Démocratie et Chômage
La démocratie, dans son sens populaire, atteint sa perfection aux États-Unis et en Europe de l'Ouest. C'est la meilleure forme d’État dans le cadre du capitalisme-salariat. Je dis bien la meilleure parce que le capitalisme-salariat peut se passer de la démocratie par exemple en Russie, où le Tsar est de retour après le pseudo-communisme de Lénine et ses successeurs, dans les monarchies arabes, en Chine,etc.
L'utilité historique de cette démocratie est la gouvernance de L’État par la population elle-même à travers les élections. Mais la population est divisée en deux superclasses opposées dans leurs intérêts économiques : les capitalistes-salariés et les chômeurs. Les capitalistes-salariés forment la majorité de la population, et par là, imposent leur dictature à la minorité de chômeurs. Ce qui explique que historiquement, la démocratie occidentale n'a aucune solution contre le chômage.
Et il est illusoire voire ridicule de demander aux salariés la désobéissance civile pour sympathiser avec les chômeurs car la perte d'emploi est un drame social aux conséquences catastrophiques. Le chômage apparait historiquement, aux individus, comme un accident de parcours d'où les assurances-chômages mises en place et gérées par le patronat et les syndicats. Comme le chômage est loin d'être un phénomène accidentel mais structurel au capitalisme-salariat, des minimas sociaux sont mis en place. Les minimas sociaux sont l'expression économique de l'antagonisme entre les capitalistes-salariés et chômeurs, l'impuissance de l'Etat capitaliste-salarial face au chômage.
Dans le paysage politique, on trouve beaucoup de partis politiques qui proposent des solutions contre le chômage mais aucun ne remet en cause le mode de production capitaliste-salarial d'où d'un côté les successions de partis au pouvoir depuis des décennies et de l'autre côté, la montée inexorable du chômage et de la précarité. Quant à la gauche radicale, elle n'arrive pas à dépasser l'ancienne conception communiste dominante développée par Karl Marx et Friedrich Engels. J'ai écrit un article ici sur la limite de la théorie de la lutte des classes. Une théorie qui est, sans doute, vraie. Mais cette lutte de classes se déroule dans une lutte encore plus vaste et plus longue, la lutte des superclasses : loi suprême d'évolution de la société humaine jusqu'à la société communiste où les superclasses sont abolies.
Le communisme, tel que Marx le définit c'est à dire l'abolition du salariat, est le stade suprême du mouvement des chômeurs et précaires. Les communistes eux-mêmes n'ont pas conscience de cela bien que les salariés le leur rappel à chaque élection. Dans les élections, les salariés votent massivement pour conserver le mode de production actuel. La gauche communiste est toujours en minorité. Si les partis communistes, ne prennent pas conscience de la réalité de la lutte des superclasses et donc de découvrir leur propre nature politique, ils ne pourront pas augmenter leur puissance politique.
Le rôle historique du communisme est la représentation politique des chômeurs et précaires. Par exemple, les chômeurs et précaires en France pèse 20% de la population active. Si la gauche communiste française (PCF, NPA, LO, etc.) change radicalement de stratégie en défendant ouvertement les chômeurs et précaires, en braquant la lumière sur l'antagonisme entre capitalistes-salariés et chômeurs, etc. ils pourront envoyer beaucoup d'élus au Parlement et dans les collectivités locales. La transformation de la majorité de la population en chômeurs étant inévitable au XXIe siècle, la proportion des élus communistes ira en croissant jusqu'à former la majorité absolue.
Mais l'expérience historique montre que le passage d'un mode de production à un autre se fait à chaque fois dans la violence. Déjà en France on a le mouvement des Gilets jaunes qui remet en cause les règles démocratiques de base et aux Etats-Unis, Donald Trump a dû se cacher dans le bunker de la Maison Blanche face à une quasi-insurrection contre les violences racistes. Il est remarquable de voir que dans ce mouvement on s'attaque surtout à la propriété privée que le chômage arrache violemment à la population. Donc les communistes tout en défendant la démocratie doivent se préparer dans un environnement politique de plus en plus violent
La révolution des chômeurs communistes signifie l'expropriation des capitalistes, la transformation des moyens de consommation en biens publics : logements, habillements, voitures, restauration, bref tout. La propriété privée est détruite dans sa racine même. La famille actuelle est détruite : "le père" est remplacé par l'Etat, le rôle de "mère" est limité strictement à l'élévation physiologique de l'enfant et elle ne peut avoir aucun droit quelconque sur l'enfant. Tous les besoins matériels, santé, de formation, de divertissement,etc. de l'enfant sont pris en charge par l'Etat jusqu'à sa majorité productive. La révolution communiste est donc la révolution la plus radicale de tous les temps. Ces changements ne se feront pas de façon imperceptible sans résistance des forces politiques conservatrices.
On voit bien que l'environnement communiste que je viens de décrire est incompatible avec la démocratie actuelle de la même manière que le chômage croissant est la négation patente de cette démocratie. Les communistes ne doivent pas la rejeter mais l'utiliser pour mesurer et accroître leurs forces politiques.
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