Déconstruire l’esprit pessimiste Français
Il règne dans l’air en France, un dérangeant parfum de pessimisme ambiant. Même si il me semble que la préférence commune serait à un esprit positiviste, il n’en est rien. Alors biensur, il n’est pas non plus question d’aller jusqu'à dire qu’il règne en France un état de dépression morale collective, bien que la France soit le pays ou la consommation d’antidépresseurs soit une des plus élevées dans le monde. Non, parlons uniquement d’un pessimisme bien installé et encré dans nos mœurs franco-françaises.
Une récente étude sur le bonheur dans le monde « Ranking of Hapiness », montre que sur 158 pays identifiés, et sur des critères se basant sur le PIB, l’espérance de vie ou encore la notion de liberté, la France n’est que 29ème mondiale. L’idée de liberté est un des critères de l’étude, et bien sachez que le Qatar ( 28 ) et les Emirats Arabes Unis ( 20 ) sont devant nous au classement… La crise n’est pas une excuse a la France dans ce classement, en effet, l’Islande ( 2 ) et l’Irlande (18) qui connaissent des désastres naturels pour l’un et une crise économique pour l’autre sont mieux placés que notre pays.
En France, il tend a penser qu’il règne un climat malsain, en effet nous ne sommes que 29ème de ce classement malgré que nous soyons 5ème ( ou 6ème selon les études ) puissance mondiale et que nous soyons le pays des droits de l’homme aux yeux du monde…
Comment cela se manifeste-t-il en France ?
Comme dirait Yann Moix, en France « nous n’avons pas beaucoup d’intellectuels », alors prenons l’exemple de 2 d’entre eux. Zemmour écrit en 2014 « Le suicide français », livre on ne peut plus pessimiste ou il explique en quelque sorte le déclin de la France tel qu’il le voit. Houellebecq quand à lui, imagine qu’en 2022 c’est un président islamique à la tête de la France avec imposition de la Charia et tout ce qu’il s’en suit. Les intellectuels, qui aujourd’hui ont tendance a remplacer nos politiques et qui donc définissent le climat en France sont eux même parfaitement pessimiste.
Ensuite, les politiques eux même, tiennent des discours particulièrement pessimistes, en ciblant de multiples problèmes – les migrants et les Rom pour l’extrême droite – ou le désastre écologique (bien réel) au cœur de nos discours à gauche de l’échiquier politique. Bref, si l’on en croit les politiques, tout va mal. Et d’ailleurs il en est à ce demander si la classe politique ne cherche pas a entretenir un climat de pessimisme constant, à croire que les français aiment ca, les mauvaises nouvelles.
Bien que proche de la sortie, nous sommes en contexte de crise, depuis 2008 et la crise des SubPrimes venue des Etats-Unis. En temps de crise, la tendance est au développement de l’égoïsme, du primat de l’individu d’un coté, et bien entendu, de l’autre coté a une peur du lendemain, a une peur tout court. Bref, en tant de crise, le climat morose tant a ce développer de manière exponentielle. Néanmoins, la crise en France a commencée depuis 7 ans et les économistes nous informent de sa fin imminente, qui à même déjà peut être commencé. Alors, si elle devait entre être une, et bien la crise n’est pas une excuse de la morosité française.
Comment expliquer ce climat pessimiste dans notre pays ?
Un journaliste du Monde ; Nicolas Truong, dans son article du 26 Septembre 2015 dresse une théorie intéressante sur le sujet. Il existe 2 thèses politiques connues de tous, à gauche : le progressisme et a droite : le conservatisme.
L’idéologie progressiste va dans le sens de la reformation ou encore de l’idée et de la volonté qu’un changement est possible, bref pour styliser cette pensée, disons que c’est l’idée qu’avancer est possible.
En revanche l’idéologie conservatrice est plutôt l’idée de dire qu’il est bien de garder ses traditions, de conserver ce que l’on a et d’éviter trop de changements éventuellement perturbateurs et dont on ne connaîtrait pas l’issu.
Bref, comprenez ici, que sans porter de jugement de valeur à l’une ou l’autre des théories, l’idéologie conservatrice parait correspondre au tableau pessimiste que nous venons de peindre.
Et justement Nicolas Truong nous explique que depuis 20 ans, l’intégralité de la classe politique française, donc aussi bien à gauche qu’à droite c’est accaparée cette idéologie conservatrice, il n’existe plus de divergence entre le conservatisme et le progressisme puisque ce dernier n’existerait plus selon ce même journaliste. La première raison serait donc d’ordre politique selon moi et en m’appuyant sur le papier de Mr Truong.
L’omniprésence en France du « c’était-mieux avant » est l’exemple pur qui vise à traduire un pessimisme français. Hier c’était mieux, bien mieux, aujourd’hui tout va mal. C’est ce qu’une frange majoritaire selon moi en France laisse croire.
Les invasions barbares étaient mieux ? Pendant les 2 guerres mondiales c’était mieux ? Lorsque les réseaux de communications n’existaient pas c’était mieux ? Lorsque la médecine n’était pas développée comme aujourd’hui elle l’est, c’était mieux ?
Enfin, arrêtons cette morosité qui fait se dissoudre chez les gens un climat nostalgique qui n’a pas lieu d’être, une forme de climat de regret ou encore de climat réactionnaire.
La mystification érigée en dogme du « c’était mieux avant » peut être également selon moi une piste qui explique la présence d’un pessimisme accru en France. En effet à force de véhiculer une nostalgie et une idéologie réactionnaire, force est de constater que la population finit par avoir des regrets du temps passé et donc oublie de penser au futur. Et biensur, de façon logique l’apologie du passé explique tout naturellement une méfiance du présent, qui est selon la pensée décrite une « mauvaise époque ».
La crise économique peut elle être une raison de ce pessimisme ? Je ne le pense pas, en effet, cette dernière a émergée il y a 7 ans, et la plupart (pas tous bien entendu, comme l’Espagne ou la Grèce) des pays européens, non dans la difficulté, sorte progressivement de la crise. En revanche, l’impression que le chômage en France est un sable mouvant du quel nous n’arrivons pas à nous défaire peut expliquer une morosité économique.
Bien que de nombreuses idées soient possible pour expliquer le phénomène de pessimisme, nous allons terminer sur une dernière idée. Je montre, plus haut, que la politique joue un rôle dans l’ambiance pessimiste française. Mais de ce fait, il est intéressant de se demander si le français lambda ne finit pas par prendre gout à ce pessimisme, a force de le savoir omniprésent. Mais aussi, on peut malheureusement penser que les français finissent par croire a l’existence d’un pessimisme, rien qu’a voir nos articles, on peut remarquer que nous même sommes pessimiste..
Enfin, après avoir fais le constat et dressé le tableau du pessimisme en France, je propose de donner quelques piqures de « positivisme » idéologique afin de participer à la déconstruction du mythe pessimiste français…
- Notre système médical, est considéré comme un, voire le meilleur des systèmes au monde, et il suffit de voir les américains et l’inefficacité d’Obama de mettre un terme à ce problème pour nous estimer heureux de notre situation dans ce domaine.
- L’inexistence de guerre en Europe (puisque la Russie n’est pas européenne) depuis sa création politique au milieu du 20ème siècle.
- Une démocratie (critiquable mais présente), des libertés individuelles… sont bien d’actualité en France, ce qui n’est pas le cas partout dans le monde.
- La France fait partie des 10 plus grandes puissances mondiales sur tout les plans, a un rôle diplomatique majeur, est un pays permanent au conseil de sécurité de l’ONU qui ne compte que 5 pays (Russie, France, Etats-Unis, Chine et Royaume-Unis), la France a la capacité d’accueillir des grands événements (Cop 21 en fin d’année, Euro 2016…)
- La liste est encore longue…
Je pense qu’il est donc important de regarder notre place, de constater qu’elle est confortable, par rapport a de nombreux pays, en effet, force est de constater que la France est une puissance totale et mondiale. Et puis, si nous restons bornés à rester des pessimistes convaincus, le progrès sera vain.
Le philosophe Friedrich Nietzsche, dans son ouvrage « La volonté de puissance » disait : « ce qui découle du pessimisme, c’est la doctrine de l’absurdité de l’existence ».
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