Demain est… peut-être un autre monde ?
Le couvercle maintenu d’une main de fer par les Présidents dictateurs de Tunisie et d’Egypte sur la marmite bouillonnante des idées de révolution a explosé ! Les peuples sont en marche vers leur liberté, rompant les chaînes du périmètre de sécurité, celui instauré contre l’islamisation du monde arabe.
Observateurs « non silencieux », les Etats Unis et les pays d’Europe de l’Ouest, se sont empêtrés les pieds dans le « tapis d’Orient » et s’inquiètent. Il est impossible d’arrêter la rébellion d’un peuple qui se révolte de décennies de privations, d’injustices sociales, de répressions individuelles et collectives et du droit d’expression.
Néanmoins, les « Ayatollahs civils » de Tunisie et d’Egypte ont été pendant plus de trente ans les remparts sans faille de la politique occidentale comme l’avait été le Shah d’Iran contre l’intégrisme musulman en 1979. L’histoire a aussi ses raisons que la Raison ne connaît point !
Ces pays arabes se sont ainsi sauvés de l’extrémisme religieux qui prône sans ambiguïté la guerre de religions, le Djihad, pour constituer des républiques islamiques. Mais, aujourd’hui, les peuples veulent disposer de leur libre autodétermination sur le statut politique de leur pays. Y arriveront-ils ?
Un peuple qui se soulève rompt avec l’idée qui consiste à penser que « le peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite ! ». En les chassant du pouvoir, les tunisiens et les égyptiens ont prouvé que leurs dirigeants ne les méritaient pas ! Arrivés au pouvoir par la force, ils partent par la pression populaire pacifique. Magnifique démonstration de courage et d’abnégation !
Mais, quel est l’avenir ? Nul ne peut le dire car si le peuple a prouvé sa capacité à refuser d’endurer plus longtemps la dictature de l’ancien pouvoir, aucune personnalité n’émerge pour favoriser l’avènement d’un Lula au Brésil ou Mandela en Afrique du Sud. Les seules organisations structurées sont celles de l’armée et de groupes religieux. A défaut d’un leader indépendant charismatique pour réunir autour de lui les représentants des principales composantes de la société, le pouvoir est susceptible de revenir aux plus forts et aux partis les mieux structurés. Le passé est t-il en marche vers un avenir dictatorial ? Dans leur contexte historico-religieux, les pays du monde arabe sont-ils destinés à subir la seule attraction islamique ?
Si l’on prend en considération les mouvements d’opposition au gouvernement de la république islamique d’Iran, qui n’est pas un pays arabe, le risque d’islamisation des pays du Proche-Orient est peut-être moins probable aujourd’hui qu’il l’était hier. Une dictature n’a de convictions que celle du Pouvoir, qu’il soit militaire ou religieux. Elle n’a d’autorité que celle de la répression.
Les révolutions tunisienne et égyptienne ont rejeté la dictature et ne reconnaissent aucune autorité tutélaire. Vont-elles se livrer à celle d’une république islamique ?
D’aucuns répètent une phrase qui serait attribuée à André Malraux : « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. » En fait, Malraux n’a jamais prononcé cette phrase. Dans un article de l’hebdomadaire Le Point (Le Point, 10 novembre 1975), il précise sa pensée "On m'a fait dire : "le XXIe siècle sera religieux". Je n'ai jamais dit cela bien entendu, car je n'en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n'exclus pas la possibilité d'un évènement spirituel à l'échelle planétaire."
Qu’ils s’agissent des pays du monde arabe, de l’Iran et d’autres, un évènement plus spirituel que religieux est en cours. Les peuples veulent exercer leur droit à la liberté d’expression, au libre choix de leurs convictions religieuses et politiques.
Cet évènement spirituel dont Malraux parlait, n’est-il pas l’annonce d’une séparation de l’Eglise et de l’Etat dans une République démocratique et laïque ? La France a mis plusieurs siècles pour y parvenir. De 1516 avec la signature du Concordat de Bologne par François Ier et le pape Léon X, au 9 décembre 1905 par la promulgation de la loi de la séparation des Eglises et de l’Etat par le Président de la République Paul Doumer, en passant par 1802 avec la suppression de la religion catholique comme religion d’Etat !
« L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait ». (Georges Bernanos)
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