Dans la société du spectacle dans laquelle nous vivons il y a des icônes auxquelles on ne peut pas toucher. Ingrid Betancourt est de celles-là, elle qui fût adulée par toute la médiacratie et la bien-pensance de France, elle qui eût son portrait géant sur la place de l’Hôtel de Ville de Paris, elle que Nicolas Sarkozy s’empressa de décorer de la Légion d’Honneur dès sa libération.
Aujourd’hui le vernis médiatique craque. On peut même dire que sous le vernis ne reste que du bois pourri en état de putréfaction avancée, Ingrid Betancourt demandant à l’état colombien 6.6 millions de dollars de dédommagement au titre des préjudices subis pendant ses années de captivité, ce alors que les autorités colombiennes lui avaient dit de ne pas aller dans la zone où elle fût enlevée, celle-ci étant tenue par les FARC.
On croit rêver quand on pense aux sommes astronomiques dépensées par l’état colombien pour obtenir sa libération tout comme celles dépensées par l’état français avec notamment des allers-retours réguliers de jets privés vides dans l’attente d’une libération qui ne venait pas (on espère avec les voyages de Mrs Estrosi et Joyandet entre autres que les loueurs de jet nous ont fait des tarifs préférentiels) !
On voit aujourd’hui sous son vrai jour Ingrid Betancourt, une personne caractérisée par "l’égoïsme, l’orgueil et l’arrogance" pour citer Marc Goncalves, Tom Hawes et Keith Stanstell, trois otages américains détenus en même temps qu’elle.
Inutile de dire que son attitude fait scandale en Colombie.Le Vice-président Francisco Santos lui ayant décerné le "premier prix mondial de l’ingratitude et du cynisme tandis que le journal "El Universal" résume parfaitement la situation en écrivant que "la rage d’Ingrid n’est pas dans son coeur mais dans son portefeuille".
Espérons simplement qu’elle n’aît pas de griefs contre la France, auquel cas il faudrait en contrepartie lui envoyer les factures des frais engendrés pour obtenir sa libération.
Dans mon dernier livre j’avais consacré un chapitre à sa remise de Légion d’Honneur par Nicolas Sarkozy en écrivant qu’elle n’avait jamais rien fait pour la France et en arguant que mes deux grands pères qui avaient gagné leurs placards de médailles sur les champs de bataille de 14-18 et dans la Résistance l’auraient plus mérité qu’elle. Je ne retire pas un mot de ce chapitre dont le titre était "les larmes aux yeux" et j’espère que les français voient enfin qui est réellement Ingrid Betancourt.
La canonisation médiatique d’Ingrid Betancourt nous montre une fois de plus que les médias peuvent nous faire passer des vessies pour des lanternes.
Décanonisons Sainte Ingrid la vénale.