De Saïgon à Kaboul le « very bad trip » des Américains
Septembre 2001 : les tours jumelles du World Trade Center de New York sont attaquées et détruites avec 3000 morts par des avions détournés par des kamikazes saoudiens résidents aux USA et pour certains formés au pilotage dans des sites d’écolage américains.
Bush junior, président des USA, inspiré par un de ses raccourcis intellectuels qui ont établi sa renommée internationale engage une croisade contre l’Afghanistan, coupable d’héberger Ben Laden, démiurge proclamé des attentats du 11 septembre ; il poursuivra ses néfastes initiatives en Irak sanctionné pour soutien au terrorisme, un grand n’importe quoi dont le point d’orgue sera atteint avec l’accusation fabriquée de toute pièce de détention d’armes de destruction massive, l’Irak plongé depuis dans un profond chaos
Ledit Ben Laden sera tué en 2011 au Pakistan par un commando américain sans autre forme de procès et d’éventuels aspects cachés des rétroactes de l’ascension d’Al Qaida ne seront pas portés à la connaissance de l’opinion publique : C’est en tout cas ce qu’un esprit rationnel devrait pouvoir déduire de ce curieux dénouement de l’affaire sans encourir le risque de tomber sous l’accusation de complotisme, accusation à la mode du jour pour tous ceux qui se donnent un peu la peine de réfléchir.
Après le grotesque cafouillage de la baie des Cochons en 1961 visant à faire tomber le régime castriste, la déroute humiliante au Vietnam avec l’ évacuation pathétique des Américains de leur ambassade à Saïgon en 1975 sous le feu des insurgés du Viet Cong, la catastrophe programmée de l’Irak livré à l’anarchie par l’incompétence américaine à gagner la paix et la Syrie où leurs rodomontades se sont heurtées à l’intransigeance de la Russie, la dernière victoire sur le terrain de la « meilleure armée » du monde se résume à une expédition punitive en 1983 sur la minuscule île de Grenade que bien peu de monde est capable de situer sur une carte.
Cette propension à semer le chaos partout où ils interviennent aurait dû inciter leurs alliés à la plus extrême réserve avant de se presser aux côtés des Américains pour cautionner ces folles initiatives dont ils ne pouvaient contrôler la mise en œuvre et qui étaient de toute manière vouées à l’échec tant l’hyper-professionnalisme des forces armées contrastait avec l’amateurisme pourtant avéré des décideurs politiques.
L’étalage des bons sentiments ne fait pas une politique et ne peut arriver à vraiment convaincre quand ce qui se pratique sur le terrain les contredit tous les jours.
Quand l’arrogance de celui qui est victorieux se conjugue au mépris du vaincu et de la population censée libérée, les sentiments hostiles d’abord latents, même cachés sous le vernis d’une collaboration le plus souvent simulée se renforcent irrésistiblement alors que se délite le sentiment de gratitude pour faire place à celui bien réel de n’être finalement qu’un pion sans grande valeur sur l’échiquier mondial.
Le manque de combativité de l’armée afghane suréquipée et qui devait assurer une transition pacifique est à ce sujet des plus éclairante : On combat quand on a la certitude de combattre pour des valeurs incontestables et il semble bien que celles de l’Occident et de l’Otan n’en ont ni le goût ni la couleur et qu’il était donc vain de les défendre surtout quand on n’y croit pas ou plus
Le fait que l’on se demande maintenant avec crainte si l’Afghanistan ne va pas redevenir un sanctuaire pour les terroristes démontre à suffisance la faillite de la politique des Occidentaux pour venir à bout de cette guerre asymétrique.
Quant au sort funeste des femmes, dans la réalité des faits, cela a surtout été un alibi auquel on a surtout eu recours dans certains pays pour mettre au ban d’accusation les Musulmans à des fins électoralistes
Traumatisés par le lourd bilan humain des attentats des tours jumelles, les USA ont réagi à leur manière, avec leur gros sabots et un manque de discernement consternant.
Le poids de l’intervention étant devenu de plus en plus impopulaire auprès de la population US confrontée à un important bilan en pertes humaines et en mutilés à vie ; en outre, il devenait financièrement lourd à porter encore qu’il faille relativiser sur ce point car en matière de création de monnaie les USA n’hésitent jamais à faire tourner la planche à billets et à transférer leur dette à l’ensemble de la planète qui s’empresse de l’acheter.
Cette politique où le Dollar US sert en fait d’étalon mondial a fait ses preuves même si elle pourrait ne pas rester sans conséquence quand on sait que la Chine est un des plus gros créanciers des USA et qu’elle dispose là sinon d’une arme décisive du moins d’un levier formidable pour tempérer les ardeurs par trop hostiles des Américains à leur égard.
La sinophobie est pourtant devenue aujourd’hui le mantra obsessionnel de Washington qui voit sans pouvoir réellement y faire face l’émergence de la puissance chinoise qui pourrait leur damer le pion dans un avenir plus si lointain et leur ravir la place de première puissance mondiale.
Ce lundi 16 août, le président Macron prenant acte de la prise de Kaboul n’a pas jugé nécessaire de faire porter la responsabilité de cet enchaînement funeste à ses prédécesseurs et il a, en tant qu’homme d’état responsable, assumé la logique de l’intervention aux côtés des Américains prise par ses prédécesseurs mal inspirés mais était-il nécessaire pour lui de renchérir dans le sens de Biden laissant entendre que les buts de l’intervention étaient atteints, alors que le terrorisme a toujours ses bases en Afghanistan et que la démocratie à la sauce occidentale est partie en capilotade si tant est qu’elle fût advenue.
Quand on voit après 20 ans le retour à la case départ en Afghanistan après des centaines de milliers de morts et blessés, on ne peut que constater la faillite générale de l’Occident et plus particulièrement de l’Otan dont l’existence n’est somme toute plus qu’un vaste ensemble bureaucratique totalement inefficace partout où elle s’est ingérée.
Un vrai homme d’état eût tenu ce discours.
C’est une défaite militaire mais chut on ne peut pas le dire !
Et surtout le Président Macron est-il à ce point aux abois dans l’exercice de sa fonction et dans l’espoir de sa réélection pour évoquer un risque migratoire lié à ces événements chassant ainsi sur les terres empuanties par Marine Le Pen qui est, pour sa part, restée étonnamment discrète.
Le président en exercice vient en tout cas d’apporter une nouvelle contribution pour faire des retombées prévisibles de la chute de Kaboul un enjeu électoral sordide.
Il manifeste le même cynisme que Joe Biden et semble se situer sur la ligne mortifère pour la renommée de la France de tous ces états qui n’ont aucune reconnaissance pour les Afghans qui ont collaboré avec eux.
Les Afghans ont cru à la parole de la France, en exil ils risquent de rejoindre la cohorte des bannis de l’Occident.
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