De profundis
Ni fleurs ni couronnes.
"Je ne veux pas continuer à me mentir", a déclaré M. Hulot dans un entretien à la radio.
L'annonce est venue soudainement, sans avertissement au premier ministre ou au président. Pas de préavis, ni à l'un, ni à l'autre, rien. Un éclair de lucidité, un caca acide, et paf, je dégage.
Ainsi donc s’achève un mandat calamiteux, marqué par un seul haut fait : la fin d’un projet de construction d' aéroport mort-né, une sorte de fausse-couche dans la douleur qui aurait pu être une opération bénigne si elle avait été réalisée à temps. Lui est-on d’ailleurs redevable de ce dénouement ? Ne se serait-il pas plutôt résigné à organiser les services de l'intendance pour canaliser la débandade peu glorieuse des troupes avec les deux félons Le Drihan pour les gendarmes et Collomb pour la police, à la manière du roi qui donnait des ordres raisonnables dans « le petit prince » en demandant au soleil de se lever à l’heure prévue par le calendrier des PTT. ?
Sur les vrais enjeux comme la reconduction de l'autorisation pour l’utilisation du glyphosate, il s’est contenté de bénir l’option de Philippe dictée par Macron qui avait été bien briffé par l’UE gérée elle-même par les lobbyistes de Bayer-Monsanto, etc, etc…
Monsieur Hulot avait quand même réussi un exploit : être le ministre le plus populaire d’un gouvernement de plus en plus impopulaire, popularité qui reposait sur une réputation d'intégrité acquise grâce à sa propre maison de production télévisuelle et donc autocélébrée, mais progressivement érodée par sa soumission à toutes les décisions dans lesquelles il se retrouvait de fait dans le camp des perdants. C’est déprimant comme rôle.
La dernière péripétie dans cette farce où le comique de situation et les coups de théâtre l’ont emporté sur la solidité de l’intrique et le talent des d’acteurs est intervenue avec la coïncidence de cette fuite à l’anglaise et le déploiement du tapis rouge au lobby des chasseurs qui n’a eu qu’à se baisser pour ramasser tous les paquets cadeaux qu’il venait de recevoir pour lui permettre de continuer à ravager l’environnement par l’affouragement et les lâchers de gallinettes cendrées et dont le responsable a pu prononcer l’oraison funèbre du cher disparu : " Nicolas Hulot n’a jamais été ami des chasseurs, ça c'est clair. Il a passé trente ans de sa vie à taper sur le monde rural, le monde de la chasse, de la pêche. En ce qui me concerne, très honnêtement, ça n'est pas la plus mauvaise nouvelle de la semaine. »
Le grand champion de l’environnement n’aura donc même pas réussi à séduire les rurbains, pas plus que les rescapés du monde agricole.
R.I.P..
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