Démarchage à domicile : marre de se faire harceler !
Toutes les semaines, une Mairie française appelle à la vigilance de ses habitants en raison de campagnes de démarchage à domicile abusif. Que faut-il de plus pour que nos élus prennent ce problème à bras le corps ?
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Le 16 avril : « Yonne : attention au démarchage abusif » — France Info
Le 29 avril : « Maine-et-Loire : isolation à 1 euro, attention au démarchage abusif » — France Info
Le 3 mai : « Démarchage abusif au nom de l’ANAH » — Journal de Millau
Le 16 mai : « Attention au démarchage abusif » – La semaine de Castres
Le 29 mai : « Un démarcheur agresse un client à domicile à Torcy-le-Petit » - L'Est éclair
Le 31 mai : « Attention au démarchage (communiqué) » - Le Journal de Saône-Et-Loire
Et qui sont les principales victimes de ces pratiques abusives ? Les personnes âgées bien évidemment. Notre gouvernement macroniste n’aime pas les vieux, on le savait, mais de là à les laisser sans défense face à des démarcheurs sans scrupules aux dents longues…
Comme toujours, lorsqu’on aborde la question de l’encadrement plus restrictif d’un secteur d’activité, la préservation de l’emploi est utilisée et avancée comme prétexte pour calmer les ardeurs des législateurs. Le démarchage n’échappe pas à la règle. Comme si la protection des consommateurs et la préservation des emplois n’étaient pas conciliables.
Seul le député Les Constructifs, Christophe Naegelen, semble en être convaincu. Lui qui s’est attaqué au démarchage téléphonique en présentant un projet de loi — depuis adopté — qui a eu l’avantage de renforcer le contrôle des entreprises du secteur tout en préservant l’emploi.
Fort de ce succès, le député se dit d’ailleurs prêt à se saisir de la question des dérives du démarchage à domicile cette fois. Un projet de loi serait même dans les tuyaux. Bonne nouvelle me direz-vous. Bien sûr, mais le temps presse. Car pour le moment, les consommateurs sont sans défense.
Mardi 14 mai, le Médiateur de l’énergie publiait son rapport annuel 2018. Dans lequel il dénonce l’augmentation des pratiques de démarchage agressives de certaines entreprises du secteur.
D’après le baromètre Énergie-Info 2018, plus d’un Français sur deux a déclaré avoir été démarché pour une offre d’électricité ou de gaz, contre 36 % en 2017. « Rien d’étonnant donc à ce que le nombre de litiges portant sur des contestations de souscription ou des dénonciations de pratiques commerciales demeure élevé en 2018, avec 1416 cas recensés », estime le Médiateur.
Le vrai problème c’est que même lorsque les entreprises fautives se font rattraper par la justice et taper sur les doigts, elles ne s’arrêtent pas pour autant. L’énergéticien Engie a par exemple été condamné en mars dernier à payer une amende d’un million d’euros pour démarchages abusifs. Mais toujours aujourd’hui, les témoignages sur les pratiques abusives des émissaires de l’énergéticien pullulent sur la Toile !
C’est facile à comprendre : pourquoi Engie mettrait un terme à une pratique qui lui rapporte des milliards par an pour une amende d’un petit million d’euros, qui ne représente ni plus ni moins que 0,0015 % de son chiffre d’affaires annuel (65 milliards d’euros en 2017).
Le patron du concurrent Total Spring, accusé des mêmes pratiques, assume quant à lui sans vergogne recourir à des pratiques agressives. Preuve qu’aujourd’hui les entreprises sont libres de flouer les consommateurs comme bon leur semble, sans avoir peur d’un retour de bâton à la hauteur de leurs crimes.
Il faut que cela cesse !
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