Décryptage « Urgences françaises » de J. Attali
"Ce qui se joue aujourd'hui est une question de vie ou de mort. Pour la démocratie. Pour la France. La crise est là, peut-être pour longtemps. Confronté à l'impitoyable concurrence des autres nations, notre pays peut encore s'en sortir. Il peut tout autant décliner jusqu'à l'effondrement".(extrait du livre de Jacques Attali : "Urgences françaises.") Il y a comme toujours chez l'auteur une certaine capacité de diagnostic alliée à un certain talent d'essayiste pour dramatiser. Le problème c'est qu'il a sa vérité, avec un logiciel de lecture.
On sent poindre ses remèdes qui sont les mêmes que ceux que l'on entend de la part des professeurs d'économie des plateaux TV, de la gauche libérale et la droite de gouvernement. C'est toujours le même refrain "d'experts" dans un prisme de pensée anglo-saxonne et qui sont inquiets de la non efficacité de l'U.E. à résoudre les problèmes. On sait que les politiques de redressement du fiasco bancaire ont -en grande partie-, obligé les gouvernants à l'aggravation des déficits par les " les amortisseurs sociaux" liés à la crise.
Les dépenses s'ajoutant aux pertes de recettes (exonérations de charges patronales, aux niches fiscales, à la suppression de l'ISF, etc..). A telle enseigne, que la part des profits bruts dans le PIB a augmenté de 10 points, au détriment de la part des salaires, sur les vingt cinq dernières années. Et que la dette est passée de 1200 milliards à 1800 en 10 années. Cherchez l'erreur.
Jacques Attali par son addiction voué à la mondialisation (la mise en concurrence des salaires à l'international) est complètement partie prenante à cette orthodoxie de Milton Friedman du "tout marché sans entrave". Reste qu'à l'aune des dégâts constatés depuis 2007, mais ne pouvant frontalement attaqué les citoyens (le Peuple) il trouve l'ouverture en critiquant "la politique européenne"... Sauf qu'il est bel et bien l'un des chantres de cette politique de Bruxelles.
Son rôle est facile. Etant surtout un idéologue de l'économie capitaliste dite "de marché" il n'est pas pour autant membre de l'appareil de la gouvernance. Il n'est pas "au charbon". Ce qui lui autorise "voix au chapitre" pour relever, tel un professeur, les fausses notes. Son credo sera toujours : "je vous l'avais bien dit"...en gardant les mains propres.
La déficience de l'U.E. n'est pourtant que la cristallisation d'un système ayant épousé le néo-libéralisme dans ses statuts avec un boulet supplémentaire, l'Euro, monnaie standard pour des économies non-standards. L'Europe qu'il n'est pas possible de "fédérer" connaissant les disparités "incompressibles" de niveau de vie et de développement des acquis sociaux. Sauf à essayer de passer en force par un formidable recul social généralisé. Quoi que bien amorcer déjà en Grèce, au Portugal et en Espagne.
L'économie politique est néo-libérale depuis les successeurs d' Adam Smith. L'entreprise tend à développer continuellement ses profits. Théoriquement le prix du marché s'équilibre dans une concurrence pure et parfaite. Mais les situations justement sont imparfaites. Le travail est vu comme un coût à diminuer continuellement. Le principe c'est l'accumulation du capital mis en réserve ou distribuer en dividendes. Il existe un tas d'outils pour améliorer la sur-valeur. On comprend que mécaniquement et par principe la loi du système sera de porter la profitabilité à l'infini.
Il existe deux leviers fondamentaux de la rentabilité : augmenter les prix ou baisser le coût du travail.
Pour ce qui est de baisser les coûts du travail, c'est un souci constant. On remplace les hommes par des machines, on rationalise la production, on informatise, on supprime des effectifs, on sous-traite, on délocalise, on fusionne entraînant une restructuration, etc...
Pour ce qui est d'augmenter les prix c'est plus difficile : on doit rester aligné au prix du marché, sinon on enregistre une baisse des ventes à produits comparables. Sinon on augmente les prix en différenciant par un effet qualité, une option ou un nouveau design. Si les prix restent stables ce n'est pas pour être agréable au consommateur. Non, ce n'est pas le souci. Le souci, c'est la peur de contracter la demande ou de voir le consommateur migrer à la concurrence. Ce n'est en rien un manque d'envie : c'est de la stratégie réaliste et contrainte.
Baisser les coûts de production ou augmenter les ventes, sont les deux éléments de la matrice. Le crédo c'est : la COMPETITIVITE. Jusqu'aux années 80 la concurrence des salaires étaient au plan national. Avec la mondialisation, c'est la porte ouverte tout azimut à la concurrence des productions sous payées, principalement des pays du Sud et de l'ex Europe de l'est.
L'objectif de la politique européenne c'est de créer une alliance avec la finance internationale. La politique européenne depuis Mr Trichet est de juguler l'inflation par tous les moyens. Pour ce faire on bloque les salaires. Et pour compenser et rendre du pouvoir d'achat on importe au maximum des productions à bas coût. De ce fait l'Europe laisse tomber les productions industrielles intra-européennes lesquelles sont jugées trop chères en fermant les usines.
Ainsi le monde financier empêche de toucher à "la rente" en la mettant à l'abri de l'inflation et de toute dévaluation compétitive. Sachant que, la rente, c' est un domaine réservé aux affaires financières. Une dévaluation ne toucherait que marginalement les assurances-vie des petits porteurs. Mais on affole les gens en dramatisant pour empêcher de toucher au pactole des riches sur le patrimoine. Conséquences : Les entreprises ne peuvent développer leurs exportations (sauf l'Allemagne sur les 17 pays) du fait d'une monnaie surévaluée (l'euro). L'U.E. empêche par la BCE toute dévaluation qui relancerait mécaniquement l'export.
Résultat : Le secteur industriel français qui était l'un des plus dynamique dans les années 50/60 est en train de s'écrouler petit à petit. La population ouvrière industrielle ne représente plus que 14 % du total de effectifs salariés. Le BTP 7% des emplois alors que l'agriculture/pêche ne sont plus que 3% des actifs. Le reste, 75 % sont dans le secteur des services (chiffres INSEE 2012). A travers les trois secteurs confondus, les ouvriers et employés représentent 50% des métiers.
Manifestement la tiersarisation a opéré plus que prévu. Mais les métiers industriels continuent leur chute vertigineuses au bénéfice de la main d'œuvre du tiers monde. Avec la vente des process à l'étranger. En ce qui concerne la crise macro-économique (les Etat/nations) celle-ci est donc multifactorielle.
L'entourloupe du jeu néo-libéral c'est de nous présenter la dette publique comme une conséquence des "dérives" des dépenses. A l'image d'un budget des ménages, on nous assène de ne pas dépenser plus que ce que l'on gagne (Fillon/Bayrou/Moscovici/Hollande). Ce n'est même pas de "L'économie pour les Nuls". C'est de "l'Economie pour les Idiots". On nous dit que c'est un principe de base de régler nos factures. Mais on se garde bien de poser le problème : à qui paye-t-on réellement ces factures ? Les néo-libéraux pensent que tout les maux viennent de la dette. Mais la dette d'où vient-elle ? Voyons donc :
LES DEPENSES c'est le cumul des déficits qui ne sont pas que sociaux, car il y a des services qui devront toujours exister. Si l'on privatisait une bonne partie des secteurs publics cela ne suffirait pas pour que les dépenses disparaissent pour le citoyen comme par "enchantement" ; car en lieu et place d'un prélèvement "obligatoire" elles reviennent simplement à la charge de chaque individu, avec une charge supplémentaire : un profit qui s'ajoutera aux prestations des acteurs/marchands privés.
Par exemple, pour la SANTEil faudrait sous traiter aux compagnies d'assurances pour les rembouresements et aux sociétés privées pour les hôpitaux. Ce serait bien une déperdition du pouvoir d'achat par le relèvement des prix (maximisation des profits) pour seulement maintenir l'équivalent "qualité" des prestations. C'est une santé à deux vitesses, voire trois vitesses qui serait le mode.
Pour la RETRAITE idem, ce sont des fonds de pension qui assureront. Avec la conséquence que les fonds sont exposés aux aléas des placements boursiers, malgré des capitaux assis sur de l'or, des placements en terrains, de l'immobilier, théoriquement patrimoines stables. Mais à présent tout est devenu instable. Et les placements des fonds de pension sont entrés depuis longtemps dans le jeu boursier des valeurs cotées assis sur des secteurs économiques.
Le marché de l'immobilier est devenu une cible privilégiée pour la grand spéculation en se remémorant la crise des subprimes de 2008 aux USA, comme celle de l'Espagne ensuite. Tant que ça monte on joue. Seule barrière : lorsque la bulle explose. En principe c'est trop tard. Mais avant on a accumulé. Et replacé dans d'autres secteurs. Parfois tous le monde est arrosé. Crise immobilière "réglée" aux USA par le soutien de la finance publique pour empêcher le système bancaire de sombrer.
Les acteurs de la finance jonglent avec les créances d'où qu'elles viennent. Ils comptaient sur les CDS (produits dérivés d'assurance) pour être à l'abri du jeu de hasard des options. Mais le jeu fait qu' il y a toujours quelqu'un qui perd et qui paye à la fin... puisque certains gagnent. C'est en partie Goldman Sachs qui fut à l'origine du désastre de Lehman Brothers en spéculant sur les CDS de celle-ci (effet pervers).
On spécule sur de la spéculation... Lehman (comme d'autres) s'était exposé avec un effet de levier de 30 ou 40 fois ses fonds en créances...Imaginez que vous obteniez un crédit 30 fois la valeur de votre maison et que vous "spéculiez" avec, tous les jours. Non, inimaginable, vous êtes bien dressés, cela vous ferait froid dans le dos n'est-ce pas ? C'est pour cela que les Français sont les rois du livret A et placements frileux, à 2 % l'an. Eh bien pas les banques !
Et ce n'est pas leur argent sachant qu'elles ne sont tenues qu'à un patrimoine propre de ..9%. Si un clash arrive elles ne peuvent pas faire face, c'est aussi simple que cela. C'est ce qui est arrivé en 2007 avec le secours des Etats au secteur bancaire. Et dans le bal, le flibustier qui tirera le plus vite fera craquer l'autre. C'est qui s'est passé à New York.
Histoire identique avec AIG, la plus grosse compagnie d'assurance mondiale. Elle fût sauvée, elle, par le contribuable américain et par la spoliations des petits porteurs. C'est pour cela que la Fed n'a pas voulu recommencer en venant aussi au secours de Lehman. Ce qui a mis le feu à la planète finance provoquant une mobilisation secrète du G 20 pour colmater les dégâts.
Barouin a témoigné dans un livre de l'effroi qui a été caché au grand public à ce moment là. Mais, c'est toujours cette même règle du jeu qui officie. Ce petit rappel pour comprendre que le modèle des fonds de pension est assis sur une poudrière qui est toujours présente dans le sang toxique de la finance, devenue phénomène de l'économie mondialisée par l'interdépendance des flux financiers.
C'est idem pour la spéculation les matières premières alimentaires ; et l'encadrement des traders n'est pas réellement imaginable. Car c'est consubstantiel à leur activité de salles de marché spéculatif. Dans laquelle toutes les banques jouent. Donc rationaliser les dépenses, revoir le mille-feuille administratif oui, mais cela n'empêchera pas mécaniquement de créer des baisses de pouvoir d'achat. Avec en conséquence une baisse de la consommation (dépression). Les délocalisations et l'effet chômage consubstantiel amèneront encore des prises en charge de soutien. Donc du déficit ; donc de la dette. Le moteur industriel a quitté le pays. Et les emplois avec. C'est très compliqué.
LES RECETTES : il existe depuis 30 ans une baisse tendancielle des taux de recettes de l'Etat. Payer moins d'impôt tous le monde est pour. Sauf que la classe bourgeoise s'est arrangée de tout temps pour éviter l'impôt et dissimuler les profits. L'ampleur du système des paradis fiscaux qui brassent une masse de monnaie d'environ 50% des flux mondiaux/jour dévoile une fraude équivalente au PNB des USA et du Japon réunis ( 25000 milliards de $) pose un problème abyssale. On doit y ajouter les cadeaux fiscaux officiels (niches fiscales qui ne sont pas illégales).
Mais c'est bien un de manque de recettes à collecter, phénomène érigé en principe de cupidité de portée mondiale. Cette situation porte en elle même le souffre d'une situation pré-révolutionnaire. Dont ne parle pratiquement pas Attali comme facteur de cause.
Résumons la théorie d'Attali : la situation est pré-révolutionnaire . C'est la faute de la dette. Et, la dette, c'est la faute ...des peuples qui vivent au dessus de leurs moyens (1700 €/mois salaire moyen) en France. Le peuple incorrigible, qui ne veut pas vivre à l'heure de la mondialisation. Allez ! on baisse de 30% les revenus et retraites. Pour bien sentir la mondialisation du partage (on n'ose pas prononcer le mot partage dans ce cas là).
Au total, d'après l'économiste Peillon du quotidien "La Croix" il manque pour la France 600 milliards d'euros non collectés sur les 20 ans passés par le jeu de la fraude fiscale. Un montant volatilisé, soit en raison de l'abaissement des taux sur les bénéfices (passés de 50 à 33% mais plutôt 8% pour les entreprises du CAC 40) ou soit de la fraude ( paradis fiscaux) donc de l'évasion fiscale, soit de "l'optimisation" (niches fiscales).
Faudrait-il demander de faire payer les classes populaires en nous culpabilisant sur la fameuse dette laissée "aux générations futures" ? Ce n'est ni plus ni moins qu'une fumisterie. Un abus de langage de droit commun. En quoi le peuple français est-il responsable ? En quoi sommes-nous responsable de ces effets pervers ?
Dernière partie : en remettant les clés de la création monétaire depuis 1973 aux banques privées on arrive à un impact des intérêts versés qui représentent les 2/3 de la dette. Cette fois c'est 1300 milliards d'intérêts qui ont profité aux banques (qui prêtaient aux Etats avec intérêts). Nombre d'économistes sont d'accord sur ce chiffre (Jacques Sapir, Frédéric Lordon, Daniel Cohen, Philippe Askenazy,Thomas Coutrot, Jacques Généreux, Pierre Larrouturou, etc..). Faut-il demander (comme l'entendent Attali et Minc) aux classes populaires de s'affranchir de cette gestion qui a n'a servi qu'à enrichir les banques ?
C'est un tour de passe-passe. Une perfidie du néo-libéralisme mis en place par les élites bancaires. Cette perte de souveraineté a eu des conséquences considérables. C'est en partie grâce à cet avantage que le système bancaire est devenu si puissant (la BNP gère un montant de créances/placements de plus de 2000 milliards donc supérieur au PIB de la France.)
Après avoir créé de tels monstres, comment voulez vous laisser tomber les banques ? Ce n'est théoriquement plus possible sauf.. à faire défaut en déclarant la dette illégitime. Ce qui est toujours possible mais que l'on se garde bien de nous suggérer.
Ce livre d'Attali est sulfureux -car il est bon écrivain- expérimenté des coulisses du pouvoir économique, tant à gauche qu'à droite. La marque de fabrique de J.Attali est empreinte de l'opportunisme le plus décomplexé. C'est normal, il n'est pas dangereux pour le pouvoir : il aide à tétaniser le grand public. Tels autrefois les bouffons qui amusaient le Roi. Prétendant tout connaitre il n'a jamais fait, en réalité, qu'accompagner le système dont il est bénéficiaire et qui le nourrit depuis 30 ans.
Pourquoi ces soi-disant "experts" ne peuvent que commenter -au lieu d'y remédier- les crises depuis le temps qu'ils officient en haut du pouvoir ?
Le mot "crise", on entend cela depuis les années 75 ; sans cesse, à longueur de mandat. Ils ne sont plus qualifier pour proposer. En réalité ils souhaitent un peuple soumis qui obéit à chaque coup de bélier qu'ils produisent. Ils ne sont que des serviteurs du système qu'ils n'arrivent plus à maîtriser. Tels des apprentis sorciers. Mais Attali, Minc, serviteurs/VRP de Thatcher, Gerhard Schröder lui même vendu à Gazprom, Tony Blair vendu aux réseaux bancaires de la City , nous savons qu'ils resteront gagnants au sein de l'hyper classe.
Il y aurait d'autres choses à dire sur son scénario catastrophe et sur son fatalisme des stratégies d'alliance des partis existants qu'il brandit comme un épouvantail qui nous obligerait à être raisonnable. Il nous met en garde contre le "populisme"...qui est si mal, les bas instincts nous dit-on, car indomptable, mal élevé, mal éduqué politiquement. "Anti-républicain", ça c'est encore le meilleur. Moi je suis républicain. Pas toi. Ah bon ? je ne savais pas, dit moi ou faut voter...
Qu'il ne se fasse pas trop mal à la tête, il ne sera pas devin de la nouvelle partition en cas de révoltes populaires. Ni lui, ni les autres. La spécificité d'une révolte c'est que c'est un bouleversement, un séisme de déprogrammation des idées reçues par des tournures non-prévisibles. Sachant que l'armée, la police et la justice restent au service des puissants, donc des élites bourgeoise pour maintenir l'ordre.
A cet effet tous se réfugient dans "l'ordre" des instances dites "démocratiques" devenues pourtant obsolètes et déséquilibrées, privant le peuple de pouvoir référendaire. Il était curieux d'entendre Valls dire que la démocratie était en danger avec les manifs anti-mariage gay. Une fois au pouvoir les gouvernants reprennent la dialectique qu'ils dénonçaient...
Valls n'a pas connu Mai 68. Heureusement ; car de quel côté aurait-il été ? Le Général était moins fébrile. Il en avait vu d'autres. Malgré son (un) ton martial, Valls n'a pas une carrure de chef d'Etat, pas plus lui que Hollande (et les autres qui précédèrent d'ailleurs) qui ont été au service d'un système, pour des "Elites bourgeoises", conduisant à la faillite.
Il y a souvent des tournures tragiques lorsque cela mute d'une révolte à une révolution car il y a des ripostes antagonistes violentes. La révolte c'est une révolution qui a été matée, donc qui a avorté. Cela pourrait très bien rester à ce stade mais s'en serait dommage. Parfois les révolutions entraînent des lendemains salvateurs mais pas toujours ; les cartes étant rebattues il y a toujours une vaste incertitude : qui seront les perdants et qui seront les gagnants au bout du compte ?...
Il y a cette phrase réaliste de Visconti dans le scénario du film "Le guépard" :
"Il faudra bien que tout change pour que rien ne change..."
prêtée au riche propriétaire Lombard (joué par Burt Lancaster) entendant le vent de la révolte à ses portes .
A méditer.
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