De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (62) : la surveillance de l’Afrique et du Sahel
A part l'assassinat de Patrice Lumumba et les tentatives contre Nasser, où la CIA croisait les mêmes nazis qu'elle avait recrutés lors de l'Operation Paperclip, ou plus tard les opérations secrètes en Angola, on ne peut pas dire que cette même CIA ait fait des merveilles sur le continent Africain, qu'elle avait relativement délaissé au profit de l'Orient et surtout de l'Amérique du Sud, où la contagion communiste venue de Cuba était sa hantise primordiale. Oh certes, il y était présente, ce que raconte d'ailleurs très bien John Agee dans son livre "Inside the Company : CIA Diary" et surtout dans le deuxième volume parmi les ouvrages que ce dernier a fait publier ("Dirty Work : The CIA in Western Europe" , sorti en 1978, et surtout "Dirty work 2 : the CIA in Africa") qui avait été un des tous premiers à décrire -dès 1979- cette présence en terre africain. Une idée renforcée peu de temps après par John Stockwell, autre responsable de la CIA passé écrivain, et son livre " In Search of Enemies : A CIA Story" dans lequel était décrit en détail la présence US au Congo, en Côte-d’Ivoire, ou bien la base de Lubumbashi au Zaïre et la station spécialisée de Bujumbura au Burundi, avant de montrer les activités douteuses de « Task Force » américaine en Angola, ou bien encore de révéler-enfin- les détails de l'assassinat de Lumumba. Or aujourd'hui, bien des choses ont changé, semble-t-il... et les USA, à l'évidence, renforcent leur présence sur le continent africain.

Aujourd'hui, en effet, solidement installés au Maroc (*), en pleine lune de miel avec l'Algérie, les USA cherchent à s'implanter davantage en Afrique centrale ou sub-saharienne, qu'ils ont visiblement délaissées ces dernières années. Le but du jeu étant bien sûr d'y vendre des armes, en priorité, avant même que d'y répandre une seule goutte de Coca-Cola ou d'y forer le sol à la recherche de pétrole. Ou d'y installer des drones tueurs, censés faire la loi façon OK Corral mais à 3000 m d'altitude, après avoir crié au loup avec la présence d'islamistes en 4x4 et mitrailleuses lourdes. Oui mais voilà : avant de pouvoir les faire voler, ces engins-là, il faut... cartographier, dans une dimension supérieure aux détails que peuvent offrir les satellites qui sillonnent depuis longtemps le Sahel. Et pour cela, il faut photographier en détail d'abord, en envoyant dans le ciel des avions bien particuliers, que je vous propose de découvrir dans les lignes qui suivent. Découverte des moyens mis en place depuis quelque temps par les américains pour surveiller l'Afrique. Vous allez voir, c'est un vrai roman... d'espionnage.
L'idée de cette étude est venue d'un cliché fortuit. Les communicants de l'Armée américaine adorent parler de leurs hommes et de leurs haut faits. Et pour se faire, prennent des tas de clichés, tous revus par un comité de censure qui s'efforce de gommer les détails embarassants, à grands coups de brosse à effacer Photoshop ou par des recadrages savants. Je vous avais déjà parlé de la façon dont avait été pris en photo Iyad Ag Ghal, le leader d'Ansar Dine, aujourd'hui abandonné par son propre mouvement. C'est un deuxième cliché qui avait permis de savoir avec quel avion il se promenait impunément en Afrique, passant du Burkina (où les américains possèdent une base qui utilise les mêmes pistes que le CASA 235 qu'il a emprunté !) à Kidal, son ancien fief. Hier, en cherchant à illustrer un propos en post, je suis tombé sur un autre de ces cadrages savants (ici à gauche). La légende n'avait en fait rien à voir avec ce qu'il y avait derrière : on y disait que "le 1st Lt. Vince McLean de l'U.S. Air Force observe un jeune pilote burkinabe en train de préparer un vol de C-130 durant l'Africa Deployment Assistance Partnership Team (ADAPT), un entraînement ayant lieu à Ouagadougou, au Burkina Faso". Celui qui a pris la photo a bien pris soin de ne pas trop montrer l'avion d'apparence civile en train d'être lavé de son sable à grands coups de balai-brosse, le photographe (ou le monteur de la com' de l'Air Force) tenant à ne pas révéler l'intégralité du numéro de registre FAA civil de l'appareil. Manque de chance, sur les 5 lettres qui le forment , une seule n'était pas visible. Il suffisait d'y ajouter une lettre de l'alphabet (c'est toujours ainsi pour les avions civils US) pour tomber sur le G, ce qui donnait le N880AG. Un drôle d'oiseau en effet que cet avion aux couleurs civiles entreposé dans un hangar militaire. Un des fameux avions espions de l'USCOM, qui pour beaucoup d'observateurs, est en train de prendre la place de la CIA en Afrique. Un Pilatus PC-12 qui a fort peu de choses à voir avec sa version "jet-set".
Un engin doté d'une antenne UHF, comme en possèdent les drones (le Predator ou le Global Hawk, ce dernier ayant une antenne type "batman"). Une antenne ronde destinée à capter les satellites de type Iridium, à savoir pour le positionnement du GPS :
Notre Pilatus suisse a bien été modifié et possède sur dessus du fuselage un "pack" fermé, contenant une seconde antenne orientable, destinée elle aussi aux communications satellitaires, destinée à l'imagerie ou les débits rapides. Le procédé a été testé par la Nasa sur un bimoteur Beechchaft comme le décrit la légende de sa photo. "Le NASA 801, un avion Beechcraft B-200 piloté par le Cenre de la NASA du Dryden Flight Research pour une variété d'expériences et de recherche, photographié le long de la voie de circulation à l'aéroport municipal de Tehachapi, en Californie, avant le départ. L'avion a été récemment modifié par Adaptive Aerospace Corp de Tehachapi pour permettre l'installation d'une antenne de communication par satellite (SATCOM) sur son fuselage supérieur. Lorsqu'il est configuré avec capteurs d'observation de la Terre, les scientifiques et n'importe quel utilisateur peuvent ainsi recevoir à haut débit et en temps réel les données générées par les expériences scientifiques sur l'appareil via le lien SATCOM."
La firme a plusieurs modifications à son catalogue, dont celles du RC-7B, ce dash très spécial croisé un peu partout, en Colombie comme en Afghanistan, mais aussi des P-3 Orion, le cheval de bataille depuis des années des appareils espions US (un peu comme chez nous le Bréguet Atlantic).
Un avion, lui aussi équipé d'une transmission en temps réel de ses caméras installées à l'arrière du fuselage, les données étant envoyées par l'antenne du dessus du fuselage vers les satellites Immarsat cette fois. Certains avions commerciaux, comme ceux de Southwest (on distingue bien leur antenne KuStream 1000) commençent à offrir ce genre de liaison, qui permet la wifi à bord. Tous s'y mettent en ce moment...
Vous allez me dire c'est bien joli tout ça, mais à quoi peut bien servir tout un attirail de transmissions d'images, si on ne distingue pas de caméras à bord de votre avion ? Effectivement : si une première génération de Pilatus de l'armée US emportait sous eux un caisson emportant des caméras, depuis, ce dernier à disparu. Rassurez-vous, les caméras sont toujours là, regoupées dans une "boule" rétractable logé à l'arrière de l'avion (d'où le fait que ça ne distingue pas quand ils atterrissent, ce faisant passer ainsi encore mieux pour des avions civils. Les caméras sorties en vol, ça devient plus évident en effet :
Vu de plus près, c'est même plutôt impressionnant : la version II du système "Eagle/Spectre" est vraiment étonnante, et est complétée à bord par une baie de visionnage et d'envoi via satellite de ce que l'avion survole. Le même équipement (ou presque, les écrans LCD étant devenus plus légers) que dissimulaient les Dash 8 CrazyHawk aperçus en Colombie (*) ou les deux Dash 8-200 de l'Africom ayant jusqu'ici survolé eux aussi l'Afrique (l'un d'entre eux, le N355PH, se crashant au Mali faute d'avoir pris le temps de rajouter un peu de kérosène à une escale !).Comme eux, l'engin actuel est bien sûr équipé de caméras thermiques, peut évoluer la nuit et capter les images dans l'infra rouge. Le tout avec l'apparence extérieure d'un appareil de la jet-set ! Finis les lourds C-130 ou même les Dash-8 bardés des mêmes détecteurs FLIR (pour Forward Looking InfraRed).
Le Pilatus, avion robuste capable de se passer de pistes préparées, devient l'outil idéal pour... espionner fort discrètement, sous ses couleurs civiles. A Ouagadougou, de voir passer des monomoteurs blancs et bleus n'étonne plus personne. Ils se mêlent depuis des années maintenant au flot des avions civils, sans laisser apparaître leur fonction réelle.
Je vous disais tout à l'heure que le fameux ancêtre de notre Pilatus le “Crazy Hawk” avait été révélé par son crash de 1999 (**). Même chose en fait pour le Pilatus, dont on s'est aperçu du rôle qu'il jouait lors d'un accident, survenu le 12 février 2012, tout près de la base de Djibouti, au Camp Lemonnier, qu'il tentait alors de rejoindre. L'enquête démontrera que le crash était dû à l'état de fatigue des pilotes et d'une désorientation spatiale alors qu'il volaient déjà trop bas dans une phase de descente mal calculée. Là encore, on avait découvert qu'on avait affaire à une très belle machine, à nouveau un U-28B, doté de deux antennes UHF, et d'un pack satellite fixé sur l'avant du fuselage, une machine toute peinte de noir et de blanc et non affublée du triste gris souris des avions militaires US.
Et décoré d'une immatriculation totalement fantaisiste pour un avion civil, mais pas pour un avion militaire. Un avion militaire du 319th Special Operations Squadron, d'Hurlburt Field, en Floride, le régiment des forces spéciales. Lors de ses vols, on pouvait apercevoir sa console de caméras FLIR sous son fuselage : une autre variante,donc, du modèle décrit dans cet article. Lors des reportages TV sur le décès des quatre occupants du Pilatus, les télévisions américaines ne montreront que des avions gris souris.... pour avoir les honneurs militaires, il vaut mieux être mort dans un avion... militaire, semble-t-il aux USA. "Les quatre membres d’équipage décédés appartenaient au 319th SOS, au 34th SOS ainsi qu’au 25th Intelligence Squadron, une unité dépendant de l’US Air Force principalement chargée d’opérer les systèmes ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) embarqués sur les appareils de l’USAFSOC" avait-on pu lire. Pour confirmer que les pilotes étaient eux aussi des gens des opérations spéciales, c'est un des 747 d'Evergreen, société depuis toujours liée à la CIA, qui rapatriera leurs cercueils.
La base de Djibouti a abrité aussi des Huron C-12 de la Garde Nationale, détachés sur place. D'autres avions militaires encore, servant à véhiculer les soldats de base en base, de pistes en pistes, étant donné le peu d'infrastructure routière sur place. Pilatus, Huron P-3 Orion, Hercules... on trouve de tout à Djibouti, au Camp Lemonnier. Même des drones : le 17 mai 2011 (on ne l'a appris qu'en octobre 2012), un Predator s'était écrasé de retour de mission à quelques centaines de mètres de la base US. Il portait encore un missile Hellfire sous une aile. Nul ne sait s'il avait tiré l'autre ou non....la base était censée ne pas en posséder !
Maintenant réfléchissons un peu : les Pilatus , Orion et Dash déployés en Afrique savent photographier tout ce qu'ils survolent, et sont là depuis plusieurs années : le premier Spectre a été livré en 2003. Le Maroc héberge des Orion P-3 et ses "Hercs" à Tan Tan (*) comme le fait aussi l'Algérie avec des appareils plus petits comme le Pilatus ou le PZL-28 (mais plus discètement sur une ou deux bases secrètes, dont celle de l'oasis d’Ihérir). Des avions espions de ce genre, il y en a donc partout sur le continent. Comme le dit Mother Jones, la guerre secrète américaine s'étend en effet en Afrique : "Sur la route entre Djibouti et l'Ethiopie, par exemple, on peut voir les contours essentiels de l'actuelle guerre de l'ombre là où 'arrêtent les camions et où les pilotes locaux prennent une pause lors de leurs vols long-courriers. La même chose est vraie dans d'autres pays africains. Les nœuds du réseau ne racontent qu'une partie de l'histoire :
Manda Bay, Garissa, et Mombasa au Kenya, Kampala et Entebbe en Ouganda, Bangui et Djema en République centrafricaine ; Nzara au Sud-Soudan ; Dire Dawa, en Ethiopie, et la pièce maîtresse du Pentagone base africaine, le Camp Lemonnier, à Djibouti sur la côte du golfe d'Aden, entre autres". Pilatus et Orion, plus les Dash, quadrillent donc le Mali depuis au minium 10 années maintenant. Largement le temps de tout cartographier (afin de préparer l'envol des drones, rappelons-le), ou de repérer le moindre changement survenu dans le paysage. Or le 2 novembre 2009, un Boeing 727-200 de 33 m d'envergure et de 47 mètres de long pesant plus de 50 tonnes miniumum a été incendié au Mali après avoir raté son redécollage. Pour beaucoup, ce n'était pas le premier à le faire, et d'autres gros porteurs l'ont tenté également. Tous porteurs d'une dizaine de tonnes de cocaïne. Et les américains ne les auraient jamais vus ??? Mais à qui peut-on tenter de faire avaler ça avec ce que je viens de vous expliquer ?
En 2010, le Christian Monitor posait la question autrement : "Air Al-Qaïda : est ce que les cartels de la drogue d'Amérique latine donnent à Al-Qaïda un coup d'ascenseur ?". On serait fort tenté de le croire. Tous les avions avaient facilement traversé l'Atlantique et tous avaient pénétré sans problème en Afrique.... malgré la surveillance des avions hyper-équipés ? Sans aucun problème, en effet ... ce qui permettait à ces mêmes américains de dire que "quand il s'agit de l'utilisation d'avions trafiquants entre Afrique de l'Ouest et Amérique latine, les experts militaires américains disent qu'il ya une menace claire potentielle pour la sécurité américaine. "Nous savons ce que ces avions transportent à travers l'Atlantique vers l'Afrique. Mais que se passe-t-il en arrière '(avec ces avions) pour les côtes latines américaines ? ", Dit un responsable militaire américain. "Vous savez dans quel état sont les frontières [US] du Sud. Vous voyez le début d'un processus de pensée. " En drainant le débat vers la sécurité des Etats-Unis, on comprend alors quel but il peut y avoir à déployer tout un matériel de surveillance en Afrique pour n'empêcher en rien le trafic de cocaïne. C'est l'éternel coup du chiffon rouge à la Al-Qaida. Même mort, la marionnette Ben Laden sert encore, à l'évidence.
Le Pentagone, nous disait le Christian Monitor, se recycle, tout simplement : "après le 11 Septembre, l'armée américaine s'est déplacée dans trois grandes régions de manière significative : en Asie du Sud (principalement en Afghanistan), au Moyen-Orient (principalement en Irak), et dans la Corne de l'Afrique. Aujourd'hui, les Etats-Unis réduisent leur présence en Afghanistan et ont largement quitté l'Irak. Cependant, l'Afrique reste une opportunité de croissance pour le Pentagone. Les États-Unis sont maintenant impliqués, directement ou par procuration, dans les opérations militaires et de surveillance contre une liste croissante d' ennemis régionaux. Ils comprennent al-Qaïda au Maghreb islamique en Afrique du Nord, le mouvement islamiste Boko Haram au Nigeria ; possibles militants d'Al-Qaïdaliés à l'après-Kadhafi en Libye ; la ésistance meurtrière de Joseph Kony (LRA) en République centrafricaine, au Congo , et au Sud-Soudan ; les rebelles islamistes du Mali d'Ansar Dine, d'al-Shabaab en Somalie, et la guérilla d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique à travers le golfe d'Aden au Yémen. Une enquête récente réalisée par le Washington Post a révélé que des avions de surveillance en poste sur la base d'Entebbe, en Ouganda, parcourent le territoire utilisé par le LRA de Kony à la demande du Pentagone, et que 100 à 200 commandos américains partagent une base de l'armée kenyane à Manda Bay. En outre, les drones américains s'envolent de l'aéroport d'Arba Minch en Éthiopie et en provenance des îles Seychelles dans l'océan Indien, tandis que des drones et des F-15 chasseurs-bombardiers ont été vus opérant à partir du Camp Lemonnier dans le cadre de la guerres secrète menée par l'armée américaine et la CIA au Yémen et en Somalie. Les avions de surveillance utilisés pour des missions d'espionnage sur le Mali, la Mauritanie et le désert du Sahara font également des missions à partir de Ouagadougou au Burkina Faso, et les plans seraient en préparation pour une base similaire dans la nouvelle nation du Sud-Soudan."
Tout cela enrichit certains, c'est sûr. En cherchant un peu, on tombe sur des gens surprenants. "En 1994, un couple turc nommé Fatih et Emren Ozmen, a racheté une société quelconque nommée Sierra Nevada Corporation dans la petite ville de Sparks, juste à l'extérieur de Reno, au Nevada. Un peu plus d'une décennie plus tard, de l'autre côté du pays, à Eatontown, New Jersey, Scott Crockett et David Lewis, deux afro-américains chargés de communication qui ont été déployés par l'armée américaine en Afghanistan et en Irak, ont commencé une société appelée R-4, Inc. Aujourd'hui, ces deux entreprises sont maintenant à l'avant-garde de la guerre secrète en Afrique, où ils opèrent un petit avion suisse d'espionnage pour le compte de l'US Special Operations Command. Ils aident les missions d'appui secrètes sur tout le continent, en travaillant plus étroitement avec l'AFRICOM, le commandement américain pour l'Afrique, à partir de Stuttgart, en Allemagne." Etonnant parcours tournant autour de l'équipement du fameux Pilatus !!! Des engins vendus à un prix faramineux, puisqu'annnoncé autour de 3 millions de dollars pièce au départ, son prix grimpe à 7,4 millions chez Siérra Nevada, comme celui que vient d'acheter le Texas pour surveiller ses frontières.


Hier, c'est le Niger qui a accepté l'installation sur son territoire d"une base de drones... Le général Carter Ham avait visité le Niger le mois dernier. Juste avant l'offensive française. Les affaires de Siera Nevada s'annoncent florissantes. La firme vient de signer un contrat avec l'Afghanistan de Karzaï, pour la livraisons de Pilatus espions en 2015. Ce qui semble plus qu'aventureux, tout le monde affirmant que le pouvoir afghan ne tiendra pas deux semaines une fois les américains partis. Vendre avant tout semble être le credo de certains,aux USA, sans beaucoup présager de l'avenir et du chaos que cela peut entraîner dans le monde. Avec ce principe, l'Afrique va s'enfoncer dans de terribles problèmes dans les mois à venir. Au seul nom de la recherche du profit de quelques uns. Le capitalisme n'a pas de patrie, en définitive.
(**) Lors de la libération d'Ingrid Bétancourt, le SouthCom avait largement fait la publicité aux moyens de "recherche" mis à disposition par les américains, notamment les caméras du fameux RC-RC-7B/EO-5B “Crazy Hawk” (un DC-3 Colombien modernisé par turbines ayant reçu un équipement similaire, un Cessna 208 muni d'une baie ayant sillonné la forêt : les trois otages américains en provenaient !). On s'était aperçu de l'existence de l'avion espion venu de Fort Bliss lors de son crash le 5 août 1999 au bord des Etats du Putumayo et de Narino, au sud de la Colombie. J'avais écrit en mai 2011 sur l'Afrique ceci : "Et pourtant, l’Afrique est belle et bien surveillée... discrètement, fort discrètement. Par des moyens détournés, déjà décrits dans ma saga sur la CIA. Ici, ça commence par une photo d’avion censé de faire un trajet régulier vers une mine d’or mauritanienne. L’avion est un Beech U-21A Ute (65-A90-1 ou "King Air 90") de la SAS - Sahel Aviation Services, une société américaine basée à Bamako "d’On-Demand Air Charter Service" se rendant régulièrement à Sadiola. Etablie depuis 1989, avec seulement deux appareils, un Beech 90 et un Beech 1900, avec 6 pilotes en tout. Sur les 122 Beechcraft de ce type répertoriés, un seul est portugais et l’autre belge. Celui-là est le N70766, numéro de production LM-64. Il n’est pas le seul de la région. L’armée algérienne aussi est présente, avec deux Beech 1900 et des Beech 90 comme celui-ci, siglé provisoirement avec son registre civil et non militaire lors ici de sa livraison via Palma de Majorque. A Tombouctou, c’est le type 200 qui avait été vu par d’aucuns".
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le dossier complet de l'Orion modifié :
l'article de base :
http://www.middle-east-online.com/english/?id=53368
plus :
http://www.tomdispatch.com/blog/175567/tomgram%3A_nick_turse,_america' ;s_shadow_wars_in_africa_
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