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Accueil du site > Tribune Libre > Dénoncer sans porter plainte : la planque

Dénoncer sans porter plainte : la planque

Mise en cause de façon absolue par Adèle Haenel, la Justice ne pouvait laisser se répandre et s’étendre cette idée que les décisions de Justice préexistaient à l’examen des plaintes et étaient d’une injustice extrême puisque défendant une « culture du viol ». Aussi insensé que soit ce discours, il se diffuse, les modérateurs étant d’office mis avec les coupables, puisque la plainte faisant preuve, coupables il y a. Suite à cette action du ministère de la justice, l’actrice a porté plainte. Ce nouvel épisode ne contredit pas vraiment mon article, écrit avant. Le ministère de la justice va exercer sous une pression qui confine à la contrainte.

Ainsi une actrice célèbre vient vers la presse, les micros et sans risque d’être contredite dénonce des faits anciens, qu’elle a tu jusque là. La dénonciation des mâles a atteint des sommets il y a deux ans, en octobre 2017, les hommes n’avaient plus la dignité humaine, ils étaient des porcs dénonçables. Elle n’a pas profité de ce moment de passion intense. Peut-être, aurait-elle été noyée dans la masse et a-t-elle préféré son moment personnel, détaché des autres, remarquable de ce fait. Peut-être a-t-elle attendu que la gravité de la culpabilité identitaire des hommes augmente dans les médias. Dénoncer, c’est merveilleux, vive la délation. Tous coupables, dénoncez-les.

La critique de ce type d’agissement, l’appel à la délation, dont on connaît les effets par les antécédents historiques, n’est plus possible, elle est peu publiée et elle s’apparente à priori avec une complicité avec le crime et les criminels, puisque criminels et crimes il y a, les dénonciatrices font preuve. Nous ne voulons plus être dans un vivre ensemble qui parle, discute, échange des arguments, nous savons où est le mal absolu et nous devons en punir toutes les manifestations, sans autre forme de procès. Et quoi de mieux pour exclure sans autre forme de procès que la parole publique, qui a des moyens techniques d’une puissance inégalée ?

Télérama insulte dans le titre d’un article : celles et ceux qui ne pensent pas comme la signataire Blandine Lenoir sont des connards !

Elle argumente que les hommes autour d’elle sont de son avis. C’est invérifiable et de ce fait, ce n’est pas un argument. Moi aussi, j’affirme que 90% des femmes et des hommes de mon entourage partagent mon idée : cette dénonciation identitaire des hommes s’apparente au totalitarisme : une seule vérité, et tous les autres coupables, à punir, à insulter, à mépriser, à condamner sans qu’ils puissent se défendre. Blandine Lenoir écrit : « c’est bizarre de défendre un violeur. » Eh bien, tout le monde a le droit à être défendu et c’est l’honneur de la justice de permettre de le faire et le déshonneur de Blandine Lenoir et de Télérama de vouloir en finir avec ce principe de droit et de justice.

Les hommes qui s’expriment sont moqués : « ouin ouin », leur plainte est fausse par principe. Un événement emblématique, selon l’autrice : « un garçon a touché les fesses de sa fille, en CE2 ». Il faudrait qu’elle sache que les enfants se touchent beaucoup plus que les adultes, qu’ils ont besoin de découvrir leur corps et qu’ils jouent parfois à touche-pipi, au docteur… c’est juste les castrer que de les empêcher, les empêcher de grandir, vouloir les contrôler si fort qu’ils n’arriveront plus à aimer et à connaitre la vie.

J’ai travaillé en lycée et j’ai vu les jeunes hommes défaits : ils s’entendent dire sans arrêt depuis leur plus jeune âge que leur sexualité est mauvaise et condamnable par son existence même. Les hommes violent, et ils doivent le faire avec le consentement de la femme. Leur culpabilité est immense et définitive. J’ai une autre conception, un autre ressenti par rapport à ce moment de grâce merveilleux qu’est l’union sexuelle.

J’ai travaillé en maternelle. Les disputes entre une fille et un garçon sont interprétées par les maitresses dans la « domination masculine ». « Eh oui, ça commence ma pauvre ! » et au garçon, avec sévérité : « non mais, tu vas pas commencer ! ». Les autres disputes sont conduites à la conciliation : « ça arrive, faites-vous un petit bisou, et allez jouer ensemble. »

J’ai divorcé. Les juges ont menti, m’ont diffamé pour me rendre coupable de tout. Ils ont postulé que ma mère était dépressive, sans l’examiner. Mensonge. Diffamation. Ils nous ont remis dans les rôles genrés : je « vole le rôle de mère à la mère » et impose une pathologique « confusion des rôles parentaux ». La réalité est exactement contraire, mon épouse refusait de participer à la vie familiale, ce qui était tout-à-fait prouvé. Jamais je ne lui ai opposé le fait que j’étais le père, j’ai fait ce qu’elle ne voulait absolument pas faire et que les mères font d’habitude. C’était un crime pour les juges qui ont affabulé n’importe quoi pour rétablir les rôles de genre, dont prétendument plus personne ne veut. A la fin, ils explicitent que je n’ai rien de mal, que ma conduite est irréprochable. Si je n’ai rien fait de mal et que je suis le destructeur de ma famille, du fait que je m’occupe des enfants, c’est que je suis le mal, en moi-même. Pas besoin d’actions négatives de ma part pour que je sois exclu de la dignité des droits de l’homme. Je parlais et ils ne me croyaient pas. Les envoyés des juges m’ont fait dire des choses à l’opposé de ce que je leur ai dit. Je n’étais pas un être humain. Ils n’avaient aucun respect pour moi.

Je suis un fils de prolo, je n’ai pas de notoriété et j’ai beau écrire partout et à tout le monde depuis 2002 (17 ans), nul ne me publie, presque personne ne me répond (Schiappa, qui a soi-disant en charge l’égalité entre les femmes et les hommes, ne me répond pas, pourtant j’ai été clairement victime des violences conjugales que me faisait mon épouse et des violences que m’ont fait les auxiliaires de justice. C’est attesté comme il faut). Ils ont détruit ma vie.

En dénonçant sans porter plainte, Adèle Haenel ne prend aucun risque : dénoncer condamne sûrement. DSK ne peut plus se montrer nulle part, Sarkozy qui a des morts dans une des affaires qui le concerne (l’affaire Karachi) continue sa vie normalement. Je ne sais pas si Sarkozy est coupable de ces morts, je sais que DSK innocenté par la justice est infréquentable et que Sarkozy est toujours là, pas inquiété par ce soupçon.

Nous sommes dans un processus terrifiant de décivilisation, proclamé, réclamé à grand cri : fini la justice, elle est imparfaite, nous voulons la vengeance. Le moyen de cette destruction de la civilisation n’est pas dans le débat argumenté ; le moyen, c'est la répétition, armée de nos nouveaux réseaux de communication de masse : plus je répète plus j'ai raison ; plus je touche de gens, plus j'ai raison ; plus je montre que je ne changerai pas d'avis, plus j'ai raison ; plus je méprisant envers qui ne dit pas la même chose au moi, plus j'ai raison. Je ne vois pas de forces qui s'opposent à ce « mouvement » de régression volontaire.

Quand j’avais 20 ans, nous étions en lutte contre l’exploitation. Je faisais partie des damnés de la terre et de la promesse d’une organisation sociale non-conflictuelle et apaisée. C’est fini. Je suis maintenant un dominant masculin. J’ai compensé les manques criants de la mère de mes enfants : par un mensonge gros comme une maison à propos de ma mère, je me suis retrouvé « dominant masculin » parce que faisais les courses, le repas, menais les enfants à l’école, en vacances et c’était là ma domination. Notre ennemi n’est plus l’exploitation, qui se porte bien, c’est la « domination ». Et qui reconnait la domination ? Les dominé(e)s. Ensuite, répétition maximale jusqu'à obtention que tout le monde y croie et la voie et que celles et ceux qui ne la voie pas se taisent par peur d’être violemment et définitivement exclu(e)s.

Il est urgent de se rendre compte, et ce n’est pas difficile, que nous sommes en train de nous mettre dans l’incapacité de vivre ensemble.


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4 réactions à cet article    


  • colibri 28 novembre 2019 22:05

    Vous confondez votre cas bien malheureux , avec celui des harceleurs sexuels .Vous faites un amalgame qui n’a pas raison d’être .

    Vous vous êtes trompé de femme , trompé sur son compte , parce que les codes d’avant sur le mariage ont disparus :

    du temps de mes arrières grands parents une femme choisissait son mari en fonction de ses qualités morales :il fallait qu’il soit sobre , travailleur , dur à la tâche , honnête , fidèle etc et un homme choissisait une femme en fonction de critères comme :faire bien la cuisine , savoir coudre , jouer du piano , chanter , tenir une maison , selon le niveau social les critaires changeaient .

    actuellement le critère est uniquement l’attirance émotionnelle qu’on appelle abusivement « amour » , cette attirance en dépit des qualités de l’autre , du moment que le désir physique est là , on se préoccupe peu des qualités morales , des talents , on ne met pas cartes sur table comme avant , on ne parle pas de la dot , de qui va faire quoi , le mariage est une association avant tout , l’attirance physique a son importance mais n’est pas tout .. quand l’émotion première tombe au bout d’un certain nombre de mois (certains parlent de deux ans ) il ne reste qu’un homme et une femme entrainés dans une vie commune avec chacun des tâches a effectuer , et si on ne s’est pas entendu au départ la dessus, l’association est vouée à l’échec ...


    • JC_Lavau JC_Lavau 28 novembre 2019 22:29

      @colibri. baw wi ! Un homme qui est victime au lieu d’être bourreau, c’est qu’il est dans la confusion !
      Guerre sexiste oblige !


    • Albert123 29 novembre 2019 12:36

      @colibri

      « actuellement le critère est uniquement l’attirance émotionnelle »

      non juste physique, car quand une femme ne sait plus cuisiner, coudre ou tenir une maison et que son seul sujet de conversation est son nombril elle n’a plus que son cul à proposer.

      résultat, à part du bon gros bourrin, elle n’attire rien d’autre.


    • Esprit Critique 29 novembre 2019 16:59

      Une condamnation rapide, même symbolique, de cette Dinde, pour « ragots dans les merdias » serait des plus utiles.

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