Défaite de la musique, fête de l’ennui
La musique devenue fête se doit d’être joyeuse, festive, intéressante, conviviale, enjouée, mais ce 21 juin 2011, quel ennui j’ai ressenti en parcourant les rues de Bordeaux, où la foule était au rendez-vous pour venir écouter des concerts programmés et d’autres improvisés. Mais quel ennui et ma foi, je devrais aller consulter, ce n’est pas bien naturel que de s’emmerder à une fête où tout le monde s’amuse et danse, virevoltant sur un rythme d’Elvis ou se déhanchant en kiffant du reggae ou encore en enlaçant sa partenaire sur quelques notes de salsa. En fait, je n’ai rien vu de tout ça, à part dans quelque recoin de terrasse. C’était plutôt la fête de la bouffe au centre de Bordeaux. Les terrasses pleines de gens attablés et les rues remplies de badauds déambulant sans être endiablés, parcourant les rues comme si c’étaient des couloirs de grande surface, mais les regards plutôt hagards, car il n’y avait rien à vendre sur les étals. Cette foule anonyme perdue dans ses pensées, venue dans la ville comme en d’autres circonstances, les indignés sociaux viennent manifester contre la retraite ou les licenciements. Une foule pas très sentimentale mais très banale, peu encline à sortir de son autisme collectif, faite de clusters humains se connaissant, qui communiquent entre eux en ignorant les autres, bref, rien d’étonnant en ce 21ème siècle pas très excitant.
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