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Accueil du site > Tribune Libre > Denis Mukwege, une étoile au cœur des ténèbres ou « l’homme qui (...)

Denis Mukwege, une étoile au cœur des ténèbres ou « l’homme qui répare les Femmes », Prix Nobel de la Paix

 « C’étaient des conquérants, et pour cela, il ne vous faut que la force matérielle, rien dont il y ait lieu d’être fier lorsqu’on la détient, puisque votre force n’est tout juste qu’un accident résultant de la faiblesse des autres. Ils mettaient la main sur tout ce qu’ils pouvaient attraper, pour le seul plaisir de tenir ce qu’il y avait à posséder. C’était là proprement pillage avec violence, meurtre prémédité sur une grande échelle, et les hommes y allant à l’aveugle, comme font tous ceux qui ont à se mesurer aux ténèbres. La conquête de la terre, qui consiste principalement à l’arracher à ceux dont le teint est différent du nôtre ou le nez légèrement plus aplati, n’est pas une fort jolie chose, lorsqu’on y regarde de trop près. Ce qui rachète cela, c’est l’Idée seulement. Une idée derrière cela, non pas un prétexte sentimental, mais une idée et une foi désintéressée en elle, quelque chose, en un mot, à exalter, à admirer, à quoi on puisse offrir un sacrifice… »

Joseph Conrad, Le Cœur des Ténèbres, "Heart of Darkness" (écrit en 1899, publié pour la première fois en 1902)

« Les mots qu’on connaît bien prennent dans ce pays un sens cauchemardesque. La liberté, la démocratie, le patriotisme, le gouvernement – tous ont un parfum de folie et de meurtre »

Joseph Conrad, Nostromo (1904)

 

En cette année 2018, le prix Nobel de la paix récompense le Congolais Denis Mukwege, le "réparateur des femmes", et la Yazidie Nadia Murad, ancienne esclave sexuelle du pseudo état islamique Daesh. Le prix reconnaît et honore leur lutte contre les crimes et les violences sexuelles commis principalement à l’encontre des femmes et des enfants lors des conflits et des guerres.

Pasteur chrétien évangélique de courant pentecôtiste dans une église de Bukavu, Denis Mukwege, né le 1er mars 1955 à Bukavu dans le Sud-Kivu en République démocratique du Congo, est un gynécologue et militant des droits humains congolais. Surnommé « L'homme qui répare les femmes », il partage depuis quelques heures le Prix Nobel de la Paix avec une autre héroïne, l’irakienne Nadia Murad.

Dans son hôpital de Bukavu, ville située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), plus de 50 000 femmes violées, sexuellement mutilées, ont été soignées depuis 1999. Toujours menacé dans son pays, le docteur Denis Mukwege, qui travaille avec son collègue le Dr. Guy-Bernard Cadière à l’hôpital de Panzi à Bukavu, a reçu de multiples récompenses – prix Olof Palme et prix des Droits de l’homme des Nations Unies (ONU) en 2008, prix Sakharov en 2014 – et son nom qui était régulièrement proposé pour le prix Nobel de la Paix a enfin été retenu.

Je prends ici la liberté de ne parler que de M.Mukwege en citant deux documents qui illustreront parfaitement le contexte dans lequel travaille ce médecin gynécologue.

Considérez qu’il est un héros. Il le mérite ainsi que sa co-lauréate dont le triste visage traduit les souffrances qui lui ont été infligées.

  • I- Le premier texte est le commentaire de Junie, une jeune femme qui rend compte de sa lecture du livre écrit par le Dr Mukwege, intitulé « Plaidoyer pour la vie ».

« La RDC, écrit-elle, est un pays gangréné par la corruption, son président est sourd à la misère et ignore les besoins essentiels de la population, et l'instabilité politique laisse le champ libre aux "rebelles" de tous bords qui pillent, massacrent et terrorisent les civils démunis. Les femmes sont victimes d'atroces mutilations et du rejet de leurs proches quand elles y survivent.
Un immense pays au cœur du continent, 70 millions d'habitants dont 90% vivent sous le seuil de pauvreté, des millions de morts au cours des guerres civiles, des chiffres de mortalité infantile et maternelle effarants, 40 ethnies et autant de langues, et un homme qui ne baisse pas les bras face à ce désastre, et qui consacre sa vie à sauver celle des autres. Il a vu partir les colons belges en 1960 après 50 ans d'exploitation des richesses minières et d'une population asservie et humiliée. Et il a vu s'installer le chaos pendant les 30 années du dictateur Mobutu, remplacé par les deux Kabila qui n'ont fait qu'aggraver le sort du pays. Un pays dont les richesses ne profitent qu'à quelques-uns, ceux qui se pavanent en Mercedes pendant que les milices et les mercenaires font régner l'insécurité, détruisent les biens, les cultures, les populations impuissantes. On se croirait dans un de ces pays d'épouvante où règnent des seigneurs de la guerre, cupides, barbares et cruels, ceux qui font rôtir les enfants tout crus et ravagent avec rage, ne laissant que des cendres derrière eux. Hé bien ce pays existe "en vrai", et il faut être sacrément gonflé pour se mettre en travers de la piste et dire stop, arrêtez le massacre !

https://www.babelio.com/livres/Mukwege-Plaidoyer-pour-la-vie/874594

https://youtu.be/iz3LlCldgPE

  • II- Le second texte est un article, véritable reportage de guerre, écrit par Anne-Marie Lauwaert, qui a elle aussi vécu au Congo (belge), et qui commente un album de bande dessinée dont la lecture, plus que marquante, et l’histoire, qui croise celle du Dr Mukwege, - ne peuvent laisser indifférent.

J’invite cordialement les lecteurs à lire préalablement les liens qui suivent avant l’article dont je rends compte ci-après. Ainsi pourront-ils mieux comprendre ce dont il s'agit.

http://fondationpanzirdc.org/lenfer-kivu-raconte-bande-dessinee-air-de-deja/

http://www.actuabd.com/Kivu-la-rentree-choc-de-Jean-Van-Hamme

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/09/12/l-enfer-des-kivu-raconte-en-bande-dessinee-un-air-de-deja-vu_5353977_3212.html

Voici le texte de Mme Lauwaert :

« Nous connaissions déjà le Docteur Denis Mukwege, le médecin qui répare les femmes, ses textes, conférences, films, interviews, etc. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, qu’ils aillent tout de suite lire sur Google : c’est capital ! En plus, écrit-elle, depuis quelques jours nous avons un document exceptionnel : une BD du titre « Kivu » ( région de l’ex-Congo Belge) signée par Simon Van Hamme et Christophe Simon et qui parle de personnages vrais : justement le Dr. Mukwege et le Dr. Guy-Bernard Cadière qui, à l’hôpital de Panzi à Bukavu, réparent les femmes… les petites filles et même les bébés… des atrocités qu’elles ont subies de la part de leurs compatriotes…

https://www.elle.be/fr/57915-medecin-belge-soigne-les-congolaises-violees.html

Cette BD, écrit Anne Lauwaert dans son article publié sur un site qui peut prêter à discussions (là n’est pas la question qui, je le précise, est hors sujet du propos de cet article) est un témoignage fidèle et crédible dans la Collection Signé. Une signature. « Par ces quelques traits, les artistes concluent leurs œuvres. Elle est la preuve de leur engagement, de la sincérité de leur création et de la paternité de leur discours. »

https://livre.fnac.com/a12278474/Jean-Van-Hamme-Kivu

Quand monsieur Conrad ( elle parle ici du rappeur Nick Conrad, l'homme qui appelle au meurtre des Blancs, et non du célèbre romancier Joseph Conrad, cité en exergue), invite ses auditeurs à commettre des exactions, il n’invente rien : c’est exactement ce qui se fait quotidiennement en Afrique, non seulement le massacre des Blancs au Zimbabwe ou en Afrique du Sud, https://ripostelaique.com/afrique-du-sud-70-000-fermiers-blancs-assassines-depuis-1994-dans-lindifference-generale.html

Mais aussi les massacres au Congo, entre autres au Kasaï
https://www.la-croix.com/Monde/Afrique/En-RD-Congo-nouveaux-massacres-Kasai-2018-01-08-1200904308
et, en l’occurrence, au Kivu.

Pour ce qui est de la cruauté, on se souviendra du support de Winnie Mandela au supplice du pneu rempli d’essence brûlant autour du cou des dissidents…
https://forum-politique.org/viewtopic.php?t=147839

L’histoire de la BD ? François, un jeune ingénieur ingénu et belge part au Kivu travailler pour une compagnie minière qui trafique du coltan et de la cassitérite, ces métaux rares indispensables pour nos nouvelles technologies : smartphones, voitures et bicyclettes électriques, éoliennes, panneaux solaires & Co. Pendant ce temps au Kivu, une bande armée attaque un village.

Leur chef : « Les femmes et les gamines violées et mutilées devant leur famille. Les hommes à partir de 12 ans, faits prisonniers. Les mains coupées pour ceux qui résistent. Les bébés et les vieillards brûlés dans leur cahute, morts ou vifs. Vous, mes lionceaux, ce sera votre première attaque, rappelez-vous que nous ne régnerons sur ce pays que par le fer et le feu. Je couperai moi-même le nez et les oreilles de ceux d’entre vous qui n’exécuteront pas mes ordres, vous avez compris ? »

Deux enfants du village : Jérémie et Violette, assistent au massacre et tentent de fuir mais sont capturés.Un assaillant : « Ta gueule toi, ou je te coupe les couilles et te les fais manger. »

Ils veulent violer Violette : « Mets-toi à genoux et écarte les cuisses. »
Jérémie tue le chef qui voulait violer Violette, ils fuient à Bukavu. Jérémie est capturé et vendu comme esclave dans une mine. Violette est renversée par la jeep qui conduit François, celui-ci la porte à l’hôpital pour la faire soigner.

Violette à François : « Ils tuent les vieillards et les bébés à la machette, ils éventrent les femmes enceintes et violent les autres devant leur mari et leurs enfants avant de leur enfoncer un pieu ou une baïonnette entre les jambes, ce sont des fous furieux, des monstres. » François met Violette en sécurité à l’hôpital de Panzi à Bukavu où travaillent les Dr Mukwege et le Dr Guy-Bernard Cadière qui vient l’aider chaque année.

« C’est dans cette aile qu’elles (les femmes mutilées) sont hospitalisées avant d’être opérées, leur côlon, leur vagin, leur anus, ne sont plus qu’une bouillie sanglante et fétide, l’odeur est insupportable. »

Le Dr Cadière : « Une gosse de 18 mois, un bébé, tu te rends compte ? Le vagin et le rectum perforés lors d’un viol collectif ! Qu’elle soit restée en vie est un miracle. »
François : « Ces gens sont malades. »

Le Dr Cadière : « Malades de drogue et ivres de cruauté, un de ces gamins, dont une bande rebelle voulait faire un enfant soldat, a été forcé de couper les seins de sa mère et de les manger devant son père. Fou de terreur, il a réussi à s’enfuir et à se réfugier dans une mission. L’un des prêtres l’a retrouvé deux jours plus tard dans la chapelle, crucifié sur la grande croix par-dessus le Christ, langue arrachée et yeux crevés, il avait 13 ans. »

François rencontre le Dr Mukwege qui « est très en colère, c’est la dix-septième fillette violée qui vient d’arriver du même endroit près de l’aéroport. »
François part à la recherche de Jérémie et découvre l’horreur de la situation : routes défoncées, tentatives de le tuer, groupes armés, corruption, etc.

Un « mercenaire » : « Jusqu’à la fin des années 80, Goma était la ville balnéaire la plus courue du Congo, superbe décor de montagnes et de volcans, les gorilles du Parc des Virunga, les éléphants du Parc Albert et les belles plages du Lac Kivu. Mais en 94, c’est l’arrivée massive des réfugiés rwandais qui y créent le RCD, un nom bien ronflant pour couvrir le pillage systématique de la région »

(Pendant la colonisation le Kivu, Rwanda et Burundi étaient en effet des régions magnifiques, fertiles et paisibles.)

François retrouve Jérémie mais ils tombent dans une embuscade.

L’agresseur au sujet de l’enfant : « Oh, simplement l’empaler devant l’état-major de mon ami Malumba, après lui avoir crevé les yeux et arraché la langue, bien entendu. Il paraît que quand c’est fait proprement, on ne met que deux ou trois jours à mourir, le temps nécessaire pour se repentir de son crime. »

Et à François : « mais ta tête plantée sur une pique au cœur de Bukavu servira d’avertissement pour tous ceux qui veulent se dresser contre les Interahamwe. »

L’histoire finit bien : François et Jérémie parviennent à Bukavu.

François au Dr Mukwege : « Je voudrais pouvoir servir à quelque chose en écrivant quelques articles et peut-être un livre sur ce qui se passe ici et sur ce que vous faites. »
Dr Mukwege : « C’est en écrivant que vous pourrez nous être le plus utile. »

François assiste encore à des opérations.

« On a introduit chez cette femme un couteau dans le vagin. Son vagin, sa vessie et son rectum sont déchirés. Du coup les selles et les urines coulent en continu par le vagin. Le Dr. Mukwege et mon père vont reconstruire le vagin et le rectum en opérant à 4 mains par laparoscopie. »
Jérémie et Violette retrouvent leur mère et François repart vers la Belgique.

Résultat : cette BD qui dénonce la situation terrible au Kivu. Ce n’est pas le seul pays en proie à la barbarie, nous le savons, mais le voir dessiné, le lire et le relire nous touche plus profondément que les comptes rendus banalisés du J.T.

Qu’est-ce que cela a à voir avec le rappeur Nick Conrad ?

Je vous ai recopié quelques dialogues, écrit Anne Lauwaert, car j’ai été frappée par la similitude avec les paroles du rappeur.

La question : la violence dans les paroles des rappeurs fait-elle partie de leur culture, civilisation, tradition, mentalité, subconscient ?

Quand Nick Conrad se défend d’être raciste et déclare :

« Je ne reviens pas sur ce que j’ai dit, je ne le regrette pas, je le pense vraiment mais ce n’est pas blessant, ce n’est pas violent », et que des rappeurs considèrent leurs textes comme de l’art, est-ce parce qu’ils ne se rendent pas compte de la gravité du fait que cette violence est inscrite dans leur subconscient ? et que personne ne leur a opposé les limites de la civilisation occidentale ?

Le problème, c’est d’inviter chez soi des milliers de jeunes étrangers dont on ne connaît ni l’Histoire, ni la civilisation, culture, religion et pas non plus le fond de leur subconscient et auxquels personne n’a opposé les limites de la civilisation occidentale.

Quand Pamela est torturée, assassinée et démembrée à Macerata par deux Nigérians, n’est-ce pas la même violence ?

Quand « Une bande de trente jeunes, munis de battes de baseball et de sabres, a attaqué un bus dans la ville d’Angoulême ce mercredi. Pour Boulevard Voltaire, Vincent You, adjoint au maire d’Angoulême, analyse les raisons de cette recrudescence de la violence. »
N’est-ce pas la même violence ?

Le problème c’est aussi quand l’Occident accepte ces violences, comme, entre autres, les mutilations génitales, sous prétexte qu’il s’agit de « leur culture ».
Le problème c’est quand cette « culture » s’exprime en « provocation directe à commettre des atteintes à la vie » comme dans le cas du rap de Nick Conrad.

https://www.huffingtonpost.fr/2018/09/28/nick-conrad-sera-juge-pour-provocation-directe-a-commettre-des-atteintes-a-la-vie_a_23544851/

Le livre BD, conclut-elle : il faut l’acheter, le lire, le faire connaître car, comme l’écrit Colette Braechman dans son introduction : « Congo : le dessin est aussi un cri pour déchirer l’empire du silence ».

Ce silence qui cache non seulement le massacre des populations et surtout des femmes mais aussi « La guerre des métaux rares – la face cachée de la transition énergétique et numérique » dénoncée par Guillaume Pitron et dont je vous avais déjà fait un compte rendu. Ces guerres qui provoquent aussi les migrations qui arrivent chez nous, ce cercle vicieux qui nous menace tous. »

http://www.guillaumepitron.com/

Félicitations, cher Docteur, et à vous aussi, Dr Cadière, ainsi qu’à Madame Murad dont le monde salue le coourage pour votre résistance, pour vos engagements et combats qui sont aujourd’hui mondialement reconnus et honorés !

 

Documents joints à cet article

Denis Mukwege, une étoile au cœur des ténèbres ou « l'homme qui répare les Femmes », Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, une étoile au cœur des ténèbres ou « l'homme qui répare les Femmes », Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, une étoile au cœur des ténèbres ou « l'homme qui répare les Femmes », Prix Nobel de la Paix

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8 réactions à cet article    


  • leypanou 5 octobre 2018 21:05
    Ce qui arrive actuellement en RDC ne peut être comprise sans retour en arrière, vers les années 60, quand l’« Axe du Bien » a traité « comme il faut » P Lumumba, avec les laquais de l’époque qui ont pu rester au pouvoir pendant plus de 30 ans.

    De toute façon, l’instabilité chronique en RDC ne peut que profiter aux pilleurs des richesses d’autrui : rien ne vaut un état faible pour pouvoir piller sans entrave. Avec la corruption et l’incompétence des locaux, cela donne un état failli.

    Ce médecin fait ce qu’il peut, et c’est tant mieux, mais cela ne change pas le fond du problème. Et avec la mentalité d’escrocs du plus petit au plus grand qui gangrène tout le pays, sans changement de direction, c’est peine perdue.

    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 5 octobre 2018 21:50
      @leypanou

      Bonsoir ou bonjour !

      Merci de votre visite comme de votre commentaire. Situation complexe et avis de grand frais.

      La RDC, ce pays que l’on a qualifié de « scandale géologique » tant ses ressources minières sont aussi diversifiées qu’importantes, est restée une proie de choix pour tous les vautours internationaux.Je serais tenté de dire que du temps de la Gécamines, par exemple, même si l’économie extractive tournait « rond », au moins il existait un certain ordre dans l’exploitation de la poule aux œufs d’or qu’il fallait savoir plumer (ou dont il fallait recueillir les œufs, or, diamant, cuivre etc) en prenant bien soin de ne pas la tuer.

      Il en allait de même pour l’exploitation des ressources sylvicoles et des bois précieux.

      Les choses ont considérablement changé tout au long des dominations politiques Mobutu- Kabila Père & Fils, qui se sont trouvés de nouveaux « amis » , tels les Chinois - encore plus gourmands et qui disposent de poches particulièrement profondes et dont les capacités financières pour mettre la main sur des ressources encore plus actuelles, telles le cobalt, le coltan etc. sont illimitées

      Mais Georges Forrest veille...




      S’agissant du cobalt, l’enjeu est majeur au regard des nouvelles orientations industrielles que représente par exemple la montée en puissance des véhicules électriques.


    • leypanou 5 octobre 2018 22:23

      @Renaud Bouchard

      Bonsoir,
      Merci pour vos liens : je les ai lus avec intérêt. Cela étant, j’en connais très peu sur la RDC, à part que c’est un pays très riche en matières premières.

      La Chine est en train d’acheter petit à petit des pans entiers de terre en Afrique, mais sans l’hypocrisie d’amener la démocratie. Je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt de ces pays au final, mais les potentats locaux n’en ont que faire.

      Tant que les élites africaines préfèrent rester ailleurs profiter de la vie au lieu de rentrer dans leurs pays pour changer les mentalités et développer leurs pays, l’Afrique sera toujours au même point. Ce médecin a eu justement ce grand courage de rentrer.

    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 6 octobre 2018 08:51
      @leypanou

      Bonjour !

      Voici deux approches différentes de la Chinafrique.

      A vous de voir...



      Renaud Bouchard

    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 6 octobre 2018 13:01

      @leypanouAux lecteurs. Le fond du problème, entre autres...

      Hot Economic Warfare : Scrambling for Rare-Earth Minerals

      Just like the gold rushes of California between 1848 and 1855, Canada’s Klonike of 1896 to 1899, and Western Australia’s of the 1890s, the world is experiencing a frenzy to obtain mining rights in pursuit of today’s “gold,” namely rare earth minerals. Used for components of electric vehicle batteries, mobile telephones, flat-screen televisions, flash drives, cameras, precision-guided missiles, industrial magnets, wind turbines, solar panels, and other high-tech items, rare earth minerals have become the type of sought-after commodity that uranium and plutonium were during the onset of the atomic age.

      Rare earth minerals do not easily roll off one’s tongue in the same manner as gold, silver, and platinum. For example, yttrium oxide and europium, while sounding unimportant, are what provide the red hue in color televisions.

      Nations around the world are scrambling to secure reserves containing rare earth minerals. China, where one-third of the planet’s rare earth minerals are currently found, has severely restricted the export of the minerals to friends and competitors. One of the largest known reserves of rare earths is the Bayan Obo deposit in China’s Inner Mongolia.

      China’s export restrictions have sent nations around the world on search missions to secure both known and untapped rare earth deposits. One such mother lode of rare earth minerals has been discovered in the eastern southern Pacific Ocean. The estimates are that the deep ocean region contains twice the amount of rare earths than found in China.

      Some of these deposits are in undersea geologically active zones, where deep sea floor vents spew rare earth minerals from expulsions of lava and hot gases. The discovery that the South Pacific region is rich in rare earths has led European nations, including France and Britain, which maintain colonies in the area, re-staking their colonial footprints. France, for example, is reticent to grant further autonomy or independence to New Caledonia, where an independence referendum is scheduled for November 8, French Polynesia, and Wallis and Futuna. Similarly, Britain has showed a renewed interest in the Pitcairn Islands, where a handful of descendants of the HMS Bounty mutineers continue to live.

      In 2015, Australia stamped out self-government of Norfolk Island, turning the island into a hybrid municipality of New South Wales and the Australian Capital Territory. New Zealand has vetoed ambitions by two of its elf-governing “associated states” – the Cook Islands and Niue – for full membership in the United Nations. For these colonial powers, it is not what is about what lies above the sea – island resorts – but what lies under the sea within the marine borders of the territories and that is rare earth minerals.

      With the melting of the Greenland Ice Sheet, rare earth reserves have been discovered in Greenland, a “self-governing” territory of Denmark. Moves by the Greenland government to seek independence from Denmark and permit Chinese companies to mine rare earth minerals have met with stiff opposition from Denmark, the United States, and NATO.

      Other countries possessing significant deposits of rare earths include India, Russia, Vietnam, Malaysia, South Africa, Australia, Canada, Brazil, and the United States. These nations, as well as China, all have varying degrees of the necessary political, economic, and military might to protect their rare earth resources.

      However, some developing nations, where rare earths have been discovered, are candidates for ruthless exploitation by multinational firms, some under the direction of governments, to secure exclusive mining rights. In fact, Toyota, which has a tight relationship with the Japanese government, bought a rare earth mine in Vietnam to ensure such exclusivity rights.

      Japan may not have to worry about Vietnam as its major source of rare earths. Earlier this year, a deposit of some 16 million tons of rare earth mineral oxides was discovered in deep sea mud located 1150 miles southeast of Tokyo. The deposit contained much of the rare earths upon which Japan’s consumer electronics industry is reliant : yttrium, dysprosium, terbium, and europium.

      In countries like the Democratic Republic of Congo, columbite-tantalite, a mineral used in the manufacture of semi-conductor chips, is such a hot commodity that rival warlords, some acting on behalf of outside players, including Rwanda, Uganda, Israel, Japan, China, and the United States battle one another for control of the mineral’s extraction and export.

      The Rwanda Mines, Petroleum, and Gas Board signed a deal in 2017 with a major Japanese rare earth extraction firm for the exploration and mining of rare earths, as well as tungsten, in Rwanda. However, Rwandan President Paul Kagame is known to have backed fellow Tutsi rebels in the DRC, who exploit rare earth mines in South and North Kivu provinces and send the stolen minerals to Rwanda. There have been attempts to curtail the trade in “conflict minerals” in the Great Lakes region of Africa, but they have all come to no avail.

      Currently, US and Chinese firms are waging a political and economic influence “war” for access to lithium, cassiterite, and cobalt reserves in the DRC.

      Next door to the DRC, in civil war-ravaged Burundi, there was a discovery of exceptionally high-grade “main vein” of rare earth minerals in 2017. Burundi, which was once a German colony, saw Germany’s ThyssenKrupp move in to exploit the mineral resources. ThyssenKrupp also began building a processing plant in Burundi. The German government has come under attack from human rights groups that accuse it of backing the German mining venture, known as the Gakara Project, even though Burundi’s president, President Pierre Nkurunziza, was dubiously elected to a third term in office. German business groups have countered with the argument that if Germany was not mining Burundi’s rare earths, China would be doing so.

      Suite...


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 6 octobre 2018 13:02

      @Renaud Bouchard
      Suite

      The French government is not only concentrating its rare earth mining activities in its traditional Francophone sphere of influence in Africa – Morocco, Burkina Faso, Niger, Madagascar, Guinea – but further afield, including the pursuit of joint venture mining activities in Kazakhstan.

      In the United States, the Pentagon has recognized the military importance of rare earths. The Defense Logistic Agency’s Strategic Materials department is tasked to ensure a continued supply of rare earths to US defense contractors. The US Energy Department tracks rare earth discoveries and mining operations around the world, thanks to a constant infusion of intelligence from the Central Intelligence Agency and National Security Agency. The Trump administration has moved to open US federal wildlife areas, national parks, and other lands to exploration and mining of rare earths to private companies, much to the chagrin of environmentalists and Native American tribal governments.

      In a rush to lessen dependence on Chinese exports of rare earths, which have, in any event, been restricted by Beijing, nations and companies around the world have launched a cut-throat competition to gain leverage over the rare earth market. What peaks the interest of gatherers of economic intelligence are references in email, video conferences, phone calls, faxes, and financial documents to such terms as europium, terbium, dysprosium, yttrium, samarium, and other rare earths.

      As the world becomes more dependent on high-tech and an “Internet of things,” consisting of computers, mobile phones, appliances, televisions, security systems, automobiles, etc., the economic war for control of rare earth minerals will increase. There is the extreme possibility that economic warfare could turn into shooting wars, as has already been the case in the DRC.

      Source : https://www.strategic-culture.org/news/2018/10/05/hot-economic-warfare-scrambling-for-rare-earth-minerals.html


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 6 octobre 2018 13:02
      @Renaud Bouchard
      Klondyke

    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 7 octobre 2018 11:28
      Aux lecteurs.

      Actions discrètes et efficaces.


      Lu dans cette publication de grande qualité qu’est Horizons et Débats.
      « C’est possible ! » Au sujet de l’œuvre du pédiatre Beat Richner par Erika Vögeli

      Avec Beat Richner, nous perdons tous une personnalité fantastique, un merveilleux ambassadeur de la Suisse humanitaire, un penseur indépendant et un combattant infaillible pour la reconnaissance sans exception du droit au traitement médical correct, nécessaire et personnalisé de chaque être humain. « Je suis prisonnier de ma conscience », écrivait-il, parce que la détresse des enfants dans un pays pauvre, détruit par la guerre et le despotisme le touchait, le poussait à agir et à entreprendre quelque chose. Il l’a fait – de manière dévouée, persévérante, avec une ténacité sans faille, car « la vie d’un enfant est un univers », et dans les pays pauvres, la mort d’un enfant n’est pas plus évidente à accepter que dans les pays riches, « la relation d’une mère avec son enfant constitue partout dans le monde le contact humain le plus précieux qui puisse exister. Une rupture de ce contact le plus proche, une fissure dans cette confiance la plus intime conduit partout à la même indicible douleur ». Il affirmait aussi : « Dans la vie, il n’existe rien de plus que la vie. »

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