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Accueil du site > Tribune Libre > Défendre la Vème République : une utopie ?

Défendre la Vème République : une utopie ?

Le présent article est la réponse devenue un peu trop copieuse à un commentaire fait sous le précédent : « À vous qui, comme moi, avez voté F. Hollande au 2e tour », et comme le précédent, il n'engage que la responsabilité de son auteur et n'attend que d'être réfuté.

Il faut défendre les institutions contre le Président, au lieu de les mettre par terre comme il le pratique, en acte, à la suite de N. Sarkosy là aussi, tout en prétendant qu’elles sont solides.

Ce qui prouve mieux que toute démonstration qu’il les a ébranlées. En effet, quel autre Président, et quel autre parti au pouvoir ont-ils déjà osé ces paroles ?

La VIe République, qui n’est d’ailleurs pas l’idée du seul tribun, est comme toutes les idées. Il est très facile de montrer sur le papier qu’elle marcherait.

Il a été très facile aussi de montrer en son temps, déjà sur le papier, que le cadre de la Ve serait parfait pour l’application d’un programme socialiste. Ou d'un passage démocratique au socialisme. C’est ce qu’avait mis en avant le Programme commun.

Or, aujourd’hui, sous l’hypothèse d’un effondrement du système des institutions, il est au contraire difficile d’imaginer ce que les eaux boueuses feraient émerger comme monstre ou comme avorton car, sauf renversement complet et improbable des tendances, le Front de gauche serait loin d’être le seul à pouvoir pousser ses pions en avant.

Sinon, cette VIe République, pour voir le jour, demanderait la victoire préalable des forces de gauche qui, dans le cadre des institutions proposeraient à la France d’opérer cette mutation. Ce qui renvoie à la case départ.

C’est donc une idée qui mérite à peine d’être rappelée, et les médias qui n’en n’ont cure n’ont rien à voir dans cette remarque.

Sur le plan pratique, le Parti communiste français semble raisonnablement l'avoir mise de côté, à côté des accessoires de campagne électorale, puisqu'il œuvre à la constitution d'une nouvelle majorité parlementaire pour faire pression sur l'exécutif. Ceci est dans la logique des institutions.

Par contre, quand je dis au début de l’article cité plus haut que des responsables politiques professionnels avaient tout en main pour savoir qui était F. Hollande quand ils appelèrent à voter pour lui au 2e tour, car il ne s’en cachait pas, ce qui aurait pu engendrer un autre comportement de leur part, il ne reste plus guère comme argument pour leur garder de la confiance que ceci : personne ne pouvait savoir que F. Hollande irait aussi vite et aussi loin !

D’où ma thèse, qui confine au truisme : la crise du système affecte aussi l’opposition, et dans ses effectifs et dans ses cadres. Ce qui ne peut que réjouir tous les autres.

Une petite note. Je relisais récemment des textes datant des années 1970.

À l’époque la notion de classe ouvrière avait encore cours, complétée par celle de couches sociales.

La question qui se posait était de rallier les cadres, techniciens et ingénieurs, à la lutte prolétarienne. Il est bien vrai qu’une Nation sans cadres, et dans tous les domaines, n’a guère de possibilité d’exister, et que gouverner sans leur adhésion au moins passive serait une gageure.

Peu importe ici les résultats qui suivirent.

Il s’agit simplement de montrer qu’il y avait encore un peu de clarté dans la classification, alors qu’aujourd’hui tout se noie dans la confusion de peuple, de peuple de gauche, sans autre précision.

Alors, effectivement, la VIe République devient facile à imaginer.

Son seul mérite, à mes yeux du moins, est qu'elle permet de faire un petit point sur la situation politique actuelle.


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15 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 11 septembre 2014 10:12

    Il n’y a plus de république ni de France...y a que les ploucs pour le croire.. !

    Y a BERLIN et Merkel qui dirige « SON EUROPE » veule et obéissante...
    D’ailleurs elle vient encore de le dire pour la dernière fois...Hollande doit obéir..c’est dans tous les journaux Allemand...

    • César Castique César Castique 11 septembre 2014 10:39

      « Il n’y a plus de république ni de France... »


      Il est tout de même stupéfiant le nombre de gens - et qui réfléchissent, parce qu’il faut un minimum de réflexion pour rédiger un article, même mauvais et truffé de contre-vérités - qui ne se sont pas encore avisés qu’ils ne sont plus dans la France des années 70, mais dans l’Europe des traités de Maastricht et ultérieurs.

      Cette incapacité à remettre en cause ce qu’on croit depuis toujours est emblématique des limites de la nature humaine. Et j’imagine qu’il est possible que dans le cours d’une discussion, un type comme Dwaabala - à l’instar de beaucoup d’autres - soit parfaitement capable d’admettre cette réalité, tout en étant, par la suite, incapable de l’intégrer dans ses propres schémas de réflexion, élaborés sur des bases désormais obsolètes et auxquelles son subconscient reste indéfectiblement attaché.

    • claude-michel claude-michel 11 septembre 2014 10:54

      Bonjour...c’est le problème des masses qui ne réfléchissent plus mais comme vous dites seul il y a encore une once de pensée pour intégrer cette situation ubuesque...

      ++

    • claude-michel claude-michel 11 septembre 2014 11:58

      hélas...De Gaulle avait raison...les Français sont bien des veaux.. !


    • César Castique César Castique 11 septembre 2014 17:45

      "....c’est le problème des masses qui ne réfléchissent plus..."

       

      A mon avis, ce n’est pas cela. Les auteurs d’articles d’AgoraVox n’appartiennent pas à des masses qui ne réfléchissent plus - si tant est que les masses aient jamais réfléchi.

       

      Une minorité d’individus réfléchissent, parce qu’ils ont la « vocation », les autres ont leur esprit occupé, prioritairement, par autre chose, la télé ou la belote, la pétanque ou la colombophilie, les timbres-poste ou le porno sur le Web, le football ou l’hybridation des roses, la connaissance des vins ou le dressage canin, le culte de telle idole du show-biz ou le jardinage, le bénévolat pu le chant choral ... 

       

      Personnellement, je ne juge pas et je ne hiérarchise même pas les centres d’intérêt. Et je ne traite pas non plus les gens de veaux parce qu’ils sont ce qu’ils sont plutôt que ce que je souhaiterais qu’ils fussent.

       

      Pour en revenir à Dwaabala et à ses semblables, nous sommes dans une configuration très différente. D’une part, ils réfléchissent, d’autre part, ils sont accessibles à des réflexions s’inscrivant hors de leurs propres schémas de réflexion.

       

      En l’occurrence, cela les conduit à admettre la perte de souveraineté de la France, avant de refouler cette perte au plus profond d’eux-mêmes, parce que tout leur projet politique s’inscrit dans le contexte désormais fictif, d’une France souveraine et indépendante. 


      J’ajoute que je pense que le refoulement est un phénomène très fréquent dans la pensée politique, et jusque chez les hommes d’Etat et qu’il complète « admirablement » la si humaine prise des désirs pour des réalités.


    • tRivi 12 septembre 2014 09:10

      On a surtout fait croire à une masse qu’il ne devait plus se soucier de rien et que l’on allait s’occuper d’eux. Et bien malheureusement non ! Souvent les gens on ce réflexe largement diffusé dans nos mérdia comme quoi la politique et beaucoup trop compliqué pour le commun des mortels. Il suffit juste de regarder ce que peut répondre n’importe quelle personnalité autre que politique quand on lui demande son avis sur un conflit politique international par exemple « ça nous dépasse etc... ». Ha ! et ça ne les intéressent pas. Le majorité des citoyen sont juste fainéant politiquement parlant !


      Et sérieusement la VI éme république se sera juste un argument de vent au prochaine élection, ne soyons pas dupe !!!! Les constitutions devraient être écrites directement par les peuples et pas par leurs dirigeants.

    • soi même 11 septembre 2014 10:13

      Non, ce n’est pas une utopie, si l’on consent comme toute chose humaine, elle doit être en conformité à ce que l’Époque exige à la pluralité réel du partage des pouvoirs !

      http://www.tri-articulation.info/item/124-la-tri-articulation-en-dix-points


      • VIP erre 11 septembre 2014 10:32

        Il est difficile de savoir ce que donnerait une démocratie... ou une VIème république ou même un royaume ou une dictature. Le problème n’est en fait pas là. La crise du système n’est pas liée au système politique, mais aux principes sur lequel il repose et qui ne sont jamais remis en cause. Le problème ce ne sont pas les médias, les hommes politiques de droite ou de gauche, mais les citoyens dont les journalistes et les hommes politiques... Il faut que nous apprenions à comprendre notre héritage culturel et à la remettre en cause quand il ne fonctionne pas.




        La crise du système a révélé la crise du pouvoir, notamment sa représentation dont on mesure qu’elle n’est plus, depuis De GAULLE, au service de l’intérêt générale, mais sert généreusement les classes de nantis.

        Pour qu’il y ait une petite chance de recréer un jour, une démocratie réelle, c’est à dire que des élus représentent et mettent en oeuvre, la volonté populaire, il faut d’abord et avant tout, balayer la classe politique à gauche et à droite, corrompue, habituée à servir les riches.

        Quand, Marine LE PEN, dit qu’elle tend la main à la droite et la gauche, pour reformer son gouvernement, on peut légitimement douter qu’elle serve de voiture-balai 


        • soi même 11 septembre 2014 11:00

          ( La crise du système n’est pas liée au système politique ) Et bien justement, il est intime lié, au point que ce n’est plus la politique qui reflète le Droit, c’est l’Économique qui dicte ses lois , et malheureusement même Le Pen est dans cette logique.

          Vous trouvez pas étonnant de sa part, que Marine ne remette pas en causse les fondamentaux du choix économiques, et quel promeut l’Ultralibéralisme sous un faux discourt souverainisme, patriotisme et nationaliste ?

          Au point où l’on en est, que le vote pour elle où pour Valls où Sarkozy, c’est juste l’emballage qui change pas le produit !



          • Mmarvinbear Mmarvinbear 11 septembre 2014 13:27

            Réaction typiquement Française. Quand la fièvre est là, on accuse le thermomètre.


            Il ne suffit pas de répéter « la VI, la VI ! » en sautant sur son fauteuil comme un cabris pour faire avancer les choses.

            En fait, à part les partisans habituels de la VI, ce sujet n’intéresse personne.

            Pourquoi ? Parce que tout le monde sait que la V n’est pas le problème. Donc appeler à la VI n’est pas la solution.

            Et puis il faut le dire : les partisans de la VI, à les entendre, ne semblent que vouloir revenir à la IV. Qui elle était un sacré problème.

            La V marche. Le système est fonctionnel et adapté. On peut discuter de menus détails, mais l’expérience nous montre que quand la primauté est accordée à l’exécutif, la situation est toujours plus stable que lorsqu’elle est accordée au législatif.

            Et puis, on peut mieux faire d’une seule personne un bouc émissaire efficace que contre une assemblée, plus vaste, vague et impersonnelle.

            • Wilemo Wilemo 11 septembre 2014 14:59

              Bonjour,

              Je ne comprends pas vraiment l’article. Ce que je lis, c’est « vouloir une VIème c’est bien beau, mais force est de constater que la Veme est stable. »
              Or, si l’auteur se fend d’un article, c’est bien que quelque chose « ne colle pas ». D’ailleurs, il dit que le mérite de ce débat Veme/VIeme est de faire un point sur la situation politique. A ce niveau politique là (distinction Veme/VIeme), on parle de modifications institutionnelle et/ou constitutionnelles. Alors sans parler de VIeme R., l’article aborde quand même implicitement la question d’un « après », pourquoi pas une alternative qui permettrait simplement de pouvoir justement faire en sorte que ces questions soient abordées largement par les citoyens...
              Or, comme un serpent qui se mord la queue, cette perspective n’entre pas dans le cadre républicain actuel, et pour y tendre, il convient d’envisager un nouveau contrat social. Ce qui ne préjuge pas de ce que serait une « VIème ».

              • Antenor Antenor 11 septembre 2014 18:01

                La Vème République a été conçue par un militaire pour un militaire. Les civils qui lui ont succédé n’ont pas la mentalité requise à son exercice.

                Entre l’hyper-parlementarisme de la IIIème / IVème République et l’hyper-présidentialisme de la Vème, n’y a-t-il pas moyen de trouver un équilibre ?

                Dans quel autre pays le chef de l’Exécutif a-t-il le droit de dissoudre l’assemblée législative ?

                Supprimons le droit de dissolution mais supprimons également les motions de censure. Et vive la véritable séparation des pouvoirs !


                • Bombe Bombe 11 septembre 2014 20:40

                  La seule idée de défendre la « république » m’horripile..

                  Le problème c’est la république elle même et ses conceptions philosophiques malsaines, le peuple n’a jamais voulu de cette république, la bourgeoisie et les idéologues lui ont imposé.

                  • epicure 12 septembre 2014 02:00

                    D’un autre côté :
                    la troisième république a été crée par des monarchistes bourgeois principalement
                    Et la Vème par un monarchiste qui a voulu faire une monarchie républicaine, qui a atteint ses limites avec la main mise de Bruxelles et l’incompétence de hollande.

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