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Accueil du site > Tribune Libre > Démographie et abominable pyramide sociale

Démographie et abominable pyramide sociale

La pyramide des âges met en évidence les conséquences inéluctables du vieillissement d'un organisme, à l'égard d'une nation comme de n'importe quel individu.

Pour chaque nation considérée isolément, la solution semble résider dans le maintien de son taux de natalité à un niveau assurant le remplacement des actifs, quelle que soit la date de leur départ à la retraite, mais en réalité les choses ne sont pas aussi simples.

Une autre pyramide existe : la pyramide sociale, confondue avec celles des richesses (ou de la pauvreté) et du pouvoir (ou de la dépendance.

A l'époque du franchissement des 7 millards d'êtres humains et d'une mondialisation qui tend à réduire à une seule les pyramides de toutes les nations, le sujet vaut d'être plus que jamais médité.

La misère n'est pas, comme la pauvreté, un état relatif trop souvent confondue avec l'inconfort. Bien que privé du progrès, tel qu'il est permis d'y accéder normalement au plus grand nombre des citoyens des États dits avancés, qu'a en effet de commun le pauvre à Paris ou au fin fond de la banlieue la plus déshéritée de n'importe quelle grande cité occidentale, avec l'habitant du Sahel ou d'un miséreux sur son tas de détritus dans les faubourgs du Caire ?

S'il est possible de relativiser la pauvreté au point de l'assortir d'indices et autres outils d'évaluation statistique, il n'en est pas de même pour cette sous-pauvreté qu'est la misère, qui règne la où la question du chômage ne se pose même pas, faute d'activités industrielles ou autres. Aurait-elle d'autres causes qu'économiques ? l'absence du minimum de ressources qu'elle traduit ne résulterait-elle pas plus simplement d'une croissance démographique "sauvage" ?

Pour comprendre, plutôt que de considérer de banales courbes et tableaux de chiffres, il est proposé ici de méditer sur la pyramide, cette structure que les anciens, qui étaient peut-être meilleurs observateurs que nous, ont pu déjà considérer comme représentative de tous types d'organisation hiérarchisés. Appliquons-en la structure et le volume, avec sa base et son sommet, à l'ensemble des hommes peuplant la planète. Une telle pyramide sociale (ou des richesses matérielles puisque là est désormais l'aune à laquelle se mesure le bonheur des hommes) avec l'opulence à son sommet et la misère à sa base, met bien en évidence que l'existence de cette dernière est directement liée à la démographie.

Dès lors que cette pyramide croît en volume, ce qui est le cas du simple fait de l'augmentation constante de la population, sa base se développe toujours davantage que son sommet, alors que se livre à tous ses niveaux une lutte ininterrompue pour la conquête des richesses et leur illusoire partage. Il s'agit pour chacun de se hisser à un étage supérieur à celui qu'il occupe, en dépit du poids qui l'écrase. À noter au passage le confort bien relatif de ceux qui occupent une situation médiane, comprimés entre la poussée venant du bas et le poids qui les domine.

Parfois, une secousse est provoquée par une base insurgée ; c'est la révolution. Celle-ci peut entraîner quelques changements pour les mieux nantis aussi bien que des bouleversements profonds, mais la structure de l'ensemble reste immuable, avec les plus riches (ou les plus puissants, ce qui revient au même) au sommet et les autres s'entassant, toujours plus nombreux, à la base. Ainsi, en 2011, sur 7 milliards d'êtres humains, cette base en compte 3 qui vivent avec moins de deux dollars par jour – l'un d'entre eux mourant de faim toutes les 3 secondes –, alors qu'au sommet logent les 500 personnes les plus riches du monde. Et chaque jour voit croître la population mondiale de plus de 220 000 individus, chacun allant sagement se ranger à la place que lui assigne le sort dans une pyramide qui s'atrophie d'autant. Hormis les arguments sans plus de fins que d'efficacité de ceux qui promettent aussi bien le prochain arrêt de la progression qu'une explosion, le constat est ce qu'il est, et puisqu'il nous semble interdit d'envisager une autre structure que pyramidale, des questions se posent, appelant des réponses chaque jour plus urgentes :

- Jusqu'où irons-nous ?

- Par quels moyens le cours des choses est-il susceptible de changer :

- Par la révolution ? C'est peu vraisemblable. Quelles que soient leurs raisons, leur ampleur et leur violence, les révolutions n'ont jamais rien changé à la structure pyramidale de la société, en dépit de ceux qui s'obstinent à nier à la pyramide son caractère représentatif du monde dans lequel nous vivons ; refusent d'en reconnaître le caractère incontournable, ou veulent la contraindre à une platitude aussi égalitaire qu'utopique, quand ils ne prétendent pas la faire reposer sur sa pointe.

- Par la fraternité ? Il suffit d'en considérer les acquis au cours de l'histoire et spécialement durant le siècle écoulé, pour se faire une idée de ce qu'il y a lieu d'en attendre.

- Par le progrès scientifique et technique ? Il n'est qu'un outil aux mains des hommes, qui en font ce qui motive l'observation du point précédent.

Mis à part le partage auquel seuls les saints consentent, y-a-t-il des solutions et quelles pourraient-elles être ?

En attendant de les reconnaître, l'individu étant condamné à la simple prise de conscience et au mieux à des vœux ou à des gestes sans grande portée réformatrice, c'est aux politiques, dont le rôle est de prévoir, de s'en préoccuper. Après avoir pris eux-mêmes la mesure d'une situation aux conséquences aussi désastreuses que prévisibles, il est de leur responsabilité d'identifier les vrais problèmes et de leur affecter un ordre de priorité. Or qui se soucie réellement de démographie, au-delà du constat dans le meilleur des cas ?

Pourtant, si rien n'est fait pour ramener la population du globe à un niveau maîtrisable, dans les meilleurs délais et conditions possibles, l'humanité ne fera qu'accroître ses maux jusqu'au pire. Prendre conscience d'une évidence criante, le plus largement et la plus rapidement possible ne peut plus suffire. Le pragmatisme dicte de procéder à un investissement massif en vue de réguler le niveau de la population mondiale sans plus s'en remettre hypocritement à la providence davantage qu'aux saignées aussi barbares qu'illusoires opérées ici et là par les guerres, les famines et la maladie, et sans s'arrêter aux considérations d'ordre idéologique, religieux, etc. qui ne manqueront pas d'y faire obstacle.

Alors que chaque pays en est encore à débattre de son cas, le problème de la pauvreté est mondial et rien d'utile ne pourra se faire autrement qu'à cette échelle et par la démographie. Alfred Sauvy écrivait, il y a plus de 50 ans (De Maltus à Mao Tsé-Toung - Denoël 1958) :« À l'échelle internationale, les sentiments de pitié ou de solidarité humaine s'exercent plus facilement à l'égard de la maladie (ou, à la rigueur, de la famine extrême) qu'à l'égard de la pauvreté. Des secours extérieurs sont accordés pour guérir les hommes ou tout au moins pour les empêcher de mourir, mais non pour leur permettre de vivre. ». Le moment n'est-il pas venu d'ajouter "... ou les empêcher de naître en surnombre".


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3 réactions à cet article    


  • non667 7 novembre 2011 11:39

    à claudec

    tout à fait ok

    j’ajoute pour les autruches :

    ils savent (l’élite )depuis longtemps que la terre ne peut nourrir de façon pérenne plus de 2 milliards d’habitants ! (les centaines de milliers d’années d’avant le progrès technique /médical le prouvent )
    le problème de cette élite ,de ce peuple élu est donc : comment supprimer 4,5 milliards d’habitants qui pompent l’air inutilement ?

    comment faire baisser la consommation /pollution des survivants afin de mieux leur en laisser(a l’élite ) et pour plus longtemps ? :
    en augmentant les prix pour la consommation .(ça vient )
    en mettant des taxes pour la pollution .(c’est parti :taxe carbone !)

    pour les 4,5
    avortement ,préservatifs , destruction de la famille , hédonisme ..... en route pour l’occident . mais pour les autres notamment les musulmans ?
    mais ça n’irait pas assez vite alors il faut ajouter d’autres solutions !

    la bombe atomique ? impensable ça pêterait de tout les cotés , elle ne fait pas de détail , contamine trop longtemps le territoire , de plus le vent tourne et n’a que faire des frontières ! alors ?
    bombes à neutrons : pas assez ciblantes
    les armes chimiques, bactériologiques même problème

     euréka j’ai trouvé !
    et si on fabriquait un virus génétiquement modifié (genre sida + ) qui épargne seulement un type de population qui possède un génome particulier acquis (ogm ,« vaccins préventifs » ) ou inné (gène d’Abraham par exemple , les israëliens font des recherches dans ce sens ,vérifiez sur net ).

    un comble :la recherche coute cher alors on peut la faire financer par des dons de la populace en organisant des génétons et en disant que c’est pour soigner des maladies héréditaires . 

     


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 7 novembre 2011 12:17

      Mieux, si on organisait une super cérémonie du millénaire au bord de la mer morte avec comme prestigieux invités l’ensemble du panel de ce qui se fait de mieux en matière de peuple élu, Juste le sommet de la grande pyramide dominante, la sainte triniquée Bouygues Lagardère Bolloré Pinault Arnaud, Bush Rumsfeld Powell chez eux, Guéant, Longuet, Lagarde chez nous. Cette élite dominante et son cortège de sbires serviles et corps d’armées soumises fêtant ensemble leur formidable victoire sur le monde entier des vivants faisant de chacun d’entre nous un pion de la consommation sans sommations...L’ensemble des décideurs, le sommet de la pyramide au fond de la fosse sans vie...on n’a plus qu’à creuser un super tunnel reliant la mer rouge à la mer morte sans le dire et hop, un seule bombe suffit, ils sont tous zappés...net et sans vagues, Paf dans un grand Plouf, terminé garanti à jamais balayés et le temps suit son cours, Merci Kadhafi...


      • Rémi Manso Manso 9 novembre 2011 13:36

        «  Le moment n’est-il pas venu d’ajouter : ... ou les empêcher de naître en surnombre. »

        En effet, la question de la surnatalité d’une partie du monde est aujourd’hui une des plus importante. Une planète à 7 milliards c’est déjà trop, alors les 9,3 milliards annoncés pour dans à peine 40 ans (2050) ou les plus de 10 milliards prévus pour la fin du siècle c’est de la folie. L’Afrique a elle seule devrait d’ailleurs passer de 1 à 3,5 milliards d’ici 2100 et sa population risque d’attendre encore fort longtemps avant d’accéder à un niveau de vie correcte, si tant est que cela soit encore possible...

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