Bush, Bush, Bush : en huit années de pouvoir l'homme a bien marqué ses contemporains : dans toutes les enquêtes depuis, il arrive largement en tête des pires présidents qu'aient connus les Etats-Unis. A côté des unes de journaux des années 60 vantant J.F.K, G.W.Bush à en effet fait pâle figure.Tout le monde est d'accord sur la chose en ce qui concerne le second. A part pour l'un des meilleurs journalistes pour beaucoup, à savoir Seymour Hersh, qui dès 1997 nous avait fait comprendre quel était le pire de tous avant Bush. Quel était donc pour lui celui qui avait apporté les défauts relevés depuis chez Bush ? Clinton ? Bush Père ? Reagan ? Nixon ? Celui des tricheries électorales, de la surveillance étroite de la presse, des enregistrements clandestins de ses interlocuteurs, des pouvoirs étendus accordés à la CIA pour aller assassiner des opposants dans d'autres pays, y compris d'autres présidents, des accords douteux passés avec la mafia, de l'usage de doses massives de drogues, sans oublier en ce qui le concerne une vie sexuelle atteignant l'obsessionnel : qui avait bien pu cumuler toutes ses tares ? Clinton ? Bush Père ? Reagan ? Nixon ? Non, cet homme, le pire président des Etats-Unis, selon Hersh, c'est tout simplement John Fitzgerald Kennedy nous avait dit celui qui avait révélé le massacre de My Lai. Surprise ? Pas tant que ça : hier tout juste encore, son image de président intègre, à la vie de famille exemplaire vient à nouveau d'être ternie par les révélations d'une de ses anciennes maîtresses, qui, aujourd'hui grand-mère, corrobore point par point le livre de Hersh écrit voici 15 ans ! L'icône Kennedy entièrement fabriquée, est bien celle qui a dévoyé le système, à un point tel qu'il ne s'en est jamais relevé depuis. Enquête sur la face cachée de J.F.Kennedy, celui qui a tenté de contrôler la CIA, cette dernière ayant fini par s'en débarrasser par la méthode que l'on connaît, associé à son plus grand rival : son propre co-listier !

Selon Libération, en 1998, dans la critique du bouquin d'Hersh, toute la carrière de Kennedy préfigure les dérives ultérieures. On a accusé à juste raison G.B.Bush d'avoir trafiqué les élections à deux reprises, Kennedy avait fait de même mais
sans informaticien. "De façon plus large, il faudrait désormais admettre, selon Hersh, que toute la carrière de Kennedy s'est déroulée sous le signe de la corruption. La fortune de son self-made man de père (gagnée, entre autres, à trafiquer l'alcool avec la Mafia sous la prohibition) a contribué de façon décisive à son élection, en permettant d'acheter des voix dans certaines circonscriptions clés. Pour cela, un rôle éminent est revenu à la Mafia de Chicago, et notamment à son chef Sam Giancana.
Une des maîtresses de Kennedy servait d'intermédiaire entre lui et ce chef mafieux (également son amant), en convoyant des valises de billets. Il faut noter au passage que la même jeune femme apportait à la Maison Blanche, toujours en espèces, les généreuses contributions d'industriels californiens qui devaient bénéficier d'un énorme contrat militaire, en fait un des plus vertigineux gouffres financiers de l'histoire américaine (6,6 milliards de dollars des années 60 pour un avion pratiquement sans usage)."
Kennedy en ce sens, était bien du même tonneau que Richard Nixon, qui se faisait livrer ses valises de billets par l'ami proche du président, "
Bebe Rebozo" celui décrit il y a peu dans ma saga sur Howard Hughes. Kennedy n'avait pas rompu avec le lobby militaire, loin s'en faut : en fait, il n'a pas dû choisir les bons chevaux en fait, puisque certains d'entre eux ont eu sa peau. Si Kennedy envisageait d'arrêter la guerre du Viet-Nam, il n'en n'avait pas pour autant entièrement refermé le dossier des fournitures d'armement, en engageant son pays dans ce qui va se révéler être le gouffre sans fin de l'avion à géométrie variable.

Le programme qui était précédé de ses valises de billets, c'est
celui du projet TFX, qui se transformera en modèle F-111 échu à General Dynamics. Une firme dont l'appel d'offre avait été retenu à la surprise générale, le 29 septembre 1961, et qui n'arrivera jamais à faire une version navale de son avion, après avoir dépensé des millions de dollars pour le faire
."La Navy voulait un avion optimisé pour de longues patrouilles à altitude élevée et vitesse subsonique, tandis que l’US Air Force insistait pour un avion de pénétration supersonique à faible altitude. L’US Air Force voulait un avion de 34 tonnes à pleine charge, alors que la Navy voulait une masse maximale de 23 tonnes." Les deux organismes n'arriveront jamais à s'entendre, comme elles viennent de le faire encore avec leurs désidératas différents sur le programme F-35.

Avec l'avion à géométrie variable présenté comme la merveille aéronautique du moment (depuis tout le monde en est revenu !) les anglais y perdront leur meilleur appareil, le
TSR-2, abandonné en lieu et place du F-111 qui ne donnera satisfaction qu'après des années de modifications, pour en faire un avion-radar plutôt capable, le Raven, qui sera le seul modèle vraiment utilisable de la lignée. L'appareil reposait sur le même mythe que le F-35 actuel, à savoir un seul développement pour des appareils différents : or il n'y aura jamais de version pour la Navy. Trop lourd, sous-motorisé, l'appareil laissera vite la place au monstrueux Tomcat. Les avant-projets du Tomcat ressemblant comme deux gouttes d'eau au TFX (notamment celui de Douglas !)... Mais ce n'était pas ce qu'on lui reprochait le plus. Ce qu'on ne comprenait pas c'est pourquoi c'était la petite équipe associée Grumman-General Dynamics qui avait battu sur le fils les trois ténors de l'époque : Lockheed Aircraft Corporation, North American Aviation Corporation et la Boeing Company. Il y avait de quoi jalouser à ce moment-là General Dynamics : 80% de ses contrats étaient des contrats militaires. Mais la firme était fragile, ce qu'allait révéler un article de 1961 de Richard Austin Smith dans
Fortune Magazine, annonçant qu'elle était au bord de la banqueroute !

Le programme TFX, successeur du
F-105 Thunderchief (the "Thud" la "Bûche"), était un enjeu extrêmement important financièrement pour le pays comme pour la firme qui en hériterait. Si bien que les joutes politiques pour son adoption puis sa répartition furent en effet épiques. Les journalistes, qui redoutaient le rôle d'entremetteurs de Kennedy tels
George Smathers, se méfiaient des attributions de contrats d'armement à des firmes proches du clan Kennedy, dans laquelle figurait General Dynamics. Une commission présidée par le sénateur McClellan avait donc été choisie pour remettre un rapport pour déterminer à qui irait le contrat pharaonique du TFX et si il n'y aurait pas de passe-droit pour son attribution. Lors d'une entrevue avec des journalistes, Kennedy eut beaucup de mal à calmer le jeu : "
Monsieur le Président, pensez-vous partager l'avis de certains fonctionnaires du Pentagone, membres du comité McClellan, notamment ceux pour la prochaine réélection, qui auraient pu être politiquement motivés pour critiquer le contrat décerné à General Dynamics ?" avait attaqué d'emblée l'un d'entre eux, Kennedy répondant que "
comme je l'ai dit, quand un contrat se fait dans un Etat, l'entreprise ou les sénateurs peuvent tenter d'impliquer les membres du Congrès pour qu'ils aillent vers l'un ou vers l'autre. Je ne voudrais pas entrer dans cette question, parce que je ne pense pas que c'est le point important. Je suppose que le comité McClellan, auquel j'ai déjà participé, rendra un jugement just . En second, je suis convaincu du contrat TFX parce que j'ai été convaincu de son utilité par la secrétaire à la Défense McNamara.
Par conséquent, comme je l'ai dit, cette audience peut continuer aussi longtemps qu'elle le veut car j'estime qu'elle sert un résultat utile, et quelles que soient sa motivation, je ne voudrais pas tenter d'influer sur elle, car j'ai pleinement confiance dans le comité et les membres impliqués." Le fameux comité dont parlait alors Kennedy n'était autre que celui qu'avaient créé les deux frères Kennedy pour contrecarrer la mafia, alors très active aux USA. Il était destiné au départ à vérifier les malversations de la caisse de retraite du puissant syndicat des camionneurs, celui de Jimmy Hofa, la terreur alors du pays ! L'écrivain James Ellroy, dans American Tabloïd, fait la part belle à toutes ses turpitudes. Un livre qu'on ne peut recommander ! Dans le cas du Comité et du TFX, il y avait effectivement bien un conflit d'intérêt flagrant entre la famille Kennedy et l'attribution du contrat du siècle à General Dynamics.
En fait les jeux avaient été faits dès le début, à examiner le surprenant organigramme de l'époque de General Dynamics. A ce stade, c'était même ahurissant :
General Dynamics avait plusieurs facteurs en sa faveur. Le président de la compagnie était Frank Pace, l'ancien Secrétaire de l'Army (d'avril 1950 à Janvier, 1953). Le Secrétaire adjoint à la Défense en 1962 était Roswell Gilpatric, qui, avant, avant d'hériter du poste, était l'avocat principal de General Dynamics. Le Secrétaire de la Marine était John Connally, un politicien du Texas, l'État où General Dynamics avait sa principale usine. Quand il avait quitté son emploi en 1962, il avait été remplacé par un autre Texan, Fred Korth. Selon l'auteur Seth Kantor, Korth, l'ancien président de la Banque nationale de Continental FortWorth, au Texas, avait obtenu le poste de secrétaire de la Marine après de fortes pressions exercées par Lyndon B.Johnson. Quelques semaines après sa prise de poste, Korth avait annulé la décision prise par des officiers de la Marine de haut niveau qui recommandaient que le contrat du X-22 soit accordé à Douglas Aircraft Corporation. Au lieu de cela ils avaient insisté pour le contrat soit accordé à l'offre plus onéreuse de la Société Bell. Une filiale de Bell Aerospace Corporation of ForthWorth, au Texas. Pendant de nombreuses années Korth avait été administrateur chez Bell. Le président de la société, Lawrence Bell, était un autre membre du groupe Suite8F (...) Korth était l'ancien président de la Banque Continentale, qui avait prêté des sommes considérables d'argent à General Dynamics pendant les années 1950 et 1960." La Suite8F était un groupe d'extrême droite texans (*) Anoter que l'engin devait être équipé de missiles Phoenix et d'un radar AN/AWG-9, ceux prévus au départ pour le projet Missileer, un Douglas
F6D-1, en fait un
F3D Skynight survitaminé. Missiles et radars étant fournis par Hughes Aircraft ! Une société alors en plein essor ! Et un industriel d'origine texane de plus !
Dans l'assassinat de Kennedy, l'attribution surprise du contrat TFX au constructeur du F-111 à General Dynamics, par la jalousie qu'elle a créé chez les évincés, à dû jouer, connaissant la guerre larvée qui se tramait dans les bureaux de Curtis LeMay, lui qui ne rêvait que de bombardements. Dans l'affaire, justement, c'est Boeing qui s'était retrouvé évincé : or s'il y a bien une firme à laquelle était liée LeMay, responsable du SAC, c'était bien Boeing, qui fournissait alors les B-47, et B-52 (le B-58 étant de chez Convair).
"Le 31 janvier 1962, Boeing et l'association General Dynamics/Grumman voyaient leurs projets retenus, bien que la commission mixte ait recommandé de manière unanime la proposition de Boeing, un choix confirmé ensuite par trois nouvelles compétitions techniques. Pourtant, McNamara annonça le 24 novembre 1962 que General Dynamics était sélectionné pour construire 18 F-111A pour l'USAF et Grumman cinq F-111B pour l'US Navy, un choix relevant uniquement de la politique industrielle." Si l'on cherche un jour les véritables commanditaires de l'assassinat de Dallas, il ne faudra pas oublier Boeing : on retombe alors sur l'ineffable (et incurable)
Curtis LeMay. Pour la secrétaire personnelle de Kennedy, Evelyn Lincoln, plutôt laideronne, la liste qu'elle avait rédigée était plus longue : Lyndon, KKK, Dixiecrats, [les cammionneurs et leur patron Jimmy] Hoffa,[la] John Birch Society, Nixon, [le président du Sud-Vietnam Ngo Dinh] Diem, la droite, la CIA, le fiasco cubain, les dictateurs [et] les communistes. " Sur le dos de la liste il y avait une autre note, écrite plus de 20 ans plus tard, lorsqu'elle confiera ses lettres au conservateur du musée Kennedy, Robert White. "
Il n'y a pas de fin à la liste des conspirateurs présumés du président Kennedy. De nombreuses factions avaient leurs raisons de voir le jeune président mort.Ce seul fait illustre la façon dont le monde souffre d'une propension congénitale à la violence »,
avait-elle écrit. Il faut davantage écouter les secrétaires, à tous les niveaux, même quand elles ne sont pas très jolies.
Kennedy, présenté comme le chantre de la paix, fut en effet l'un de ceux qui augmenta le plus le budget de la Défense US, c'est ce que révèle aussi Hersh : en 1960, son budget est de 45,8 milliard de dollars (49,7 % du budget du pays **) En 14 mois, il grimpera de 9 milliards selon Edgar Bottome ("
The Balance of Terror")..
"En 1962, les USA détiennent l'équivalent de 1 500 Hiroshima en bombes nucléaires, l'équivalent de de 10 tonnes de TNT pour chacun des habitants de la terre. Pour délivrer ces bombes, les Etats-Unis avaient plus de 50 missiles balistiques intercontinentaux, 80 missiles nucléaires à bord des sous-marins, 90 missiles sur les stations d'outre-mer, 1 700 bombardiers capable d'atteindre l'Union soviétique, 300 chasseurs-bombardiers sur les porte-avions, capable de porter des armes atomiques, et 1000 chasseurs supersoniques basés à terre en mesure de transporter des bombes atomiques". La guerre froide, certes, mais pas de geste d'apaisement pour faire baisser cette incroyable course aux armements qui finira par détruire l'URSS. Comme j'ai
pu l'écrire à propos d'Howard Hughes, les fous furieux du Pentagone avaient monté en épingle la course aux armements dans les années 50, l'apogée en ayant été l'affaire des missiles de Cuba où là, Kennedy et Kroutchchev vont faire preuve de bon sens et réussir à calmer les ardeurs de leurs généraux respectifs.

Ceci pour la politique et la diplomatie. Mais Kennedy a été également le plus sulfureux de tous les présidents, question vie privée : son image de marque soigneusement entretenue par sa famille, dont ses deux frères Bob et Ted, masquait une véritable obsession sexuelle qui tournait à la folie, avec des agents qui passaient leur temps à trouver des créneaux à Jackie pour qu'elle n'aille pas à la piscine de la Maison Blanche où il y avait invariablement une ou deux naïades, le plus souvent complètement nues. A l'extérieur, c'était un vrai casse-tête pour faire entrer ou sortir du lieu ou Kennedy résidait les prostituées qu'il appelait constamment. Les agents de sécurité n'en pouvaient plus : jour et nuit, ils devaient aussi jouer les voyeurs, à protéger au final les exigences sexuelles journalières de leur patron.
"Si on en croit l'enquête de Seymour Hersh en particulier les témoignages très explicites de membres du service secret chargés de la sécurité à la Maison Blanche Kennedy n'a pas dû être trop incommodé par ses migraines. Pour lutter contre elles, outre les innombrables maîtresses que lui valait son légendaire pouvoir de séduction, Kennedy a toujours eu recours à des professionnelles. Une fois Président, son entourage lui fournissait des prostituées qui avaient leurs entrées au palais et notamment à la piscine intérieure, cadre habituel des défoulements présidentiels. Voyages ou week-ends pouvaient être l'occasion de vraies partouzes entre amis, comme cette soirée à Palm Springs, chez Bill Crosby, où un des policiers a pu voir « Powers (un membre du cabinet, ndlr) occupé à baiser une hôtesse. A l'autre bout de la piscine, le Président buvait un verre et s'amusait avec des filles. Tout le monde était à poil. » "La rumeur qui courait du priapisme de JFK doit désormais être tenu pour un fait historique," ajoute même Hersh.

Une particularité qu'évoque justement la dernière en date retrouvée de cette vie dissolue. Tout le monde a en tête encore la fille au béret faisant la bise appuyée à son président préféré :
Monica Lewinsky, et les détails sordides de sa relation avec Bill Clinton, grand amateur de cigares et de
boîtes à cigares d'un genre peu commun. Aujourd'hui, une jeunette de 19 ans en 1962, révèle dans un livre qu'elle a été la maîtresse de Kennedy avec
force détails de la même veine, la jeune fille distribuant une fellation à un collaborateur de Kennedy, au bord de la piscine dont avait parlé juste auparavant en détail Seymour Hersh. Aujourd'hui, on sait donc aussi qu'il n'y régnait pas qu'une sexualité débridée : la drogue était aussi présente aux "parties".
"Dans ses mémoires,
Mimi Alford décrit aussi une soirée hollywoodienne dans le ranch de Bing Crosby, au cours de laquelle circulaient des « capsules jaunes », « sans doute (...) du poppers ». Le président lui demanda si elle souhaitait essayer. Elle répondit non, mais « il prit les devants, éclata la capsule et la tint sous (son) nez" raconte Slate. Elle confirme aussi que les galipettes présidentielles n'étaient soumises qu'à une seule restriction : la présence ou non sur place de Jackie Kennedy !

Elle fera aussi des tours sur le Sequoia, le yacht présidentiel, pour un tour sur le Potomac. Ce qui sidère, dans ce récit comme dans le livre de Hersh, c'est le nombre incroyable de personnes qui étaient au courant (entre les amis de piscine et le personnel de la maison blanche ou la garnison de gardes du corps sur place, le personnel du yacht, ça fait du monde en effet !)
et qui n'ont jamais rien dit, puisque le livre de "Mimi" est une découverte pour tous ou presque. Ce qui rabaisse illico les prétentions des détracteurs de la théorie interne du 11 septembre, dont l'argument principal est d'affirmer que ça n'a pas pu se faire ainsi car cela aurait impliqué trop de gens ! C'est elle aussi qui nous donne quelques clés sur les relations politiques de Kennedy, qui lui dira un jour à propos de Johnson :
"tenez vous éloignée de lui " ! Et c'est elle aussi qui nous dévolie le côté sordide de ce genre d'affaire. Alors qu'elle est repartie à l'université, elle se croiral enceinte et obligée d'avorter... alors qu'il s'agissait, dit le Post d'une 'fausse alarme".

En fait, cela fait maintenant plus de 15 années que l'on savait que Hersh avait raison sur toute la ligne : la seule biographie valable sur JFK est bien la sienne, toutes les autres évitant les écueils graveleux.
"C'est en 2003 que l'identité d'Alford avait été révélée, quand l'historien Robert Dallek, spécialiste de l'histoire présidentielle américaine, avait publié des fragments d'une histoire qui se racontait en 1964 et faisait état d'une aventure. Une attachée de presse avait d'abord décrit l'aventure à un chercheur, lui demandant de garder le secret. Dallek l'avait finalement convaincue de rendre l'interview publique pour les besoins de son livre. Le New York Daily News s'était ensuite mis à la recherche de celle qui a aujourd'hui 69 ans et qui, face au délire médiatique, ne put que confirmer l'affaire. A l'époque, le journaliste Hugh Sidey qui couvrait Kennedy à la Maison Blanche confirma dans le Time qu'« il y avait une Mimi. Il y avait aussi une Pam, une Priscilla, une Jill (deux Jill, en fait), une Janet, une Kim, une Mary et une Diana", précise Slate. Mimi, alors qu'elle venait de se marier, le rencontrera pour la dernière fois le le 15 novembre 1963. Il sera assassiné une semaine plus tard, le 22.
Ce qu'il y a de remarquable, chez John Kennedy, c'est qu'aucune de ses prostituées ou maîtresses auxquelles il faisait appel n'ait eu envie de l'assassiner, ou que le KGB n'en ait dégotté une à son service. Avec un comportement aussi aberrant, c'est pure chance que John Kennedy ait vécu si longtemps, selon Hersh, qui cite le cauchemar journalier de ses gardes du corps... c'était de l'inconscience pure, et aucun pour lui faire remarquer : son
beau-frère,
Peter Lawford, héros de télévision (parlant français !), participait activement
aux orgies présidentielles : alcoolique et violent, c'était celui que détestait le plu
s le staff de sécurité, raconte Hersh ! Le cannabis
circulait librement dans les réunions.
"L'acteur et beau-frère de Kennedy, Peter Lawford, un autre "associé" de Marylin Monroe, a aidé un ami à se débarrasser d'un joint à bord d'Air Force One en 1961, selon le livre "Peter Lawford : "L'homme qui tenait les secrets", de James Spada. Plus tard, Lawford et son pote Sammy Davis Jr. ont "embrassé complètement la mode sixties avec partouzes, le jargon des fleurs du moment, et l'expérimentation de LSD et de la marijuana, dira "Spade". Peter a considété la marijuana comme une aubaine, un moyen de planer haut sans boire et sans endommager son foie." Drôle de vision du pouvoir pétardisé !
Pas une n'aura eu l'intention de le tuer, en revanche plusieurs ont disparu étrangement alors qu'elles avaient entretenu une relation avec lui. Le plus bel exemple est celui de Mary Pinchot Meyer, retrouvée abattue le 2 octobre 1964d'une balle dans la tête alors qu'elle marchait le long chemin de halage à Georgetown sur la rivière Chesapeake. Sur place, un mécanicien automobile, Henry Wiggins, avait entendu quelqu'un crier : le temps de se rendre à l'endroit d'où émanaient les cris, Mary Pinchot Meyer était morte : très vire on arrêtera un noir, Raymond Crump, près du lieu du meurtre, qui fut aussitôt accusé du meurtre, mais on ne trouvera pas d'armes tout prêt ni chez lui. L'enquête, torchée à la va-vite ménera Crump devant un tribunal, où il fut acquitté le 29 juillet 1965, faute de preuve. Durant toute l'enquête, jamais n'avait été fait mention de la relation qu'entretenait Mary Pinchot Meyer avec JFK !

Le froid assassinat de la jeune femme avait une raison simple, celle que l'on trouve souvent dans les romans policiers de kiosque de gare. La vie des présidents ressemble parfois à des films de série B (en France c'est la vie des prétendants qui fait plutôt série Z.. ou X). Dans sa relation avec JFK, Pinchot Meyer avait fait une erreur monumentale : elle avait noté avec précision tous ses rendez-vous sur un petit carnet, qui contenait aussi les descriptions précises des orgies et des séances de prise de marijuana ou de cocaïne au bord de la fameuse piscine. Or en 1976 (date à laquelle meurt Howard Hughes), un ex-employé de la CIA fait des confidences dans un journat et révèle l'existence de ce fameux carnet que Pinchot Meyer lui aurait demandé de chercher en cas de dècès (elle semblait donc bien consciente des dangers qu'elle encourait). L'homme s'appelait James Truitt , et Pinchot Meyer était amie avec sa femme, Ann. Celle-ci en commençant à chercher le document avec le beau frère de la jeune femme, Ben Bradlee. Quand ils arrivent à l'endroit où ils pensent avoir localisé le carnet compromettant, ils tombent nez à nez sur James Angleton,

le chef du contre-espionnage (CIA), qui admettra devant eux qu'il savait tout de la relation de Marie avec John F. Kennedy et qu'il était à la recherche de son journal ou les lettres qui pouvaient révèler les détails embarrassants de l'affaire. Le même Angleton affirmera plus tard avoir détruit le contenu de la boîte de fer blanc contenant les lettres et le carnet, non sans avoir auparavant révélé que dedans Mary Pinchot Meyer y évoquait le fait qu'elle prenait du LSD avec Kennedy avant "de faire l'amour". Pour le journaliste Leo Damore journaliste au New York Post, la mort de Mary était donc bien l'acte d'un "professionnel". Un ouvrage qu'il avait rédigé sur le dècès ne paraîtra jamais et lui-même se
suicidera en 1995.

Tout ça sans oublier la plus ancienne des maîtresses de Kennedy, Gunilla von Post, une suédoise au
bien joli minois, rencontrée juste avant le mariage avec Jackie Bouvier. Elle avait fait surface à nouveau en février 2010, avec la découverte de courriers, dont la plupart envoyés de la riviera française, au Cap d'Antibes, où elle résidait. Une fois marié, les rencontres de Kennedy s'espacèrent mais il lui écrira encore en l'appelant sa "
Swedish Flicka"... c'est peut-être une des seules femmes qu'il ait jamais aimé, comme le laisse entendre
Paris-Match : "les amants se rencontrent finalement dans un château suédois loin des regards indiscrets de l'électorat américain et de Jackie en août 1955. Avec cette même culpabilité, battue en brèche par un amour torride incontrôlable, Gunilla racontera à ABC, des décennies plus tard : « Je lui ai emprunté [à Jackie, ndlr] pour une semaine, une semaine merveilleuse que nul ne peut m’enlever. » Ce sera leur seule vraie escapade". Jackie, en épousant John, allait commencer son long chemin de croix de femme trompée.
Dans la famille Kennedy, de lourds secrets demeureront longtemps cachés : ainsi le cas de Rosemary, la première sœur de John Kennedy
. Son père, convaincu de son retard mental, alors que son côté fantasque désarçonnait, la fera lobotomiser à 23 ans, en 1940. Elle mourra en 2005 dans l'indifférence générale, sans qu'un seul article de presse n'ait évoqué son cas :
"même le FBI ignore tout de l’endroit où elle se trouve dans les années 60 !". Cela, et les diverses tentatives pour tuer Castro : on en a recensé seize, dont une grande partie financée par Howard Hughes.
"Pourquoi Kennedy payait-il Giancana ? Pour faire assassiner Castro. Kennedy, après l'échec de l'invasion de Cuba sous l'égide de la CIA, aurait, selon Hersh, nourri une haine singulière contre Castro, jusqu'à mener contre lui une guerre privée qui l'empêchait de se contenter des tentatives, baroques mais vaines, des services officiels", ajoute Hersh à ce tableau désolant d'une présidence (***) présentée partout comme la plus flamboyante sinon la plus "glamour" du XXe siècle.. au final, peut-être bien la pire de toutes les présidences, mais qui aura au moins évité une troisième guerre mondiale en 1962.

(*) Plusieurs de ces politiciens du Texas étaient devenus impliqués dans le Groupe Suite 8F, un groupe d'hommes d'affaires de droite . Le nom vient de la salle de l'Hôtel Lamar à Houston où ils ont tenu leurs réunions. Les membres du groupe comprenaient George Brownand Herman Brown (Brown & Root), Jesse H. Jones (multi-millionnaire investisseur dans un grand nombre d'organisations et le président de la Reconstruction Finance Corporation), Gus Wortham (de la Société américaine d'assurance générale), James Abercrombie (Cameron Iron Works), Hugh R. Cullen (Quintana Petroleum), William Hobby (gouverneur du Texas et le propriétaire du Houston Post), William Vinson (Grande-Assurance-Vie du Sud), James Elkins (American General Insurance et Pure Oil Pipe Line) , Morgan J. Davis (Humble Oil), Albert Thomas (président de la House Appropriations Committee), Lyndon B. Johnson (chef de la majorité du Sénat) et John Connally (politicien au Texas). Alvin Wirtz, Thomas Corcoran, Homer Thornberry et Edward Clark, étaient quatre avocats qui ont également travaillé en étroite collaboration avec le Groupe Suite 8F.
La Suite 8F a aidé à coordonner les activités politiques des autres politiciens de droite et hommes d'affaires basés dans le Sud. Cela comprenait Robert Anderson (président de la Texas Mid-Continent Oil and Gas Association, Secrétaire de la Marine et secrétaire du Trésor), Robert Kerr (Kerr-McGee Oil Industries), Billie Sol Estes (entrepreneur dans l'industrie du coton), Glenn McCarthy ( McCarthy Petrol et Gas Company), Earl Smith HE (Etats-Unis Sugar Corporation), Fred Korth (Continental Banque Nationale et secrétaire à la Marine), Ross Sterling (Humble Oil), Sid Richardson (millionnaire du pétrole au Texas), Clint Murchison (Oil Delhi) , Haroldson L. Hunt (Placid Oil), Eugene B. Allemagne (Oil Company Mustang), David Harold Byrd (Byrd Oil Corporation), Lawrence D. Bell (Bell Helicopters), William Pawley (intérêts commerciaux à Cuba), Gordon McLendon ( KLIF), George Smathers (Comité des finances et d'affaires), Richard Russell (président de la commission des manufactures, Comité sur les forces armées et le Comité de Crédits), James Eastland (président du Comité judiciaire), Benjamin Everett Jordan (président du Comité du Règlement du Sénat ), Fred Black (lobbyiste politique et Servir-U Corporation) et Bobby Baker (lobbyiste politique et Serve-U Corporation).
(**)'Le budget militaire était de 45,8 milliards de dollars - 49,7 pour cent du budget. Cette année-là John F. Kennedy fut élu président, et il s'est immédiatement efforcé d'augmenter les dépenses militaires. En quatorze mois, l'administrationKennedy a ajouté 9 milliards de dollars au fonds de la défense, selon Edgar Bottome (in The Balance of Terror).
(***) dans "La face cachée du clan Kennedy", en anglais "The Dark Side of Camelot" on trouve l'opération Northwoods, décrite ainsi... voilà qui rappelle un modus operandi assez évocateur, disons...
A) Un avion de la base aérienne d’Eglin serait peint et numéroté pour en faire une réplique exacte d’un avion civil immatriculé appartenant à une société dont la CIA est propriétaire, dans la région de Miami. Au moment voulu, la réplique serait substituée au véritable appareil et les passagers choisis, tous listés sous de fausses identités soigneusement préparées embarqueraient. L’avion réel enregistré serait transformé en drone.
B) Les heures de décollage du drone et du vol véritable seront programmées pour permettre un rendez-vous au sud de la Floride. Depuis ce point de rendez-vous, l’avion transportant les passagers descendra à une altitude minimum et se rendra directement dans un terrain auxiliaire de la base d’Eglin, où des dispositions auront été prises pour évacuer les passagers et remettre l’avion dans son état d’origine. Le drone poursuivra pendant ce temps son plan de vol déposé. Une fois au dessus de Cuba, le drone transmettra sur la fréquence internationale de détresse un message de "SOS" déclarant être attaqué par un avion de type MIG cubain. La transmission sera interrompue par la destruction de l’appareil, qui sera déclenchée par signal radio. Cela permettra aux stations de radio de l’ICAO (International Civil Aviation Organization) déployées dans l’Hémisphère Ouest d’apprendre à l’Amérique ce qui est arrivé à l’avion plutôt que ce soit l’Amérique qui "vende" l’incident. (...)
C) (...) Couler un bateau près de l’entrée du port. Organiser les funérailles pour des fausses victimes (...)
sur le cas Pinchot-Meyer
Sur les infidélités de Clinton