Défense du Fort de Larmont. (17 Juin 1940, 2nd guerre mondiale)
Le fort de Larmont dépendant du secteur fortifié du Jura central est un ouvrage déjà ancien et peu armé. Sa garnison dont l’effectif est faible ne dispose que de quatre mitrailleuses, d'une petite provision de grenades, et d'un stock fort limité de munitions.
Le 16 Juin des renseignements assez vagues indiquent l'approche d'une division blindée ennemie qui, après avoir livré combat à des éléments de cavalerie entre Gray et Besançon, renonce à franchir le Doubs et se dirige vers Pontarlier.
Vers 19h30 le flot des troupes en retraite traverse Pontarlier se dirigeant vers Moret par la route Pontarlier-Oye et Palet.
La 14e demi-brigade, composée de troupes de toutes catégories, sous les ordres du chef de bataillon Davouze, reçoit l'ordre de s'opposer à la progression ennemie et de retarder son avance le plus longtemps possible.
La nuit se passe à renforcer en munitions et en mines antichars les points d'appui.
Le 17 au matin, à 5h30, quatre auto-mitrailleuses ennemies dont une voiture T.S.F. Sont signalées à la sortie est de Pontarlier . Elles se sont glissées à la faveur de la nuit dans une colonne Française en retraite et ont déboité avant le jour, progressant ainsi sans combattre.
Le lieutenant Pavelet est chargé de les identifier. Il part avec quatre hommes dans une voiture, retrouve l'ennemi et prend contact. Il arrive à se décrocher et rejoint le fort de Larmont où se tient l'état-major de la 4e demi-brigade. Il rend compte que l'ennemi est en force et que l'attaque est imminente.
La garnison de l'ouvrage à été renforcée par des douaniers et par divers éléments de troupes à armement varié. De nombreuses femmes et des enfants sont également venus se réfugier des villages voisins à l’intérieur du fort. Les civils sont mis à l'abri et les défenseurs repartis aux postes de combat.
A 11h45 l'attaque se déclenche sous la forme d'un violent bombardement par l'artillerie lourde. Installées dans la région d'Houtaud les pièces allemandes de 210 et de 105 tirent à vue sur l'ouvrage. L'artillerie française, en position dans la région de la Grange-Dessus, vient d'être neutralisée par l'aviation et ne peut répondre. Le fort de Larmont est réduit pour résister à ses seuls moyens.
Pendant 6 heures, sans un instant d'interruption, les obus moyens et lourds pleuvent sur l'ouvrage. A 13h15 toutes les communications par téléphone et par T.S.F. Sont anéanties. Bientôt l'infanterie allemande attaque l'ouvrage sur trois cotés. Le tir violent de la défense la tient en respect.
En dépit de l'avalanche d'obus qui bouleverse l'ouvrage sans cependant causer de dégâts aux abris, les défenseurs entretiennent un feu continu qui interdit à l'ennemi toute avance. Mais atteintes par les obus, deux mitrailleuses sur quatre sont anéanties. Les munitions commencent à se faire rares. Le feu français peu à peu se ralentit. Vers 18 heures l'infanterie ennemie arrive au contact immédiat du fort.
A 18h45 l'ennemi lance le premier assaut. Descendant dans les fossés à l'aide de cordes, les fantassins allemands se ruent à l'attaque. Ils sont repoussés. Un second assaut tenté un peu plus tard subit le même échec. Six fois elle est repoussée.
Il est maintenant 19h40. La nuit va tomber. Il ne reste plus qu'une seule mitrailleuse en état de tirer et des munitions pour alimenter une résistance de 5 minutes. Déjà l'ennemi essaie d'enfoncer les portes. Il est repoussé une dernière fois. Mais la situation est de toute évidence désespérée. Le but recherché de retardé l'ennemi est largement atteint.
Le général allemand commandant la division adverse propose aux défenseurs du fort la reddition de l'ouvrage. En raison de la magnifique résistance, les défenseurs auront droit à un traitement spécial. Les officiers garderont leurs armes, leurs bagages, leurs chevaux. Ils seront logés dans un hôtel de Pontarlier. La garnison sortira en ordre de marche.
A 20 heures la garnison du fort de Larmont comprenant 8 officiers et 122 hommes sort du fort de Larmont en présence des troupes allemandes qui lui présentent les armes.
Elle à combattu jusqu'à l’extrême limite des forces humaines et les vainqueurs eux-mêmes rendent hommage à son héroïsme.
Extrait tiré du livre « Mémorial de France » dont les faits d'armes réels furent recueillis par André-Paul Antoine.
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