article « Quand la lumière devient matière : l'incroyable expérience enfin réalisée ? », dans Revue Science et Avenir Mai 2014).
(11) Aurélien Barrau Ibid.
(12) Jean Charon, Eléments d’une théorie unitaire de l’univers et Théorie de la relativité complexe
61 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON