Un certain Christophe Ginisty, depuis son altercation avec François Bayrou suivie de sa démission du MoDem, n’a de cesse que de dénigrer François Bayrou et maintenant aussi le MoDem. Allié dans cette entreprise de destruction à Corinne Lepage, il se répand sur la Toile avec ses complices, tentant de faire croire à une rébellion interne généralisée des militants du MoDem et de faire de la récupération pour alimenter le clan de sa nouvelle mentor, qui a autant d’ambition présidentielle que François Bayrou, sans en avoir la carrure ni la profondeur, même si elle semble exceller dans la manoeuvre politicienne de bas étage.
J’invite les lecteurs ou surfeurs du Web à s’interroger sur la réalité de ces dénigrements ainsi que sur leurs motivations, ainsi que tous les militants fidèles à François Bayrou et à Marielle de Sarnez à ne pas se laisser entraîner dans ces basses manoeuvres. S’il est vrai qu’il y a des défauts d’organisation interne au MoDem et un manque de moyens pour les militants sur le terrain, que notre tâche est ainsi encore plus difficile, et d’autant plus honorable, pour défendre nos idées et nos valeurs, que dans d’autres partis plus dotés et mieux structurés, le MoDem a néanmoins un fonctionnement très démocratique, ce qui a justement permis d’élire à la proportionnelle au Conseil national et dans les présidences départementales collégiales des représentants qui n’étaient pas tous d’accord entre eux, certains aboyeurs toujours propices à la critique, aux pseudo atteintes à la démocratie dès que leur avis n’était pas suivi. C’est justement ce fonctionnement démocratique qui a créé des rapports de force, des clans. CAP21, parti de Corinne Lepage, minoritaire au MoDem, a été ainsi maintenu à part, ce qui ne pouvait que nourrir des dissensions. Ce sont précisément les vice-présidents aboyeurs, qui se sentent légitimés après la défaite électorale, qui démissionnent bruyamment, s’épandant sur le Net, avec l’aide efficace de C.Ginisty. Ce sont des cyniques, des chiens de la politique, dont les aboiements finiront par lasser.
Ceux qui essaient à toute force de déstabiliser le Mouvement Démocrate de l’intérieur et particulièrement de nuire à la réputation de François Bayrou, martelant avec insistance qu’il est autocrate et pas démocrate, sont motivés dans leur funeste entreprise, bien plus par de questions politiciennes que par la volonté de défendre ces belles valeurs démocrates et humanistes, qui ne sont aucunement valorisées ni démontrées par leurs comportements méprisants. Que ce soient des supporters fanatiques de Corinne Lepage (heureusement ils y en a aussi de moins fanatiques et de plus mesurés, beaucoup de CAP21 qui n’ont pas cette attitude), ou des infiltrés du Nouveau Centre, on trouve ainsi sur des blogs et sur FaceBook, souvent masqués sous pseudo adjectivés d’orange, parfois sous des vrais noms qui se proclament anciens démocrates mais qui m’étaient inconnus jusqu’ici, quelques bruyants aboyeurs au service de leurs maîtres. Ils veulent convaincre que ce sont ces questions d’organisation et de gouvernance interne du Mouvement Démocrate, ainsi que la personnalité de son Président, qui sont la cause des récents échecs électoraux.
La réalité peut être vue sous un tout autre angle :
- Le MoDem est un des partis les plus démocratiques. C’est justement son fonctionnement démocratique et ses élections à la proportionnelle qui ont permis à des personnes mises en concurrence et pas forcément d’accord sur les questions internes et de stratégie, de représenter les adhérents et de s’exprimer en leur nom. Les choix des candidats en concurrence puis l’échec électoral a nourri les rancoeurs, attisées par des meneurs avides de pouvoir personnel, exprimées ensuite sur la Toile et reprise en choeur par une presse friande des querelles, par les vautours et les vampires politiques attendant de récupérer les dépouilles ou de sucer le sang de leurs concurrents.
- Il y a bel et bien une entreprise de déstabilisation de François Bayrou et de son parti, organisée, orchestrée apparemment de l’intérieur par deux courants. D’une part par un courant entraîné par Corinne Lepage, ceci depuis presque deux ans déjà, depuis la constitution des statuts et du règlement intérieur en mai 2008, et j’en suis témoin, où elle a incité les militants, dans des réunions internes, à la rébellion, dans des groupes de réflexion menés par Eric Juilliard et Farid Taha, qui ont ensuite attaqué violemment François Bayrou, l’un en lui envoyant des huissiers pour contrôler des aspects de respects de procédure au nom d’une pointilleuse démocratie administrative, l’autre en l’injuriant devant les caméras de France 3 à la sortie d’un Conseil national le 8 mai 2008 au sujet du règlement intérieur. D’autre part par un courant plus insidieux et plus silencieux, celui du Nouveau Centre et je devrais dire l’UMP par l’entremise non seulement du Nouveau Centre, mais de centristes qui se sont ralliés à la majorité gouvernementale sans oser se proclamer sarkozyste : Michel Mercier, Nicolas About, Jean Arthuis, Didier Bariani ... qui ont laissé quelques militants en sous-marin au MoDem avec leur masque et tuba pour avoir les nouvelles du front, la température de l’eau, y injecter de temps à autre un peu de poison, y envoyer quelques sirènes pour tenter de récupérer des rescapés du radeau de la Méduse. Ceci n’est pas une "théorie du complot", cette entreprise est belle et bien en marche et avérée.
- Enfin, les causes de l’échec électoral ne sont pas à chercher dans l’organisation interne du MoDem. C’est une fausse justification qui sert les desseins de ses détracteurs. Il suffit d’interroger les électeurs et les abstentionnistes, dans la rue comme dans les sondages récemment parus, ces derniers ne parlent absolument pas de l’organisation du MoDem, qu’il ne connaissent pas à l’exception des militants. Ils disent de pas avoir entendu le MoDem, ne pas savoir comment le positionner, ayant toujours du mal à se défaire du repère euclidien gauche-droite qui leur est imposé et entretenu par les médias et dont ils ne cherchent pas d’ailleurs à sortir, habitués à une logique binaire, manichéenne, plus simple. Les sondages nous disent que 50% des anciens électeurs de François Bayrou à la présidentielle se sont ainsi abstenus aux élections régionales et dans les 50% restants, 50 % se sont répartis d’abord entre les écologistes et pour certains au PS. Si vous comptez en partant des 18,6% des voix du 1er tour de la présidentielle, on arrive en final au 4,5% restant. Le vote utile contre le régime sarkozyste et pour la bonne conscience écologiste l’a emporté. Si le MoDem a pourtant des valeurs solides, un programme intéressant et cohérent, des idées fortes, que ne contestent aucunement d’ailleurs les détracteurs de François Bayrou, Corinne Lepage notamment, force est de constater que les citoyens ne le savent pas ... encore, que le MoDem souffre d’insuffisante communication et d’une identification claire dans le paysage politique.
- J’ajouterai que contrairement au score assez bas dont a bénéficié le Mouvement Démocrate aux élections, François Bayrou jouit encore d’une belle cote de popularité personnelle, comme le démontrent encore les sondages. Il a la stature d’un homme d’Etat crédible et honnête (ce qui est rare), qui a du fond, qui a compris en profondeur les problèmes du pays, les causes de la crise non seulement économique et sociale mais aussi morale. Il est donc complètement injustifié et illogique de dire que l’échec électoral du MoDem est dû à François Bayrou. Il est néanmoins évident qu’à force de le proclamer sur blogs, à la presse et aux médias, les aboyeurs détracteurs de François Bayrou martèlent un message que les Français commencent à croire. Cette image "autocrate" de François Bayrou commence à sédimenter dans l’opinion publique, à s’incruster dans les esprits. Je remarque que c’est toujours l’argument ultime qui est repris par les anciens amis de François Bayrou qui l’ont quitté pour des raisons de lutte de pouvoir sans avoir d’autres arguments sur le fond, qu’il s’agisse des anciens députés de l’UDF qui l’ont lâché entre les deux tours de l’élection présidentielle en vue de renouveler sans risque leur mandat, de Simone Veil pour justifier sa défaite aux européennes, de Jean-Marie Cavada et à présent de Corinne Lepage. Personnellement, moi qui suis imprégnée du MoDem depuis longtemps, je n’ai pas ce sentiment de personnalité autocrate de François Bayrou. Je n’ai pas l’impression que François Bayrou et Marielle de Sarnez confisquent le pouvoir aux autres membres du bureau exécutif ni aux cadres intermédiaires. Au contraire, c’est, contrairement à l’UMP qui est un parti de petits soldats aux ordres de son chef, contrairement aussi aux Verts qui ont un fonctionnement sectaire et conflictuel, contrairement au PS où les militants doivent se ranger derrière une ligne syncrétique faite d’un consensus flou de positions contradictoires, un parti qui a donné le pouvoir à la fois programmatique, d’animation militante et de parole libre à des cadres souvent nouveau, parfois malheureusement immatures. Ce qui se passe actuellement en est une magistrale démonstration.
Le résultat est là :
- sur le fond, sur le contenu de son projet et des idées, le Mouvement Démocrate n’est absolument pas contesté par ses détracteurs, notamment par ceux qui le critiquent de l’intérieur où l’ont récemment quitté, Ce contenu est même repris par de nouveaux concurrents en panne d’idées,
- on voit de multiples partis ou cercles de réflexion se créer et reprendre exactement les arguments et le langage de François Bayrou, en prônant le dépassement des clivages, le rassemblement des démocrates et des républicains, avec aussi la fibre sociale et écolo : Dominique de Villepin et le Nouveau Centre ou pseudo-centristes ou radicaux plus ou moins ralliés à la majorité à droite, Corinne Lepage, Daniel Cohn-Bendit, Jean-François Kahn, ...
- ceux qui prétendent vouloir "rassembler" les démocrates sont en train de mieux les diviser, pour le plus grand bien soit de l’UMP soit du PS, qui dans le cadre d’un scrutin majoritaire en sortiront toujours gagnant l’un ou l’autre dans un schéma d’alternance bipolaire.
C’est un sursaut des citoyens, de leur raz-le-bol devant tant de querelles puériles et leur désir de revenir à un débat de fond, de sortir de la crise et de construire tous ensemble un projet qui tienne la route, ainsi que de sanctionner les mauvais comportements politiques, qui peut nous sauver de cette impasse, de cette imposture, de la désespérance politique.