Déclaration universelle pour l’abolition de la Gestation pour Autrui
Coup d’épée dans l’eau, tant semble inexorable la constate dérive de l’instrumentalisation de l’homme ? Il y a certes de quoi déchanter. La vie de la personne humaine devient subordonnée à l’existence de projet parental pour tenter de justifier l’avortement ; à la santé de l’individu ou à sa solvabilité ou celle des systèmes de soins pour ne pas être mis à mort prématurément. Et tout ça est baptisé le progrès, un mot dont il est interdit de douter de la valeur bénéfique pour l’humanité. L’homme redevient un objet marchand. La parenthèse de l’abolition de l’esclavage et de la traite ne s’est jamais vraiment complètement refermée1, et elle se rouvre avec de nouvelles formes. La gestation pour autrui est l'une d’elle. Les gamètes deviennent objet de commerce, l’enfant mis au monde aussi, et la « gestatrice » (que j’abhorre ce mot !) est soumise à des clauses draconiennes de renoncement à sa liberté et sa dignité pour mener à bien la grossesse.
Alors, même s’ils sont des dissidents de la doxa, faisons écho à tous les participants de cette conférence de Casablanca tenue le 3 mars dernier. Le texte de la déclaration très simple qu’ils ont cosigné demande que les états s’engagent véritablement à abolir partout la gestation pour autrui. Cela passe par (i) l’interdiction locale ; (ii) la nullité des contrats ayant cet objet ; et (iii) la sanction des commanditaires et des intermédiaires, et ce indépendamment du lieu où est réalisée cette GPA et du droit contractuel applicable. La compétence universelle de législations exigeantes est effectivement le seul moyen d’éradiquer ce fléau.
L’adoption de cette déclaration (suivie d’effets) aurait en France pour effet de ne pas faciliter, prétendument au nom de l’intérêt de l’enfant et pour de faux prétextes, les GPA réalisées pour des commanditaires français. L’esclavage qui serait toléré ailleurs que sous nos yeux, c’est bien hypocrite et intrinsèquement xénophobe et / ou raciste.
Merci à tous les participants, dont Aude Mirkovic de Juriste pour l’Enfance qui mène ce combat avec constance et détermination. Marquer le jour de cette déclaration d’une pierre blanche serait une bonne idée !
Cliché Les Gavroches, libre de droits
1Pensons à la Mauritanie, au Pakistan, au Soudan, ou plus proche de nous au proxénétisme.
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