Dépakine, tous coupables ?
L'affaire de la Dépakine me laisse à la fois perplexe et en colère... comment les femmes enceintes épileptiques ont-elles pu ne pas être informées des risques d'une grossesse sous Dépakine alors que tout cela est connu depuis bien longtemps ?
A chaque délivrance d'antiépileptiques pour des femmes enceintes et ce depuis la fin des années 80, je connaissais le risque et j'étais persuadée que ces femmes le savaient aussi, étant donné que la prescription émanait de leur neurologue la plupart du temps... donc avons-nous en tant que pharmaciens une responsabilité pour ne pas avoir souligné ce risque et ne pas l'avoir formulé clairement ? Alors oui bien sûr on me dira que pour l'autisme rien n'était avéré à l'époque mais à partir du moment où des risques de malformation du système nerveux central sont évoqués on doit se poser des questions sur la survenue d'autres pathologies voisines...
J'ai récemment refusé de délivrer un antihistaminique à une femme enceinte, médicament pourtant prescrit par son médecin...
On peut, à ce sujet, se référer aux recommandations du CRAT et ne pas hésiter à refuser une délivrance !
Qui peut le plus peut le moins, donc mieux vaut "affoler" nos patientes pour être sûr qu'elles ont bien été informées de tous les risques possibles.
Tout le monde savait ? Apparemment non et c'est consternant, cela prouve qu'il ne faut jamais rien tenir pour acquis et toujours remettre en doute une prescription car l'erreur est rare mais toujours grave.
On pensait que tout le monde savait donc que tous les médecins avaient prévenu leurs patientes des risques et surtout on savait qu'il n' y avait pas vraiment d'autre alternative à la poursuite du traitement sous Dépakine car les autres antiépileptiques ne sont pas moins dangereux (seulement moins prescrits et donc moins responsables d'effets malformatifs).
Nous avons tous notre part de responsabilité dans cette affaire, médecins et pharmaciens.
Les malformations n'auraient malheureusement pas pu être empêchées car difficile d'arrêter ce traitement lorsque l'on est épileptique et pas sûr qu'un autre antiépileptique aurait été plus sûr mais au moins la transparence et l'information auraient été claires et le choix laissé à la patiente de poursuivre ou non sa grossesse en toute connaissance de cause.
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